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Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée

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André222
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Josué
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Josué

Josué
Administrateur

[size=32]Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée[/size]


Razika Adnani - publié le 01/08/2018
Honorée et louée, ou au contraire accusée d’être un danger pour la foi, la raison ne cesse d’interroger l'islam. Pour la philosophe et islamologue Razika Adnani*, ce blocage a ouvert la porte aux fanatismes.
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Miniature, VIIe siècle ©️ AKG Images

La question des rapports entre raison et religion est probablement l’une de celles qui ont le plus préoccupé les musulmans. Avant de l’aborder, il est nécessaire de préciser ce que l’on entend par « raison », ce terme étant utilisé en de multiples sens. Le premier désigne ce qui relève de la morale et du bon sens : la faculté qui distingue le bien du mal, le convenable de l’inconvenant, conformément aux critères de la morale et aux règles de la société. Il s’agit de la raison au sens de la sagesse. C’est ainsi que ce terme est souvent entendu par la majorité. Ce n’est pas de cette raison qu’il s’agit ici. La raison dans son sens moral ne pose problème ni à la religion ni à aucun autre système éthique puisque toute religion, selon ses adeptes, est sagesse.
La raison qui pose problème à la religion est, elle aussi, une faculté de distinction. Elle distingue le juste du faux en s’appuyant sur des critères de logique et de rationalité, et non sur des références liées à la morale et au bon sens. Il s’agit de la raison dans son sens scientifique et épistémologique. Son rôle est de permettre à la pensée de passer d’une étape de son raisonnement à une autre dans un enchaînement cohérent. La raison veille donc au bon fonctionnement de l’activité de la pensée, c’est-à-dire de la réflexion. Selon cette définition, la raison est une faculté distincte de la pensée, mais ne s’exprime qu’à travers celle-ci. En revanche, la pensée peut effectuer son activité de réflexion sans se référer à la raison ; toute pensée n’est pas raison. Cependant, elle peut se confondre avec la pensée lorsque celle-ci est rationnelle ; on utilise alors le terme raison pour désigner la pensée rationnelle.
 
Les mutazilites, courant rationaliste en islam
La question de la raison s’est introduite dans la pensée musulmane au VIII siècle. Parmi ceux qui ont recouru à ses règles et les ont revendiquées, figurent les hanafites, adeptes de la première école juridique en islam, l’école hanafite ; ceux-ci ont pratiqué le raisonnement dans le domaine juridique. Le courant rationaliste dans la civilisation musulmane est également porté par des philosophes : tous ont été préoccupés par la question de la conciliation de la foi et de la raison.
Toutefois, les adeptes du mutazilisme demeurent les représentants du rationalisme islamique. Ils ont marqué la pensée musulmane de la première période, c’est-à-dire celle qui se situe entre la date de la mort du Prophète, en 632, et celle de la mort d’Averroès, en 1198. Les mutazilites ont pris part aux débats épistémologiques concernant la question de la source de la connaissance. Pour eux, les textes sacrés sont certainement une source de savoir, mais les musulmans doivent également user de leur intelligence et de leur faculté de réflexion comme seconde source. Si la connaissance est révélée et transmise, elle ne peut pas n’être que cela et doit également être construite.
L’originalité des mutazilites vient du fait qu’ils ont introduit dans le débat épistémologique, au sein de la pensée musulmane, un nouvel élément : la raison, dans son sens aristotélicien. Autrement dit, comme une faculté rationnelle dont la fonction est de veiller à ce que la pensée ne commette pas d’erreurs de raisonnement. Ils justifient leur position par le fait qu’il ne suffit pas de réfléchir : il faut aussi bien réfléchir, c’est-à-dire le faire d’une manière correcte et exempte de contradictions.
Convaincus que la religion ne peut être bien réfléchie qu’avec une pensée rationnelle, les mutazilites ont plaidé pour l'usage de la raison. Ils ne se sont pas contentés, dans cette position, de la théorie ; ils ont pratiqué le raisonnement dans leur travail, que ce soit dans le domaine exégétique, juridique, ou encore théologique. Selon Ibn Khaldoun, les hanafites, qui ont pratiqué le raisonnement dans le domaine juridique, étaient influencés par les mutazilites.
 
Les mutazilites et leurs opposants
Les opposants aux mutazilites étaient évidemment nombreux. Parmi les plus farouches, les littéralistes, terme qui désigne les adeptes de toutes les écoles prônant l’interprétation littérale. Leur discours est fondé sur l’idée que seule la révélation est source de connaissance et que le rôle de la pensée est de transmettre la vérité telle qu’elle lui avait été révélée. Quant à la raison et ses règles, ils les rejetaient, ne voyant pas d’autres critères de vérité que le sens apparent des textes pour permettre à la pensée de distinguer le juste du faux.
Se fier aux règles de la raison comme critères de vérité était, selon eux, encore plus dangereux pour la religion que la pensée elle-même. Ils ont accusé la raison d’être une menace pour la religion. Leur argument : la raison est une méthode pour la philosophie et non pour la religion – philosophie qui, elle aussi, a été accusée d’être étrangère à l’islam. Pour mettre fin à l’activité de la pensée – considérée comme une intrusion humaine dans le savoir divin –, les littéralistes ont mis en place deux principes. Le premier pour contrer la pensée créatrice : toute innovation est un égarement. Le second pour contrer la pensée rationnelle : la religion est une question de cœur et non de raison.
Les soufis ont eux aussi mis en place une théorie épistémologique se fondant sur l’idée que la vérité est révélée et dévoilée. Elle n’est donc ni du domaine de la pensée ni de celui de la raison, car une fois dévoilée, la vérité ne se démontre pas, elle se déguste. Ce qui place les soufis du côté des opposants des mutazilites.
La théorie chiite de l’imamat s’inscrit dans la même position épistémologique que celle des soufis, étant donné qu’elle aussi considère que la vérité est dévoilée et inspirée à l’imam. Elle n’est donc pas du ressort des facultés intellectuelles des humains.
La fin du XIIe siècle signe la défaite du rationalisme islamique et la disparition des mutazilites. Cette défaite de la raison s’inscrit dans celle de la pensée rationnelle et créatrice, car la pensée magique et celle qui se contentait d’imiter le savoir des anciens et de le justifier ont continué au contraire à s’exprimer.
 
La raison dans la pensée musulmane contemporaine
Il faut attendre le XIXsiècle pour que la question de la raison se pose à nouveau dans la pensée musulmane. Le contact avec la civilisation occidentale fait prendre conscience aux musulmans de leur retard par rapport à un Occident très avancé. Certains penseurs – en majorité égyptiens et libanais ayant poursuivi des études en France, notamment, et influencés par l’esprit cartésien et le principe de liberté d’expression –, commencèrent à comprendre que si les musulmans voulaient rattraper ce retard, ils devaient libérer la pensée et l’intelligence, et encourager la raison. Les religieux n’étaient pas insensibles à cette question de retard. Dans leur discours, on dénote également un changement de position vis-à-vis de la raison.
À partir de ce moment, il n’y eut aucun ouvrage d’un musulman qui n’évoquait la question de la raison et ne faisait son éloge. Il existe désormais une forme de consensus général fondé sur l’idée que l’islam est une religion de raison, que l’exercice du raisonnement est une injonction divine, et qu’il n’y a pas d’antagonisme entre raison et islam.
Cependant, ce discours s’empresse d’ajouter que la raison ne doit pas outrepasser certaines limites. Ainsi, ce discours très flatteur à l’égard de la raison se termine systématiquement par des termes restrictifs, tels que « sauf », « à condition que ». Quel que soit le plaidoyer en faveur de la réflexion et de la critique rationnelle, le cadre qui limite ces activités intellectuelles est sans cesse rappelé. Très peu sont ceux qui dénoncent les limites tracées par les religieux empêchant la raison de s’exprimer librement, ce qui constitue un obstacle au renouvellement de la pensée musulmane.
 
