[size=62]Mosquée de Strasbourg : Milli Gorus retire sa demande de subvention[/size]
[size=30]La maire écologiste de la ville, Jeanne Barseghian, a donc indiqué qu’elle ne verserait pas les 2,5 millions d’euros promis à l’association.[/size]
Construction de la mosquée Eyyub Sultan, la plus grande d'Europe, située dans le quartier de la Meinau, à Strasbourg.:copyright: Laurent REA / MAXPPP / PHOTOPQR/DNA/MAXPPPSource AFPPublié le 16/04/2021 à 08h14 - Modifié le 16/04/2021 à 12h31[size=40]Les « porteurs du projet » de la nouvelle mosquée de Strasbourg, l'association turque Milli Gorus, ont « retiré le 15 avril leur demande de subvention » municipale, constatant « le besoin de consolider leur plan de financement », a annoncé la maire (EELV) de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dans une tribune publiée vendredi par les
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« Je prends acte de ce retrait et la Ville ne versera donc pas en l'état de subvention pour la poursuite de la construction de la mosquée », ajoute Jeanne Barseghian. La maire de la capitale alsacienne rappelle avoir « conditionné le versement d'une subvention à la confirmation par l'association de son inscription dans les principes républicains et à la présentation d'un plan de financement transparent et consolidé ».
Une « ingérence étrangère »
L'État et la mairie écologiste avaient engagé un bras de fer après le vote le 22 mars par le conseil municipal d'une délibération actant le « principe » d'une subvention de plus de 2,5 millions d'euros destinée au chantier de la mosquée, un projet porté par la Confédération islamique Milli Gorus (CIMG), une association d'origine turque. Ce vote avait suscité une vive réaction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait reproché à la maire de financer une « ingérence étrangère », en l'occurrence celle de la Turquie, en France. Le ministre reprochait particulièrement à Milli Gorus de ne pas avoir signé en janvier la « charte des principes de l'Islam de France ».
À LIRE AUSSIGérald Darmanin : « Aucun État ne peut se sentir “propriétaire” des musulmans de France »La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait ainsi saisi début avril le tribunal administratif de la « délibération litigieuse » du conseil municipal de Strasbourg. De son côté, Milli Gorus avait récusé les accusations « infondées » d'allégeance à Ankara ou de « séparatisme ».
Schiappa dénonce la « lâcheté » de la mairie
La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa s'est rapidement réjouie de cette nouvelle sur LCI. « Je me réjouis sur le fond que ces deux millions et demi d'euros n'aillent pas financer une association qui promeut l'islam politique », a-t-elle réagi. « Quelle lâcheté du début à la fin de la part de la mairie, de la municipalité de Strasbourg. Il n'y a aucune décision qui a été vraiment assumée », a en revanche tancé la ministre. « C'est l'association elle-même qui a finalement décidé de ne pas demander de subvention », a-t-elle poursuivi, « les responsables politiques ne sont pas là pour subir face aux offensives de l'islam radical, ils sont là pour prendre des décisions même si elles sont difficiles et nous exposent ».
À LIRE AUSSILuc de Barochez – L'Europe trébuche sur une ottomanePour Marlène Schiappa, il est reproché à Milli Gorus « ses accointances avec les sphères (du président turc Recep Tayyip) Erdogan », mais surtout « d'avoir refusé de signer la charte de l'Islam en France », preuve selon elle d'un « islam politique ». « Je ne pense pas qu'il faille interdire (Milli Gorus) », a-t-elle ajouté, « mais entre ne pas interdire et financer il y a peut-être une marge ».
La hache de guerre est loin d'être enterrée
De son côté, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a précisé que « l'État maintient la demande de retrait de la délibération du conseil municipal devant le tribunal administratif » et « attend de la maire une réponse précise sur ce retrait ». La hache de guerre est ainsi loin d'être enterrée entre l'État et la municipalité écologiste. « Je n'ai jamais été alertée par l'État quant au risque d'atteinte aux principes républicains et à la sécurité nationale par l'association porteuse du projet », réaffirme Jeanne Barseghian dans sa lettre aux Strasbourgeois. Et de s'interroger une nouvelle fois aussi sur « le fait que l'État entretienne lui-même des relations avec la même association, via différentes subventions et partenariats ».[/size]