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800 squelettes de bébés découverts

3 participants

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samuel

samuel
Administrateur

Irlande: Près de 800 squelettes de bébés découverts dans un ancien couvent catholique
2 contributions
Créé le 04/06/2014 à 10h12 -- Mis à jour le 04/06/2014

FAITS DIVERS - Entre 1925 et 1961, des jeunes mères célibataires tombées enceintes hors mariages y étaient accueillies...

Près de 800 squelettes de nouveau-nés ont été découverts dans une cuve en béton, à côté d'un ancien couvent catholique de la ville de Tuam en Irlande, qui a accueilli entre 1925 et 1961 des jeunes mères célibataires tombées enceintes hors mariage.

«Quelqu'un m'avait mentionné l'existence d'un cimetière pour nouveau-nés, mais ce que j'ai découvert était bien plus que cela», a déclaré l'historienne Catherine Corless, à l'origine de cette découverte.

C'est en réalisant des recherches sur les archives d'un ancien couvent de Tuam (ouest de l'Irlande), aujourd'hui reconverti en lotissement, que l'historienne a découvert que 796 enfants avaient été enterrés sans cercueil ni pierre tombale.

Enterrés secrètement

Ces nouveau-nés auraient été enterrés secrètement par les bonnes soeurs du Couvent de Bon Secours. Malnutrition, pneumonie, tuberculose et sans doute maltraitance. Les raisons de leur mort restent floues.

Wiliam Joseph Dolan, un proche d'un enfant ayant vécu dans cette institution, a déposé une plainte afin de comprendre ce qui s'est passé à l'époque. Une levée de fonds a également été lancée pour construire un mémorial avec le nom de chaque enfant.

10.000 jeunes filles

Cette découverte rappelle un autre scandale impliquant également des mères célibataires. Entre 1922 et 1996, plus de 10.000 jeunes filles et femmes avaient travaillé gratuitement dans des blanchisseries exploitées commercialement par des religieuses catholiques en Irlande.

Les pensionnaires, surnommées les «Magdalene Sisters», étaient des filles tombées enceintes hors mariage ou qui avaient un comportement jugé immoral dans ce pays à forte tradition catholique.

Josué

Josué
Administrateur

The Magdalene Sisters est un film d’auteur qui place sa trame dans l’Irlande des années 1960. Film fort, il dénonce avec sévérité les sévices imposés par les institutions religieuses de l’époque aux jeunes filles jugées « légères » ou subversives…

Résumé du film
Quand des couvents deviennent de véritables prisons
Affiche du Film - © The Magdalene Sisters
Affiche du Film – © The Magdalene Sisters
Margaret, Rose et Bernadette sont 3 jeunes filles arrivant au couvent de Magdalene.

Margaret y est enfermée pour avoir été violée par son cousin, Rose pour avoir eu un enfant hors mariage, et Bernadette pour ses tendances de séductrice à l’intention des hommes.

Jugées toutes les 3 comme « subversives » par leurs familles et la société entière, ces jeunes femmes vont alors devoir se racheter au couvent, expier leurs fautes, et traverser un calvaire sans nom fait de malnutrition, de travail acharné, de sévices corporels et de privation de sommeil…

Certaines s’en sortiront indemnes, tandis que d’autres ne parviendront jamais à s’échapper du couvent qui les a brisée…

Notre Avis
Une critique de l’église et de ses dérives avérées
1960. Des dizaines de millier d’irlandaises sont enfermées dans des couvents au nom de leur passé subversif, subissant l’autorité religieuse des bonnes sœurs. Leurs principales activités consistaient à laver le linge des villages voisins, entretenir la propreté du couvent, et prier Dieu pour leur passé de pècheresses.

Tout cela en toute gratuité dans un milieu quasi carcéral, où la nourriture manque.

