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Culte de la mère et l'enfant.

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1Culte de la mère et l'enfant. Empty Culte de la mère et l'enfant. Sam 4 Avr - 15:23

Josué

Josué
Administrateur

Une étonnante procession dans le Sud de la France
DANS un peu plus d’un mois, le monde catholique va célébrer sa “semaine sainte”, marquée par diverses cérémonies religieuses. Ici, à Perpignan, dans le Sud de la France, cette fête donne lieu à une procession étrange et pittoresque, la “Procession de la Sanch”. Chaque année, dans la nuit du “vendredi saint”, un imposant cortège quitte l’église où une foule nombreuse s’est rassemblée. En tête marche le Régidor, tout de rouge vêtu, suivi des pénitents qui sont coiffés d’une grande cagoule noire. Ils défilent en portant des bannières et des croix. Un roulement sourd de tambours accompagne le cortège. Des clochettes tintent.
Mais avant de nous approcher de cette “Procession de la Sanch” ou “Procession de la Confrérie du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ”, deux questions nous traversent l’esprit: d’où peut bien provenir cette coutume? Et quelle est l’origine des processions?
L’origine des processions
Voici ce qu’on peut lire sous la plume d’Alexander Hislop dans Les deux Babylones: “En 590, alors que Rome souffrait de la peste (...) il [le pape Grégoire Ier] exhorta le peuple à s’unir publiquement en prières: au point du jour on devait se rassembler en sept groupes différents (...) et marcher en sept processions différentes, tout en récitant des litanies ou des prières jusqu’à ce que tous se fussent réunis dans un même lieu (...). Ils se mirent à chanter et à répéter ces paroles: ‘Seigneur, ayez pitié de nous!’”, tout en portant avec eux une statue de la Vierge.
Cette procession était-​elle à proprement parler quelque chose de neuf? Nullement! Le même ouvrage précise un peu plus loin: “Les processions religieuses et surtout les processions avec des statues, ayant un caractère triste ou joyeux, sont entièrement païennes.” Si les processions ont été héritées du paganisme, il en va de même de leurs différentes caractéristiques, telles que l’utilisation de la croix, d’images et de représentations religieuses, le culte de la mère à l’enfant, ou l’usage de fleurir les statues, de les couronner et de les habiller.
Ces renseignements présents à l’esprit, revenons maintenant à la procession insolite qui se déroule chaque “vendredi saint” dans le Sud de la France.
La Procession de la Sanch
Qu’est-​ce qui attire tant ce jour-​là cette foule nombreuse de fidèles et de touristes massés sur le parcours de la “Procession de la Sanch” (prononcer “sank”)? Est-​ce son aspect traditionnel ou son côté folklorique? Se peut-​il que le sentiment religieux dépasse la curiosité profane que suscite le caractère spectaculaire de cette manifestation? Quoi qu’il en soit, chaque année les curieux s’assemblent par milliers dans les rues, sur le trottoir ou aux fenêtres, pour guetter le début de l’étrange cortège, tandis que des haut-parleurs diffusent des “goigs”, cantiques catalans nostalgiques. Ces hymnes sont régulièrement interrompus par un commentaire destiné à faire saisir le sens profond de la cérémonie.
Puis c’est le cortège. D’abord on entend le roulement sourd et impressionnant des tambours voilés de crêpe, précédé par le tintement de la clochette en fer du Régidor, le premier pénitent vêtu de rouge. Ensuite, défilant à pas lents, la procession s’étire dans les vieilles rues de la cité catalane où s’étalent des fresques moyenâgeuses. Malgré les appareils photo et les caméras de télévision qui se substituent de plus en plus aux chapelets des assistants, et même si les balcons pavoisés et fleuris se font plus rares, l’atmosphère lourde qui évoque le supplice du Christ gagne les spectateurs, dans une ambiance à laquelle contribuent la musique lugubre, les chants religieux poignants et, de loin en loin, le roulement des tambours. Le cortège est essentiellement formé de caparutxes et de fidèles qui portent des croix, des bannières, des étendards et surtout les mistéris. Mais que désignent tous ces termes?
