[size=46]Mgr Morerod : «Un prêtre doit savoir s'abstenir»[/size]
L'évêque de Fribourg Charles Morerod.Image: Keystone
15.02.2015
La polémique autour du curé de Bürglen (UR) qui a donné sa bénédiction à un couple lesbien dépasse les compétences des officiants. Pour l'évêque de Fribourg Charles Morerod, «ce n'est pas à un curé ou à un évêque de remettre en question le mariage catholique».
Lui-même ne sait pas s'il aurait agi différemment de l'évêque de Coire qui a exigé la démission du curé. «Il y a certaines choses qui ne dépendent pas de l'évêque du lieu: le mariage dans l'Eglise catholique, c'est entre un homme et une femme», affirme Mgr Morerod dans une interview au Matin Dimanche.
Même si le curé de Bürglen n'a pas formellement marié le couple, il lui a donné sa bénédiction, ce qui prête à confusion. La question de l'amour homosexuel, considéré comme un péché dans les textes de la Bible, est une question complexe. Le synode des évêques en discutera l'automne prochain.
Pour Charles Morerod, le curé Wendelin Bucheli, qui avait été ordonné dans l'évêché de Fribourg, n'aurait pas dû outrepasser ses fonctions. «Un prêtre doit savoir s'abstenir de faire certains gestes qui contribuent à le rendre populaire de manière un peu hâtive», estime-t-il. L'évêque a déjà prévu qu'en cas de retour à Fribourg, il le mettrait en garde sur ce point.
«Standing ovation» à Bürglen
Le principal intéressé, Wendelin Bucheli, s'est expliqué à ses fidèles dimanche 15 février après la messe à Bürglen. Ceux-ci l'ont remercié debout par des applaudissements.
Le curé a brandi une chemise noire de pâtre qu'il a reçue en cadeau lors de sa venue dans la paroisse. «C'est un signe clair que le curé est un berger», a-t-il déclaré devant la foule nombreuse de fidèles et de représentants des médias. Wendelin Bucheli a promis de tout faire pour ne pas blesser son ouailles et de veiller à un retour à la paix et la sérénité.
L'an dernier, lorsque les deux femmes l'ont prié de les bénir, il s'est d'abord recueilli, a-t-il expliqué. Ensuite, avec «une paix profonde dans le cœur», il a pu leur donner la bénédiction de Dieu. Le curé s'est excusé auprès de tous ceux qui se sont sentis blessés parce que son geste n'a pas été suffisamment discret.
«Ne rien craindre»
Lorsque le tapage autour de la bénédiction a démarré, il s'est à nouveau recueilli. La réponse qu'il a obtenue était notamment de ne rien craindre. Dimanche, il a prié tout le monde de faire confiance à Dieu. L'assistance a réagi par une «standing ovation».
Dans la messe qui a précédé, le curé a parlé de mise à l'écart, de frontières vécues et de frontières franchies. La fraternité des quelque 300 paroissiens était palpable lorsqu'ils ont entamé un psaume évoquant l'amour de Dieu immense comme la mer.
La bénédiction par Wendelin Bucheli d'un couple lesbien l'automne dernier a suscité de vives réactions de ses supérieurs ecclésiastiques. A leurs yeux, ce geste contredit la doctrine catholique. L'évêque de Coire Vitus Huonder lui a demandé de démissionner alors que le curé de Bürglen s'oppose à sa mutation.
L'affaire a aussi déclenché un vaste mouvement de solidarité. Une pétition en ligne, qui a récolté près de 33'000 signatures, demande son maintien dans la commune uranaise.
(ats/Newsnet)
PolémiqueLe curé de Bürglen (UR) qui avait donné sa bénédiction à un couple lesbien refuse de démissionner.
L'évêque de Fribourg Charles Morerod.Image: Keystone
15.02.2015
Lui-même ne sait pas s'il aurait agi différemment de l'évêque de Coire qui a exigé la démission du curé. «Il y a certaines choses qui ne dépendent pas de l'évêque du lieu: le mariage dans l'Eglise catholique, c'est entre un homme et une femme», affirme Mgr Morerod dans une interview au Matin Dimanche.
Même si le curé de Bürglen n'a pas formellement marié le couple, il lui a donné sa bénédiction, ce qui prête à confusion. La question de l'amour homosexuel, considéré comme un péché dans les textes de la Bible, est une question complexe. Le synode des évêques en discutera l'automne prochain.
Pour Charles Morerod, le curé Wendelin Bucheli, qui avait été ordonné dans l'évêché de Fribourg, n'aurait pas dû outrepasser ses fonctions. «Un prêtre doit savoir s'abstenir de faire certains gestes qui contribuent à le rendre populaire de manière un peu hâtive», estime-t-il. L'évêque a déjà prévu qu'en cas de retour à Fribourg, il le mettrait en garde sur ce point.
«Standing ovation» à Bürglen
Le principal intéressé, Wendelin Bucheli, s'est expliqué à ses fidèles dimanche 15 février après la messe à Bürglen. Ceux-ci l'ont remercié debout par des applaudissements.
Le curé a brandi une chemise noire de pâtre qu'il a reçue en cadeau lors de sa venue dans la paroisse. «C'est un signe clair que le curé est un berger», a-t-il déclaré devant la foule nombreuse de fidèles et de représentants des médias. Wendelin Bucheli a promis de tout faire pour ne pas blesser son ouailles et de veiller à un retour à la paix et la sérénité.
L'an dernier, lorsque les deux femmes l'ont prié de les bénir, il s'est d'abord recueilli, a-t-il expliqué. Ensuite, avec «une paix profonde dans le cœur», il a pu leur donner la bénédiction de Dieu. Le curé s'est excusé auprès de tous ceux qui se sont sentis blessés parce que son geste n'a pas été suffisamment discret.
«Ne rien craindre»
Lorsque le tapage autour de la bénédiction a démarré, il s'est à nouveau recueilli. La réponse qu'il a obtenue était notamment de ne rien craindre. Dimanche, il a prié tout le monde de faire confiance à Dieu. L'assistance a réagi par une «standing ovation».
Dans la messe qui a précédé, le curé a parlé de mise à l'écart, de frontières vécues et de frontières franchies. La fraternité des quelque 300 paroissiens était palpable lorsqu'ils ont entamé un psaume évoquant l'amour de Dieu immense comme la mer.
La bénédiction par Wendelin Bucheli d'un couple lesbien l'automne dernier a suscité de vives réactions de ses supérieurs ecclésiastiques. A leurs yeux, ce geste contredit la doctrine catholique. L'évêque de Coire Vitus Huonder lui a demandé de démissionner alors que le curé de Bürglen s'oppose à sa mutation.
L'affaire a aussi déclenché un vaste mouvement de solidarité. Une pétition en ligne, qui a récolté près de 33'000 signatures, demande son maintien dans la commune uranaise.
(ats/Newsnet)