Le double langage du discours religieux à l’égard de la raison
Lorsqu’on s’intéresse à la question de la raison dans la pensée musulmane, un autre élément qui retient l’attention est le double langage du discours religieux à l’égard de cette faculté. Il vante ses mérites et déclare que l’islam est une religion de raison, mais affirme en même temps que la religion est une question de cœur et non de raison. La raison est ainsi tantôt honorée et louée, tantôt présentée comme un danger qui menace la religion.
Ce double langage n’est pourtant pas une contradiction. Il s’agit plutôt d’un discours qui concerne deux sujets différents – quand bien même il utilise le même terme de « raison ». Lorsqu’il appelle à se méfier de la raison, lorsqu’il la déprécie et la discrédite, c’est en tant que faculté rationnelle qui distingue le juste du faux qu’il le fait. En revanche, lorsqu’il l’honore et la glorifie, c’est de la raison au sens moral, de sagesse et de bon sens qu’il s’agit. Ce double langage s’explique, d’une part, par l’image négative de la raison héritée de la guerre menée par les littéralistes et les conservateurs contre les mutazilites et les philosophes, et d’autre part par le fait que le Coran évoque le terme « raison » dans le sens de sagesse. C’est ainsi que les musulmans le comprennent et le défendent.
Il y a aussi le fait que le terme « raison » est souvent utilisé pour désigner simplement la pensée. Certains parlent aujourd’hui de « raison arabe » et de « raison islamique », alors que la raison est universelle et la singularité est le critère de la pensée. Selon Abdel Amir al-Assam, historien et philosophe irakien contemporain, ces expressions montrent une régression dans la compréhension du terme « raison » en comparaison avec ce qu’elle était dans la première période de la pensée musulmane.
 
Le blocage de la raison se poursuit tranquillement
Ainsi, la raison, dans la pensée musulmane contemporaine peine à retrouver son vrai sens épistémologique. Les penseurs contemporains ayant relancé au XIXe siècle le débat n’ont pas réussi à la réhabiliter. Ils ne sont pas parvenus à se libérer d’un lourd héritage qui l’accuse de représenter une menace pour la religion. Les limites qu’ils lui imposent pérennisent son blocage. De fait, la pensée musulmane continue d’être soumise à la léthargie et aux incohérences, contexte ayant permis au littéralisme et au salafisme, sources du fanatisme, de s’installer confortablement dans les esprits.
Beaucoup voient aujourd’hui dans le soufisme la solution pour sortir de l’emprise salafiste. Or, l’épistémologie du soufisme est fondée elle aussi sur des principes qui n’encouragent ni l’intelligence ni la pensée rationnelle. Elle favorise, en revanche, la pensée magique et la superstition qui prennent une ampleur effrayante au sein des sociétés maghrébines aujourd’hui, ajoutant ainsi un obscurantisme à celui qui existe déjà.
 
(*) Razika Adnani est philosophe, islamologue et écrivaine. Elle est membre du Conseil d’orientation de la Fondation de l’Islam de France. Son dernier ouvrage s’intitule Islam : quel problème ? Les défis de la réforme (Éditions UPblisher, 2017).

papy

papy

LA QUERELLE DE LA LIBERTÉ CHEZ LES MU‘TAZILITES ET LES ASH‘ARITES 
[size=12]ARTICLE PUBLIÉ LE 31/12/2013

Par R. L.
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Les mu‘tazilites représentent un mouvement né au VIIIe siècle, sous l’influence de Wasil Ibn ‘Ata. Ils se caractérisent par la volonté d’introduire une forme de rationalité dans la compréhension du phénomène religieux, et seront conduits à affirmer l’existence d’une volonté humaine libre et autonome.
Les ach‘arites, nommés ainsi à la suite de Al-Ach‘ari, forgeront une doctrine de la toute-puissance divine, en réaction au rationalisme des mu‘tazilites. Chez eux, la révélation prime sur la raison.

Perspectives historiques

Le mouvement des mu‘tazilites est né à Basra, avant de devenir la doctrine officielle du califat, et de s’étendre progressivement dans de nombreux centres de savoir islamique, particulièrement en Perse. Il aura une influence considérable dans de nombreux courants du kalam.
Al-Ach‘ari, qui donne son nom au second mouvement que l’on étudie ici, était un élève de Abu Ali al-Gubba’i, qui était à la tête de l’école mu‘tazilite de Basra, l’une des deux plus importantes avec celle de Bagdad. C’est donc après avoir été lui-même mu‘tazilite que Ach‘ari se retournera contre la doctrine de son maître. Autour de lui s’agrègeront de nombreux mécontents rejetant le rationalisme mu‘tazilite, qui semblait à cette époque tout puissant. Son argument principal consiste à rappeler la soumission fondamentale de la raison à la révélation. Ses disciples retiendront cette idée, qu’ils défendront avec véhémence, tout en adoptant le style des philosophes qu’ils souhaitent critiquer.
En effet, le mouvement ach‘arite nait en réaction au mu‘tazilisme, mais s’oppose tout autant à la philosophie des falasifa, qui prône l’existence d’une raison humaine indépendante de Dieu.

La liberté chez les mu‘tazilites

Avant la constitution des mu‘tazilites en écoles, principalement à Basra et à Bagdad, il existait au sein de la théologie juridique (kalam) islamique deux lignes principales. La première, appelée Qadariyya, affirmait que l’homme seul avait un pouvoir sur ses actes. La seconde, Jabariyya, ne reconnaissait aucune auto-détermination à l’homme, au profit de l’affirmation d’une toute-puissance de Dieu.
De nombreux historiens peinent à distinguer les premiers mu‘tazilites des Qadariyya, tant leurs positions semblent proches. Selon les uns et les autres, Dieu a crée en l’homme un pouvoir (qudra), qui lui permet d’agir librement, et d’être responsable du bien et du mal qu’il accomplit. En faisant le bien, il obéit à Dieu et en sera récompensé, et en faisant le mal il lui désobéit et sera puni. En effet, c’est là l’un de leurs principes fondamentaux : Dieu ne peut pas vouloir le mal. Par ailleurs, Dieu ne détermine pas directement les actes de l’homme, qui demeurent libres. Ceci constitue le deuxième des cinq grands principes qui structurent toute la pensée mu‘tazilite, à savoir le principe de la justice divine.
Dans ce cadre, nous voyons apparaître la notion de qudra hâditha, qui fait référence au « pouvoir » de l’homme, qui est un pouvoir effectif, mais « commencé », c’est-à-dire contingent, dans la mesure où il est octroyé à l’homme par Dieu. Ainsi, Dieu ne peut pas demander l’impossible, et ses demandes se situent toujours dans les limites de la capacité humaine.
La conception mu‘tazilite de la liberté accorde ainsi une marge de manœuvre non négligeable à l’homme dans la conduite de ses actions, et notamment de ses actions morales. Pourtant, selon certains contemporains des mu‘tazilites, leurs démonstrations sont inconsistantes. En effet, selon eux, cette conception conduit à faire de l’acte libre un fait qui échappe totalement au pouvoir créateur de Dieu. Or, ceci aboutit, selon ces mêmes individus, à nier une grande partie du texte coranique, comme par exemple les versets suivants : « Il accorde sa faveur à qui Il veut » (3, 73 – 4) ou encore « C’est Lui qui vous a créés, et tout ce que vous faites » (37, 96).