Le caparutxe est le cortège d’une centaine de pénitents en cagoules. Ils sont vêtus d’une longue robe noire et gardent la tête cachée sous un voile noir percé de deux trous qu’un cône de carton maintient rigide. Certains pénitents sont vêtus de rouge, d’autres de blanc. Les mistéris (“mystères”) évoquent les différentes scènes de la Passion. Les personnages en bois, grandeur nature, richement costumés, sont placés sur des brancards ou des plateaux abondamment fleuris. Certains sont très lourds. À chaque halte, les porteurs les déposent sur des supports de bois ou de fer munis d’une petite fourche à leur extrémité. Ces mistéris proviennent des diverses églises de la ville ainsi que de plusieurs villages du département. Parmi les plus remarquables, nous notons celui du jardin des oliviers, entretenu par les jardiniers, qui représente le Christ agenouillé, vêtu d’une tunique de soie violette à galons d’or. Auprès de ses apôtres endormis, Jésus reçoit la visite réconfortante d’un ange. La statue, dont la longue chevelure brune et naturelle descend jusqu’aux reins, est fixée sur un socle surchargé de grenades, d’épis, de raisin et de riches étoffes. D’autres mystères illustrent la flagellation, le couronnement d’épines, le Christ portant la croix, la crucifixion, etc. Enfin, la procession s’achève avec l’arrivée sur le parvis de la cathédrale du “dévôt-Christ” allongé sur une sorte de lit d’apparat.
Étendards, bannières et croix alternent régulièrement et font eux aussi partie de la procession. De tous ces emblèmes, la “croix des injures”, chargée des attributs de la Passion, est certainement le plus original. On y remarque, entre autres, la couronne d’épines, le fouet de la flagellation, l’éponge imbibée de fiel et de vinaigre, la bourse contenant les trente deniers de Judas, la lance du soldat romain, le marteau et les clous du supplice et, au sommet, le coq qui évoque le reniement de Pierre.
On ne saurait passer sous silence la place prépondérante qu’occupe dans cette étonnante procession le culte de la Vierge Marie. Le culte rendu à “Notre Dame des Douleurs” ou “Piétat” est particulièrement à l’honneur dans cette région du Midi de la France. Plusieurs mistéris évoquent les souffrances de Marie sous les trois aspects suivants: d’abord la “mater dolorosa” (Marie au pied de la croix assiste, résignée, au sacrifice de son fils; sur sa poitrine étincellent sept glaives de métal, les “sept douleurs de Marie”, qui transpercent son cœur). Ensuite, la “Piétat” (Marie reçoit dans ses bras la dépouille du Christ). Enfin, la “Soledad” (Marie, seule au pied de la croix nue, tient dans ses mains le suaire et fixe des yeux l’instrument de supplice).
L’origine de la “Procession de la Sanch”
Cette procession date de plusieurs siècles. Elle fut organisée par la “Confrérie du Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ”, ou “Confrérie de la Sanch”, instituée le 11 octobre 1416 dans l’une des paroisses de la ville. Ses premiers membres, recrutés parmi les jardiniers et les tisserands, étaient vêtus en pénitents noirs. Ils accompagnaient les condamnés à mort au lieu de supplice, tout en psalmodiant le chant sinistre du “Miserere des Pendus”.
Quant à la Confrérie, elle aurait été fondée par “saint” Vincent Ferrier, un moine dominicain. On pense que cet homme fut suivi dans ses pérégrinations par de nombreux fidèles qui, au début du XV[size=9]e siècle, organisèrent après ses prêches d’immenses processions de la Pénitence. La commémoration de la Passion de Jésus par la traditionnelle procession du “jeudi saint” fut dès l’origine l’une des principales missions de la Confrérie, dont le rayonnement fut particulièrement important au cours des siècles. D’ailleurs, la plupart des églises de la région possèdent un autel nommé “altar de la Sanch”, siège d’une confrérie du même nom.[/size]
Si la procession se déroule aujourd’hui l’après-midi du “vendredi saint”, elle eut lieu pendant de nombreux siècles durant la nuit du “jeudi saint”, et les porteurs de torches accentuaient encore son caractère sinistre.
Il y a plus de deux cents ans, la procession donnait encore lieu à des pénitences spectaculaires qui servaient de mortifications ou bien répondaient à des vœux. Les autorités ecclésiastiques s’efforcèrent de réprimer ces abus, jusqu’à interdire, en 1777, la cérémonie nocturne. Vous comprendrez mieux les motifs de l’interdiction après avoir pris connaissance du document suivant, extrait d’un livre d’histoire très ancien:
