[size=59]Qui est donc cette Québécoise excentrique qui se balade en corbillard en fumant la pipe ?[/size]
Par Emilie Brouze
Publié le 18 août 2020 à 17h13 Mis à jour le 18 août 2020 à 18h06
Temps de lecture 4 min
Extrait de « The Illustrated Police News », avril 1872. (DR)
Elle se fout de la mort, mais avec panache, en se promenant en pleine rue allongée dans un corbillard, la tête posée sur sa main gauche, fumant langoureusement. Derrière la vitre, elle observe les autres mortels, consternés, dans son sillage. « Que feront ensuite les femmes pour se démarquer, on se le demande », [url=https://books.google.ca/books?id=v-ZBAQAAMAAJ&pg=RA2-PA61&lpg=RA2-PA61&dq=quebec+woman+in+hearse+pipe&source=bl&ots=WXzn5EYOdT&sig=44mmX9R9RpcIIfoxLZ0N1wcI0RM&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwi3x8qx_vjZAhVER6wKHY51C_gQ6AEIQDAH#v=onepage&q=quebec woman in hearse]commente[/url], dépité, « The Illustrated Police News », le journal illustré britannique qui rapporte le petit évènement, qui se serait déroulé au Québec en avril 1872. L’auteur ne donne – hélas – pas l’identité de celle qui se « moque de la mort dans son propre domaine », en « commettant une horrible blague ».
Quelque part, son vœu a été exaucé : internet a exhumé cette Lady Gaga du XIX[size=14]e, devenue une figure « assez connue » dans le petit milieu des passionnés et professionnels du funéraire, dixit Juliette Cazes, conférencière en thanatologie. Par son geste, son apparence et sa posture, la Québécoise est dans une transgression sociale complète (qui nous paraît encore délicieuse aujourd’hui).
Le corbillard hippomobile représenté sur la gravure reflète un certain niveau social. Elle a l’allure d’une femme excentrique, pas seulement par cet original moyen de locomotion. Vêtue de noir, la couleur du deuil, la Québécoise semble avoir les cheveux détachés, « ce qui est relativement rare pour la mode de cette époque qui voulait plutôt pour les femmes de la bonne société d’avoir les cheveux attachés et bouclés », déroule Juliette Cazes, qui ajoute qu’en 1872, la cigarette ou la pipe
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https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20200818.OBS32299/qui-est-donc-cette-quebecoise-excentrique-qui-se-balade-en-corbillard-en-fumant-la-pipe.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20200819
Cette trompe-la-mort est devenue une figure assez connue du petit milieu des passionnés et professionnels du funéraire.
Je m'abonne pour 1€ le premier moisPar Emilie Brouze
Publié le 18 août 2020 à 17h13 Mis à jour le 18 août 2020 à 18h06
Temps de lecture 4 min
Extrait de « The Illustrated Police News », avril 1872. (DR)
Elle se fout de la mort, mais avec panache, en se promenant en pleine rue allongée dans un corbillard, la tête posée sur sa main gauche, fumant langoureusement. Derrière la vitre, elle observe les autres mortels, consternés, dans son sillage. « Que feront ensuite les femmes pour se démarquer, on se le demande », [url=https://books.google.ca/books?id=v-ZBAQAAMAAJ&pg=RA2-PA61&lpg=RA2-PA61&dq=quebec+woman+in+hearse+pipe&source=bl&ots=WXzn5EYOdT&sig=44mmX9R9RpcIIfoxLZ0N1wcI0RM&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwi3x8qx_vjZAhVER6wKHY51C_gQ6AEIQDAH#v=onepage&q=quebec woman in hearse]commente[/url], dépité, « The Illustrated Police News », le journal illustré britannique qui rapporte le petit évènement, qui se serait déroulé au Québec en avril 1872. L’auteur ne donne – hélas – pas l’identité de celle qui se « moque de la mort dans son propre domaine », en « commettant une horrible blague ».
Quelque part, son vœu a été exaucé : internet a exhumé cette Lady Gaga du XIX[size=14]e, devenue une figure « assez connue » dans le petit milieu des passionnés et professionnels du funéraire, dixit Juliette Cazes, conférencière en thanatologie. Par son geste, son apparence et sa posture, la Québécoise est dans une transgression sociale complète (qui nous paraît encore délicieuse aujourd’hui).
Le corbillard hippomobile représenté sur la gravure reflète un certain niveau social. Elle a l’allure d’une femme excentrique, pas seulement par cet original moyen de locomotion. Vêtue de noir, la couleur du deuil, la Québécoise semble avoir les cheveux détachés, « ce qui est relativement rare pour la mode de cette époque qui voulait plutôt pour les femmes de la bonne société d’avoir les cheveux attachés et bouclés », déroule Juliette Cazes, qui ajoute qu’en 1872, la cigarette ou la pipe
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https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20200818.OBS32299/qui-est-donc-cette-quebecoise-excentrique-qui-se-balade-en-corbillard-en-fumant-la-pipe.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20200819