Allemagne: 150 prêtres se rebellent
Natalia Trouiller - publié le 08/06/2012
Dans une déclaration publique, 150 prêtres et diacres de l'Eglise catholique expliquent qu'il faut pouvoir donner la communion aux divorcés remariés, et annoncent qu'eux-mêmes le font déjà.
Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence épiscopale allemande. © DR
ALLEMAGNE: LA FRONDE DES PRÊTRES
C'est une déclaration publiée par 150 prêtres et diacres de l'archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau. Intitulé "Divorcés remariés dans notre Eglise", il part du constat que la question des personnes qui ont contracté successivement plusieurs mariages, se pose de façon bien plus importante aujourd'hui. "Cette question est particulièrement brûlante", disent-ils, "et elle ne souffre aucun délai supplémentaire".
> Se plaçant dans la légitimité de plusieurs théologiens, et même d'un synode - celui de Würzburger en 1975, qui avait été le Vatican II local - les 150 ministres interpellent la doctrine morale de l'Eglise catholique. "Jusqu'à aujourd'hui, nous étions encore dans l'espoir qu'une décision viendrait rapidement, qui donnerait à ces personnes officiellement et sans discrimination une place basée sur l'Evangile dans notre Eglise", écrivent-ils. "Ce qui nous guide dans notre action, c'est la charité: salus animarum suprema lex (le salut des âmes est la loi suprême). Nous sommes conscients que ce faisant, nous agissons bien souvent à l'encontre des règlements actuellement en vigueur dans l'Eglise catholique romaine". Et d'ajouter: "Dans nos paroisses, les divorcés remariés reçoivent l'absolution au sacrement de réconciliation, et reçoivent les autres sacrements avec notre permission expresse". Ils précisent également que les personnes divorcées remariées sont au même titre que les autres employées à être catéchistes ou conseillers paroissiaux, sans que leur état ne soit un obstacle.
> Le diocèse dans lequel cette affaire se déroule n'est pas n'importe quel diocèse. C'est celui de Fribourg; son archevêque, Mgr Zollitsch, est le président de la Conférence épiscopale allemande. Quelques jours avant le voyage du pape en Allemagne l'an passé, il avait lui-même exprimé le voeu que la position de l'Eglise catholique sur cette question évolue de son vivant. "C'est une question de miséricorde", avait-il ajouté.
USA: LES NONNES AMERICAINES SOUTENUES PAR LES FRANCISCAINS
C'est, ainsi que le souligne le National Catholic Reporter, la première manifestation de soutien officielle d'un ordre masculin aux religieuses américaines depuis le sévère diagnostic posé par la Congrégation pour la doctrine de la Foi sur la LCWR, l'Association américaine des supérieures de congrégation, jugée trop laxiste en matière de morale. Dans une lettre ouverte, les dirigeants de sept branches de l'ordre franciscain mettent en avant leur solidarité avec les religieuses dans les termes suivants: "Votre don à l'Eglise n'est pas seulement un don de service, c'est également un don de discernement courageux. Les changements du XXIe siècle nous obligent, en tant que membres fidèles de l'Eglise, à poser des questions qui peuvent paraître de prime abord controversées ou même infidèles, mais qui en réalité sont posées afin que nous puissions vivre authentiquement les charismes que nous avons reçus".
FSSPX: INTERVIEW DE MGR FELLAY
Le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay, a accordé hier une interview à Dici.org, le portail officiel de communication des lefebvristes. Dans cette interview, Mgr Fellay essaie de convaincre les plus réticents de la Fraternité des bienfaits d'une reconnaissance canonique: "L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Eglise qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Eglise. Certains prétendent que pour travailler « en sécurité » dans l’Eglise, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Eglise, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Eglise. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs. Notre Seigneur nous a appris qu’il y aurait toujours de la mauvaise herbe jusqu’à la fin des temps". Mgr Fellay affirme également que "ce qui a changé, c’est que Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique".
ARRAS: L'EVEQUE SORT DE SA RESERVE
Devant la publication par la presse de l'affaire du corbeau qui l'aurait menacé de mort, affaire révélée par la Voix du Nord, Mgr Jaeger, évêque d'Arras, a tenu à rectifier les faits dans l'édition d'hier de ce même journal: "J'aimerais connaître les motivations mais je n'ai jamais été inquiet pour ma sécurité car rien ne permet de dire qu'il s'agit de menaces de mort. Mais quand on ne sait pas à qui on a affaire et qu'on s'en prend à des bâtiments religieux, il faut que ça cesse". Selon l'évêque, il est faux de dire que la mystérieuse "Trace Rouge" vise un prêtre autrefois condamné pour attouchements sur mineurs: "Aucune de ces lettres ne mentionne ce prêtre, mais la police fait des rapprochements avec d'autres courriers. détaille l'ecclésiastique. En tout cas je ne protège personne. Je n'ai d'ailleurs pas à protéger. Ce prêtre a été condamné il y a bien longtemps et il est arrivé dans le diocèse bien avant que j'y prenne mes fonctions en 1998".
KOWEÏT: L'EMIR POSE SON VETO
La loi votée par le Parlement koweïtien prévoyant de punir de la peine de mort les "moqueries à l'encontre de la religion" vient d'être retoquée par l'Emir du Koweït lui-même, Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Le texte prévoyait en effet de sanctionner par la mort "toute personne se moquant de Dieu, de ses prophètes et messagers, ou portant atteinte à l'honneur de ses messagers et de leurs épouses". Toutefois, le veto de l'Emir peut être invalidé par le parlement, sous réserve que celui-ci le décide à une majorité des deux tiers.
