Michael Faraday
et les Sandemaniens
ÉTANT un homme scientifique de talent, il reçut les honneurs de nombreuses universités. Il fut le père de l'électricité. Mais il fuyait les éloges. Pourquoi ? Homme très religieux, il était plus heureux chez lui, dans l'intimité de son trois-pièces, entouré de sa famille et de ses coreligionnaires. En effet, il faisait partie des "Sandemaniens […], une secte chrétienne minuscule et méprisée", pour reprendre ses termes.
Alors qu'il faisait des études de mathématiques et de langues, notamment de grec, à l'université d'Edimbourg, Robert Sandeman (1718-1771) écouta un jour un sermon de John Glass, ancien pasteur presbytérien. Les premiers doutes de John Glass sur les enseignements de l'Eglise d'Ecosse dataient des années 1720. Une étude de la Parole de Dieu l'avait amené à comprendre que la nation d'Israël préfigurait une nation spirituelle dont les citoyens seraient issus de nombreuses nationalités. Pour lui, la répartition des Eglises selon les frontières n'avait aucun fondement biblique.
Il se retira de l'Eglise d'Ecosse et organisa lui-même des réunions. Une centaine de personnes se joignirent à lui. Dès le début, le groupe saisit l'importance de maintenir son unité. Pour régler les éventuels différends, il fut décidé de suivre les instructions de Jésus consignées en Matthieu chapitre 18, versets 15 à 17. On en vint à tenir des réunions chaque semaine, où ceux qui partageaient les mêmes vues se retrouvaient pour prier et s'encourager.
Le nombre d'assistants répartis dans les différents groupes devenant appréciable, on comprit qu'il fallait des hommes responsables pour organiser le culte. Mais qui choisir ? John Glass et ses collaborateurs examinèrent de près les consignes de l'apôtre Paul sur le sujet (1Timothée 3:1-7 ; Tite 1:5-9). Ils constatèrent que ni les titres universitaires ni la connaissance de l'hébreu et du grec n'étaient exigés.
Aussi, après avoir réfléchi dans la prière sur les conseils des Ecritures, ils établirent anciens des hommes remplissant les conditions requises. Du côté de l'Eglise d'Ecosse, on considéra que "le blasphème n'était plus loin" dès lors que des hommes sans instruction, "élevés au rythme des métiers à tisser, des travaux d'aiguilles et de labours", prétendaient comprendre la Bible et l'enseigner. Quand, en 1733, Glass et ses coreligionnaires construisirent leur propre salle de réunion dans la ville de Perth, le clergé fit pression sur les magistrats pour les expulser de la ville. Mais la tentative échoua, et le mouvement gagna en importance.
Le jeune Faraday embrassa les croyances sandemaniennes de ses parents. Il apprit à se tenir séparé de ceux qui ne pratiquaient pas ce que la Bible enseignait. Pour les mariages, par exemple, les sandemaniens refusaient de prendre part à la cérémonie nuptiale anglicane et se contentaient des formalités légales.
Les sandemaniens se distinguaient tant par leur soumission aux gouvernements que par leur neutralité politique. Bien que respectés dans la communauté, ils n'acceptaient que de manière exceptionnelle des responsabilités civiles. Dans les rares cas où ils le firent, ils se tinrent à l'écart des partis politiques, attitude qui leur attira des critiques. Ils considéraient le Royaume céleste de Dieu comme gouvernement idéal, et voyaient dans la politique "un jeu dérisoire et grossier dépourvu de toute moralité".
