[size=38]« Jésus et l’islam », le Coran décortiqué par le duo Mordillat et Prieur[/size]
- Anne-Bénédicte Hoffner,
- le 04/12/2015 à 15:44
Gérard Mordillat et Jérôme Prieur.[size=12]AR[/size]
Pourquoi le Coran affirme-t-il, dans la sourate 4, que Jésus n’a été crucifié qu’« en apparence » ? Pourquoi le messie des chrétiens, considérés par eux comme Fils de Dieu, est-il si souvent présenté comme « fils de Marie » ? Le prophète Mohammed était-il analphabète comme l’affirme la Tradition musulmane ? Et comment expliquer la présence de termes issus du syriaque, de l’araméen ou même du grec dans le Coran ?
Pour répondre à ces questions, encore débattues entre chercheurs, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont repris la recette qui a fait le succès de leurs précédentes séries : Corpus Christi (1998), Les Origines du christianisme (2003) ou encore l’ Apocalypse (2008).
Les hypothèses des meilleurs spécialistes du Coran
Filmés en plan fixe sur fond noir, parfois un livre ou quelques notes à portée de main, vingt-six des meilleurs spécialistes du Coran, de la péninsule arabique à l’époque anté-islamique ou des polémiques islamo-chrétiennes, se succèdent à l’écran, partageant à haute voix leurs hypothèses.
Un panel de grande qualité, visité dans les universités allemandes, américaines, belges, françaises ou même tunisiennes et ouvert aux chercheurs de tradition musulmane.
Pour aborder ce texte
« immense et complexe », les deux journalistes et réalisateurs ont choisi une porte d’entrée qui leur est désormais familière : la figure de Jésus.
JESUS ISLAM / JESUS ISLAMLa place « exceptionnelle » de Jésus
« Nous savions qu’elle occupait une place importante dans le Coran mais nous ne mesurerions pas à quel point elle était exceptionnelle », reconnaît Jérôme Prieur. Objet central des trois premiers épisodes, le Messie des chrétiens laisse place ensuite à d’autres questions, sur le prophète Mohammed, la mise par écrit du Coran…
Étonnamment, les liens ne cessent de s’enrichir entre les avancées scientifiques mises au jour dans ce
Jésus et l’islam et celles qui faisaient tout le sel des premières séries.
Ainsi, les judéo-chrétiens – ces chrétiens de Jérusalem rejetés par les juifs puisque chrétiens, mais aussi par les chrétiens puisque restés fidèles à la loi juive – refont leur apparition, comme source possible d’information du Prophète de l’islam…
« Le Coran n’est pas un texte séparé des mondes juif et chrétien, mais bien plutôt la chambre d’écho des débats qui les animent entre les IVe et VIIe siècles », note Jérôme Prieur.
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