[size=39]Le blé plus cher que le pétrole, la Russie décrète un embargo sur ses exportations de céréales[/size]
Publié le 28/04/2020 - 15:26
Récoltes dans le kraï de Krasnoïarsk en septembre 2019. [size=11]PHOTO / REUTERS / ILYA NAYMUSHIN[/size]
C’est la première fois depuis dix ans : par mesure de précaution vis-à-vis des besoins alimentaires intérieurs, le gouvernement a décidé de suspendre les exportations céréalières russes
À dater du 27 avril, la Russie, premier exportateur mondial de blé, suspend ses exportations de céréales jusqu’au 1er juillet, rapporte le magazine Expert. Cette disposition du gouvernement concerne le blé, le seigle, le méteil (mélange de céréales), l’orge et le maïs, et ne s’applique pas à l’exportation vers les pays de l’Union économique eurasiatique (qui compte, autour de la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie et Les Russes empêchés de cultiver leurs potagers à la campagne, est-ce une bonne décision ?
Comme l’explique le titre, le quota de 7 millions de tonnes d’exportation concernant la période du 1er avril au 30 juin a été réalisé avant terme. L’embargo n’aura donc pas de conséquences budgétaires. En revanche, celui-ci permettra de stabiliser les prix (en forte hausse) sur le marché intérieur. Les prix sur les marchés extérieurs sont actuellement en effet beaucoup plus attractifs pour les producteurs russes.
La stabilisation des prix des céréales sur le marché intérieur est “fondamentale”, estime le ministère de l’Agriculture. En effet, ils sont en hausse constante depuis la fin mars, au point, comme le remarque l’agence de presse Ria Novosti, que “le blé est actuellement plus cher que le pétrole”.
L’embargo a enfin pour but d’éviter toute pénurie, les céréales constituant la principale production de l’agriculture russe. La constitution de stocks permettra de faire baisser les prix et d’assurer la sécurité alimentaire. Afin d’atteindre les objectifs du plan d’exportation fixé à 25 milliards de dollars (23 milliards d’euros) à la fin de l’année de 2020, les ventes à l’étranger devraient en théorie reprendre à l’été ou à l’automne.
À LIRE AUSSIÉconomie. La crise du coronavirus va-t-elle provoquer une pénurie alimentaire ?
En théorie, car de nombreuses incertitudes pèsent sur l’évolution de la situation agricole dans le contexte du coronavirus, avec les contraintes que le confinement impose et les obstacles qu’il dresse : manque de main-d’œuvre, mesures sanitaires, difficultés de transport, de distribution. Si la situation n’était pas optimale d’ici l’été, la priorité serait donnée au marché intérieur et l’embargo prolongé.
L’agriculture peut, par ailleurs, faire face à d’autres menaces. Le sud de la Russie, rappelle Ria Novosti, souffre déjà de manque d’eau et l’été s’annonce très chaud, ce qui peut faire craindre une baisse des récoltes.
La dernière fois que la Russie a décrété un embargo sur ses exportations de céréales remonte à 2010, année où l’agriculture russe avait été frappée par une terrible sécheresse.
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Publié le 28/04/2020 - 15:26
Récoltes dans le kraï de Krasnoïarsk en septembre 2019. [size=11]PHOTO / REUTERS / ILYA NAYMUSHIN[/size]
C’est la première fois depuis dix ans : par mesure de précaution vis-à-vis des besoins alimentaires intérieurs, le gouvernement a décidé de suspendre les exportations céréalières russes
À dater du 27 avril, la Russie, premier exportateur mondial de blé, suspend ses exportations de céréales jusqu’au 1er juillet, rapporte le magazine Expert. Cette disposition du gouvernement concerne le blé, le seigle, le méteil (mélange de céréales), l’orge et le maïs, et ne s’applique pas à l’exportation vers les pays de l’Union économique eurasiatique (qui compte, autour de la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie et Les Russes empêchés de cultiver leurs potagers à la campagne, est-ce une bonne décision ?
Comme l’explique le titre, le quota de 7 millions de tonnes d’exportation concernant la période du 1er avril au 30 juin a été réalisé avant terme. L’embargo n’aura donc pas de conséquences budgétaires. En revanche, celui-ci permettra de stabiliser les prix (en forte hausse) sur le marché intérieur. Les prix sur les marchés extérieurs sont actuellement en effet beaucoup plus attractifs pour les producteurs russes.
Le blé plus cher que le pétrole
La stabilisation des prix des céréales sur le marché intérieur est “fondamentale”, estime le ministère de l’Agriculture. En effet, ils sont en hausse constante depuis la fin mars, au point, comme le remarque l’agence de presse Ria Novosti, que “le blé est actuellement plus cher que le pétrole”.
L’embargo a enfin pour but d’éviter toute pénurie, les céréales constituant la principale production de l’agriculture russe. La constitution de stocks permettra de faire baisser les prix et d’assurer la sécurité alimentaire. Afin d’atteindre les objectifs du plan d’exportation fixé à 25 milliards de dollars (23 milliards d’euros) à la fin de l’année de 2020, les ventes à l’étranger devraient en théorie reprendre à l’été ou à l’automne.
À LIRE AUSSIÉconomie. La crise du coronavirus va-t-elle provoquer une pénurie alimentaire ?
En théorie, car de nombreuses incertitudes pèsent sur l’évolution de la situation agricole dans le contexte du coronavirus, avec les contraintes que le confinement impose et les obstacles qu’il dresse : manque de main-d’œuvre, mesures sanitaires, difficultés de transport, de distribution. Si la situation n’était pas optimale d’ici l’été, la priorité serait donnée au marché intérieur et l’embargo prolongé.
La sécheresse pourrait s’ajouter à la crise sanitaire
L’agriculture peut, par ailleurs, faire face à d’autres menaces. Le sud de la Russie, rappelle Ria Novosti, souffre déjà de manque d’eau et l’été s’annonce très chaud, ce qui peut faire craindre une baisse des récoltes.
La dernière fois que la Russie a décrété un embargo sur ses exportations de céréales remonte à 2010, année où l’agriculture russe avait été frappée par une terrible sécheresse.