Angleterre : une école musulmane ferme ses portes
Le Point.fr - Publié le 03/10/2013 à 12:16
En plus de porter le voile, les enfants de l'école primaire Al-Madinah à Derby avaient interdiction de chanter ou de jouer de la musique non musulmane.
Par FRÉDÉRIQUE ANDRÉANI, À LONDRES
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Par Antoine Grenapin
Même au pays du multiculturalisme roi, la tolérance face à l'islamisme, en particulier à l'école, commence à sérieusement s'éroder. Al-Madinah, une école primaire située dans la ville anglaise de Derby, vient ainsi de se voir obligée de fermer ses portes il y a trois jours, après une visite de l'Ofsted, l'organisme britannique en charge de l'inspection des écoles. Cette dernière avait été organisée à la suite de plaintes face aux règles strictes imposées par l'école, qui obligent notamment les filles à s'asseoir au fond de la classe et à céder leur place aux garçons quand elles font la queue lors de sorties scolaires.
En septembre, une enquête menée par le Sunday Times avait déjà dénoncé plusieurs pratiques mises en place par l'administration de l'école, telle que l'interdiction pour l'ensemble des 200 enfants de chanter, de jouer de la musique non musulmane ou de raconter des contes de fées, car apparemment considérés comme contraires au Coran. Par ailleurs, l'enseignement obligatoire inclut trois prières par jour, et deux heures d'études quotidiennes consacrées au Coran et à l'Arabe.
Les Anglais contre le port du voile intégral en public
Al-Madinah n'est pas la seule école publique imposant des règles islamistes strictes : le règlement de Tauheedul Islam Girls High School, un lycée pour filles situé à Blackburn, oblige ainsi ses 800 élèves à porter le voile non seulement à l'école, mais aussi dans la rue et chez elles. Elles n'ont pas le droit d'amener des cahiers portant des images considérées comme contraires à l'Islam et doivent, quand elles sont chez elles, réciter cinq prières par jour ainsi que le Coran au moins une fois par semaine.
Al-Madinah et Tauheedul font toutes deux partie de la nouvelle vague d'"écoles libres" ayant ouvert leurs portes ces deux dernières années au Royaume-Uni. Ce modèle, lancé par le gouvernement de David Cameron, favorise la création d'établissements publics financés par le contribuable, mais créés et gérés de façon indépendante par des associations caritatives, des groupes religieux ou des parents d'élèves. Si l'interdiction en 2010 du port du voile intégral en public en France avait choqué une large partie des Britanniques qui y voyaient une atteinte à la liberté d'expression, l'opinion publique semble avoir beaucoup évolué depuis. Selon un sondage YouGov publié dans The Times fin septembre, 66 % se déclarent désormais en faveur de l'interdiction du voile intégral en public, 25 % d'entre eux allant même jusqu'à se prononcer pour une interdiction totale du port du foulard islamique en public. 76 % souhaitent l'interdiction du foulard islamique à l'école.