La réaction ach‘arite

Al-Ach‘ari, mu‘tazilite repenti, initie un mouvement de grande ampleur en faveur d’une réhabilitation de la toute puissance divine. Ses disciples insisteront sur la grandeur de Dieu, qui n’a pas à être questionnée, et sur la part irréductible de mystère que comporte l’action divine. C’est la volonté divine qui fait venir toute chose à l’existence, y compris tout acte humain.
Dans la mesure où Dieu crée toute chose à tout moment, il crée en l’homme les actions que ce dernier ressent comme étant libres. À la notion d’un choix libre, les ach‘arites vont substituer une notion qui sera un élément clé de toute leur doctrine, à savoir le kasb, ou « acquisition ». Alors que Dieu est d’une liberté absolue et sans limite, l’homme est quant à lui « contraint au libre choix » selon Ghazali, un célèbre héritier de la doctrine ash‘arite. La réaction ash‘arite entend ainsi défendre la transcendance divine et son mystère. Leur thèse sera celle de l’idée de la toute puissance de Dieu. À Dieu rien n’est obligatoire, tout est possible. Dieu peut faire ce qu’il veut.
Dans sa réaction au mu‘tazilisme, Ach‘ari va aller jusqu’à dire que Dieu peut nous charger de choses impossibles. Nous ne sommes plus dans le domaine de la théologie mais dans le domaine de la théorie juridique.

La question de la justice divine, et le débat mis en scène par Ghazali

Selon les mu‘tazilites, les notions de bien et de mal sont objectives et les valeurs morales peuvent être déduites par la raison humaine. Par ailleurs, la justice de Dieu l’oblige à agir en accord avec la loi morale. Il est ainsi contraint à respecter ses promesses de récompenser les plus méritants avec le paradis et ses menaces de punir les plus mauvais en les envoyant en enfer. Plus importante encore est l’idée selon laquelle les récompenses et les punitions doivent être attribuées à des créatures dotées d’une volonté libre.
Il est en outre admis chez de nombreux mu‘tazilites que le principe de justice implique que Dieu fasse toujours ce qui est au plus grand avantage des êtres humains. Ceci sera tangible dans un débat reproduit de façon fictionnelle par al-Ghazali, grand opposant d’Averroès, et héritier de la doctrine ash‘arite.
Dans un texte extrait de al-Iqtisad fi al-I‘tiqad (Le juste milieu dans la croyance), Ghazali retrace une discussion entre al-Gubba’i, représentant de l’école mu‘tazilite, et al-Ach‘ari. Ce dernier va s’opposer à la question de la justice divine. En effet, selon Gubba’i, la prescience divine est telle que Dieu est capable de prolonger la vie d’un incroyant s’il sait que ce dernier va se repentir. Ainsi, Ach‘ari aurait questionné Gubba’i sur le destin de trois frères : le premier est croyant, le deuxième incroyant et le troisième est mort étant enfant. Gubba’i aurait répondu que le premier serait récompensé du paradis, le second puni de l’enfer, et le dernier ni récompensé ni puni. Ach‘ari répond alors par une question : pourquoi Dieu n’a-t-il pas laissé le troisième frère en vie suffisamment longtemps pour lui donner l’opportunité de gagner le paradis ? Gubba’i répondra que Dieu savait que, s’il avait vécu, il serait devenu un incroyant, ce à quoi Ach‘ari rétorque que, dans ce cas, Dieu aurait dû également faire mourir en bas âge le second frère devenu incroyant, afin de lui éviter l’enfer !
Dans ce débat mis en scène par Ghazali, nous percevons toute la puissance du débat entre mu‘tazilites et ash‘arites à propos de la liberté humaine et de la justice divine. Cette confrontation nous fait voir combien les questions soulevées au sein du kalam (la théologie juridique) sont importantes pour la philosophie elle-même. Si Ghazali ne se présentera pas comme un philosophe, mais bien comme leur détracteur, il entrera dans un vif débat avec Averroès. Il est ainsi nécessaire de mieux comprendre Ghazali pour comprendre en retour les tenants et les aboutissants des positions philosophiques adoptées par les uns et les autres à cette époque. Or, comprendre Ghazali, aussi bien qu’Averroès lui-même, implique d’avoir à l’esprit la teneur des débats a priori spécialisés qui ont fait vivre la théologie juridique musulmane, à commencer par le désaccord concernant la liberté, qui a opposé mu‘tazilites et ach‘arites.
Bibliographie : 
Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Puce L. Gardet, « Quelques réflexions sur un problème de théologie et philosophie musulmanes : Toute puissance divine et liberté humaine », in. Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, N°13-14, 1973. pp. 381-394. 
Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Puce The Cambridge Companion to arabic philosophy, 2005, Cambridge University Press. 
Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Puce D. Gimaret, La doctrine d’al-Ash‘ari, 1990, Paris, Cerf.

chico.

chico.

Querelles byzantine chez les musulmans sur la raison.

André222



ne cherchons pas les différences entre courants de pensées chez les musulmans,

regardons simplement tout ce que est de Mahomed dans le Coran, et ce qui pourrait venir d'une autre source.

Pour qui aurait quelques doutes sur la foi, que nous dit l'apôtre du seigneur dans le livre de Jude (dans la Bible) :

Jude 1,3 : "Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.
4 Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ.…"

Je pense que ces paroles sont assez claires pour ne pas s'égarer dans de fausses croyances.

chico.

chico.

Et Paul va plus loin encore.
(Galates 1:7, Cool [...] . 8 Cependant, même si l’un de nous ou un ange du ciel vous annonçait comme bonne nouvelle quelque chose qui va au-delà de la bonne nouvelle que nous vous avons annoncée, qu’il soit maudit.

André222



Merci pour confirmer la vérité,

et conforter La vraie foi.

papy

papy

Le Coran ne vient pas de Dieu car il est en contradiction avec la bible.

Josué

Josué
Administrateur

[size=33]Islam de France: « Le défi du Conseil français du culte musulman, c'est la communication»[/size]

INTERVIEW Ahmet Ogras, le président du CFCM, revient pour 20 Minutes sur la nouvelle stratégie de communication de son organisation...

