Note : la personne désignée sous l'expression "le Prophète" est Mahomet/Mohammed.
Selon Aisha fille Abu Bakr :
Au début de l’an 5 de l’Hégire [627 de notre ère] — j’avais alors treize ans —, le Prophète avait pris l’habitude de rassembler les Chrétiens et les Juifs de Médine et de leur enseigner l’islam dans la mosquée, après la prière de l’après-midi. Il disait : "Quiconque veut écouter les paroles que Dieu a mises dans ma bouche, qu’il vienne et écoute, qu’il soit Musulman, Chrétien ou Juif ; et quiconque veut conserver son ancienne foi, qu’il le fasse en toute liberté : il en répondra devant Dieu, et non devant les hommes."
Le Prophète montait sur la chaire et enseignait la foule assise ou debout qui était devant lui.
Or, un jour, le Prophète, s’adressant aux Juifs, dit : « Beaucoup de prophètes et de messagers ont été persécutés par vos pères. Le prophète Ilyas [Elie] fut contraint de se cacher dans le désert durant sept ans pour échapper à la mort. Durant la vie du prophète Eliyasa [Elisée], cinq cent prophètes furent mis à mort par un roi injuste. Jésus était menacé de crucifixion, et il serait mort si Dieu ne l’avait pas élevé à Lui. Les apôtres qui annoncèrent par la suite aux Juifs le message de Jésus furent presque tous assassinés à cause de leur foi.
Ô fils d’Israël, n’avez-vous pas été le peuple élu de Dieu ? Vous avez eu le privilège de recevoir beaucoup de prophètes de Sa part, et vous avez été témoins de nombreux miracles accomplis par Lui. Mais sans cesse, vous vous rebellez, et vous causez la tristesse des anges qui servent Dieu dans les cieux et qui vous observent sous Son ordre. Si vous ne rejetez pas Dieu, Dieu ne vous rejettera pas ; si vous péchez contre lui, il vous punira. Ainsi Dieu a dit : "Souvenez-vous de Moi, donc, Je me souviendrai de vous. Et soyez-Moi reconnaissants, et ne soyez pas ingrats envers Moi". »
Les Juifs, en entendant cela, furent en colère contre le Prophète. Un Juif s’écria : « Eh bien ! puisque tous les prophètes furent persécutés par nous, toi aussi tu seras persécuté ! Mais n’es-tu pas un faux prophète ? » Et aussitôt certains Juifs le suivirent dans sa révolte et se mirent à injurier le Prophète.
Le Prophète de Dieu resta calme et impassible. Il attendit que les Juifs se taisent pour qu’il puisse à nouveau parler ; mais le ton monta, et une dispute fit rage dans la foule. Un juif du nom du Yâ’coub fils de Sâ’id courut vers le Prophète, et, ayant ramassé une pierre par terre, la lui lança sur le visage. La pierre frappa le Prophète au front, et du sang en coula.
Le Prophète ne dit rien ; il mit sa main sur sa blessure et la guérit. Puis, parlant d’une voix calme mais qui dominait les voix les plus criardes de la foule, il dit :
« Vous avez commis une grande erreur en insultant le Messager de Dieu qui vous a été envoyé et que vous avez frappé injustement. Vous vous êtes opposé non pas à moi, mais à Dieu ; car ce sont Ses paroles que je vous ai dites, et ce sont elles qui vous ont mises en colère. Mais moi, que suis-je, sinon un instrument entre les mains de mon Seigneur pour transmettre Sa parole ? »
Un compagnon, Umar fils d’Al-Khattab, dit au Prophète : « O Messager de Dieu, laisse-moi couper les mains à ces insolents ! ». Mais le Prophète le reprit et dit : « Je ne suis que poussière issue de terre, comme toi ; quel droit ai-je sur ces gens-là ? Si Dieu le juge bon — car ils se sont montrés hostiles à Son message —, il les punira Lui-Même. Quiconque pèche contre l’homme sera puni par l’homme, mais celui qui pèche par Dieu sera puni par Dieu, avec qui on ne peut pas alléger la punition, car on ne peut ni lui mentir, ni le séduire, ni l’induire en erreur. »
[Rapporté par Sunan al-Darimi n° 178, selon une chaîne sûre remontant jusqu'à Aisha (paix sur elle).]
