Pakistan : pessimisme des minorités religieuses face au nouveau Premier ministre
AYMERIC CHRISTENSEN
Elu Premier ministre par le parlement pakistanais, Nawaf Sharif est de retour à la tête du gouvernement pour la troisième fois, quatorze ans après le coup d'Etat qui l'avait contraint à l'exil. Ce retour au pouvoir du chef de la Pakistan Muslim League-Nawaz est accueilli avec pessimisme par les minorités religieuses, selon l'agence Fides.
Lors de son précédent mandat à la tête du gouvernement, entre 1996 et 1999, Nawaf Sharif avait notamment renforcé la loi anti-blasphème, durcissant les peines prévues jusqu’à la réclusion à perpétuité et la peine capitale.
Selon le père Bonnie Mendes, prêtre de Faisalabad, « Nawaz Sharif a été un fondamentaliste et un conservateur. On ne peut pas attendre beaucoup de lui. Par le passé, il a accordé une large place aux partis religieux islamiques... Une modification de la loi sur le blasphème est compliquée. Ce que l’on peut demander, c'est que ceux qui formulent de fausses accusations de blasphème soient punis, et qu'on interdise que des appels à la violence soient lancées depuis les haut-parleurs des mosquées. Ce serait déjà pour nous un léger soulagement ».
« Aucun des gouvernements précédents n'a touché à cette loi, nuance le père James Channan, directeur du Peace Centre de Lahore, à cause des pressions et des menaces des militants islamiques descendus dans la rue. Le dernier gouvernement a perdu le gouverneur Salam Taseer ainsi que notre ministre fédéral catholique, Shabaz Bhatti, qui s’étaient exprimés contre cette loi. Je crois qu’aucun gouvernement n’abrogera la loi par peur des militants. Mais certaines mesures de sauvegarde en faveur des accusés pourraient toutefois être adoptées. Telle est notre demande au nouveau gouvernement. »
James Channan souligne par ailleurs que s'il est vrai que, par le passé, la politique de Sharif, « caractérisée par un agenda islamiste, n’a pas favorisé les minorités religieuses », « aujourd’hui, la situation est différente » et les attentes de la population concernent avant tout les questions économiques. « On peut être surpris d’apprendre que, dans de nombreuses villes, les chrétiens ont voté en faveur de Nawaz Sharif, par exemple à Lahore, Faisalabad, Okara, Renala Khurd et Multan... »
AYMERIC CHRISTENSEN
Elu Premier ministre par le parlement pakistanais, Nawaf Sharif est de retour à la tête du gouvernement pour la troisième fois, quatorze ans après le coup d'Etat qui l'avait contraint à l'exil. Ce retour au pouvoir du chef de la Pakistan Muslim League-Nawaz est accueilli avec pessimisme par les minorités religieuses, selon l'agence Fides.
Lors de son précédent mandat à la tête du gouvernement, entre 1996 et 1999, Nawaf Sharif avait notamment renforcé la loi anti-blasphème, durcissant les peines prévues jusqu’à la réclusion à perpétuité et la peine capitale.
Selon le père Bonnie Mendes, prêtre de Faisalabad, « Nawaz Sharif a été un fondamentaliste et un conservateur. On ne peut pas attendre beaucoup de lui. Par le passé, il a accordé une large place aux partis religieux islamiques... Une modification de la loi sur le blasphème est compliquée. Ce que l’on peut demander, c'est que ceux qui formulent de fausses accusations de blasphème soient punis, et qu'on interdise que des appels à la violence soient lancées depuis les haut-parleurs des mosquées. Ce serait déjà pour nous un léger soulagement ».
« Aucun des gouvernements précédents n'a touché à cette loi, nuance le père James Channan, directeur du Peace Centre de Lahore, à cause des pressions et des menaces des militants islamiques descendus dans la rue. Le dernier gouvernement a perdu le gouverneur Salam Taseer ainsi que notre ministre fédéral catholique, Shabaz Bhatti, qui s’étaient exprimés contre cette loi. Je crois qu’aucun gouvernement n’abrogera la loi par peur des militants. Mais certaines mesures de sauvegarde en faveur des accusés pourraient toutefois être adoptées. Telle est notre demande au nouveau gouvernement. »
James Channan souligne par ailleurs que s'il est vrai que, par le passé, la politique de Sharif, « caractérisée par un agenda islamiste, n’a pas favorisé les minorités religieuses », « aujourd’hui, la situation est différente » et les attentes de la population concernent avant tout les questions économiques. « On peut être surpris d’apprendre que, dans de nombreuses villes, les chrétiens ont voté en faveur de Nawaz Sharif, par exemple à Lahore, Faisalabad, Okara, Renala Khurd et Multan... »