Fin de la lune de miel entre le gouvernement italien et l'Eglise
Natalia Trouiller - publié le 26/09/2012
Si les débuts du gouvernement de Mario Monti se sont faits sous l'oeil bienveillant des évêques italiens, le ton a désormais bien changé, comme le montre le discours de leur président lundi soir.
ITALIE: PAS DE SATISFECIT POUR LE GOUVERNEMENT MONTI
La réunion d'automne du Conseil permanent de la conférence des évêques italiens, qui a commencé lundi, s'est ouverte avec un discours très énergique du cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale. Et cela à commencé dès les premières lignes de son discours: "Nous vivons des mois particulièrement exigeants, qui dépeignent une réalité de plus en plus complexe pour les Italiens et pour l'Europe. Il ne s'agit pas d'un équilibre à réajuster mais de quelque chose de beaucoup plus substantiel et profond qui a mis d'un coup en évidence les contradictions, les naïvetés, les fuites en avant, les déséquilibres, les références accumulées au fil des décennies et sur lesquelles il est clairement illusoire de continuer de miser".
> Après ce constat sans appel, c'est à une critique sans concession que se livre Mgr Bagnasco. "Compte tenu de la gravité de l'heure, l'Eglise - entraînée par le souci de la nation - appelle à la responsabilité de la société dans ses différentes articulations - les institutions, les mondes de la politique et de la finance, du travail et de ses représentations - pour que le bien commun l'emporte sur toute autre forme d'intérêts. [...] Il est temps pour une solidarité profonde, une concentration absolue - sans distractions - sur les problèmes prioritaires de l'économie et du marché du travail, le rétablissement des partis, des procédures participatives et électives, un combat implacable contre la corruption: tous les problèmes qui ont sur la personne et qu'ils sont le développement nécessaire. [...] Je suis vraiment navré de voir que dans les régions se dessine un réseau de corruption et de scandales, ce qui conduit à penser que la décentralisation tant attendue coïncide dans de nombreux cas avec un fardeau inacceptable. Que l'immoralité et la malhonnêteté soient dans les centre-villes comme dans les banlieues n'est pas une consolation, mais un motif d'indignation supplémentaire, que la classe politique continue de sous-estimer. Et c'est un motif de honte et de colère pour les honnêtes gens". Le discours continue ainsi, avant de terminer sur le sujet par un implacable "cela humilie la démocratie elle-même".
> Le ton des évêques a bien changé. On se souvient en effet que l'accession du catholique Monti à la présidence du conseil italien avait provoqué un concert de louanges, aussi bien dans L'Avvenire (le journal des évêques) qu'au très pontifical Osservatore Romano. Et les affaires de corruption qui s'accumulent n'arrangent rien, pas plus que les réformes sociétales qui se profilent - la question des "unions de fait" est en train de relancer la question de l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe en Italie.
Natalia Trouiller - publié le 26/09/2012
Si les débuts du gouvernement de Mario Monti se sont faits sous l'oeil bienveillant des évêques italiens, le ton a désormais bien changé, comme le montre le discours de leur président lundi soir.
ITALIE: PAS DE SATISFECIT POUR LE GOUVERNEMENT MONTI
La réunion d'automne du Conseil permanent de la conférence des évêques italiens, qui a commencé lundi, s'est ouverte avec un discours très énergique du cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale. Et cela à commencé dès les premières lignes de son discours: "Nous vivons des mois particulièrement exigeants, qui dépeignent une réalité de plus en plus complexe pour les Italiens et pour l'Europe. Il ne s'agit pas d'un équilibre à réajuster mais de quelque chose de beaucoup plus substantiel et profond qui a mis d'un coup en évidence les contradictions, les naïvetés, les fuites en avant, les déséquilibres, les références accumulées au fil des décennies et sur lesquelles il est clairement illusoire de continuer de miser".
> Après ce constat sans appel, c'est à une critique sans concession que se livre Mgr Bagnasco. "Compte tenu de la gravité de l'heure, l'Eglise - entraînée par le souci de la nation - appelle à la responsabilité de la société dans ses différentes articulations - les institutions, les mondes de la politique et de la finance, du travail et de ses représentations - pour que le bien commun l'emporte sur toute autre forme d'intérêts. [...] Il est temps pour une solidarité profonde, une concentration absolue - sans distractions - sur les problèmes prioritaires de l'économie et du marché du travail, le rétablissement des partis, des procédures participatives et électives, un combat implacable contre la corruption: tous les problèmes qui ont sur la personne et qu'ils sont le développement nécessaire. [...] Je suis vraiment navré de voir que dans les régions se dessine un réseau de corruption et de scandales, ce qui conduit à penser que la décentralisation tant attendue coïncide dans de nombreux cas avec un fardeau inacceptable. Que l'immoralité et la malhonnêteté soient dans les centre-villes comme dans les banlieues n'est pas une consolation, mais un motif d'indignation supplémentaire, que la classe politique continue de sous-estimer. Et c'est un motif de honte et de colère pour les honnêtes gens". Le discours continue ainsi, avant de terminer sur le sujet par un implacable "cela humilie la démocratie elle-même".
> Le ton des évêques a bien changé. On se souvient en effet que l'accession du catholique Monti à la présidence du conseil italien avait provoqué un concert de louanges, aussi bien dans L'Avvenire (le journal des évêques) qu'au très pontifical Osservatore Romano. Et les affaires de corruption qui s'accumulent n'arrangent rien, pas plus que les réformes sociétales qui se profilent - la question des "unions de fait" est en train de relancer la question de l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe en Italie.