Budny Simon
Budny Simon, (ou Budneus), était originaire du duché de Mazovie, selon Sandius, ou, comme Krasinski pense, du Grand-duché de Lituanie. Il fut le fondateur de la secte appelée Budnéens. L'idée qui le distingua était, que Jésus Christ est né dans le mode normal de production, et par conséquent n’est pas un objet de culte divin. "Plus adroit", dit Mosheim, "que le reste de ses frères à déduire les conséquences de leurs principes, et à percevoir clairement les conclusions auxquelles les principes particuliers de Lélio Socin naturellement amenaient, il nia catégoriquement toutes sortes de cultes à Jésus-Christ. Budny ne s'arrêta pas là: afin de donner une couleur plus spécieuse à cette erreur capitale, et la maintenir sur des motifs cohérents, il affirma que le Christ ne fut pas engendré par un acte extraordinaire de la puissance divine, mais qu'il naquit comme tous les autres hommes, d'une manière naturelle. Cette hypothèse, cependant, conforme au principe fondamental de socinianisme, apparut intolérable et impie à la plus grande partie de cette communauté".
Daniel Clémentinus dit que Budny renia la foi chrétienne et embrassa le judaïsme, mais la vérité de ces affirmations est très discutable. Il fut encore dit, que ses notes sur la Bible sont celles d'un mécréant et que d'autres parmi ses travaux sont subversives de la révélation. Mais ces déclarations ont également besoin d'une confirmation et semblent avoir été occasionnées par l'extrême liberté de ses idées. Quelques-unes furent des notions secrètes qu'il put entretenir, extérieurement il se conforma à la religion protestante, et il n'y a aucune raison de supposer que ses écrits exercèrent à tout moment une influence directe et défavorable pour la cause de la révélation. Il fut considéré, cependant, comme le précurseur des rationalistes actuels d'Allemagne. Qu'il fut un homme de grand savoir et d'une sagacité extraordinaire, cela était admis de tous. Il fut pendant un certain temps l'Aumônier du Prince Nicolas Radzivil à Kleck, et plus tard de John Kiszka, Châtelain de Samogitie, à Losk, et enfin à Zaslav, en Lituanie. Après avoir gagné un grand nombre de prosélytes à ses idées, en Lituanie et en Pologne russe, il fut désavoué en tant que Ministre et frère, au Synode des Luslawice, en 1582, et excommunié publiquement en 1584. Il demanda souvent aux synodes sa réadmission à la communion, et on dit qu'il fut à nouveau pris dans les faveurs des Frères, sur le renoncement de ses opinions odieuses. La vérité de ce récit, cependant, semble être mise en doute par Bock, qui le représente comme cherchant sa réadmission, non pas sur le terrain d'avoir changé ses idées religieuses, mais parce qu'il pensait qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'obtenir la restauration de son salaire, qui lui avait été enlevé par un acte du synode.
Il prit part à la controverse sur la guerre défensive, qui fut discutée avec beaucoup de zèle par les premiers unitariens, et décida en faveur de sa légalité, et fut l'un des premiers et plus actifs opposants au pédobaptisme. Ce qui suit est une liste de ses travaux.
1. Une simple confession des principaux articles de la foi chrétienne. Losk, 1576, en 8vo. En polonais. Une réponse à celle-ci fut publiée par Martin Bialobrzycki, Evêque de Camieniec, intitulé "Une confession orthodoxe concernant le Dieu unique auquel les chrétiens catholiques croient, adorent et invoquent, prises des Saintes écritures. Cologne, 1579," en 8vo.
2. Une version polonaise de toute la Bible de l'hébreu, du grec et du latin. Zaslav, 1572, 4to., imprimée aux frais, et avec les types de Matthias Kawieczynski, Staroste de Nieswiez, par Daniel Leszczynski. Ringeltaube donna un compte rendu de cette version dans son "Nachricht von den Bibeln Polischen", p. 37. 142 et suivantes, et le père Simon dit, qu'il fut honorablement cité, pour l'Ancien Testament, par les Juifs. (... Hist. Vers P. III, p. 375 Voir aussi Wolfii Bibl. Hebr. vol I, p. 641.) Il est extrêmement rare, mais il y a une copie dans la bibliothèque du collège Sion, à Londres".
3. Le Nouveau Testament, ou des livres de la Nouvelle Alliance, en polonais, avec des annotations. Losk, 1574, en 8vo. Un compte rendu de ce qui peut être vu dans "Nachricht" de Ringeltaube, & c. p. 37. 151.