« A la laverie, ce sont vos âmes que vous rachèterez ». C’est ce qu’assure dans le film, la mère supérieure, horrible personnage autoritaire usant non seulement de moyens radicaux pour se faire obéir, mais aussi de sévices corporels infâmes. Historiquement, les activités de ces « prisonnières » permettaient aux couvents de s’enrichir, bénéficiant ainsi d’une main d’œuvre gratuite ne demandant qu’à être nourrie. La durée de détention de ces jeunes femmes était alors indéterminée, et bon nombre d’entre elles passaient leur vie entière dans ces couvents jusqu’à leur décès. Un petit nombre d’entre elles finissaient même par prendre le voile et se convertir définitivement en tant que bonne sœur.

Le Portrait d’une Irlande puritaine à l’extrême
C’est donc en toute brutalité que le film The Magdalene Sisters dénonce les dérives cléricales de l’époque, ainsi que son influence sur la société entière… L’Irlande, pays extrêmement religieux, se soumet à un ensemble de règles strictes dans le souci de respecter les « bonnes mœurs » de l’époque. Ainsi, l’enfantement hors mariage, ou encore les tendances aguicheuses des femmes envers les hommes sont sévèrement punis par la société entière, à commencer par les familles concernées…

Des scènes particulièrement dures montrent alors des pères et des mères en colère, reniant leurs filles, les frappant, les insultant, et les abandonnant dans ses prisons de Magdalene, où les sœurs, vraisemblablement ravies, profitent d’une situation où elles peuvent assujettir ces jeunes filles à loisir…

Les Sœurs Magdalene est donc un film qui joue énormément sur notre affect. Très difficile de ne pas bondir devant le spectacle des abus cléricaux et de la misère de ces esclaves modernes qui n’ont en vérité fait de mal à personne…

Récompensé par un Lion d’Or, Peter Mullan fait ici le portrait de ces couvents-laveries, véritables lieux de prison où l’enfermement est une torture à laquelle chacune finit par se résigner… Entre folie et rage de s’échapper, la limite n’est alors plus très loin…

C’est dans ce cadre que les actrices y démontrent tout leur talent au travers d’un jeu sobre et réaliste qui nous accroche littéralement au film. Du très bon cinéma d’auteur donc, même si nous pouvons cependant reprocher au film quelques longueurs inutiles et certaines images trop manichéennes.

chico.

chico.

Et il a encore des choses à découvrir malheureusement.

Josué

Josué
Administrateur

800 squelettes de bébés découverts Babas_10
source Aujourd'hui en France Lundi 9 Juin 2014.

Josué

Josué
Administrateur

800 squelettes de bébés découverts Babas_11

Josué

Josué
Administrateur

800 squelettes de bébés découverts Babas210

chico.

chico.

Moi ce qui me choque c'est qu'une jeune fille voilé avait le même statut qu'une fille mére.
Ce n'est pas une belle image de l'église cette histoire.

Josué

Josué
Administrateur

800 squelettes de bébés découverts 00310

Josué

Josué
Administrateur

800 squelettes de bébés découverts Babas_12

Josué

Josué
Administrateur

Le mystère s'épaissit autour de l'inhumation anonyme des 796 bébés
Au début du mois, la révélation de la découverte de 796 squelettes de bébés dans une fosse du couvent de Tuam, tenu par les sœurs du Bon Secours de Notre-Dame Auxiliatrice de Paris (une congrégation d'origine française) de 1925 à 1961, suscitait une grande émotion dans la presse et les milieux catholiques. Cette communauté accueillait des jeunes filles non mariées et enceintes qui, à l'époque, étaient systématiquement envoyées dans un couvent pour donner naissance à leur enfant dans la plus grande discrétion. Le bébé était ensuite confié à l'institution tenue par les religieuses.
Pourtant cette découverte ne date pas d'hier.

Tout commence en 1975 quand deux adolescents, partis jouer au football dans un champ attenant à l'institut, découvrent des ossements humains d'enfants. Les causes de décès sont celles de l'époque : malnutrition, grippe, bronchite, tuberculose ou gastro entérite.