Tout en se maintenant à l'écart des autres, les sandemaniens ne tombaient pas dans le pharisaïsme. Ils déclarèrent : " Il nous semble absolument nécessaire de fuir l'esprit et les pratiques des Pharisiens d'autrefois. C'est pourquoi en matière de péchés ou de devoirs, nous nous en tenons à ce que dit l'Ecriture, et nous nous gardons bien de rendre caducs les principes divins au profit de traditions humaines ou d'arguments de sophistes. "
Conformément aux Ecritures, ils recouraient à l'exclusion des membres du groupe qui devenaient ivrognes, extorqueurs, fornicateurs ou qui pratiquaient un autre péché grave. En cas de repentir sincère, on cherchait le rétablissement du pécheur. Dans le cas contraire, on suivait l'exhortation biblique qui dit : "Otez le méchant du milieu de vous." - 1 Corinthiens 5:5, 11, 13.
Ils obéissaient au commandement biblique de s'abstenir du sang (Actes 15:29). John Glass avait affirmé que les serviteurs de Dieu étaient tenus de suivre l'interdiction divine concernant le sang, quelle était comparable à celle donnée au premier couple humain au sujet du fruit de l'arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Désobéir à ce commandement revenait à nier le rôle même du sang du Christ, celui de faire propitiation pour les péchés.
Comme ils s'appuyaient sur les Ecritures, les sandemaniens ont évité de nombreux pièges. En matière de divertissements, par exemple, ils s'en sont tenus aux instructions de Jésus. " Nous n'avons pas le front d'édicter des lois là où Christ n'en a pas établi, disaient-ils, ni d'écarter celles qu'il a données. Aussi, puisqu'il n'est dit nulle part que la détente, publique ou privée, est interdite, nous considérons tous les divertissements comme légitimes, dès lors qu'ils ne sont pas entourés de circonstances franchement scandaleuses. "
Malheureusement, ils ne saisirent pas l'importance d'accomplir la seule véritable activité identifiant les vrais chrétiens : prendre part individuellement à la prédication de la bonne nouvelle du Royaume.
Michael Faraday menait une vie simple. Aux enterrements des célébrités, où tous les notables étaient attendus, Faraday brillait… par son absence, car sa conscience ne lui permettait pas d'être mêlé de près ou de loin à un office de l'Eglise d'Angleterre.
et les Sandemaniens
ÉTANT un homme scientifique de talent, il reçut les honneurs de nombreuses universités. Il fut le père de l'électricité. Mais il fuyait les éloges. Pourquoi ? Homme très religieux, il était plus heureux chez lui, dans l'intimité de son trois-pièces, entouré de sa famille et de ses coreligionnaires. En effet, il faisait partie des "Sandemaniens […], une secte chrétienne minuscule et méprisée", pour reprendre ses termes.
Alors qu'il faisait des études de mathématiques et de langues, notamment de grec, à l'université d'Edimbourg, Robert Sandeman (1718-1771) écouta un jour un sermon de John Glass, ancien pasteur presbytérien. Les premiers doutes de John Glass sur les enseignements de l'Eglise d'Ecosse dataient des années 1720. Une étude de la Parole de Dieu l'avait amené à comprendre que la nation d'Israël préfigurait une nation spirituelle dont les citoyens seraient issus de nombreuses nationalités. Pour lui, la répartition des Eglises selon les frontières n'avait aucun fondement biblique.
Il se retira de l'Eglise d'Ecosse et organisa lui-même des réunions. Une centaine de personnes se joignirent à lui. Dès le début, le groupe saisit l'importance de maintenir son unité. Pour régler les éventuels différends, il fut décidé de suivre les instructions de Jésus consignées en Matthieu chapitre 18, versets 15 à 17. On en vint à tenir des réunions chaque semaine, où ceux qui partageaient les mêmes vues se retrouvaient pour prier et s'encourager.
Le nombre d'assistants répartis dans les différents groupes devenant appréciable, on comprit qu'il fallait des hommes responsables pour organiser le culte. Mais qui choisir ? John Glass et ses collaborateurs examinèrent de près les consignes de l'apôtre Paul sur le sujet (1Timothée 3:1-7 ; Tite 1:5-9). Ils constatèrent que ni les titres universitaires ni la connaissance de l'hébreu et du grec n'étaient exigés.
