[size=46]écarté pour avoir béni un couple lesbien[/size]
Le prêtre Wendelin Bucheli devra quitter sa paroisse de Bürglen (UR) après dix?ans de service. Image: Urner Wochenblatt
Par François Modoux08.02.2015
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En octobre 2014, le prêtre Wendelin Bucheli faisait les gros titres des médias suisses et étrangers. Il avait reconnu avoir béni un couple de deux femmes lesbiennes bien connues dans sa paroisse de Bürglen, commune uranaise de 4000 âmes. Le prêtre expliquait avoir mûrement réfléchi son acte, qu’il savait audacieux. Au même moment, le pape François initiait une réflexion sur l’attitude de son Eglise face aux différentes formes de couples et de familles, y compris celles qui ne correspondent pas à ce que préconise la doctrine catholique.
Il s’ensuivit des discussions entre le curé et son supérieur, l’évêque de Coire, Vitus Huonder. Bien qu’elles soient restées secrètes, on imagine qu’elles furent tendues. Vitus Huonder entretient sa réputation d’évêque le plus conservateur de Suisse. Il répète, citant la Bible, que «l’amour homosexuel est un péché». Il est de son devoir, dit-il, de faire respecter cette position. Les critiques libérales ne l’ont jamais ébranlé mais plutôt conforté dans sa mission.
Confiance rompue
Wendelin Bucheli paie aujourd’hui la note pour son indépendance. Comme l’a révélé hier NZZ am Sonntag, il est contraint de quitter la paroisse où il officiait depuis dix ans. Cet été, il trouvera refuge dans le diocèse de Fribourg, Lausanne et Genève, où il fut auparavant le prêtre des catholiques alémaniques en ville de Fribourg. Il sera à disposition de l’évêque Charles Morerod pour une tâche encore non précisée.
François-Xavier Amherdt, lui-même prêtre et professeur à l’Université de Fribourg, n’est pas totalement surpris de cette issue. Sans connaître les discussions des intéressés, il imagine que la confiance était rompue. «La mise à l’écart ressemble à une punition, mais elle peut aussi être vue comme une mesure protégeant le prêtre d’un climat crispé qui lui nuit. Il a une chance de poursuivre son ministère dans un contexte apaisé.»
Un acte provocateur
Bénir un couple homosexuel «n’est pas un acte banal», fait remarquer François-Xavier Amherdt. «Certes, explique-t-il, ce rite n’est pas comparable avec l’acte de célébrer le sacrement du mariage. Mais il a une dimension provocante dans la mesure où il prend de vitesse l’Eglise universelle. Le prêtre a mis la charrue avant les bœufs. Son geste durcit les fronts plutôt qu’il ne favorise une avancée sur le terrain.»
En discussion à Rome
Un premier synode a eu lieu en 2014 au Vatican à l’initiative du pape. Une consultation des fidèles est en cours et un deuxième synode discutera cette année les évolutions possibles. Il est peu probable que la bénédiction des couples homosexuels soit retenue. La mesure heurte même des réformistes favorables à un accueil bienveillant par l’Eglise des fidèles homosexuels. Il est d’ailleurs frappant comme la bénédiction divise aussi les protestants confrontés au même dilemme. (TDG)
(Créé: 08.02.2015, 22h00)
Vitus Huonder a engagé son autorité pour mettre fin aux prédications assurées par des laïcs. Il bataille contre la complaisance affichée jusque dans le clergé pour les homosexuels. Ses déclarations sur les couples divorcés sont du même acabit. Il n’a pas craint de soutenir l’initiative contre le remboursement de l’avortement alors que les institutions catholiques étaient sur la réserve. Dans son diocèse que son conservatisme décomplexé divise, on a réclamé sa révocation. Vitus Huonder a récolté les critiques de l'évêque de Bâle, Felix Gmür. Le prélat persiste et résiste.
tribune de Genéve.