Dès lors, le comité d'Histoire locale se démène pour que ces enfants reçoivent une sépulture avec une plaque portant le nom des défunts. Parmi ces historiens amateurs, Catherine Corless, une femme de ménage passionnée de généalogie, mène un travail de fourmi pour constituer la liste. On retrouve son nom sur des sites de généalogie dès 2010. Dans la presse irlandaise, elle déclare que ces enfants étaient regardés d'un mauvais œil par les sœurs : «Ils étaient toujours mis à l'écart dans les salles de classes», affirme-t-elle au Irish Central. «En faisant cela, les religieuses envoyaient le message selon lequel ils étaient différents et que nous devions nous tenir loin d'eux.» Par ailleurs, plusieurs journaux rapportent que les cadavres auraient été jetés dans une fosse, sans sépulture : «D'après les preuves présentées par Catherine Corless et Frannie Hopkins, il semblerait que les enfants étaient placés dans la terre, sans cercueil ni pierre tombale», peut-on lire sur un autre site.

«Ce ne sont pas mes mots.»
Seulement, alors que l'Irlande vient d'ouvrir une commission d'enquête sur les foyers catholiques qui hébergeaient les filles-mères et le sort de leurs bébés, Catherine Corless dément une partie des propos qui lui sont prêtés dans la presse : «Je n'ai jamais dit à personne que 800 corps avaient été jetés dans une fosse septique, affirme-t-elle au Irish Times. Cela ne vient pas de moi, en aucun cas.» Ce qui l'a contrariée, troublée et consternée ces derniers jours, poursuit l'Irish Times, c'est la manière spéculative dont l'histoire a été rapportée, particulièrement sur ce qui est arrivé aux enfants après leur mort. «Je n'ai jamais employé le mot « jetés », dit-elle encore avec détresse. Je voulais simplement qu'on se souvienne de ces enfants et qu'on écrive leurs noms sur une plaque. C'est pourquoi je me suis lancée dans ce projet et maintenant ce projet mène sa propre vie.»

Pour le magazine économique américain Forbes, l'histoire de la «fosse septique» aurait été montée en épingle. Ainsi, l'éditorialiste Eamonn Fingleton cite la lettre envoyée au Irish Times par Finbar McCormick, professeur de géographie à l'Université Queen de Belfast, qui étaye le nouveau témoignage de Catherine Corless : «Beaucoup de maternités en Irlande avaient un lieu de sépulture commune pour les enfants mort-nés ou ceux qui sont morts peu après la naissance. Parfois ce lieu se trouvait dans un cimetière à proximité, mais le plus souvent dans une zone spéciale dans l'enceinte de l'hôpital.» L'éditorialiste de Forbes poursuit : «Un fait semble incontestable: les conditions dans les orphelinats irlandais jusqu'aux années 1960, et même plus tard, ressemblaient à celles qui sont décrites dans les romans de Dickens. Le taux de mortalité était scandaleusement élevé (...) Une grande partie du problème était la pauvreté généralisée de l'époque (celle des années 1920 jusqu'au début des années 1960 pendant laquelle fonctionna l'institution au centre du scandale). Parce qu'ils étaient cruellement sous-financées, orphelinats irlandais étaient honteusement surpeuplés, ce qui signifie que quand un bébé attrapait une infection, tous les autres l'attrapaient. »

Pour autant, le journaliste ne minimise pas le comportement de l'Eglise à l'égard des «filles-mères» : «Quant aux religieuses, elles étaient si jeunes quand elles entraient dans la vie religieuse - généralement en fin d'adolescence à la vingtaine - qu'elles avaient peu de compréhension du monde laïque et étaient évidemment pauvres en compétences managériales. Moins pardonnable, elles avaient une attitude très puritaine à l'encontre des « femmes tombées » qui avaient le malheur relever de leur compétence. »

Pour l'historien Tim Stanley professeur à Oxford, «il s'agit d'une tragédie humaine, pas catholique» : «Le taux de mortalité était extrêmement élevé à Tuam, écrit-il dans le Telegraph, mais il était extrêmement élevé dans l'ensemble du pays. Le problème à Tuam, c'est que les taux d'infection de la maladie ont augmenté à cause de la promiscuité.»

