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Jésus, "marié, deux enfants"... vraiment ?

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Josué

Josué
Administrateur

Jésus, "marié, deux enfants"... vraiment ?
AYMERIC CHRISTENSEN
CRÉÉ LE 14/11/2014 / MODIFIÉ LE 14/11/2014 À 20H28

(Image extraite du film  La Dernière tentation du Christ , de Martin Scorsese.) (Image extraite du film La Dernière tentation du Christ, de Martin Scorsese.)
C'est la toute dernière découverte censée remettre en cause la théologie chrétienne officielle : un ancien manuscrit prouverait que Jésus était marié à Marie-Madeleine. Pour de vrai, cette fois. Et ils auraient même eu deux enfants... Cet énième scoop est-il crédible ? Décryptage.

Pas une année, ou presque, ne semble devoir passer sans qu'un chercheur ou un écrivain tente de remarier Jésus. Le dernier en date – un prétendu fragment de papyrus copte – ayant été formellement reconnu comme faux en mai dernier, c'est cette fois un manuscrit du VIe siècle, en araméen, qui apporterait de nouvelles preuves du mariage du Christ avec Marie-Madeleine. C'est en tout cas la thèse défendue dans le livre The Lost Gospel (L'Evangile perdu) publié le 12 novembre au Royaume-Uni par Simcha Jacobovici, réalisateur de documentaires israélo-canadien, et Barrie Wilson, professeur d'études religieuses à l'université York de Toronto (Canada).

> A lire aussi : Le fragment de papyrus copte prouve-t-il vraiment que Jésus était marié ?

« Ce que le Vatican redoutait et que Dan Brown n'a fait que deviner devient enfin réalité », affirment les deux auteurs à propos de leur découverte, non sans une pointe de sensationnalisme... Pourtant, loin d'apporter de véritables réponses, leur livre soulève surtout des questions, pour ne pas dire des doutes.

Qui sont les auteurs du livre ?
Avant même de se pencher sur leur thèse, le curriculum vitae des deux chercheurs a toutes les chances de faire tiquer un certain nombre d'universitaires.

Le réalisateur Simcha Jacobovici est ainsi principalement connu pour avoir co-réalisé en 2007 avec James Cameron le documentaire controversé Le Tombeau de Jésus (The Lost Tomb of Jesus – déjà une histoire de preuve « perdue », donc), diffusé sur Discovery Channel. Ce film, très critiqué par la communauté scientifique qui a soulevé divers problèmes de rigueur dans la méthodologie des recherches, s'intéressait à une tombe découverte à Talpiot (un quartier de Jérusalem), présentée comme pouvant abriter les ossements de Jésus... et de sa famille.

Simcha Jacobovici avait aussi consacré en 2002 un autre documentaire à l'ossuaire de Jacques (Jacques, frère de Jésus), une relique archéologique si contestée qu'elle a été plusieurs fois classée parmi les plus grandes contrefaçons scientifiques et a même donné lieu à un procès qui a finalement abouti, en 2012, à un « aveu d'impuissance » de la justice israélienne sur l'authenticité de cette antiquité.

Quant à l'universitaire Barrie Wilson, il est l'auteur du livre Comment Jésus est devenu chrétien (How Jesus Became Christian, 2008), dans lequel il soutient la thèse selon laquelle la figure et le message de Jésus auraient été largement réécrits a posteriori par saint Paul. Le christianisme « paulinien » n'aurait donc, selon lui, pas grand-chose à voir avec les enseignements du Jésus historique. Une théorie, là encore, très discutée.

Qu'est-ce que cet « évangile perdu » ?
Dès l'introduction de The Lost Gospel, Jacobovici et Wilson indiquent que le manuscrit sur lequel ils se fondent « prenait la poussière à la British Library » et qu'ils l'auraient « découvert » (voir ici en anglais). Or, comme le souligne l'archéologue Robert Cargill, sur son blog (en anglais), « L'Evangile perdu n'est ni perdu, ni même un évangile [puisqu'il ne s'agit pas d'un récit sur la vie de Jésus – ndlr]. Les universitaires connaissent et étudient depuis très longtemps la version syriaque de Joseph et Asnath conservée au British Museum ».