Eglise catholiqueUn prêtre uranais a anticipé l’évolution de l’Eglise voulue par le pape François. L’évêque de Coire obtient son transfert à Fribourg.
Le prêtre Wendelin Bucheli devra quitter sa paroisse de Bürglen (UR) après dix?ans de service. Image: Urner Wochenblatt
Par François Modoux08.02.2015
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Il s’ensuivit des discussions entre le curé et son supérieur, l’évêque de Coire, Vitus Huonder. Bien qu’elles soient restées secrètes, on imagine qu’elles furent tendues. Vitus Huonder entretient sa réputation d’évêque le plus conservateur de Suisse. Il répète, citant la Bible, que «l’amour homosexuel est un péché». Il est de son devoir, dit-il, de faire respecter cette position. Les critiques libérales ne l’ont jamais ébranlé mais plutôt conforté dans sa mission.
Confiance rompue
Wendelin Bucheli paie aujourd’hui la note pour son indépendance. Comme l’a révélé hier NZZ am Sonntag, il est contraint de quitter la paroisse où il officiait depuis dix ans. Cet été, il trouvera refuge dans le diocèse de Fribourg, Lausanne et Genève, où il fut auparavant le prêtre des catholiques alémaniques en ville de Fribourg. Il sera à disposition de l’évêque Charles Morerod pour une tâche encore non précisée.
François-Xavier Amherdt, lui-même prêtre et professeur à l’Université de Fribourg, n’est pas totalement surpris de cette issue. Sans connaître les discussions des intéressés, il imagine que la confiance était rompue. «La mise à l’écart ressemble à une punition, mais elle peut aussi être vue comme une mesure protégeant le prêtre d’un climat crispé qui lui nuit. Il a une chance de poursuivre son ministère dans un contexte apaisé.»
Un acte provocateur
Bénir un couple homosexuel «n’est pas un acte banal», fait remarquer François-Xavier Amherdt. «Certes, explique-t-il, ce rite n’est pas comparable avec l’acte de célébrer le sacrement du mariage. Mais il a une dimension provocante dans la mesure où il prend de vitesse l’Eglise universelle. Le prêtre a mis la charrue avant les bœufs. Son geste durcit les fronts plutôt qu’il ne favorise une avancée sur le terrain.»
En discussion à Rome
Un premier synode a eu lieu en 2014 au Vatican à l’initiative du pape. Une consultation des fidèles est en cours et un deuxième synode discutera cette année les évolutions possibles. Il est peu probable que la bénédiction des couples homosexuels soit retenue. La mesure heurte même des réformistes favorables à un accueil bienveillant par l’Eglise des fidèles homosexuels. Il est d’ailleurs frappant comme la bénédiction divise aussi les protestants confrontés au même dilemme. (TDG)
(Créé: 08.02.2015, 22h00)
Coire: L’évêque de la discorde
Le 7 juillet 2007 paraissait le motu proprio libérant la messe traditionnelle de l’interdiction qui pesait sur elle. Le lendemain, Mgr Vitus Huonder était nommé évêque de Coire par le pape Benoît XVI. Pure coïncidence, sans doute. Mais le rappel s’impose s’agissant de ce docteur en théologie ardent défenseur de la liturgie traditionnelle qu’il aime célébrer dans la solennité.Vitus Huonder a engagé son autorité pour mettre fin aux prédications assurées par des laïcs. Il bataille contre la complaisance affichée jusque dans le clergé pour les homosexuels. Ses déclarations sur les couples divorcés sont du même acabit. Il n’a pas craint de soutenir l’initiative contre le remboursement de l’avortement alors que les institutions catholiques étaient sur la réserve. Dans son diocèse que son conservatisme décomplexé divise, on a réclamé sa révocation. Vitus Huonder a récolté les critiques de l'évêque de Bâle, Felix Gmür. Le prélat persiste et résiste.
tribune de Genéve.
Dernière édition par samuel le Mer 11 Fév - 6:36, édité 1 fois