Mathilde Cousin
 
Publié le 27/09/18 à 11h52 — Mis à jour le 27/09/18 à 11h52


Ahmet Ogras, le président du Conseil français du culte musulman, en janvier 2016. — JOEL SAGET / AFP


  • Enseignement de l’arabe dans les mosquées, suivi des flux financiers dans l’islam, organisation d’un « congrès des musulmans de France »… Ahmet Ogras, président du CFCM, revient sur les dossiers de la rentrée.
  • Ahmet Ogras désavoue les préconisations de l’institut Montaigne, qui recommandait, en autres, de « taxer le halal ».


La rentrée a été chargée pour le Conseil français du culte musulman(CFCM) : participation à des assises territoriales de l’islam de France voulues par le ministère de l’Intérieur, organisation d’un congrès des musulmans de France… Le CFCM s’est aussi étonné et opposé aux préconisations d'un rapport de l'institut Montaigne, publié début septembre, qui recommandait la création d’une « taxe halal », une réorganisation des flux financiers dans la communauté musulmane ou encore le renforcement de l’apprentissage de l'arabe à l'école. Ahmet Ogras, le président du CFCM, revient pour 20 Minutes sur la nouvelle stratégie de communication de son organisation et sur les préconisations de l’Institut Montaigne.
Dans son rapport publié par l’institut Montaigne, Hakim El Karoui rappelle​ que des cours d’arabe sont donnés dans les mosquées. Quel est l’état de l’enseignement de l’arabe dans les mosquées et les centres cultuels ?
Aujourd’hui, l’enseignement de la langue arabe est assez institutionnalisé. Il est dispensé par des associations loi 1901.La mosquée a un rôle social et culturel auprès de ses fidèles. Elle répond aux demandes d’une langue vivante qui est partout pour ses fidèles. L’arabe est une grande langue, c’est aussi la langue de leurs parents, de leurs grands-parents. L’arabe, c’est la langue de l’avenir, c’est la langue des débouchés professionnels. N’ayant pas accès à ces cours au sein de l’école de la république, ces gens ont demandé à apprendre l’arabe (seulement 0,20 % des collégiens et des lycéens apprenaient l’arabeavec l’Education nationale en 2016-2017).
Qui apprend l’arabe dans ces cours ?
Les adultes musulmans l’apprennent pour avoir accès à la culture des parents, des grands-parents. Certains adultes apprennent l’arabe parce qu’ils viennent d’entrer dans l’islam. Les motivations sont assez homogènes.
L’estimation de 80.000 élèves apprenant l’arabe dans les mosquées, une statistique avancée par le ministère de l’Intérieur et reprise dans le rapport de l’institut Montaigne, est-elle juste ?
Il n’y a jamais eu de chiffrage officiel il y a dix ou vingt ans et il n’y en a toujours pas aujourd’hui. L’enseignement est fait dans des salles de classe, il est ouvert à tous, il est plus visible (qu’auparavant).
Quand une certaine politique a voulu qu’il n’y ait plus de professeurs ELCO, forcément cette demande s’est tournée vers les mosquées.
Le CFCM a été associé aux assises territoriales de l’islam de France, qui se sont déroulées cet été dans les départements. Qu’en tirez-vous ?
Mardi, nous avons déjeuné avec le ministre de l’Intérieur. Il a reçu un quart des synthèses faites par les préfets. Ce qui est important, c’est que ça s’est très bien passé. Cela nous a permis que tout se fasse naturellement au sein du CFCM et des CRCM. Cette transformation (du CFCM) elle est en train de se faire. Le CFCM doit se réformer et être encore plus professionnel. On a créé l’association pour le financement et le soutien du culte musulman pour permettre de tracer, de fluidifier les ressources de ce culte.
Le seul souci, c’est la communication. Nous ne savons pas communiquer. C’est le défi pour les prochaines années : que toute association publie sur un site internet.
Vous souhaitez organiser un « Congrès des musulmans de France »…
Il se tiendra le 25 novembre à l’institut du monde arabe (à Paris). On a fait l’annonce pour que chacun voit le dynamisme. Dans les prochaines semaines, on va faire l’annonce du contenu.
Ces initiatives ne viennent-elles pas répondre aux demandes du gouvernement ?
Cela ne vient pas en réponse. Le culte musulman ne répond pas des exigences des politiques. Par contre, les politiques sont là pour accompagner et ne pas laisser d’espace libre aux populistes.
Le rapport de l’institut Montaigne propose de taxer le halal. Qu’en pensez-vous ?
Quand on parle du mot « taxer », cela montre qu’on veut faire de l’ingérence. L’auteur de ce rapport est en train de donner des mesures, mais des mauvaises mesures. C’est un lobbyiste qui a une feuille de route. Son rapport n’a pas été relayé par des partis républicains, mais par l’extrême-droite.
Comment mieux tracer les flux financiers qui circulent pour financer l’islam ?
Aujourd’hui, dans la pratique, le suivi se fait. Il faut que les 2.500 mosquées de France soient en loi 1901 le plus possible. Aujourd’hui, avec le déficit qu’on a sur l’image de l’islam et des musulmans en France, il faut que nous en fassions plus. S’il se passe quelque chose d’illégal dans un lieu de culte, j’invite les pouvoirs publics à appliquer les lois.

Josué

Josué
Administrateur

[size=32]Nadia El Bouga, sexologue, féministe et musulmane[/size]


Propos recueillis par Loïc Druenne - publié le 14/11/2017
Nadia El Bouga entend redonner ses lettres de noblesse à la sexualité. Elle propose une lecture renouvelée de l'islam et du Coran d'une manière qui prenne en compte une dimension charnelle trop souvent oubliée. Une réflexion qu'elle prolongera à l'occasion du Monde Festival, lors du débat "l'islam doit-il faire sa révolution sexuelle ?", le dimanche 7 octobre, de 15h30 à 17h, à l'Opéra Bastille.
Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée 6828_el-bouga-bd-c-jfpaga_440x260
©️ JF Paga

Française d’origine marocaine, Nadia El Bouga décide à 19 ans de porter le voile, au grand dam de son père. Une décision alors incomprise, mais qui ne l'empêchera pas de devenir sage-femme, puis sexologue. Aujourd'hui, mariée à un ingénieur-théologien et mère de famille, elle accueille dans son cabinet de Garges-lès-Gonesse des patients en tout genre, seuls ou en couple, musulmans ou non, désireux de recevoir des conseils sur leur sexualité ou sur la combinaison de cette dernière avec leur foi.
Nadia El Bouga ne s’effraie pas de l’immensité de la tâche qu’elle a entreprise : lors de ses consultations, à la radio sur Beur FM, à la télévision, sur son site et maintenant dans La Sexualité dévoilée (Grasset, 2017), où elle raconte son parcours, en le ponctuant de nombreuses petites histoires typiques ou marquantes qui lui donnent un ton plein de vie. Rencontre.
 
De jeune Française issue de l’immigration à sexologue féministe et musulmane, comment racontez-vous votre parcours ?
Je descends d'une famille où la parole a toujours été libre : je n'ai jamais connu l'impossibilité de parler, et même quand il y avait des désaccords, je n'ai jamais été confrontée au muselage ou au jugement. Très tôt, en France, et particulièrement au Maroc où je me rendais pendant les vacances estivales, je me suis interrogée sur les rapports hommes-femmes. J'étais interpellée par le fait que, notamment dans la société marocaine, on ne considérait pas la femme et son corps au même titre que l'homme et le sien. Ces éléments m'ont construite et ont fait que, plus tard, je me suis intéressée à ces relations hommes-femmes dans les cadres personnels et professionnels. Dans l’exercice de ma profession de sage-femme, il m'a semblé évident, au vu de certains cas cliniques, qu'il me fallait une spécialité en sexologie.