Le récit raconte en effet l'histoire de Joseph et Asnath, un récit bien connu de la littérature juive antique. Il appartiendrait en l'occurrence à un ensemble plus large, un manuscrit de 29 chapitres  intitulé Histoire ecclésiastique de Zacharie le Rhéteur, copié au VIe siècle sur un parchemin en peau d'animal traitée et rapportée d'un monastère égyptien au Royaume-Uni en 1847. On est donc loin de la découverte fracassante.

Le texte parle-t-il vraiment de Jésus et Marie-Madeleine ?
Si le manuscrit raconte le mariage de Joseph et Asnath, dont naissent deux enfants, comment peut-on le rattacher à Jésus ? Eh bien... par pure conjecture ! A aucun moment le Christ n'est mentionné dans le texte : Simcha Jacobovici et Barrie Wilson partent en fait de l'hypothèse que « Joseph » est un nom de code pour Jésus. A fortiori, il y a encore moins d'éléments permettant d'affirmer qu'Asnath est bien Marie-Madeleine.

Le problème ici réside principalement dans le fait que Joseph et Asnath sont clairement identifiés, puisqu'ils sont mentionnés dans la Bible, au chapitre 41 de la Genèse (v. 45) : « Pharaon appela Joseph Safnath-Panéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre de One ». Cette référence permet d'ailleurs de résoudre le problème d'anachronisme que représenterait dans le manuscrit un mariage de Jésus par un pharaon...

Joseph, fils de Jacob, est en fait l'un des patriarches de l'Ancien Testament. Ce que confirme encore la mention de ses deux fils Ephraïm et Manassé, déjà mentionnés dans la Bible et cités par Jacobovici et Wilson comme les enfants de Jésus et Marie-Madeleine.

Pourquoi rattacher le manuscrit à Jésus ?
Selon les deux auteurs, le manuscrit serait accompagné de deux lettres qui accréditeraient sa dimension scandaleuse et son « message caché ». L'une des deux aurait d'ailleurs été « mystérieusement » déchirée, ce qui pourrait (éventuellement) suggérer une forme de censure...

Au-delà de cet élément, le texte serait également parcouru de certaines références chrétiennes. Certains passages rappelleraient ainsi le vocabulaire lié à l'eucharistie, ou encore Joseph serait appelé « fils de Dieu ». Mais là encore, il semble difficile d'interpréter ces allusions hors du contexte historique du manuscrit., en l'occurrence celui de l'école théologique d'Alexandrie, une tradition exégétique qui a développé dans les premiers siècles du christianisme une lecture allégorique des texte. Elle est notamment connue pour ses recherches de la figure du Christ dans l'Ancien Testament.

De même, la notion de mariage du Christ peut renvoyer symboliquement à l'image des noces entre le Christ et l'Eglise, sans nécessairement signifier concrètement un mariage humain. L'usage de cette notion était également très courante dans les premiers siècles.

Quelle serait la nouveauté d'une telle révélation ?
Comme c'était déjà le cas avec le précédent manuscrit copte (supposé), même si le document actuel parlait vraiment du mariage de Jésus, il n'apporterait en fait rien de réellement neuf à la communauté scientifique. En effet, on retrouve des idées semblables dans au moins deux célèbres évangiles apocryphes : celui de Marie (Madeleine) et celui de Thomas, qui proviennent tous deux des mouvements gnostiques chrétiens des premiers siècles.

Le fort courant gnostique qui traversait l'Eglise primitive insistait ainsi sur le mariage de Jésus pour accréditer sa cosmogonie très compliquée. Pour eux, – comme le rappelait notre consœur Natalia Trouiller dans cet article – Jésus était un être totalement spirituel. Son mariage avec Marie-Madeleine était donc, de toute façon, pensé sur un mode mystique et symbolique, et les doctrines gnostiques étaient si complexes et farfelues qu'elles ont été rapidement écartées du canon biblique.


Pour le moment, seule l'Eglise d'Angleterre (anglicane) a réagi à la sortie de ce livre, en le comparant au classique des Monty Python, La Vie de Brian. Du côté de l'Eglise catholique, la révélation de cet Evangile perdu – qu'elle « redoutait », d'après Simcha Jacobovici et Barrie Wilson – ne semble pas, pour le moment, susciter grande émotion.

samuel

samuel
Administrateur

Qui a derrière ce film?

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