En Irlande, une véritable bataille médiatique s'engage sur le sujet. Les premières conclusions du rapport demandé par le gouvernement devraient être rendues le 30 juin.
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/le-mystere-s-epaissit-autour-de-l-inhumation-anonyme-des-796-bebes-11-06-2014-53889_16.php

chico.

chico.

L'Irlande face à ses petits suppliciés
Le Point.fr - Publié le 12/06/2014 à 12:50
Après la découverte de 800 squelettes de bébés, Dublin est décidé à faire la lumière sur les pratiques des anciens foyers catholiques pour filles-mères.


Des 796 enfants morts au couvent de Tuam entre 1925 et 1961, un seul aurait une tombe
Est-ce l'heure des comptes ? L'Irlande, secouée par un nouveau scandale lié aux pratiques de ses institutions catholiques, semble disposée à purger le passé. Il s'agit cette fois du sort infligé, pendant des décennies, aux filles-mères et à leurs bébés. Une historienne irlandaise, Catherine Corless, a allumé la mèche la semaine dernière en laissant entendre que près de 800 de ces enfants, des nouveau-nés en majorité, auraient été enterrés dans une fosse commune du couvent du Bon Secours à Tuam, dans l'ouest du pays. Dans les archives du couvent, qui de 1925 à 1961 a servi de foyer d'accueil, elle a découvert 796 avis de décès : des bébés morts de malnutrition ou de maladies infectieuses, dont un seul semble avoir été enterré dans le cimetière du village.

Or, les habitants de Tuam connaissent depuis longtemps l'existence d'une fosse commune près du couvent. Deux adolescents, Barry Sweeney et Frannie Hopkins, la mettent au jour en 1975 alors qu'ils jouent dans l'ancien jardin de l'institution : ils découvrent des ossements, de tout petits squelettes. À l'époque, le village préfère y voir des victimes de la grande famine de 1840 : des prières sont dites sur le site, la tombe est recouverte. Mais, lorsque Barry apprend qu'une historienne fait des recherches sur les enfants du Bon Secours, raconte le New York Times, il décide de lui livrer son histoire.

"Sous-espèces", "abomination"

Tout reste évidemment à prouver, et Catherine Corless est prudente. Mais l'affaire de Tuam a levé la chape qui continuait de peser sur ce pan de l'histoire irlandaise. Le gouvernement, soutenu par l'archevêque de Dublin Diarmuid Martin, a annoncé mardi la création d'une commission d'enquête, dotée des pleins pouvoirs légaux et chargée d'"examiner toutes les questions relatives aux maisons mères-enfants à travers le pays". Dans l'Irlande des années 1920 aux années 1960, a rappelé le Premier ministre Enda Kenny, les filles tombées enceintes hors mariage étaient considérées avec leurs enfants comme des "sous-espèces". Une "abomination".

L'enquête ne s'arrêtera pas au sort réservé à leurs dépouilles. La commission aura à faire la lumière sur le taux de mortalité infantile des foyers - bien supérieur, selon Catherine Corless, à celui du reste du pays au même moment -, mais aussi, surtout, sur les essais cliniques menés sur les enfants qui y naissaient. La chose est connue, et même reconnue pour partie par les protagonistes de l'époque. Il y a 10 ans, pourtant, la Cour suprême irlandaise avait empêché que le dossier arrive en justice, estimant qu'il n'avait rien à faire dans l'escarcelle de la commission chargée, depuis la fin des années 1990, d'enquêter sur les abus subis par les enfants dans les institutions catholiques.

Les investigations avaient notamment révélé des campagnes d'essais menées, dans les années 1960 et 1970, sous le contrôle d'éminents professeurs de l'université de Dublin. En liaison avec le laboratoire pharmaceutique Wellcome, explique le Irish Time, Patrick Meenan et Irene Hillary cherchaient alors à élaborer une nouvelle version du DTP (vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite). Les tests, poursuit le journal, étaient menés sur des bébés de moins de douze mois, parfois handicapés, et sans accord de leur mère. Interviewée en 1997, Irene Hillary assurait qu'il n'avait été fait aucun mal aux enfants - mieux, qu'ils avaient reçu les injections pour leur bien.

