[size=33]L’horloge de l’apocalypse avancée de 20 secondes, plus près de minuit que jamais[/size]
TIC TAC L’effondrement possible de l’accord sur le nucléaire iranien, les attaques de drone ou l’intelligence artificielle inquiètent les experts
20 Minutes avec AFP
Publié le 23/01/20 à 20h48 — Mis à jour le 23/01/20 à 21h02
— FABRICE COFFRINI / AFP
Plus que 100 secondes avant l’apocalypse, estime un groupe de scientifiques. Ce groupe se réunit chaque année pour fixer l’horloge de l’apocalypse, imaginée en 1947 pour symboliser l’imminence d’un cataclysme planétaire. Cette année, les conflits mondiaux et le réchauffement climatique ont fait perdre 20 secondes à l’humanité.
« Nous exprimons désormais en secondes le temps séparant le monde de la catastrophe, non plus en heures ou en minutes », a déclaré Rachel Bronson, présidente et directrice générale du Bulletin of Atomic Scientists, lors d’une conférence de presse à Washington, comme tous les ans en janvier. L’an dernier, l’horloge indiquait minuit moins deux. L’aiguille a donc été avancée de 20 secondes.
Un groupe d’experts, dont 13 lauréats du prix Nobel, fixe chaque année la nouvelle heure. A l’origine, après la Seconde Guerre mondiale, l’horloge indiquait minuit moins sept. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu’en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins deux.
Sur le front nucléaire, les scientifiques ont constaté le démantèlement du socle de contrôle international des armements, avec le retrait des Etats-Unis et de la Russie du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) en 2019. Les Etats-Unis de Donald Trump menacent de ne pas renouveler le traité New Start sur les armements stratégiques nucléaires, conclu en 2010, après son expiration en 2021.
« Cette année, nous pourrions assister à d’autres événements que l’effondrement total de l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré l’experte Sharon Squassoni. Quant à la Corée du Nord, l’approche directe de Donald Trump avec Kim Jong-un n’a toujours pas porté ses fruits, dit-elle.
Sur le climat, les experts ont pointé la déception de deux grands sommets consacrés au climat, qui n’ont pas suscité les engagements nécessaires des grands pays pollueurs pour infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre. L’année 2019 fut la deuxième la plus chaude jamais enregistrée, après 2016, et le dérèglement climatique s’est illustré avec les records de chaleur, la fonte de l’Arctique et les incendies exceptionnels en Australie.
« Si l’humanité pousse le climat vers l’opposé d’un âge de glace, nous n’avons aucune raison de croire qu’un tel monde resterait hospitalier pour la civilisation humaine », a dit Sivan Kartha, scientifique du Stockholm Environmental Institute.
Le groupe a aussi blâmé d’autres catalyseurs de délitement sociétal tels que les campagnes de désinformation et les vidéos « deepfakes », ainsi que l’émergence des armes fondées sur de l’intelligence artificielle, comme des drones capables de tuer sans supervision humaine. Sans compter la nouvelle militarisation de l’espace. « Nous appelons les dirigeants mondiaux à éloigner l’humanité du précipice », a lancé Mary Robinson, présidente du groupe des Anciens (Elders) et ancienne présidente irlandaise. « Le temps est venu de se rassembler et d’agir ».
TIC TAC L’effondrement possible de l’accord sur le nucléaire iranien, les attaques de drone ou l’intelligence artificielle inquiètent les experts
20 Minutes avec AFP
Publié le 23/01/20 à 20h48 — Mis à jour le 23/01/20 à 21h02
— FABRICE COFFRINI / AFP
Plus que 100 secondes avant l’apocalypse, estime un groupe de scientifiques. Ce groupe se réunit chaque année pour fixer l’horloge de l’apocalypse, imaginée en 1947 pour symboliser l’imminence d’un cataclysme planétaire. Cette année, les conflits mondiaux et le réchauffement climatique ont fait perdre 20 secondes à l’humanité.
« Nous exprimons désormais en secondes le temps séparant le monde de la catastrophe, non plus en heures ou en minutes », a déclaré Rachel Bronson, présidente et directrice générale du Bulletin of Atomic Scientists, lors d’une conférence de presse à Washington, comme tous les ans en janvier. L’an dernier, l’horloge indiquait minuit moins deux. L’aiguille a donc été avancée de 20 secondes.
Le nucléaire iranien inquiète les experts
Un groupe d’experts, dont 13 lauréats du prix Nobel, fixe chaque année la nouvelle heure. A l’origine, après la Seconde Guerre mondiale, l’horloge indiquait minuit moins sept. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu’à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu’en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins deux.
Sur le front nucléaire, les scientifiques ont constaté le démantèlement du socle de contrôle international des armements, avec le retrait des Etats-Unis et de la Russie du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) en 2019. Les Etats-Unis de Donald Trump menacent de ne pas renouveler le traité New Start sur les armements stratégiques nucléaires, conclu en 2010, après son expiration en 2021.
« Cette année, nous pourrions assister à d’autres événements que l’effondrement total de l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré l’experte Sharon Squassoni. Quant à la Corée du Nord, l’approche directe de Donald Trump avec Kim Jong-un n’a toujours pas porté ses fruits, dit-elle.
Fake news, IA et espace
Sur le climat, les experts ont pointé la déception de deux grands sommets consacrés au climat, qui n’ont pas suscité les engagements nécessaires des grands pays pollueurs pour infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre. L’année 2019 fut la deuxième la plus chaude jamais enregistrée, après 2016, et le dérèglement climatique s’est illustré avec les records de chaleur, la fonte de l’Arctique et les incendies exceptionnels en Australie.
« Si l’humanité pousse le climat vers l’opposé d’un âge de glace, nous n’avons aucune raison de croire qu’un tel monde resterait hospitalier pour la civilisation humaine », a dit Sivan Kartha, scientifique du Stockholm Environmental Institute.
Le groupe a aussi blâmé d’autres catalyseurs de délitement sociétal tels que les campagnes de désinformation et les vidéos « deepfakes », ainsi que l’émergence des armes fondées sur de l’intelligence artificielle, comme des drones capables de tuer sans supervision humaine. Sans compter la nouvelle militarisation de l’espace. « Nous appelons les dirigeants mondiaux à éloigner l’humanité du précipice », a lancé Mary Robinson, présidente du groupe des Anciens (Elders) et ancienne présidente irlandaise. « Le temps est venu de se rassembler et d’agir ».