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Premier pas pour la finance islamique en France

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Josué

Josué
Administrateur

Premier pas pour la finance islamique en France
Anaïs Heluin - publié le 06/07/2011

Depuis le 17 juin, la Chaabi bank autorise en France l'ouverture de comptes courants qui respectent les principes de la finance islamique. Soutenue par Christine Lagarde, cette finance "plus transparente" ne fait pourtant pas l'unanimité en France. L'économiste Elyes Jouini répond à nos questions.
DR

Depuis le 17 juin 2011, les Français peuvent ouvrir un compte courant qui respecte les principes de la finance islamique. Un essai inédit proposé par la Chaabi bank, filiale de la Banque populaire du Maroc. Pourtant, dès le 26 novembre 2008, Christine Lagarde, à l'époque ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, exprimait son adhésion à cette finance "plus transparente". Paroles sans effet. Dans le même temps, réserves et critiques se sont élevées, aussi fortes que les premières voix. Quel pourra alors être l'impact de l'arrivée de l'objet controversé sur le sol français ? L'économiste Elyes Jouini* répond à nos questions :

En 2008, c'est dans la volonté de faire barrage à la crise que Christine Lagarde appelait de ses voeux l'arrivée de la finance islamique en France. La crise arrivant à sa fin, quel intérêt d'introduire cette finance ?

De par sa règle de base, la finance islamique aurait en effet permis d'éviter la crise en ce que celle-ci était liée aux subprimes. En effet, l'exigence de traçabilité parfaite du parcours de l'argent inhérente à ce type de finance rend impossible la multiplication des prêts hypothécaires à risque. Car au terme des opérations, on finit par ne plus savoir qui a pris des risques.
Aujourd'hui, la seule éthique de ce système suffit à rendre souhaitable son développement. Car en plus de la traçabilité, la participation aux pertes et aux profits des investisseurs limite les dérives. Aucun intérêt ne peut être versé sur un dépôt d'argent. C'est seulement sur les bénéfices rapportés par le projet du débiteur que la banque pourra toucher un pourcentage défini à l'avance. Dans le cas d'un échec de l'entreprise, le prêteur perd autant que son client. Pas d'usure, donc, dans la finance islamique.
De plus, une grande partie des liquidités mondiales venant du Maghreb, il est important pour la France de les attirer. La présence de structures conformes aux lois de la finance islamique prouverait aux investisseurs étrangers que la France n'est pas réticente à la venue de capitaux islamiques. Cela les inciterait à investir.

De nombreuses critiques sont également proférées à l'encontre de cette finance. Pourquoi ?

La critique la plus répandue consiste à assimiler les progrès de la finance islamique à l'introduction de la "charia" dans le code civil, est tout bonnement insensée. Bien sûr, l'inspiration religieuse est bien réelle : née au VIIe siècle, au tout début de l'Islam, cette finance est fondée sur les préceptes coraniques. Aujourd'hui très présente en Egypte, dans les pays du Golfe et en Malaisie, elle est utilisé pour son efficacité et non pour son fond religieux. Ni le vendeur ni l'acheteur n'ont besoin d'être musulmans ; aussi l'usage de la finance islamique peut-il être coupé de toute spiritualité.
Deuxième critique fréquente : l'éthique des structures concernées serait trop lâche. Cela, on peut le discuter. Pour être reconnu islamique, un produit doit être labellisé. Le problème, c'est que toutes les autorités de labellisation ne sont pas logées à la même enseigne : certaines sont très exigeantes, tandis que d'autres le sont moins. Il est donc difficile d'avoir une approche homogène de la finance islamique, d'où le débat qui l'entoure.

Ces critiques pourraient-elles malgré tout avoir un impact sur l'installation de ce système en France ?

Il est un peu tôt pour parler de l'installation en France de la finance islamique. Avant l'initiative de la Chaabi bank, la présence de cette dernière se limitait à l'adaptation de banques françaises aux exigences de certains de leurs investisseurs étrangers. Pour leurs clients saoudiens, la BNP et la Société Générale ont dû créer des fonds conformes à ces principes, sans quoi toute tractation aurait été impossible. Mais cela reste marginal, et la Chaabi bank est la première à proposer quelque chose de concret et de visible dans ce champs-là. Le développement de ce système risque de prendre du temps car il est très complexe à mettre en œuvre. Très lourds, les dispositifs de traçabilité de l'argent constituent un frein à l'arrivée en France de cette finance. Pour le moment, les critiques ne peuvent donc pas avoir de bien grandes conséquences.

La démarche de la Chaabi bank pourrait-elle déboucher sur une extension de l'offre ?

Je pense que ce serait un signal, un symbole. Pour les pays du Maghreb, cela indiquera l'ouverture française à leur égard. Mais ce n'est pas ça qui va vraiment faire entrer la France dans la finance islamique. Cela répondra à la forte demande de la population française musulmane, mais ne satisfera pas l'objectif du pays, à savoir l'investissement de capitaux étrangers en France. Pour cela, une action à grande échelle, comme une opération de finance lancée par l'État ou par les collectivités territoriales serait nécessaire.

* Elyes Jouini est économiste, auteur de plusieurs essais sur la finance islamique, et vice-président de l'université Paris Dauphine.

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