Plus de 2 000 enfants vaccinés secrètement

Combien sont-ils à avoir servi de cobayes ? Plus de 2 000, selon Michael Dwyer, un historien de l'université de Cork. Certains de ces enfants, en outre, auraient été proposés de force à l'adoption. La plus connue d'entre eux est sans doute Mari Steed, née en 1960 dans le foyer de Bessborough et adoptée 18 mois plus tard par un couple d'Américains. À la fin des années 1990, elle se met en quête de ses origines, découvre dans son ancien dossier des traces d'essais cliniques, retrouve enfin sa mère biologique, Josephine. Interviewée en 2004 par la BBC, celle-ci répétait qu'elle n'avait pas son mot à dire sur les traitements subis par son enfant. Avant de tomber enceinte et d'arriver à Bessborough, Josephine a passé dix ans dans les blanchisseries des Magdalene Sisters, ces centres de redressement par le travail, créés au XIXe siècle, où étaient placées des femmes de tous âges considérées comme des criminelles ou des prostituées, et où étaient envoyées également de jeunes filles dont les parents voulaient se défaire. Mari Steed se bat, depuis, pour que justice leur soit rendue, ainsi qu'à leurs bébés.

Peut-être obtiendra-t-elle cette fois gain de cause. En 2003, la présidente de la commission d'enquête sur les abus subis par les enfants, Mary Laffoy, en avait démissionné avec perte et fracas, s'estimant entravée par le gouvernement lui-même. Dublin, aujourd'hui, semble prêt à aller au bout des investigations. Enda Kenny a du reste été le premier, en 2013, à présenter des excuses officielles aux quelque 10 000 "Magdalene Sisters"
Article de La Vie
Un article paru dans la Vie explique ceci : la fosse commune a été découverte en 1975. Ces enfants sont morts de tuberculose, de gastroentérite et autres épidémies dues à une trop grande promiscuité et dans un contexte où la mortalité infantile était encore
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samuel

samuel
Administrateur

C'est une bien triste histoire.ou l'église ne sort pas grandie.a causse de cela beaucoup d'Irlandais perdent la foi.

Josué

Josué
Administrateur

L'Irlande face à ses petits suppliciés
Le Point.fr - Publié le 12/06/2014 à 12:50
Après la découverte de 800 squelettes de bébés, Dublin est décidé à faire la lumière sur les pratiques des anciens foyers catholiques pour filles-mères.

Des 796 enfants morts au couvent de Tuam entre 1925 et 1961, un seul aurait une tombe identifiée.
Par MARION COCQUET
À la une du Point.fr


Est-ce l'heure des comptes ? L'Irlande, secouée par un nouveau scandale lié aux pratiques de ses institutions catholiques, semble disposée à purger le passé. Il s'agit cette fois du sort infligé, pendant des décennies, aux filles-mères et à leurs bébés. Une historienne irlandaise, Catherine Corless, a allumé la mèche la semaine dernière en laissant entendre que près de 800 de ces enfants, des nouveau-nés en majorité, auraient été enterrés dans une fosse commune du couvent du Bon Secours à Tuam, dans l'ouest du pays. Dans les archives du couvent, qui de 1925 à 1961 a servi de foyer d'accueil, elle a découvert 796 avis de décès : des bébés morts de malnutrition ou de maladies infectieuses, dont un seul semble avoir été enterré dans le cimetière du village.

Or, les habitants de Tuam connaissent depuis longtemps l'existence d'une fosse commune près du couvent. Deux adolescents, Barry Sweeney et Frannie Hopkins, la mettent au jour en 1975 alors qu'ils jouent dans l'ancien jardin de l'institution : ils découvrent des ossements, de tout petits squelettes. À l'époque, le village préfère y voir des victimes de la grande famine de 1840 : des prières sont dites sur le site, la tombe est recouverte. Mais, lorsque Barry apprend qu'une historienne fait des recherches sur les enfants du Bon Secours, raconte le New York Times, il décide de lui livrer son histoire.