Qui sont vos maîtres à penser – proches ou non ?
Outre plusieurs membres de ma famille et certains penseurs comme Ibn Arabi (1165-1270), deux figures féminines sont pour moi une grande source d’inspiration : Rabia al Adawiyya (VIIIesiècle), pour son éminent amour du divin vécu dans une profondeur spirituelle sans pareille, et Balqis, reine de Saba, qui, par sa sagesse et ses principes d’éthique et de justice, a assuré une gouvernance que le Coran décrit comme démocratique au sens propre du terme. Le récit coranique de cette femme respectable et respectée est incroyablement féministe et dément toutes les exégèses qui tendent à démontrer l’infériorité de la femme.
 
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Avec mon mari, étudiant en théologie, nous travaillons sur l'idée qu'il n'y a pas de schisme dans la sexualité entre l'esprit et le corps. La prière, qui prend en arabe un sens de rencontre, de relation avec le divin, est comparable à la sexualité. Dans la prière, tout commence par une intention, puis vient une purification, à la fois physique et symbolique. Ensuite, seulement, commence la relation avec Dieu. Dans la sexualité, c'est pareil : on n'entre pas en coït directement. Ici aussi, on commence par formuler une intention, sous forme de cet élan intérieur, de désir d'aller au contact de l'autre. Ensuite vient le temps des préliminaires, qui constituent le gâteau là où la pénétration est la cerise. C’est le moment de l'entrée en contact, en lien avec l'autre – c'est là que la sexualité devient transcendante. Elle est avant tout un lien spirituel – ce qui ne veut pas forcément dire religieux.


En France, être musulmane et féministe peut sembler contradictoire, surtout pour quelqu'un qui porte le voile. Dans votre livre, vous qualifiez le voile « d'outil spirituel qui fait partie de votre spiritualité ». Que voulez-vous dire ?
Le voile n'est pas une entrave, bien au contraire. Si cela avait été le cas, je ne l'aurais jamais porté, ou je l'aurais enlevé. Pour moi, mon voile est un outil dans le sens où il n'est pas une fin en soi. Il n'est ni l'un des cinq piliers de l'islam, ni l'un des six piliers de la foi. Pour moi, le voile n'est pas une obligation, parce que les deux versets coraniques qui parlent du voile peuvent être interprétés de différentes manières. 

Il est vrai qu’il peut être utilisé comme outil d'oppression des femmes, mais pour moi, il est plutôt un outil de libération. Le sens du voile est celui que lui donne la personne qui le porte ; à travers le temps, sa signification a varié. Certains, souvent plus âgés, y trouvent un sens culturel, alors que d'autres en font un signe d'émancipation. Il ne faut pas oublier que le voile préexistait à l'islam ; en Grèce antique, seules les femmes libres étaient voilées ! Pour les religieuses catholiques qui le portent, le voile prend un sens de quête spirituelle vers le divin, vers l'Absolu ; il est un constant rappel de leur condition d'humaines, d'aimantes et d'aimées de Dieu. C'est dans ce même objectif que je le porte. 

J'ai exercé pendant plusieurs années dans la fonction publique, en milieu hospitalier. Cela ne me causait pas de problème de retirer mon voile : en tant qu'enfant de la République, j'applique la loi. Je n'oubliais pas ma religion pour autant : bien au contraire, ma profession – accueillir la vie, et parfois la mort – constituait une autre forme de rappel. Ce qui me pose problème, en revanche, c'est que certains voudraient me forcer à retirer mon voile au nom de la liberté, et au nom des critères que d'autres ont définis pour moi.


En tant que sexologue de confession musulmane, beaucoup de vos patients sont issus de la culture arabo-musulmane. N'est-ce pas du communautarisme ?
Il est important de différencier les termes « communautarisme » et « communautaire ». On peut très bien être communautaire, dans le sens où on appartient à une communauté intellectuelle, culturelle, religieuse ou autre, sans pour autant sombrer dans le communautarisme. Je dénonce le communautarisme, qui consiste à ne faire les choses qu'en fonction d'une certaine ethnie ou appartenance religieuse en excluant les autres. Le communautarisme exclut, le communautaire n'exclut pas. Je suis au service de tous les humains. Je ne fais pas de différence – ni de religion, ni d'ethnie, ni de culture. Idéalement, personne ne devrait choisir son thérapeute sur la base de son appartenance culturelle ou religieuse, son orientation sexuelle ou son engagement politique. Mais la réalité est autre : beaucoup de mes patients de culture maghrébine viennent me voir après avoir consulté un autre psychologue ou sexologue parce qu'ils en ont assez de devoir se justifier sur leur culture ou sur leur pratique religieuse. Ils pensent que je les comprendrai et que je ne les jugerai pas.

Dans votre exercice professionnel, quel serait votre objectif à long terme ?
Tant dans mon exercice professionnel que dans mon travail avec mon mari, mon exercice est de pouvoir redonner ses lettres de noblesse à la sexualité. Je n'ai pas la prétention de croire que je peux changer le monde ; je peux cependant commencer dans mon référentiel, qui est le référentiel arabo-musulman, car il y a fort à faire. Il existe environ un milliard de musulmans ; si je peux contribuer à ce travail, c'est déjà très bien. Ce n'est pas une tâche facile, car le monde arabo-musulman a une histoire coloniale. Pour beaucoup d'Arabo-musulmans, le féminisme fait partie de la culture occidentale et c’est pourquoi il faut le refuser au même titre que le reste. Le mouvement féministe a certes été théorisé en Occident, il a néanmoins toujours existé : il y a toujours eu des femmes qui se sont rebellées, qui ont lutté pour les droits des femmes et qui n'ont pas accepté l'idée du patriarcat. Ainsi, à celles et ceux qui me reprochent de galvauder le « vrai » féminisme, je réponds que pour moi, le féminisme n'a pas de couleur : si je me dis féministe, cela signifie que je lutte pour les droits politiques, sociaux, spirituels, sexuels, culturels de toutes les femmes.
Selon moi, le concept de patriarcat est déjà un peu dépassé ; le vrai problème aujourd'hui est celui du « viriarcat », pour reprendre l'expression de la philosophe Olivia Gazalé. L'actualité le montre avec le hashtag #balancetonporc : ces hommes qui se pensaient tout-puissants et intouchables et qui ont abusé sexuellement de centaines de femmes incarnent cette problématique de virilité. 

Tout le travail d'interprétation du corpus religieux musulman se base sur cette problématique de virilité. Certaines interprétations, certaines idées inventées se sont peu à peu distillées dans l'inconscient collectif, en ayant parfois jusqu'aujourd'hui de profondes implications sur l'appréhension que les gens se font de leur corps et de leur sexualité. Avec le temps, des mythes bibliques comme celui d'Adam et Ève, celui de Caïn et Abel, ou encore des versets coraniques, ont été déformés, mal traduits ou relus à la lumière de cette virilité détournée : il faut que les femmes musulmanes se réapproprient les exégèses et relisent les textes « à la source ».
 
