Les trois plus vieilles Bibles du monde
Avant l'invention de l'imprimerie, tout nouvel exemplaire des livres saints devait être copié à la main. Or, il était impossible que dans la copie d'un long manuscrit il ne se glissât pas des erreurs, et que dans une copie de cette copie il ne s'en glissât pas de nouvelles (*). On comprend donc que les manuscrits du quinzième siècle devaient être passablement fautifs. Il est vrai que ces erreurs sont généralement insignifiantes. Mais pour avoir, le plus exactement possible, le texte sacré original, une révision du texte des Bibles imprimées d'après ces manuscrits du quinzième siècle est indispensable.
(*) Voir, sur les variantes, point 24.3.2.2 du texte global = point 1.3.2.2 de la Partie 4 «Les textes originaux et les traductions anciennes»
Comment cette révision est-elle possible? On a trois sources d'information :
· Les manuscrits de la Bible dans les langues originales.
· Les anciennes versions de la Bible, dont l'une, les Septante, est antérieure à Jésus-Christ, dont d'autres sont de très peu postérieures aux temps apostoliques. Nous rejoignons ainsi par elles un texte très ancien,
· Les très abondantes citations des Écritures dans les écrits des Pères de l'Église, qui datent principalement des deuxième, troisième et quatrième siècles.
En comparant les données de ces trois sources d'information, inconnues, ou à peu près, au quinzième siècle, on peut arriver à établir un texte plus sûr que celui des manuscrits récents, où les erreurs ont pu s'accumuler, et d'après lesquels ont été imprimées nos premières Bibles protestantes.
La science qui étudie ces données s'appelle la critique du texte, ou «basse critique», comme on dit dans d'autres pays, par opposition à la «haute critique» qui s'occupe des questions, plus importantes, d'auteur, de date, d'authenticité.
Arrêtons-nous un peu sur la première de ces sources d'information.
La valeur d'un manuscrit est généralement en proportion de son âge. Comment cet âge peut-il se déterminer? La question est très complexe. Toutefois, le guide principal, c'est la forme des lettres. Les manuscrits les plus anciens sont écrits en lettres onciales, c'est-à-dire en lettres majuscules, environ de la dimension de l'épaisseur du pouce (uncia, en latin, signifie pouce), sans ponctuation, sans accents, sans division entre les mots, comme ceci
DIEUATANTAIMELEMONDEQUILADONNESONFILSUNIQUE
On économisait ainsi de l'espace, ce qui était nécessaire, vu la cherté des matériaux. De plus, les abréviations sont nombreuses.
Les manuscrits plus modernes sont écrits en écriture cursive.
Parmi les manuscrits anciens, il y en a trois qui dépassent tous les autres en importance: ce sont le Vaticanus, du quatrième siècle, le Sinaïticus, du quatrième ou cinquième siècle (*) et l'Alexandrinus, du cinquième siècle. Chose assez curieuse, la possession de ces trois manuscrits se trouve partagée entre les trois grandes branches de l'Église chrétienne. Le Vaticanus est entre les mains de l'Église catholique: il est conservé à la Bibliothèque du Vatican, à Rome. L'Alexandrinus appartient à la protestante Angleterre il est conservé au Musée britannique. Le Sinaïticus appartient à l'Église grecque : il est conservé à Saint-Pétersbourg.
(*) D'après Fritz BARTH (Einleitung in das Neue Testament, p. 406).
Avant l'invention de l'imprimerie, tout nouvel exemplaire des livres saints devait être copié à la main. Or, il était impossible que dans la copie d'un long manuscrit il ne se glissât pas des erreurs, et que dans une copie de cette copie il ne s'en glissât pas de nouvelles (*). On comprend donc que les manuscrits du quinzième siècle devaient être passablement fautifs. Il est vrai que ces erreurs sont généralement insignifiantes. Mais pour avoir, le plus exactement possible, le texte sacré original, une révision du texte des Bibles imprimées d'après ces manuscrits du quinzième siècle est indispensable.
(*) Voir, sur les variantes, point 24.3.2.2 du texte global = point 1.3.2.2 de la Partie 4 «Les textes originaux et les traductions anciennes»
Comment cette révision est-elle possible? On a trois sources d'information :
· Les manuscrits de la Bible dans les langues originales.
· Les anciennes versions de la Bible, dont l'une, les Septante, est antérieure à Jésus-Christ, dont d'autres sont de très peu postérieures aux temps apostoliques. Nous rejoignons ainsi par elles un texte très ancien,
· Les très abondantes citations des Écritures dans les écrits des Pères de l'Église, qui datent principalement des deuxième, troisième et quatrième siècles.
En comparant les données de ces trois sources d'information, inconnues, ou à peu près, au quinzième siècle, on peut arriver à établir un texte plus sûr que celui des manuscrits récents, où les erreurs ont pu s'accumuler, et d'après lesquels ont été imprimées nos premières Bibles protestantes.
La science qui étudie ces données s'appelle la critique du texte, ou «basse critique», comme on dit dans d'autres pays, par opposition à la «haute critique» qui s'occupe des questions, plus importantes, d'auteur, de date, d'authenticité.
Arrêtons-nous un peu sur la première de ces sources d'information.
La valeur d'un manuscrit est généralement en proportion de son âge. Comment cet âge peut-il se déterminer? La question est très complexe. Toutefois, le guide principal, c'est la forme des lettres. Les manuscrits les plus anciens sont écrits en lettres onciales, c'est-à-dire en lettres majuscules, environ de la dimension de l'épaisseur du pouce (uncia, en latin, signifie pouce), sans ponctuation, sans accents, sans division entre les mots, comme ceci
DIEUATANTAIMELEMONDEQUILADONNESONFILSUNIQUE
On économisait ainsi de l'espace, ce qui était nécessaire, vu la cherté des matériaux. De plus, les abréviations sont nombreuses.
Les manuscrits plus modernes sont écrits en écriture cursive.
Parmi les manuscrits anciens, il y en a trois qui dépassent tous les autres en importance: ce sont le Vaticanus, du quatrième siècle, le Sinaïticus, du quatrième ou cinquième siècle (*) et l'Alexandrinus, du cinquième siècle. Chose assez curieuse, la possession de ces trois manuscrits se trouve partagée entre les trois grandes branches de l'Église chrétienne. Le Vaticanus est entre les mains de l'Église catholique: il est conservé à la Bibliothèque du Vatican, à Rome. L'Alexandrinus appartient à la protestante Angleterre il est conservé au Musée britannique. Le Sinaïticus appartient à l'Église grecque : il est conservé à Saint-Pétersbourg.
(*) D'après Fritz BARTH (Einleitung in das Neue Testament, p. 406).