L'homme peut distinguer 1000 milliards d'odeurs différentes
Mis à jour le 21.03.14
Selon une étude, l'homme peut distinguer beaucoup plus d'odeurs que ce que la science avait établi jusqu'à présent.
Une étude de Science révèle que l'homme parvient à distinguer 1000 milliards d'odeurs. (Photo: AFP Archives/photo d'illustration)
Jusqu'alors la science avait retenu que l'homme pouvait distinguer 10'000 odeurs, alors qu'une étude aujourd'hui révèle qu'il peut en déceler 1000 milliards.
Depuis des décennies, la littérature scientifique estimait que le nez humain ne pouvait détecter que quelque 10'000 effluves, rappelle Leslie Vosshall, directrice du laboratoire de neurogénétique de l'Université Rockefeller à New York, co-auteure de ces travaux publiés dans la revue américaine Science.
«C'est le nombre généralement accepté», dit-elle. «Mais notre analyse montre que la capacité humaine à faire la distinction entre les variations d'odeurs est beaucoup plus étendue que ce qui est généralement soupçonné», souligne la chercheuse.
Selon elle, il aurait été surprenant que la capacité olfactive humaine puisse avoir été aussi limitée, étant donné que les autres sens sont beaucoup plus développés.
Ainsi l'oeil peut avec trois récepteurs de la lumière voir jusqu'à 10 millions de couleurs et notre oreille distinguer 340'000 sons. Avec 400 détecteurs olfactifs, on considérait pourtant que notre nez ne pourrait sentir que 10'000 odeurs. «Les scientifiques ont mesuré nos capacités visuelles et auditives mais n'avaient pas jusqu'alors testé notre potentiel olfactif», s'étonne Leslie Vosshall.
Multiples combinaisons
Pour cette étude, ces chercheurs ont soumis 26 personnes à de multiples combinaisons complexes de 128 molécules odorantes différentes qui seules peuvent évoquer l'herbe, des agrumes ou différents produits chimiques.
«Nous ne voulions pas que ces odeurs soient facilement reconnaissables ainsi la plupart des mélanges que nous avons créé étaient très désagréables et étranges», explique la scientifique. Les chercheurs ont demandé à ces volontaires de faire 264 comparaisons de ces différentes combinaisons avec des odeurs connues.
A partir de ces échantillons ils ont extrapolé pour estimer combien d'odeurs une personne moyenne pouvait distinguer si on lui soumettait toutes les combinaisons possibles de ces 128 molécules odorantes, ce qui représente un nombre astronomique. Ils ont déterminé qu'un sujet moyen était capable de faire la distinction entre au moins 1000 milliards d'odeurs.
Odorat moins important
Selon Andreas Keller, de l'Université Rockefeller et principal auteur de cette recherche, ce nombre est presque certainement trop bas vu que dans le monde réel il y a beaucoup plus d'autres molécules odorantes qui peuvent se mélanger d'innombrables manières.
Il pense que nos ancêtres recouraient beaucoup plus à leur odorat. La réfrigération et le développement de l'hygiène corporelle ont nettement limité les odeurs dans le monde moderne, ce qui «expliquerait notre attitude selon laquelle l'odorat n'est pas aussi important que l'ouïe et la vision», selon ce scientifique.
Mais il n'en demeure pas moins que le sens de l'odorat est étroitement lié au comportement humain et le fait de l'étudier peut nous éclairer sur la manière dont notre cerveau traite des informations complexes, estime-t-il.
(ats)
Mis à jour le 21.03.14
Selon une étude, l'homme peut distinguer beaucoup plus d'odeurs que ce que la science avait établi jusqu'à présent.
Une étude de Science révèle que l'homme parvient à distinguer 1000 milliards d'odeurs. (Photo: AFP Archives/photo d'illustration)
Jusqu'alors la science avait retenu que l'homme pouvait distinguer 10'000 odeurs, alors qu'une étude aujourd'hui révèle qu'il peut en déceler 1000 milliards.
Depuis des décennies, la littérature scientifique estimait que le nez humain ne pouvait détecter que quelque 10'000 effluves, rappelle Leslie Vosshall, directrice du laboratoire de neurogénétique de l'Université Rockefeller à New York, co-auteure de ces travaux publiés dans la revue américaine Science.
«C'est le nombre généralement accepté», dit-elle. «Mais notre analyse montre que la capacité humaine à faire la distinction entre les variations d'odeurs est beaucoup plus étendue que ce qui est généralement soupçonné», souligne la chercheuse.
Selon elle, il aurait été surprenant que la capacité olfactive humaine puisse avoir été aussi limitée, étant donné que les autres sens sont beaucoup plus développés.
Ainsi l'oeil peut avec trois récepteurs de la lumière voir jusqu'à 10 millions de couleurs et notre oreille distinguer 340'000 sons. Avec 400 détecteurs olfactifs, on considérait pourtant que notre nez ne pourrait sentir que 10'000 odeurs. «Les scientifiques ont mesuré nos capacités visuelles et auditives mais n'avaient pas jusqu'alors testé notre potentiel olfactif», s'étonne Leslie Vosshall.
Multiples combinaisons
Pour cette étude, ces chercheurs ont soumis 26 personnes à de multiples combinaisons complexes de 128 molécules odorantes différentes qui seules peuvent évoquer l'herbe, des agrumes ou différents produits chimiques.
«Nous ne voulions pas que ces odeurs soient facilement reconnaissables ainsi la plupart des mélanges que nous avons créé étaient très désagréables et étranges», explique la scientifique. Les chercheurs ont demandé à ces volontaires de faire 264 comparaisons de ces différentes combinaisons avec des odeurs connues.
A partir de ces échantillons ils ont extrapolé pour estimer combien d'odeurs une personne moyenne pouvait distinguer si on lui soumettait toutes les combinaisons possibles de ces 128 molécules odorantes, ce qui représente un nombre astronomique. Ils ont déterminé qu'un sujet moyen était capable de faire la distinction entre au moins 1000 milliards d'odeurs.
Odorat moins important
Selon Andreas Keller, de l'Université Rockefeller et principal auteur de cette recherche, ce nombre est presque certainement trop bas vu que dans le monde réel il y a beaucoup plus d'autres molécules odorantes qui peuvent se mélanger d'innombrables manières.
Il pense que nos ancêtres recouraient beaucoup plus à leur odorat. La réfrigération et le développement de l'hygiène corporelle ont nettement limité les odeurs dans le monde moderne, ce qui «expliquerait notre attitude selon laquelle l'odorat n'est pas aussi important que l'ouïe et la vision», selon ce scientifique.
Mais il n'en demeure pas moins que le sens de l'odorat est étroitement lié au comportement humain et le fait de l'étudier peut nous éclairer sur la manière dont notre cerveau traite des informations complexes, estime-t-il.
(ats)