Natalia Trouiller - publié le 08/06/2012
Dans une déclaration publique, 150 prêtres et diacres de l'Eglise catholique expliquent qu'il faut pouvoir donner la communion aux divorcés remariés, et annoncent qu'eux-mêmes le font déjà.
Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence épiscopale allemande. © DR
ALLEMAGNE: LA FRONDE DES PRÊTRES
C'est une déclaration publiée par 150 prêtres et diacres de l'archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau. Intitulé "Divorcés remariés dans notre Eglise", il part du constat que la question des personnes qui ont contracté successivement plusieurs mariages, se pose de façon bien plus importante aujourd'hui. "Cette question est particulièrement brûlante", disent-ils, "et elle ne souffre aucun délai supplémentaire".
> Se plaçant dans la légitimité de plusieurs théologiens, et même d'un synode - celui de Würzburger en 1975, qui avait été le Vatican II local - les 150 ministres interpellent la doctrine morale de l'Eglise catholique. "Jusqu'à aujourd'hui, nous étions encore dans l'espoir qu'une décision viendrait rapidement, qui donnerait à ces personnes officiellement et sans discrimination une place basée sur l'Evangile dans notre Eglise", écrivent-ils. "Ce qui nous guide dans notre action, c'est la charité: salus animarum suprema lex (le salut des âmes est la loi suprême). Nous sommes conscients que ce faisant, nous agissons bien souvent à l'encontre des règlements actuellement en vigueur dans l'Eglise catholique romaine". Et d'ajouter: "Dans nos paroisses, les divorcés remariés reçoivent l'absolution au sacrement de réconciliation, et reçoivent les autres sacrements avec notre permission expresse". Ils précisent également que les personnes divorcées remariées sont au même titre que les autres employées à être catéchistes ou conseillers paroissiaux, sans que leur état ne soit un obstacle.
> Le diocèse dans lequel cette affaire se déroule n'est pas n'importe quel diocèse. C'est celui de Fribourg; son archevêque, Mgr Zollitsch, est le président de la Conférence épiscopale allemande. Quelques jours avant le voyage du pape en Allemagne l'an passé, il avait lui-même exprimé le voeu que la position de l'Eglise catholique sur cette question évolue de son vivant. "C'est une question de miséricorde", avait-il ajouté.
USA: LES NONNES AMERICAINES SOUTENUES PAR LES FRANCISCAINS
C'est, ainsi que le souligne le National Catholic Reporter, la première manifestation de soutien officielle d'un ordre masculin aux religieuses américaines depuis le sévère diagnostic posé par la Congrégation pour la doctrine de la Foi sur la LCWR, l'Association américaine des supérieures de congrégation, jugée trop laxiste en matière de morale. Dans une lettre ouverte, les dirigeants de sept branches de l'ordre franciscain mettent en avant leur solidarité avec les religieuses dans les termes suivants: "Votre don à l'Eglise n'est pas seulement un don de service, c'est également un don de discernement courageux. Les changements du XXIe siècle nous obligent, en tant que membres fidèles de l'Eglise, à poser des questions qui peuvent paraître de prime abord controversées ou même infidèles, mais qui en réalité sont posées afin que nous puissions vivre authentiquement les charismes que nous avons reçus".
FSSPX: INTERVIEW DE MGR FELLAY
Le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay, a accordé hier une interview à Dici.org, le portail officiel de communication des lefebvristes. Dans cette interview, Mgr Fellay essaie de convaincre les plus réticents de la Fraternité des bienfaits d'une reconnaissance canonique: "L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Eglise qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Eglise. Certains prétendent que pour travailler « en sécurité » dans l’Eglise, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Eglise, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Eglise. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs. Notre Seigneur nous a appris qu’il y aurait toujours de la mauvaise herbe jusqu’à la fin des temps". Mgr Fellay affirme également que "ce qui a changé, c’est que Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique".
ARRAS: L'EVEQUE SORT DE SA RESERVE
Devant la publication par la presse de l'affaire du corbeau qui l'aurait menacé de mort, affaire révélée par la Voix du Nord, Mgr Jaeger, évêque d'Arras, a tenu à rectifier les faits dans l'édition d'hier de ce même journal: "J'aimerais connaître les motivations mais je n'ai jamais été inquiet pour ma sécurité car rien ne permet de dire qu'il s'agit de menaces de mort. Mais quand on ne sait pas à qui on a affaire et qu'on s'en prend à des bâtiments religieux, il faut que ça cesse". Selon l'évêque, il est faux de dire que la mystérieuse "Trace Rouge" vise un prêtre autrefois condamné pour attouchements sur mineurs: "Aucune de ces lettres ne mentionne ce prêtre, mais la police fait des rapprochements avec d'autres courriers. détaille l'ecclésiastique. En tout cas je ne protège personne. Je n'ai d'ailleurs pas à protéger. Ce prêtre a été condamné il y a bien longtemps et il est arrivé dans le diocèse bien avant que j'y prenne mes fonctions en 1998".
KOWEÏT: L'EMIR POSE SON VETO
La loi votée par le Parlement koweïtien prévoyant de punir de la peine de mort les "moqueries à l'encontre de la religion" vient d'être retoquée par l'Emir du Koweït lui-même, Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Le texte prévoyait en effet de sanctionner par la mort "toute personne se moquant de Dieu, de ses prophètes et messagers, ou portant atteinte à l'honneur de ses messagers et de leurs épouses". Toutefois, le veto de l'Emir peut être invalidé par le parlement, sous réserve que celui-ci le décide à une majorité des deux tiers.