Ce dont on est sûr, c’est pourquoi elle naît. “La rumeur n’est pas un mythe ou une légende, prévient d’emblée Philippe Aldrin, politologue et auteur de 'Sociologie politique des rumeurs'. C’est une nouvelle, une information, qui est en prise avec l’actualité immédiate.” À ne pas confondre, donc, avec les légendes urbaines.
Une rumeur apparaît généralement pour combler un vide. “Quand il y a une demande forte d’informations, mais pas de réponse officielle ou validée”, explique le politologue. La réponse officielle en question pourrait provenir du pouvoir politique, des médias ou encore de la justice. Philippe Aldrin cite comme exemple la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990. “Une rumeur locale désignait la jeunesse dorée de la région. Tant que l’affaire judiciaire n’a pas progressé, la rumeur est restée très forte.” Une fois l’aveu de l’un des auteurs, un jeune néo-nazi, la rumeur a dégonflé, car “la justice et la police ont pu opposer un discours officiel”.
“En absence de version officielle, une version informelle circule, c’est le marché noir de l’information”, explique Philippe Aldrin. Et certains journalistes vont aussi s’intéresser à la rumeur, en conservant le conditionnel, participant néanmoins à sa propagation.
2. Quand la version officielle ne suffit pas...
Mais parfois, la version officielle ne suffit pas. Ce fut le cas lors de la mort de la princesse Diana. “Ses fans n’arrivaient pas à admettre l’idée que c’était un accident, une fatalité. Ils ont préféré imaginer un complot, rappelle Philippe Aldrin. Même dans la presse égyptienne, on évoquait un assassinat commandité par la reine d’Angleterre, car Lady Di aurait été enceinte”.
La rumeur sert dans ce cas à donner plus d’éclat ou de profondeur à un événement. “La version officielle faisait état d’une embardée dans le tunnel. Ceux qui étaient très fans avaient du mal à accepter ce discours banal sur quelque chose qui pour eux n’était pas banal. D’où la série de contre-versions”, analyse le politologue.
Résultat : on a davantage envie de partager cette version, “clandestine”. Cela marche également quand l’événement (ou son interprétation) ne fait pas l’objet d’un consensus. C'est le cas des théories conspirationnistes autour des attentats du 11 septembre.
3. Des périodes plus propices aux rumeurs
Certaines périodes seront plus propices aux rumeurs, comme par exemple les périodes de campagne électorale.“Toute information peut devenir une rumeur si elle porte atteinte à l’honorabilité d’un candidat”, explique ainsi Philippe Aldrin. Ainsi, des rumeurs autour de Martine Aubry alors qu’elle était candidate à la primaire socialiste, lui prêtaient une fausse addiction à l'alcool, une tumeur au cerveau et une homosexualité imaginaires.
“En période de campagne, les médias sont plus attentifs, car une information peut renverser l’image d’un homme public. L’opinion est aussi plus sensible. Une grande partie des électeurs se fie à un 6ème sens pour voter, en fonction de ses impressions sur le candidat”, poursuit le professeur de sciences politiques.
Une rumeur apparaît généralement pour combler un vide. “Quand il y a une demande forte d’informations, mais pas de réponse officielle ou validée”, explique le politologue. La réponse officielle en question pourrait provenir du pouvoir politique, des médias ou encore de la justice. Philippe Aldrin cite comme exemple la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990. “Une rumeur locale désignait la jeunesse dorée de la région. Tant que l’affaire judiciaire n’a pas progressé, la rumeur est restée très forte.” Une fois l’aveu de l’un des auteurs, un jeune néo-nazi, la rumeur a dégonflé, car “la justice et la police ont pu opposer un discours officiel”.
“En absence de version officielle, une version informelle circule, c’est le marché noir de l’information”, explique Philippe Aldrin. Et certains journalistes vont aussi s’intéresser à la rumeur, en conservant le conditionnel, participant néanmoins à sa propagation.
2. Quand la version officielle ne suffit pas...
Mais parfois, la version officielle ne suffit pas. Ce fut le cas lors de la mort de la princesse Diana. “Ses fans n’arrivaient pas à admettre l’idée que c’était un accident, une fatalité. Ils ont préféré imaginer un complot, rappelle Philippe Aldrin. Même dans la presse égyptienne, on évoquait un assassinat commandité par la reine d’Angleterre, car Lady Di aurait été enceinte”.
La rumeur sert dans ce cas à donner plus d’éclat ou de profondeur à un événement. “La version officielle faisait état d’une embardée dans le tunnel. Ceux qui étaient très fans avaient du mal à accepter ce discours banal sur quelque chose qui pour eux n’était pas banal. D’où la série de contre-versions”, analyse le politologue.
Résultat : on a davantage envie de partager cette version, “clandestine”. Cela marche également quand l’événement (ou son interprétation) ne fait pas l’objet d’un consensus. C'est le cas des théories conspirationnistes autour des attentats du 11 septembre.
3. Des périodes plus propices aux rumeurs
Certaines périodes seront plus propices aux rumeurs, comme par exemple les périodes de campagne électorale.“Toute information peut devenir une rumeur si elle porte atteinte à l’honorabilité d’un candidat”, explique ainsi Philippe Aldrin. Ainsi, des rumeurs autour de Martine Aubry alors qu’elle était candidate à la primaire socialiste, lui prêtaient une fausse addiction à l'alcool, une tumeur au cerveau et une homosexualité imaginaires.
“En période de campagne, les médias sont plus attentifs, car une information peut renverser l’image d’un homme public. L’opinion est aussi plus sensible. Une grande partie des électeurs se fie à un 6ème sens pour voter, en fonction de ses impressions sur le candidat”, poursuit le professeur de sciences politiques.