Selon Aisha fille Abu Bakr :
Au début de l’an 5 de l’Hégire [627 de notre ère] — j’avais alors treize ans —, le Prophète avait pris l’habitude de rassembler les Chrétiens et les Juifs de Médine et de leur enseigner l’islam dans la mosquée, après la prière de l’après-midi. Il disait : "Quiconque veut écouter les paroles que Dieu a mises dans ma bouche, qu’il vienne et écoute, qu’il soit Musulman, Chrétien ou Juif ; et quiconque veut conserver son ancienne foi, qu’il le fasse en toute liberté : il en répondra devant Dieu, et non devant les hommes."
Le Prophète montait sur la chaire et enseignait la foule assise ou debout qui était devant lui.
Or, un jour, le Prophète, s’adressant aux Juifs, dit : « Beaucoup de prophètes et de messagers ont été persécutés par vos pères. Le prophète Ilyas [Elie] fut contraint de se cacher dans le désert durant sept ans pour échapper à la mort. Durant la vie du prophète Eliyasa [Elisée], cinq cent prophètes furent mis à mort par un roi injuste. Jésus était menacé de crucifixion, et il serait mort si Dieu ne l’avait pas élevé à Lui. Les apôtres qui annoncèrent par la suite aux Juifs le message de Jésus furent presque tous assassinés à cause de leur foi.
Ô fils d’Israël, n’avez-vous pas été le peuple élu de Dieu ? Vous avez eu le privilège de recevoir beaucoup de prophètes de Sa part, et vous avez été témoins de nombreux miracles accomplis par Lui. Mais sans cesse, vous vous rebellez, et vous causez la tristesse des anges qui servent Dieu dans les cieux et qui vous observent sous Son ordre. Si vous ne rejetez pas Dieu, Dieu ne vous rejettera pas ; si vous péchez contre lui, il vous punira. Ainsi Dieu a dit : "Souvenez-vous de Moi, donc, Je me souviendrai de vous. Et soyez-Moi reconnaissants, et ne soyez pas ingrats envers Moi". »
Les Juifs, en entendant cela, furent en colère contre le Prophète. Un Juif s’écria : « Eh bien ! puisque tous les prophètes furent persécutés par nous, toi aussi tu seras persécuté ! Mais n’es-tu pas un faux prophète ? » Et aussitôt certains Juifs le suivirent dans sa révolte et se mirent à injurier le Prophète.
Le Prophète de Dieu resta calme et impassible. Il attendit que les Juifs se taisent pour qu’il puisse à nouveau parler ; mais le ton monta, et une dispute fit rage dans la foule. Un juif du nom du Yâ’coub fils de Sâ’id courut vers le Prophète, et, ayant ramassé une pierre par terre, la lui lança sur le visage. La pierre frappa le Prophète au front, et du sang en coula.
Le Prophète ne dit rien ; il mit sa main sur sa blessure et la guérit. Puis, parlant d’une voix calme mais qui dominait les voix les plus criardes de la foule, il dit :
« Vous avez commis une grande erreur en insultant le Messager de Dieu qui vous a été envoyé et que vous avez frappé injustement. Vous vous êtes opposé non pas à moi, mais à Dieu ; car ce sont Ses paroles que je vous ai dites, et ce sont elles qui vous ont mises en colère. Mais moi, que suis-je, sinon un instrument entre les mains de mon Seigneur pour transmettre Sa parole ? »
Un compagnon, Umar fils d’Al-Khattab, dit au Prophète : « O Messager de Dieu, laisse-moi couper les mains à ces insolents ! ». Mais le Prophète le reprit et dit : « Je ne suis que poussière issue de terre, comme toi ; quel droit ai-je sur ces gens-là ? Si Dieu le juge bon — car ils se sont montrés hostiles à Son message —, il les punira Lui-Même. Quiconque pèche contre l’homme sera puni par l’homme, mais celui qui pèche par Dieu sera puni par Dieu, avec qui on ne peut pas alléger la punition, car on ne peut ni lui mentir, ni le séduire, ni l’induire en erreur. »
[Rapporté par Sunan al-Darimi n° 178, selon une chaîne sûre remontant jusqu'à Aisha (paix sur elle).]