1535: les protestants genevois veulent marier les nonnes du Bourg-de-Four
Par Antoine Grosjean | Mis à jour à 09:00
La «Petite chronique» de la résistante, la mère supérieure Jeanne de Jussie est traduite en français moderne.
Le 24 août 1535, des hommes en armes donnent l'assaut final au couvent des clarisses, au Bourg-de-Four, défonçant les portes à coup de hache. Les nonnes tentent en vain de les retenir. Dessin de 1853 pour une édition illustrée. (Photo: DR)
Retranchées derrière les murs de leur couvent, les nonnes du Bourg-de-Four ont résisté pied à pied aux assauts du protestantisme naissant lorsque la Réforme a déferlé sur Genève. Écrivaine de la communauté de Sainte-Claire, Jeanne de Jussie a tenu un journal de cette époque troublée et violente. Sa Petite chronique est aujourd’hui traduite en français moderne pour la première fois.
La religieuse, qui finira ses jours réfugiée à Annecy, y raconte comment ceux dont elle ne parle que sous l’appellation d’«hérétiques» ou de «diabolique secte luthérienne» tentaient de convertir les clarisses à la foi nouvelle, et de les faire renoncer à leur vœu de chasteté pour les marier. Dans un récit au style vivant, on découvre, au jour le jour, l’arrivée de la Réforme dans la future Rome protestante.
La peur des Bernois
Née en 1503 à Jussie, la nonne chroniqueuse rejoint en 1521 la communauté des clarisses au Bourg-de-Four. Les 25 sœurs assistent terrorisées au débarquement des Bernois et de leurs alliés Confédérés. Dès 1526, Genève les avait appelés à la rescousse; encerclée par le Duché de Savoie, la cité craignait d’être envahie. Mais les soldats suisses amènent aussi dans leur barda les idées luthériennes, qui font tache d’huile en Europe depuis 1517.
Développement dans nos éditions papier, électronique et tablettes du 24 octobre.
Par Antoine Grosjean | Mis à jour à 09:00
La «Petite chronique» de la résistante, la mère supérieure Jeanne de Jussie est traduite en français moderne.
Le 24 août 1535, des hommes en armes donnent l'assaut final au couvent des clarisses, au Bourg-de-Four, défonçant les portes à coup de hache. Les nonnes tentent en vain de les retenir. Dessin de 1853 pour une édition illustrée. (Photo: DR)
Retranchées derrière les murs de leur couvent, les nonnes du Bourg-de-Four ont résisté pied à pied aux assauts du protestantisme naissant lorsque la Réforme a déferlé sur Genève. Écrivaine de la communauté de Sainte-Claire, Jeanne de Jussie a tenu un journal de cette époque troublée et violente. Sa Petite chronique est aujourd’hui traduite en français moderne pour la première fois.
La religieuse, qui finira ses jours réfugiée à Annecy, y raconte comment ceux dont elle ne parle que sous l’appellation d’«hérétiques» ou de «diabolique secte luthérienne» tentaient de convertir les clarisses à la foi nouvelle, et de les faire renoncer à leur vœu de chasteté pour les marier. Dans un récit au style vivant, on découvre, au jour le jour, l’arrivée de la Réforme dans la future Rome protestante.
La peur des Bernois
Née en 1503 à Jussie, la nonne chroniqueuse rejoint en 1521 la communauté des clarisses au Bourg-de-Four. Les 25 sœurs assistent terrorisées au débarquement des Bernois et de leurs alliés Confédérés. Dès 1526, Genève les avait appelés à la rescousse; encerclée par le Duché de Savoie, la cité craignait d’être envahie. Mais les soldats suisses amènent aussi dans leur barda les idées luthériennes, qui font tache d’huile en Europe depuis 1517.
Développement dans nos éditions papier, électronique et tablettes du 24 octobre.