Aussi, après avoir réfléchi dans la prière sur les conseils des Ecritures, ils établirent anciens des hommes remplissant les conditions requises. Du côté de l'Eglise d'Ecosse, on considéra que "le blasphème n'était plus loin" dès lors que des hommes sans instruction, "élevés au rythme des métiers à tisser, des travaux d'aiguilles et de labours", prétendaient comprendre la Bible et l'enseigner. Quand, en 1733, Glass et ses coreligionnaires construisirent leur propre salle de réunion dans la ville de Perth, le clergé fit pression sur les magistrats pour les expulser de la ville. Mais la tentative échoua, et le mouvement gagna en importance.
Le jeune Faraday embrassa les croyances sandemaniennes de ses parents. Il apprit à se tenir séparé de ceux qui ne pratiquaient pas ce que la Bible enseignait. Pour les mariages, par exemple, les sandemaniens refusaient de prendre part à la cérémonie nuptiale anglicane et se contentaient des formalités légales.
Les sandemaniens se distinguaient tant par leur soumission aux gouvernements que par leur neutralité politique. Bien que respectés dans la communauté, ils n'acceptaient que de manière exceptionnelle des responsabilités civiles. Dans les rares cas où ils le firent, ils se tinrent à l'écart des partis politiques, attitude qui leur attira des critiques. Ils considéraient le Royaume céleste de Dieu comme gouvernement idéal, et voyaient dans la politique "un jeu dérisoire et grossier dépourvu de toute moralité".
Tout en se maintenant à l'écart des autres, les sandemaniens ne tombaient pas dans le pharisaïsme. Ils déclarèrent : " Il nous semble absolument nécessaire de fuir l'esprit et les pratiques des Pharisiens d'autrefois. C'est pourquoi en matière de péchés ou de devoirs, nous nous en tenons à ce que dit l'Ecriture, et nous nous gardons bien de rendre caducs les principes divins au profit de traditions humaines ou d'arguments de sophistes. "
Conformément aux Ecritures, ils recouraient à l'exclusion des membres du groupe qui devenaient ivrognes, extorqueurs, fornicateurs ou qui pratiquaient un autre péché grave. En cas de repentir sincère, on cherchait le rétablissement du pécheur. Dans le cas contraire, on suivait l'exhortation biblique qui dit : "Otez le méchant du milieu de vous." - 1 Corinthiens 5:5, 11, 13.
Ils obéissaient au commandement biblique de s'abstenir du sang (Actes 15:29). John Glass avait affirmé que les serviteurs de Dieu étaient tenus de suivre l'interdiction divine concernant le sang, quelle était comparable à celle donnée au premier couple humain au sujet du fruit de l'arbre de la connaissance du bon et du mauvais. Désobéir à ce commandement revenait à nier le rôle même du sang du Christ, celui de faire propitiation pour les péchés.
Comme ils s'appuyaient sur les Ecritures, les sandemaniens ont évité de nombreux pièges. En matière de divertissements, par exemple, ils s'en sont tenus aux instructions de Jésus. " Nous n'avons pas le front d'édicter des lois là où Christ n'en a pas établi, disaient-ils, ni d'écarter celles qu'il a données. Aussi, puisqu'il n'est dit nulle part que la détente, publique ou privée, est interdite, nous considérons tous les divertissements comme légitimes, dès lors qu'ils ne sont pas entourés de circonstances franchement scandaleuses. "
Malheureusement, ils ne saisirent pas l'importance d'accomplir la seule véritable activité identifiant les vrais chrétiens : prendre part individuellement à la prédication de la bonne nouvelle du Royaume.
Michael Faraday menait une vie simple. Aux enterrements des célébrités, où tous les notables étaient attendus, Faraday brillait… par son absence, car sa conscience ne lui permettait pas d'être mêlé de près ou de loin à un office de l'Eglise d'Angleterre.