Quel bilan tirez-vous jusqu'à présent ?
Je suis profondément optimiste. Pourtant, tout porte au pessimisme ; mais ce qui se passe actuellement dans le monde arabo-musulman ne serait-il pas une forme de remise en question qui pourrait amener une situation tout autre, que personne ne peut imaginer ? Les printemps arabes ont vu une montée des extrêmes, c'est vrai, mais dans un second temps seulement ; il n'en reste pas moins qu'à mon sens, non seulement ces printemps avaient lieu d'être – la situation devaitimploser tôt ou tard –, et je pense qu'on ne soupçonne pas encore l'effet qu'ils auront : c'est l'effet papillon ! 

Espérons que ce changement aboutira à une ouverture aux différences et à l'acceptation du fait que les choses ne se passeront pas comme certains le voudraient. L'homosexualité, par exemple : il est vrai que si l'on s'arrête aux dogmes des trois religions monothéistes, l'homosexualité est interdite. Mais le Créateur ne dit-il pas de respecter et d'aimer l'autre, comme lui nous aime ? Je ne peux souscrire au meurtre ou à la torture de personnes d'orientation homosexuelle au nom de l'islam : quid des libertés individuelles ? Quid du libre-arbitre dont Dieu nous a dotés ? Au nom de l'Amour divin, je n'ai pas à juger le choix de l'autre. Il faut différencier l'acte de la personne : si un acte est condamnable pour une religion, la personne qui commet cet acte ne l'est pas.

Au début du livre, vous dites n'avoir qu'un seul regret : avoir fait pleurer votre père. Que pense-t-il aujourd'hui de ce que vous êtes devenue, et comment relit-il ce moment où vous l'avez fait pleurer ?
Après la lecture de ce livre, et à travers mon travail, il regrette même de m'avoir reproché mon choix de porter le voile. Il est agréablement surpris par le fait que ce qu'il avait identifié comme un objet d'oppression – la raison de ses larmes – n'est pour moi qu'un outil, porté librement. Selon ses mots, « ce voile ne [m’] a pas voilée ».

Si vous deviez ajouter une dédicace à votre livre, à qui l'attribueriez-vous : aux couples, aux personnes en couple... ?
Les deux. Je le prescrirais à un couple en quête de transcendance, d'élévation, qui comprend que sa sexualité peut les emmener vers quelque chose de plus subtil, profond, épanouissant. Mais il pourrait aussi être prescrit de manière individuelle à des personnes non mariées, célibataires ou non, qui s'interrogeraient sur leur manière d'être humaines. Cette séparation des genres, voulue par Dieu, ne doit pas être utilisée pour nous diviser, mais bien au contraire, pour nous permettre d'accéder à cette sexualité holistique. Je prescrirais donc ce livre à des personnes qui s’interrogent, seules ou non, sur la manière de construire quelque chose d'épanouissant avec d'autres – et ce, quelle que soit leur appartenance religieuse. Peut-être que ce livre pourrait permettre à quelqu'un de mieux savoir qui il est, où il va et vers quoi il souhaite aller.
 
A noter : 
"L'islam doit faire sa révolution sexuelle ?" 
Débat organisé à l'occasion du Monde Festival
Dimanche 7 octobre 2018, de 15h30 à 17h
Opéra Bastille.

Josué

Josué
Administrateur

[size=32]l'islam quand on est coincé entre islamistes et islamophobes »[/size]


Propos recueillis par Virginie Larousse - publié le 29/10/2018
L’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud se nourrit de l’adversité. Entre la figure du traître au Maghreb et celle du dissident en Occident, il entend avant tout garder du plaisir à exercer et défendre sa liberté, valeur cardinale de son existence.
Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée 7562_068amdr92_440x260
©️ Ph. Matsas / Éditions Stock

Il y a deux Kamel Daoud. Le journaliste, incisif et sans concession, qui ne craint pas de défendre ses convictions et sa liberté de conscience – quitte à mettre en péril sa sécurité et à s’attirer les foudres de ceux qui l’accusent de caricaturer l’islam. Et l’écrivain, prix Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête, qui fait vibrer la langue française avec amour et virtuosité, même s’il a choisi de demeurer en Algérie, envers et contre tout. Envers et contre tous ? C’est peu dire que chacune de ses chroniques au Point, au Quotidien d’Oran ou au Monde est guettée, commentée, discutée, qu’elle déchaîne les passions. Mais le journaliste et l’écrivain se rencontrent souvent. C’est le cas dans son dernier essai, Le Peintre dévorant la femme (Stock, 2018) où Daoud confronte deux visions antinomiques de la femme : le regard de Picasso et celui d’un combattant de Daesh. Conversation avec un homme intransigeant et entier –excessif, parfois– en croisade contre les idéologies et les dogmes. Une croisade où le verbe est sa seule arme.
 
Ce qui frappe, en lisant vos écrits, c’est qu’au-delà de la vision désenchantée que vous portez sur le monde, il transparaît une inaltérable pulsion de vie, un amour du moment présent. D'où cela vous vient-il ?
Cette pulsion vient d'un manque. J’appartiens à une génération qui a été dépossédée de la vie ici-bas par deux choses : un discours religieux qui met par la vie en sursis, qui la promet pour après la mort ; et surtout, par le récit national, le poids de l’histoire de la colonisation et de la guerre d'indépendance. Le présent apparaît comme quelque chose qui n'est pas à la hauteur du passé. Ceux qui sont considérés comme vivants sont les héros de la guerre de libération. Nous sommes venus après, et en quelque sorte endettés. Je me suis toujours senti enfermé entre ces deux mises en sursis de la vie. Quand j'étais gamin, une lecture m’a beaucoup marqué : Les Nourritures terrestres d'André Gide. Cela peut sembler un peu naïf, mais cette expression d'un désir de vivre, de « sentir le sable sous ses pieds », m’a bouleversé. J'ai toujours voulu défendre comme un droit de propriété le fait de posséder sa propre vie.
 
Vous avez érigé la liberté en valeur cardinale de votre existence. Comment composez-vous avec le sentiment d'angoisse qui découle de la liberté ?
Je convertis cela en valeur morale. Je veux croire qu'il y a plus de dignité à assumer la liberté, la responsabilité d'être libre, qu’à vivre dans le confort de la soumission aux groupes, aux idéologies dominantes, ou dans la soumission politique. Une autre raison, qui peut paraître simpliste, m’aide à vivre : puisque personne ne peut mourir à ma place, personne n'a le droit de vivre à ma place. Cette certitude de la solitude devant la mort me donne tous les droits. J’ai le droit de vivre ma vie comme je l'entends, sans avoir à composer outre mesure avec les idéologies, les idées ou les religions dominantes.
 
