[size=38]Quand le deuil s’inscrit dans la durée[/size]
Enquête
Une enquête du Credoc, révélée par La Croix à l’occasion des premières assises du deuil, organisées au Sénat, montre que pour la majorité des Français, le deuil est un processus qui peut se prolonger.
Le deuil, un processus lent et profond
« Vous savez, je n’ai que trois ans de deuil. » Lorsque Caroline, 49 ans, évoque avec vous la perte de son mari, il y a trois ans, elle parle tout de suite du temps. Le temps de la perte, d’abord, de cet époux « parti en trois mois » d’une maladie neurologique rare.
Puis, celui qui survient après la mort. « La première année, dit doucement cette mère de quatre enfants, vous êtes dans la sidération. Il faut quelques mois pour que le cerveau réalise ce qui vous arrive et l’intègre. » Les douze premiers mois sont aussi ceux « des premières fois », poursuit Caroline : « La première fois que vous vous couchez seule, le premier vendredi soir, les premiers anniversaires sans lui… »
Au fil des mois, revient la reprise de la lecture de romans, le visionnage d’émissions à la télévision, un départ en week-end en dehors de Paris… : « Longtemps, tout cela m’a paru très futile, creux, vide. » Caroline décrit un cheminement très progressif. « Assez vite, j’ai pris conscience qu’il me fallait absolument vivre mon chagrin jusqu’au bout, parce que sans cela, aucune reconstruction ne me semblait possible. Je n’ai aucune envie de faire une dépression dans dix ans, lorsque les enfants partiront, en réalisant soudainement ce qui m’arrive. Ce temps n’est pas un temps perdu, c’est un temps nécessaire de lente transformation de soi. »
Ce rapport au temps, beaucoup l’évoquent quand un deuil survient. Il apparaît même comme l’un des éléments saillants d’une enquête (1) menée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), dévoilée par La Croix, à l’occasion des premières assises du deuil organisées vendredi 12 avril au Sénat, à l’initiative de l’association Empreintes.
https://www.la-croix.com/France/Quand-deuil-sinscrit-duree-2019-04-12-1201015144?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2019-04-12
Enquête
Une enquête du Credoc, révélée par La Croix à l’occasion des premières assises du deuil, organisées au Sénat, montre que pour la majorité des Français, le deuil est un processus qui peut se prolonger.
Des résultats loin de l’idée selon laquelle il faut rapidement « faire son deuil », poussé par un entourage qui presse parfois les endeuillés à « avancer » rapidement.
- Loup Besmond de Senneville (avec France Lebreton),
- le 12/04/2019 à 06:01
Le deuil, un processus lent et profond
« Vous savez, je n’ai que trois ans de deuil. » Lorsque Caroline, 49 ans, évoque avec vous la perte de son mari, il y a trois ans, elle parle tout de suite du temps. Le temps de la perte, d’abord, de cet époux « parti en trois mois » d’une maladie neurologique rare.
Puis, celui qui survient après la mort. « La première année, dit doucement cette mère de quatre enfants, vous êtes dans la sidération. Il faut quelques mois pour que le cerveau réalise ce qui vous arrive et l’intègre. » Les douze premiers mois sont aussi ceux « des premières fois », poursuit Caroline : « La première fois que vous vous couchez seule, le premier vendredi soir, les premiers anniversaires sans lui… »
Au fil des mois, revient la reprise de la lecture de romans, le visionnage d’émissions à la télévision, un départ en week-end en dehors de Paris… : « Longtemps, tout cela m’a paru très futile, creux, vide. » Caroline décrit un cheminement très progressif. « Assez vite, j’ai pris conscience qu’il me fallait absolument vivre mon chagrin jusqu’au bout, parce que sans cela, aucune reconstruction ne me semblait possible. Je n’ai aucune envie de faire une dépression dans dix ans, lorsque les enfants partiront, en réalisant soudainement ce qui m’arrive. Ce temps n’est pas un temps perdu, c’est un temps nécessaire de lente transformation de soi. »
Une épreuve pas limitée dans le temps
Ce rapport au temps, beaucoup l’évoquent quand un deuil survient. Il apparaît même comme l’un des éléments saillants d’une enquête (1) menée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), dévoilée par La Croix, à l’occasion des premières assises du deuil organisées vendredi 12 avril au Sénat, à l’initiative de l’association Empreintes.
https://www.la-croix.com/France/Quand-deuil-sinscrit-duree-2019-04-12-1201015144?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=welcome_media&utm_content=2019-04-12