JMJ : Benoît XVI, la nouvelle cible des Indignés espagnols
L'ambiance est trompeuse dans la capitale espagnole. Depuis une semaine, des dizaines de milliers de jeunes catholiques venus de 67 pays et des cinq continents se promènent bruyamment dans le centre de Madrid, dans l'impatience fébrile de voir arriver le pape Benoît XVI, attendu du 18 au 21 août dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse, les JMJ. Pourtant, la venue du souverain pontife est mal vue par bon nombre d'Espagnols qui jugent qu'en pleine crise économique l'étalage somptuaire découlant de cette visite de chef d'État est "indécente".
"Il s'agit d'un spectacle de masse assorti d'un culte de la personnalité", fustige même le théologien dissident Juan José Tamayo. Lui-même, accompagné de 150 organisations laïques ou athées, a convoqué pour ce mercredi - veille de l'arrivée du pape - une marche monstre dans les rues de Madrid. Le slogan : "Con mis impuestos no!" (avec mes impôts, non !). Une façon de dénoncer les dépenses prévues par la municipalité pour faire face à un rassemblement où sont attendus un million de jeunes catholiques, soit environ 100 millions d'euros, selon les détracteurs, alors même que les organisateurs des JMJ assurent que l'équilibre budgétaire est "ficelé".
Le pape serein
Le noyau dur de la contestation antipapale est constitué par les Indignados, ces Indignés qui, depuis le 15 mai, se révoltent sur les places publiques contre la précarité de l'emploi, le chômage asphyxiant (44 % pour les moins de 35 ans), l'absence de perspectives et la "rapacité" des milieux financiers et de leurs "complices", les dirigeants politiques. Les facilités accordées aux JMJ et à la venue de Benoît XVI (transport subventionné, circulation bloquée, bons touristiques pour un tarif dérisoire, logement quasi gratuit...) leur apparaissent comme "scandaleuses".
Le conflit entre l'Espagne et le Vatican dépasse largement la fronde sociale. Dans ce pays à majorité catholique, où les conservateurs attachés à la religion dominante constituent près de la moitié de l'électorat, les relations entre le gouvernement socialiste et la papauté sont exécrables. Depuis l'arrivée au pouvoir de José Luis Zapatero en 2004, le Vatican n'a jamais digéré les "lois scélérates" légalisant le mariage gay, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu'à douze semaines de gestation, le "divorce express" ou l'autorisation de recherches scientifiques à partir de cellules souches. Si bien qu'à chaque visite en Espagne (à Valence en 2006 ou à Barcelone en novembre 2010) le pape ne manque pas de réprimander avec sévérité "la laïcité militante et sectaire" du gouvernement espagnol.
Pour l'heure, on dit du pape Benoît XVI qu'il est "heureux" de se rendre à Madrid, dont il attend "des fruits abondants pour la vie chrétienne". Il ne semble pas s'inquiéter du vent de protestation qui l'attend dans la capitale espagnole en marge de la nuée de ses fidèles.
http://www.lepoint.fr/monde/jmj-benoit-xvi-la-nouvelle-cible-des-indignes-espagnols-16-08-2011-1363079_24.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20110816
L'ambiance est trompeuse dans la capitale espagnole. Depuis une semaine, des dizaines de milliers de jeunes catholiques venus de 67 pays et des cinq continents se promènent bruyamment dans le centre de Madrid, dans l'impatience fébrile de voir arriver le pape Benoît XVI, attendu du 18 au 21 août dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse, les JMJ. Pourtant, la venue du souverain pontife est mal vue par bon nombre d'Espagnols qui jugent qu'en pleine crise économique l'étalage somptuaire découlant de cette visite de chef d'État est "indécente".
"Il s'agit d'un spectacle de masse assorti d'un culte de la personnalité", fustige même le théologien dissident Juan José Tamayo. Lui-même, accompagné de 150 organisations laïques ou athées, a convoqué pour ce mercredi - veille de l'arrivée du pape - une marche monstre dans les rues de Madrid. Le slogan : "Con mis impuestos no!" (avec mes impôts, non !). Une façon de dénoncer les dépenses prévues par la municipalité pour faire face à un rassemblement où sont attendus un million de jeunes catholiques, soit environ 100 millions d'euros, selon les détracteurs, alors même que les organisateurs des JMJ assurent que l'équilibre budgétaire est "ficelé".
Le pape serein
Le noyau dur de la contestation antipapale est constitué par les Indignados, ces Indignés qui, depuis le 15 mai, se révoltent sur les places publiques contre la précarité de l'emploi, le chômage asphyxiant (44 % pour les moins de 35 ans), l'absence de perspectives et la "rapacité" des milieux financiers et de leurs "complices", les dirigeants politiques. Les facilités accordées aux JMJ et à la venue de Benoît XVI (transport subventionné, circulation bloquée, bons touristiques pour un tarif dérisoire, logement quasi gratuit...) leur apparaissent comme "scandaleuses".
Le conflit entre l'Espagne et le Vatican dépasse largement la fronde sociale. Dans ce pays à majorité catholique, où les conservateurs attachés à la religion dominante constituent près de la moitié de l'électorat, les relations entre le gouvernement socialiste et la papauté sont exécrables. Depuis l'arrivée au pouvoir de José Luis Zapatero en 2004, le Vatican n'a jamais digéré les "lois scélérates" légalisant le mariage gay, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu'à douze semaines de gestation, le "divorce express" ou l'autorisation de recherches scientifiques à partir de cellules souches. Si bien qu'à chaque visite en Espagne (à Valence en 2006 ou à Barcelone en novembre 2010) le pape ne manque pas de réprimander avec sévérité "la laïcité militante et sectaire" du gouvernement espagnol.
Pour l'heure, on dit du pape Benoît XVI qu'il est "heureux" de se rendre à Madrid, dont il attend "des fruits abondants pour la vie chrétienne". Il ne semble pas s'inquiéter du vent de protestation qui l'attend dans la capitale espagnole en marge de la nuée de ses fidèles.
http://www.lepoint.fr/monde/jmj-benoit-xvi-la-nouvelle-cible-des-indignes-espagnols-16-08-2011-1363079_24.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20110816