*** it-2 p. 1041-1042 Tartare ***
État d’abaissement comparable à un emprisonnement dans lequel Dieu jeta les anges désobéissants à l’époque de Noé.
Ce mot n’apparaît qu’une seule fois dans les Écritures inspirées, en 2 Pierre 2:4. L’apôtre écrit : “ Oui, si Dieu ne s’est pas retenu de punir les anges qui avaient péché, mais, en les jetant dans le Tartare, les a livrés à des fosses d’obscurité profonde pour être réservés en vue du jugement. ” L’expression “ les jetant dans le Tartare ” rend le verbe grec tartaroô, dans lequel est compris le mot “ Tartare ”.
On trouve un texte parallèle en Jude 6 : “ Et les anges qui n’ont pas gardé leur position originelle, mais ont abandonné leur demeure naturelle, il les a réservés avec des liens éternels, sous l’obscurité profonde, pour le jugement du grand jour. ” Pierre indique à quel moment ces anges “ ont abandonné leur demeure naturelle ” lorsqu’il fait mention des “ esprits en prison, qui, autrefois, avaient désobéi, quand la patience de Dieu attendait aux jours de Noé, pendant que se construisait l’arche ”. (1P 3:19, 20.) Voilà qui fait un lien direct avec le récit de Genèse 6:1-4, où il est question des “ fils du vrai Dieu ” qui quittèrent leur demeure céleste pour vivre avec des femmes, dans la période qui précéda le déluge. Ils eurent des enfants avec ces femmes, progéniture qui fut appelée Nephilim. — Voir FILS DE DIEU ; NEPHILIM.
À la lumière de ces textes, il est évident que le mot Tartare désigne une condition plutôt qu’un lieu bien déterminé, car, d’une part, Pierre dit que ces esprits désobéissants sont dans des “ fosses d’obscurité profonde ” et, d’autre part, Paul les situe dans des “ lieux célestes ”, d’où ils exercent un règne de ténèbres en tant que forces spirituelles méchantes (2P 2:4 ; Ép 6:10-12). De la même façon, l’obscurité profonde n’est pas littéralement une absence de lumière ; elle résulte plutôt de ce que ces anges sont coupés de la lumière de Dieu en tant que renégats et bannis de sa famille, leur avenir éternel s’annonçant irrémédiablement sombre.
Le mot Tartare ne désigne donc pas la même chose que le shéol hébreu ou l’hadès grec, deux termes qui désignent la tombe terrestre de tous les humains. Cela ressort clairement du fait que, d’après l’apôtre Pierre, Jésus Christ prêcha à ces “ esprits en prison ” après avoir été ressuscité de l’hadès (ou shéol), et non pendant les trois jours où il y était enterré. — 1P 3:18-20.
Pareillement, il ne faudrait pas confondre la condition d’abaissement représentée par le Tartare avec “ l’abîme ” dans lequel Satan et ses démons seront finalement jetés durant le millénaire du règne de Christ (Ré 20:1-3). Alors que les anges désobéissants ont manifestement été jetés dans le Tartare aux “ jours de Noé ” (1P 3:20), environ 2 000 ans plus tard ils apparaissent suppliant Jésus “ de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme ”. — Lc 8:26-31 ; voir ABÎME.
On trouve également le mot “ Tartare ” dans les mythologies païennes de l’ère préchrétienne. Dans l’Iliade d’Homère, ce Tartare mythologique est présenté comme une prison souterraine qui se trouve ‘ aussi loin sous l’hadès que le ciel est au-dessus de la terre ’. Des dieux inférieurs, Cronos et les autres esprits appelés Titans, y étaient emprisonnés. Comme cela a déjà été expliqué, le Tartare de la Bible désigne une condition et non un lieu, et il ne correspond donc pas au Tartare de la mythologie grecque. Toutefois, il est à noter que le Tartare de la mythologie était considéré comme un endroit réservé aux créatures supra-humaines, et non aux hommes. Sous ce rapport, il présente donc une ressemblance avec le Tartare de la Bible, puisque celui-ci est de toute évidence réservé à la détention des esprits supra-humains méchants en rébellion contre Dieu, et non à celle des âmes humaines. — Voir Mt 11:23.
L’état d’abaissement complet que représente le Tartare est avant-coureur de ce que Satan et ses démons subiront quand ils seront jetés dans l’abîme avant le début du Règne millénaire de Christ. Ensuite, lorsque les mille ans seront achevés, ils seront complètement détruits dans “ la deuxième mort ”. — Mt 25:41 ; Ré 20:1-3, 7-10, 14.