Sida: comment éviter la contamination avec un traitement d'urgence
Par Cécile Casciano, publié le 04/04/2014 à 08:08, mis à jour à 08:10
Sida: comment éviter la contamination avec un traitement d'urgence
Le traitement post-exposition (TPE) il est composé d'antirétroviraux sous forme de comprimés à prendre pendant quatre semaines.
afp.com/Justin Sullivan
Léger doute ou grosse panique: après un rapport sexuel non protégé, il est possible d'agir. Un traitement d'urgence, appelé traitement post-exposition (TPE), vise à empêcher une contamination par le VIH. Il est composé d'antirétroviraux sous forme de comprimés à prendre pendant quatre semaines.
D'abord réservé au personnel médical après un accident d'exposition au sang, ce traitement à été étendu en 1998 (exposition professionnelle, sexuelle ou par partage de seringues) mais demeure trop peu connu du grand public. Pourtant, "son taux de réussite est de 100%, quand il est pris à 100%", souligne le Professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris. C'est-à-dire à temps et sans oublier de comprimés. "On n'a pas vu de contamination depuis des années chez quelqu'un qui a pris correctement le traitement préventif", précise le médecin.
Réagir immédiatement après la prise de risque
INFOGRAPHIE. Que faire après un rapport sexuel à risque?
L'Express
Une personne qui pense avoir pu être en contact avec le VIH doit donc réagir vite en se rendant le plus rapidement possible à l'hôpital. "Dans chaque hôpital public, il y a des gens formés, qui peuvent délivrer le traitement 24h/24", souligne Gilles Pialoux. C'est d'ailleurs le seul endroit où cette trithérapie préventive pourra être prescrite, à condition que le risque n'ait pas été pris depuis plus de 48 heures, laps de temps au-delà duquel le traitement n'est plus efficace. "Il faut oublier l'histoire des 48h", affirme le Pr Pialoux, qui estime que donner un délai brouille les pistes. "Cela a été une vraie erreur de communication parce que les gens retiennent qu'ils ont 48h pour réagir, ce qui n'est pas du tout le cas. L'exemple typique est celui de la personne qui va rentrer chez elle puis s'endormir et attendre le matin pour consulter. Or, plus elle vient tôt, plus le traitement est efficace. L'idéal est de consulter dans les 4 heures. 48h c'est vraiment au pire."
Faut-il aller aux urgences?
Foncer à l'hôpital ne veut pas dire forcément se rendre aux urgences. Aux heures ouvrables, celui qui craint d'avoir été exposé au VIH peut se diriger dans le service spécialisé des maladies infectieuses. Le soir, la nuit ou le week-end, il devra se diriger aux urgences et préciser le plus tôt possible qu'il vient pour un "accident d'exposition" potentiel "pour éviter délai d'attente qui peut s'avérer assez contre-productif", conseille le Pr Pialoux.
Les urgentistes disposent de kits comprenant un traitement pour deux jours. Ensuite, le patient sera reçu dans un service spécialisé où le risque sera réévalué pour décider de la poursuite du traitement, en fonction notamment du type de pratique, du partenaire et de son statut sérologique. L'idéal est de venir, dans la mesure du possible, avec le partenaire qui pourra passer un test rapide d'orientation diagnostique (Trod). En 15 minutes, le médecin pourra avoir une indication sur son statut sérologique et en tenir compte dans sa décision de prescrire ou non le traitement. Une décision prise à l'issue d'un dialogue poussé avec le patient.
D'ailleurs, si la commercialisation prochaine des autotests rapides à faire à domicile est considérée comme une avancée par les acteurs de prévention, elle ne pourra en aucun cas remplacer une consultation d'urgence après une possible prise de risque.
Par Cécile Casciano, publié le 04/04/2014 à 08:08, mis à jour à 08:10
Sida: comment éviter la contamination avec un traitement d'urgence
Le traitement post-exposition (TPE) il est composé d'antirétroviraux sous forme de comprimés à prendre pendant quatre semaines.
afp.com/Justin Sullivan
Léger doute ou grosse panique: après un rapport sexuel non protégé, il est possible d'agir. Un traitement d'urgence, appelé traitement post-exposition (TPE), vise à empêcher une contamination par le VIH. Il est composé d'antirétroviraux sous forme de comprimés à prendre pendant quatre semaines.
D'abord réservé au personnel médical après un accident d'exposition au sang, ce traitement à été étendu en 1998 (exposition professionnelle, sexuelle ou par partage de seringues) mais demeure trop peu connu du grand public. Pourtant, "son taux de réussite est de 100%, quand il est pris à 100%", souligne le Professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris. C'est-à-dire à temps et sans oublier de comprimés. "On n'a pas vu de contamination depuis des années chez quelqu'un qui a pris correctement le traitement préventif", précise le médecin.
Réagir immédiatement après la prise de risque
INFOGRAPHIE. Que faire après un rapport sexuel à risque?
L'Express
Une personne qui pense avoir pu être en contact avec le VIH doit donc réagir vite en se rendant le plus rapidement possible à l'hôpital. "Dans chaque hôpital public, il y a des gens formés, qui peuvent délivrer le traitement 24h/24", souligne Gilles Pialoux. C'est d'ailleurs le seul endroit où cette trithérapie préventive pourra être prescrite, à condition que le risque n'ait pas été pris depuis plus de 48 heures, laps de temps au-delà duquel le traitement n'est plus efficace. "Il faut oublier l'histoire des 48h", affirme le Pr Pialoux, qui estime que donner un délai brouille les pistes. "Cela a été une vraie erreur de communication parce que les gens retiennent qu'ils ont 48h pour réagir, ce qui n'est pas du tout le cas. L'exemple typique est celui de la personne qui va rentrer chez elle puis s'endormir et attendre le matin pour consulter. Or, plus elle vient tôt, plus le traitement est efficace. L'idéal est de consulter dans les 4 heures. 48h c'est vraiment au pire."
Faut-il aller aux urgences?
Foncer à l'hôpital ne veut pas dire forcément se rendre aux urgences. Aux heures ouvrables, celui qui craint d'avoir été exposé au VIH peut se diriger dans le service spécialisé des maladies infectieuses. Le soir, la nuit ou le week-end, il devra se diriger aux urgences et préciser le plus tôt possible qu'il vient pour un "accident d'exposition" potentiel "pour éviter délai d'attente qui peut s'avérer assez contre-productif", conseille le Pr Pialoux.
Les urgentistes disposent de kits comprenant un traitement pour deux jours. Ensuite, le patient sera reçu dans un service spécialisé où le risque sera réévalué pour décider de la poursuite du traitement, en fonction notamment du type de pratique, du partenaire et de son statut sérologique. L'idéal est de venir, dans la mesure du possible, avec le partenaire qui pourra passer un test rapide d'orientation diagnostique (Trod). En 15 minutes, le médecin pourra avoir une indication sur son statut sérologique et en tenir compte dans sa décision de prescrire ou non le traitement. Une décision prise à l'issue d'un dialogue poussé avec le patient.
D'ailleurs, si la commercialisation prochaine des autotests rapides à faire à domicile est considérée comme une avancée par les acteurs de prévention, elle ne pourra en aucun cas remplacer une consultation d'urgence après une possible prise de risque.