4. Un Traité sur les deux natures en Christ. 1574. De ce traité Josias Simler publia une réponse, qui fut imprimée par Froschover, à Zurich, en l'an 1575, en 8vo. Une autre réponse à celui-ci fut écrite par Jean Wigand, et publiée à Berlin, en 1576, 4to.
5. Une brève démonstration que le Christ n'est pas Dieu lui-même, mais le Père, et pourquoi il est appelé Dieu dans les Saintes écritures, et néanmoins est Dieu. Celle-ci fut annexée au traité qui précède sur les deux natures du Christ.
6. Une défense de la "simple confession", & c. [N ° 1]. Sandius mentionna cette pièce, sous le titre "Apologia Polonica". Il est cité par son titre polonais "Obrona" (Apologie) dans le "Chissuk Emouna" de R. Isaac sous les mots " ". Budny, dans cette Apologie, dit que le Christ est Dieu dans le même sens dans lequel Moïse le prit. les idées de Budny, énoncées dans la présente "Apologie", avec celles de Czechovicius et Farnovius, furent attaquées par Stanislas Zdescheki Ostrowski, Abbé de Przement, dans un travail "Sur la Trinité", publié en 1591, 4to. Il semblerait, également, que les "Assertiones Theologicae du Collège de Posnanie, concernant le Dieu trinitaire, contre les nouveaux adeptes de Samosate, & c, 1581," Faust Socin qui écrivit une réfutation, fut dirigée contre Budny.
8. Une traduction du Catéchisme de Luther dans le dialecte lithuano-russe. Nieswiez, 1562. Dans cette traduction Budny fut assisté par Matthias Kawieczynski et Laurence Criscovius.
9. Sur la justification de l'homme pécheur devant Dieu. Ceci fut écrit dans le dialecte lithuano-russe, et avec la même assistance. Nieswiez, 1562.
(Vidend. Sandii B. A. pp. 54, 55. Bock, Hist. Ant. T. I. pp. 80— 85. Krasinski's Hist. Sketch of the Ref. in Poland, Vol. H. Ch. xiv. pp. 362—364. Moshemii Inst. H. E. Saec. xvi. Sect. iii. P. ii. C. iv. § xxii. p. 723. Anonymi Epist. de Vita A. Wissowatii, p. 226, etc.)
Didier Le Roux
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"Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle,
Budny Simon, (ou Budneus), était originaire du duché de Mazovie, selon Sandius, ou, comme Krasinski pense, du Grand-duché de Lituanie. Il fut le fondateur de la secte appelée Budnéens. L'idée qui le distingua était, que Jésus Christ est né dans le mode normal de production, et par conséquent n’est pas un objet de culte divin. "Plus adroit", dit Mosheim, "que le reste de ses frères à déduire les conséquences de leurs principes, et à percevoir clairement les conclusions auxquelles les principes particuliers de Lélio Socin naturellement amenaient, il nia catégoriquement toutes sortes de cultes à Jésus-Christ. Budny ne s'arrêta pas là: afin de donner une couleur plus spécieuse à cette erreur capitale, et la maintenir sur des motifs cohérents, il affirma que le Christ ne fut pas engendré par un acte extraordinaire de la puissance divine, mais qu'il naquit comme tous les autres hommes, d'une manière naturelle. Cette hypothèse, cependant, conforme au principe fondamental de socinianisme, apparut intolérable et impie à la plus grande partie de cette communauté".
Daniel Clémentinus dit que Budny renia la foi chrétienne et embrassa le judaïsme, mais la vérité de ces affirmations est très discutable. Il fut encore dit, que ses notes sur la Bible sont celles d'un mécréant et que d'autres parmi ses travaux sont subversives de la révélation. Mais ces déclarations ont également besoin d'une confirmation et semblent avoir été occasionnées par l'extrême liberté de ses idées. Quelques-unes furent des notions secrètes qu'il put entretenir, extérieurement il se conforma à la religion protestante, et il n'y a aucune raison de supposer que ses écrits exercèrent à tout moment une influence directe et défavorable pour la cause de la révélation. Il fut considéré, cependant, comme le précurseur des rationalistes actuels d'Allemagne. Qu'il fut un homme de grand savoir et d'une sagacité extraordinaire, cela était admis de tous. Il fut pendant un certain temps l'Aumônier du Prince Nicolas Radzivil à Kleck, et plus tard de John Kiszka, Châtelain de Samogitie, à Losk, et enfin à Zaslav, en Lituanie. Après avoir gagné un grand nombre de prosélytes à ses idées, en Lituanie et en Pologne russe, il fut désavoué en tant que Ministre et frère, au Synode des Luslawice, en 1582, et excommunié publiquement en 1584. Il demanda souvent aux synodes sa réadmission à la communion, et on dit qu'il fut à nouveau pris dans les faveurs des Frères, sur le renoncement de ses opinions odieuses. La vérité de ce récit, cependant, semble être mise en doute par Bock, qui le représente comme cherchant sa réadmission, non pas sur le terrain d'avoir changé ses idées religieuses, mais parce qu'il pensait qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'obtenir la restauration de son salaire, qui lui avait été enlevé par un acte du synode.