Précisément, vous incarnez dans les médias occidentaux la figure du résistant face aux pouvoirs établis. N'y a-t-il pas un risque de surjouer ce rôle, de tomber dans la caricature outrancière – ce qui vous est parfois reproché ?
C'est possible, mais c'est un choix qui se pose à certaines époques. Faut-il dénoncer le goulag, au risque d'être récupéré par les propagandes dites impérialistes de l'époque ? Ou faut-il le taire pour sauver le prestige du communisme ? D’autres avant moi ont vécu ce dilemme, qui m’a longtemps travaillé. Dois-je encore parler comme je l'ai toujours fait, exercer un droit et un devoir de lucidité sur mon réel, quitte à ce que mes dires soient récupérés par les extrêmes droites ? Ou dois-je me taire, fermer les yeux sur les injustices que je vois autour de moi ou que je vis personnellement ? Je ne suis pas coupable du détournement de mes propos. Je suis responsable de ma vie, de ce je dis et de mon devoir de dire les choses telles qu'elles sont. Ce n'est pas parce qu'un discours anti-islamiste peut servir un discours islamophobe que je dois me taire. Ce serait être complice.
Que l'Occident ait besoin de figures opposantes n'est ni un vice, ni une vertu, ni une faute : on ne se représente l'autre qu'à travers soi-même. L'Occident interprète selon ses besoins, ses problématiques, ce qui est tout à fait normal. Dans ce contexte, je ne me sens pas victime. Je me sens moi-même. Et c’est en outre un jeu à double sens, puisque ce qui est dit par les intellectuels appréciés en Occident est aussi récupéré par le discours religieux dominant, ou qui essaie d'être dominant, au Maghreb. Les médias islamiques y trouvent des arguments pour leur discours sur l'effondrement moral et l’hypocrisie de l'Occident. S’il existe, d’un côté, la fabrique du dissident à partir de figures comme la mienne, ici, au sud, il y a aussi la fabrique du traître. Entre la figure du traître et celle du dissident, il faut essayer d'exercer sa liberté, et surtout de garder du plaisir à le faire.
 
Justement, n'êtes-vous pas un peu las de ces combats ? En d'autres termes – et je m’adresse ici davantage au chroniqueur qu’à l’écrivain – ressentez-vous encore un bonheur à faire ce métier ?
Je suis chroniqueur depuis vingt ans, mais j'ai toujours mal au ventre quand je dois écrire une chronique : est-ce que je vais être bon, le sujet va-t-il être pertinent ?, etc. Il y a un peu d'épuisement dans le sens où nous sommes dans un monde où la surmédiatisation tue l'information. Ce que vous dites est systématiquement surinterprété, que ce soit de ce côté de la Méditerranée ou de l'autre. Vous n'avez plus droit au plaisir gratuit. Mais, croyez-moi, j’essaie de préserver ce rapport d'innocence et de jeu qu'on doit avoir avec l'écrit. Je lis ce que j'ai envie de lire, et j'écris parfois sur des sujets à ma manière, c'est-à-dire en essayant de conserver un rapport ludique et original au thème.
 
Qu'est-ce qui fait que vous restez en Algérie, malgré le regard sévère que vous portez sur votre pays, sans compter les menaces qui pèsent sur votre sécurité ?
C'est une question qu'on me pose souvent. Je vais peut-être tenter, un jour, d'y répondre par un livre (rires) ! On reste dans un endroit pour trois ou quatre raisons affectives et intimes. J'y reste aussi parce que l'adversité me nourrit et que le paradis, chez vous, est tout à fait ennuyeux, peut-être. J'y reste également parce que je redoute la figure de l'intellectuel exilé. Un exilé écrit souvent sur son exil, ce qui est une manière de se suicider lentement. J'ai peur de l'exil. Il faut beaucoup de courage pour partir. J'espère ne pas être forcé à le faire. En ce moment, je relis des ouvrages d'Orhan Pamuk, tellement nourri de ce lien qu'il a avec Istanbul... C'est la terreur de l'écrivain de quitter ce lieu qui est à la fois celui de l'adversité, mais aussi celui de la passion. On y perd beaucoup. Et puis, ici, j'ai l'impression que ma vie a du sens. Cela m’a pris beaucoup de temps d’y bâtir une maison, une vie. Je n'ai pas envie de repartir de zéro. Paradoxalement, c'est le lieu qui me permet – parce que j'en suis dépossédé quotidiennement – de défendre ma liberté. Elle me serait offerte totalement en Occident, que j'y perdrais peut-être le goût de la défendre.
 
Votre goût du combat ne vous donne-t-il pas envie de vous lancer en politique ?
Ce serait suicidaire. Quand le jeu est ouvert, quand on ne connaît pas la fin du film, pourquoi pas... Mais quand vous savez d’avance qui sera le seul survivant… Ce serait idiot de jouer le second rôle.
 
Diriez-vous que vous portez un regard lucide ou pessimiste sur notre temps ?
Je pourrais vous dire les deux. On est toujours dans la fameuse équation d'un pessimisme de raison et d'un optimisme de cœur. Je préfère cependant le mot de lucidité à celui de pessimisme. Dans « pessimisme », il y a une défaite au début. Dans « lucidité », il y a peut-être une défaite vers la fin, mais cela me donne l'impression que j'exerce quelque chose qui est mon droit, que c'est un choix que je fais. Le pessimisme est peut-être l'inverse de la lucidité. Quelque chose que l'on conclut dès le début. Je n'aime pas cela. Est-ce que j'ai un regard pessimiste, oui, parce que je ne vois, en Algérie ou dans le monde qu'on appelle « arabe », que très peu de signes d'espoir. Cela ne m’empêche pas d’avoir beaucoup d'espoir, que j'essaie de nourrir tant bien que mal avec l’exemple de la Tunisie.
Néanmoins, quand je lis toutes les résistances, toutes les insanités que les réseaux sociaux permettent de faire circuler rapidement, je suis un peu désespéré. Je vous mentirais si je vous disais que j'ai un pessimisme définitif ou une lucidité permanente. Comme tout le monde, j'ai des intermittences. Il m'est parfois plus facile de céder au confort du déni que de la lucidité permanente. Il y a des moments où je suis tellement en colère contre le réel que je me mets à espérer par esprit contraire. Mais il y a des moments où je suis totalement pessimiste et où je me dis qu'à l'échelle de ma vie d'individu, ni moi ni mes enfants ne vivrons ce changement. Pour autant, je participe, avec d’autres, à garder ouverte la possibilité d'un changement et à faire rêver les prochaines générations. J'aime dire : être un ancêtre se mérite. Je voudrais que l'on se souvienne de moi de cette façon-là aussi.
 
Vous avez écrit à votre ami l’écrivain Adam Shatz que vous aviez « la terreur de vivre une vie sans sens ». Avez-vous, aujourd’hui, le sentiment d'avoir trouvé du sens dans votre vie ?
Je pense avoir pressenti du sens depuis très longtemps, depuis la fin de l'adolescence, à partir d'une équation très simple. Lorsqu'on accepte que la vie est inexplicable ou absurde, on est poussé à fabriquer du sens, à le défendre. Ça peut être l'effort d'une vie, l'effort d'une œuvre, d'une histoire d'amour, d'un ouvrage, d'une structure, d'un engagement politique, d'un sacrifice pour ses propres enfants. À partir de ce qui est inexplicable, on fabrique du sens. Ce qui est grave, c'est faire le contraire : lorsqu'on vient dans un monde qui est totalement explicable, on peut être tenté de commettre l’absurde, de tuer des gens au nom d'un dieu ou d'autres choses. Parce que je l'ai voulu, et parce qu'on n’a que le dieu de nos actes, j'ai décidé d'être quelqu'un qui fabrique du sens. Malgré tout.
 