"Sous-espèces", "abomination"

Tout reste évidemment à prouver, et Catherine Corless est prudente. Mais l'affaire de Tuam a levé la chape qui continuait de peser sur ce pan de l'histoire irlandaise. Le gouvernement, soutenu par l'archevêque de Dublin Diarmuid Martin, a annoncé mardi la création d'une commission d'enquête, dotée des pleins pouvoirs légaux et chargée d'"examiner toutes les questions relatives aux maisons mères-enfants à travers le pays". Dans l'Irlande des années 1920 aux années 1960, a rappelé le Premier ministre Enda Kenny, les filles tombées enceintes hors mariage étaient considérées avec leurs enfants comme des "sous-espèces". Une "abomination".

L'enquête ne s'arrêtera pas au sort réservé à leurs dépouilles. La commission aura à faire la lumière sur le taux de mortalité infantile des foyers - bien supérieur, selon Catherine Corless, à celui du reste du pays au même moment -, mais aussi, surtout, sur les essais cliniques menés sur les enfants qui y naissaient. La chose est connue, et même reconnue pour partie par les protagonistes de l'époque. Il y a 10 ans, pourtant, la Cour suprême irlandaise avait empêché que le dossier arrive en justice, estimant qu'il n'avait rien à faire dans l'escarcelle de la commission chargée, depuis la fin des années 1990, d'enquêter sur les abus subis par les enfants dans les institutions catholiques.

Les investigations avaient notamment révélé des campagnes d'essais menées, dans les années 1960 et 1970, sous le contrôle d'éminents professeurs de l'université de Dublin. En liaison avec le laboratoire pharmaceutique Wellcome, explique le Irish Time, Patrick Meenan et Irene Hillary cherchaient alors à élaborer une nouvelle version du DTP (vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite). Les tests, poursuit le journal, étaient menés sur des bébés de moins de douze mois, parfois handicapés, et sans accord de leur mère. Interviewée en 1997, Irene Hillary assurait qu'il n'avait été fait aucun mal aux enfants - mieux, qu'ils avaient reçu les injections pour leur bien.

Plus de 2 000 enfants vaccinés secrètement

Combien sont-ils à avoir servi de cobayes ? Plus de 2 000, selon Michael Dwyer, un historien de l'université de Cork. Certains de ces enfants, en outre, auraient été proposés de force à l'adoption. La plus connue d'entre eux est sans doute Mari Steed, née en 1960 dans le foyer de Bessborough et adoptée 18 mois plus tard par un couple d'Américains. À la fin des années 1990, elle se met en quête de ses origines, découvre dans son ancien dossier des traces d'essais cliniques, retrouve enfin sa mère biologique, Josephine. Interviewée en 2004 par la BBC, celle-ci répétait qu'elle n'avait pas son mot à dire sur les traitements subis par son enfant. Avant de tomber enceinte et d'arriver à Bessborough, Josephine a passé dix ans dans les blanchisseries des Magdalene Sisters, ces centres de redressement par le travail, créés au XIXe siècle, où étaient placées des femmes de tous âges considérées comme des criminelles ou des prostituées, et où étaient envoyées également de jeunes filles dont les parents voulaient se défaire. Mari Steed se bat, depuis, pour que justice leur soit rendue, ainsi qu'à leurs bébés.

Peut-être obtiendra-t-elle cette fois gain de cause. En 2003, la présidente de la commission d'enquête sur les abus subis par les enfants, Mary Laffoy, en avait démissionné avec perte et fracas, s'estimant entravée par le gouvernement lui-même. Dublin, aujourd'hui, semble prêt à aller au bout des investigations. Enda Kenny a du reste été le premier, en 2013, à présenter des excuses officielles aux quelque 10 000 "Magdalene Sisters" du pays, réduites à l'état d'esclave par des religieuses catholiques. La dernière des blanchisseries a fermé en 1996.
http://www.lepoint.fr/monde/l-irlande-face-a-ses-petits-supplicies-12-06-2014-1835508_24.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20140613

samuel

samuel
Administrateur

Triste histoire.mais tout se dévoile un jour ou l'autre.

Josué

Josué
Administrateur

Ce n'est surement pas encore fini.d'autres choses se dévoileront surement avec le temps.

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