“Parmi les nombreuses processions qui se déroulaient à tout propos dans les rues, (...) la plus pittoresque avait lieu la nuit du Jeudi Saint.
“La trompette et le porte-cloche ouvraient la marche, suivis de pénitents noirs, la tête couverte d’une capuche pointue qui leur cachait la face et leur donnait un aspect effrayant. Puis venaient les mystères: grandes statues en bois qui représentaient les diverses scènes de la vie de Jésus-Christ; des hommes les portaient sur des plateaux de bois. De temps en temps passaient des flagellants ou deixiplinats: vêtus d’un corsage percé derrière le dos d’une large ouverture, d’un jupon bouffant garni de dentelles et de rubans, la tête couverte de la cagoule des pénitents, ils se frappaient jusqu’au sang d’une sorte de martinet dont les cordes étaient terminées par des piquants d’argent; des amis les suivaient, leur chauffant le dos de très près avec des torches allumées pour que leur douleur fût moins grande.
“(...) Pour se martyriser les gens du peuple se faisaient enrouler dans de l’osier; c’étaient les dames-Jeanne; sur leur passage on riait aux éclats; ils étaient sûrement comiques mais leur souffrance était horrible. D’autres enfin se faisaient attacher les bras le long d’une barre de fer posée sur leur nuque, et ils marchaient ainsi au risque de tomber et de se blesser dangereusement.
“La procession finie, les fêtes commençaient, et les festins tournaient vite à l’orgie!”
La restauration de la fête
À partir de 1950, la “Procession de la Sanch”, débarrassée de tout ce qu’elle avait autrefois de barbare, fut restaurée. Avec le temps, elle a pris de l’éclat, surtout grâce à l’apport des participants qui viennent avec leurs mistéris de nombreux villages alentour. La renommée de cette manifestation dépasse aujourd’hui les frontières nationales. Des films et des reportages télévisés contribuent chaque année à faire connaître cette étonnante cérémonie à un plus large public. Les gens viennent de loin pour y assister, et l’intérêt qu’on lui porte ne faiblit pas. Ainsi, en 1976, accédant à la requête d’une télévision étrangère, on fit passer deux fois le cortège sur une certaine place de la ville, pour obtenir une meilleure prise de vues. Certains en déduisent que le caractère folklorique et touristique de la procession a pris le pas sur sa signification religieuse. D’autres pensent qu’il n’y a là rien d’incompatible. Mais quel est le point de vue du Créateur? N’est-​ce pas là la question essentielle?
Le point de vue biblique
La popularité, le faste, l’étrangeté, l’éclat ou même le retentissement d’une cérémonie religieuse offrent-​ils la garantie que Dieu l’approuve? Comme l’a montré le début de cet article, les processions et leurs principales caractéristiques tirent leurs origines du paganisme. Aussi ne vous est-​il sans doute pas difficile de deviner ce que Dieu peut penser d’une telle manifestation. Sa Parole écrite déclare en effet: “Quelle entente y a-​t-​il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes un temple de Dieu vivant; comme Dieu l’a dit: ‘Je résiderai parmi eux et je marcherai parmi eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.’ ‘“C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-​vous”, dit Jéhovah, “et ne touchez plus à la chose impure”’; ‘“et je vous accueillerai.”’” (II Cor. 6:16, 17). Quelques versets plus haut, l’apôtre Paul précisa: “Nous marchons par la foi, non par la vue.” (II Cor. 5:7). D’autre part, l’apôtre Jean nous donne cet avertissement affectueux: “Petits enfants, gardez-​vous des idoles.” (I Jean 5:21). Jésus Christ lui-​même nous a enseigné que “c’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré”. (Luc 4:8.) Il rappela également que “Dieu est esprit [donc invisible], et ceux qui l’adorent doivent l’adorer avec l’esprit et la vérité”. (Jean 4:24.) La connaissance de l’origine des coutumes religieuses, comme la procession de la Sanch, permet en somme à chacun de mesurer la distance qui sépare le christianisme primitif des traditions de la chrétienté.

Josué

Josué
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