Il prit part à la controverse sur la guerre défensive, qui fut discutée avec beaucoup de zèle par les premiers unitariens, et décida en faveur de sa légalité, et fut l'un des premiers et plus actifs opposants au pédobaptisme. Ce qui suit est une liste de ses travaux.
1. Une simple confession des principaux articles de la foi chrétienne. Losk, 1576, en 8vo. En polonais. Une réponse à celle-ci fut publiée par Martin Bialobrzycki, Evêque de Camieniec, intitulé "Une confession orthodoxe concernant le Dieu unique auquel les chrétiens catholiques croient, adorent et invoquent, prises des Saintes écritures. Cologne, 1579," en 8vo.
2. Une version polonaise de toute la Bible de l'hébreu, du grec et du latin. Zaslav, 1572, 4to., imprimée aux frais, et avec les types de Matthias Kawieczynski, Staroste de Nieswiez, par Daniel Leszczynski. Ringeltaube donna un compte rendu de cette version dans son "Nachricht von den Bibeln Polischen", p. 37. 142 et suivantes, et le père Simon dit, qu'il fut honorablement cité, pour l'Ancien Testament, par les Juifs. (... Hist. Vers P. III, p. 375 Voir aussi Wolfii Bibl. Hebr. vol I, p. 641.) Il est extrêmement rare, mais il y a une copie dans la bibliothèque du collège Sion, à Londres".
3. Le Nouveau Testament, ou des livres de la Nouvelle Alliance, en polonais, avec des annotations. Losk, 1574, en 8vo. Un compte rendu de ce qui peut être vu dans "Nachricht" de Ringeltaube, & c. p. 37. 151.
4. Un Traité sur les deux natures en Christ. 1574. De ce traité Josias Simler publia une réponse, qui fut imprimée par Froschover, à Zurich, en l'an 1575, en 8vo. Une autre réponse à celui-ci fut écrite par Jean Wigand, et publiée à Berlin, en 1576, 4to.
5. Une brève démonstration que le Christ n'est pas Dieu lui-même, mais le Père, et pourquoi il est appelé Dieu dans les Saintes écritures, et néanmoins est Dieu. Celle-ci fut annexée au traité qui précède sur les deux natures du Christ.
6. Une défense de la "simple confession", & c. [N ° 1]. Sandius mentionna cette pièce, sous le titre "Apologia Polonica". Il est cité par son titre polonais "Obrona" (Apologie) dans le "Chissuk Emouna" de R. Isaac sous les mots " ". Budny, dans cette Apologie, dit que le Christ est Dieu dans le même sens dans lequel Moïse le prit. les idées de Budny, énoncées dans la présente "Apologie", avec celles de Czechovicius et Farnovius, furent attaquées par Stanislas Zdescheki Ostrowski, Abbé de Przement, dans un travail "Sur la Trinité", publié en 1591, 4to. Il semblerait, également, que les "Assertiones Theologicae du Collège de Posnanie, concernant le Dieu trinitaire, contre les nouveaux adeptes de Samosate, & c, 1581," Faust Socin qui écrivit une réfutation, fut dirigée contre Budny.
8. Une traduction du Catéchisme de Luther dans le dialecte lithuano-russe. Nieswiez, 1562. Dans cette traduction Budny fut assisté par Matthias Kawieczynski et Laurence Criscovius.
9. Sur la justification de l'homme pécheur devant Dieu. Ceci fut écrit dans le dialecte lithuano-russe, et avec la même assistance. Nieswiez, 1562.
(Vidend. Sandii B. A. pp. 54, 55. Bock, Hist. Ant. T. I. pp. 80— 85. Krasinski's Hist. Sketch of the Ref. in Poland, Vol. H. Ch. xiv. pp. 362—364. Moshemii Inst. H. E. Saec. xvi. Sect. iii. P. ii. C. iv. § xxii. p. 723. Anonymi Epist. de Vita A. Wissowatii, p. 226, etc.)
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