Si votre critique de l'islam est sans concession, vous ne vous êtes jamais qualifié d'athée ou d'agnostique. Quel rapport entretenez-vous avec la religion musulmane ? Y a-t-il une place dans votre vie pour la pensée magique, le rite ou la spiritualité ?
Tout à fait. La spiritualité est une sorte d'univers de subjectivité qui me fascine. Je suis tenté de m'y attarder mais j’y exerce aussi un droit de lucidité. Je suis entre les deux. En revanche, j'ai une allergie profonde aux rites, aux dogmes, aux religions, quand elles se traduisent en système de valeurs sociales. Je crois que chacun a le choix, le désir, le droit de chercher un dieu. Et que chacun peut dire qu'il l'a trouvé ou qu'il ne l'a pas trouvé. Ce qui me révolte, c'est lorsque quelqu'un trouve quelque chose et qu’il se sent obligé de convertir les autres à sa propre croyance. Si quelqu'un a trouvé Dieu, qu'il en soit heureux. S’il ne l'a pas trouvé, et bien il est libre. C'est ainsi que je conçois les religions.
Il est très difficile pour les intellectuels du Sud d'avoir un discours sur la spiritualité, parce qu'il est facilement assimilable à un discours sur la religion autochtone. Et il est difficile de s’exprimer sur l'islam quand on est coincé entre islamistes et islamophobes. La liberté de dire les choses y est très mince. Je n'aime pas que l'on me pose la question de mes croyances parce que, justement, je me bats pour qu'elles restent du domaine de l'intime. Les gens qui veulent imposer leurs propres croyances sont, au fond, dans l'angoisse de croire seuls, de perdre seuls. Souvenons-nous du pari de Pascal : si je crois et que c'est vrai, je gagne ; si c'est faux, je ne perds rien. Mais le radical le formule ainsi : je crois et vous devez croire avec moi. Parce que si c'est vrai, on gagne tous, et si c'est faux, je ne perds pas tout seul.
 
En tant qu'écrivain de culture musulmane, quel regard portez-vous sur le livre sacré de l'islam, le Coran ?
Je refuse que le Livre soit sous monopole d'un clergé, de théologiens autoproclamés, de prêcheurs, de mouvements politiques. Je refuse que le Livre sacré ne soit pas à hauteur d'homme. S'il a été donné à l'homme, c'est pour qu'il soit à la hauteur de ses quêtes, de ses capacités à déchiffrer, à interpréter – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C'est-à-dire qu’il n'est pas approché par nos angoisses, mais par nos certitudes ; il n'est pas approché par nos doutes, mais par des vérités absolues et fixées. Il faut libérer le Livre sacré pour qu'il soit interprétable, approché par tous, musulmans ou non, lu selon les envies ou les recherches intimes, comme une liberté et non comme une injonction. Je crois que c'est l'homme qui est sacré et non le Livre. Quand on veut sacraliser le Livre, on en vient à exclure l'homme.
 
Dans un entretien au Magazine littéraire, vous posiez la question : « En quoi l'islam a-t-il été utile à l'humanité ? » . Que répondriez-vous ?
Il s'agit de la formulation un peu brutale d'une autre question : en quoi sommes-nous universels, et le sommes-nous encore ? La réponse pourrait être la suivante : nous voulons à la fois appartenir à cette humanité et nous refusons qu'elle fasse partie de nous. Nous refusons les valeurs universelles et en même temps nous crions au scandale d'une humanité qui refuse les musulmans de culture ou de croyance. C'est quelque chose qui m’interpelle depuis très longtemps : nous gémissons parce que le monde nous exclut, mais nous excluons tout ce qui est universel, et nous ne faisons que nourrir nos particularismes au nom d'une identité culturelle fantasmée. Honnêtement, qu'est-ce que nous apportons au monde ? Rien du tout. C'est cruel de le dire, c'est blessant pour l'image narcissique des post-colonisés, ça heurte cette culture du din [de la religion, ndlr] chez nous, mais c'est la vérité. Je ne remets pas en question l'apport d'individualités, la bonne foi de beaucoup de gens et leur sacrifice ; je parle d'un bilan collectif.
 
La question de la sexualité est omniprésente dans votre travail. Vous dénoncez la « bigoterie », la « misère sexuelle » du monde arabe. En quoi la question sexuelle, très liée à la condition des femmes, est-elle un enjeu crucial pour notre époque ?
Quand on compare ce qui se passe en Occident et ce qui se passe dans le monde qu'on appelle arabe ou musulman, je suis frappé par le fait que finalement, on peut faire de larges cercles concentriques, on en revient toujours à la question du sexe et du texte, ainsi qu’à la représentation de la femme. Nous avons un lien pathologique avec l'être aimé, l'être désiré. Ce qui veut dire que nous avons un lien pathologique avec le désir, avec l'imaginaire, l'altérité, avec le reste du monde. Si nous n'arrivons pas à construire un lien d'acceptation du désir, nous ne pouvons pas désirer le monde, désirer autrui, désirer comprendre, rire ou partager. Et toute cette vaste question de l'altérité est incarnée dans le lien que nous avons avec la femme.
Je juge les peuples au sort qu'ils réservent aux femmes. Tous les peuples qui nient, qui voilent, enterrent ou tuent les femmes ne peuvent pas avancer – n'ont pas avancé. C'est une question essentielle, qui se pose de manière brutale, criminelle, dans certaines géographies comme la mienne, et d'une manière plus insidieuse dans des géographies comme la vôtre. Il ne s'agit que d'une différence de degré. D'un côté la femme est voilée, de l'autre, elle est voilée par son corps, elle n'est que son corps et non l'individu, elle est chosifiée. On est toujours dans cette négation de l'autre, ce malaise vis-à-vis de l'être désiré. Si nous ne tranchons pas ce nœud gordien, nous ne guérirons pas.
 
Justement, quel regard « l'occidentaliste » que vous êtes – terme avec lequel vous vous qualifiez – porte sur la condition des femmes en Occident à l'heure de #MeToo?
#MeToo est une réaction nécessaire face à la fausse victoire des droits de la femme en Occident, qui n’a pas empêché la reconstitution insidieuse de la misogynie, de manière certes plus discrète. Ce mouvement permet de remettre à la page les discussions sur la condition des femmes.
 
La misère sexuelle du monde arabe peut-elle expliquer la montée du radicalisme religieux ?
Pour moi, il y a un lien direct. Un homme aimé à 14 ans ne se fait pas kamikaze à 16 ans. Lorsqu'on en arrive à désirer la mort, c'est qu'on a mis en sursis son propre désir. On intercale la mort entre le corps et la jouissance : il faut mourir pour rencontrer la houri, la femme, au paradis. C'est monstrueux de croire qu’on ne peut jouir de la vie qu'en subissant ou en donnant la mort. Si on arrive à restituer cette possibilité de la rencontre et du désir dans ce monde-là, même avec la précarité, même avec la mort au bout, notre façon de voir le monde changera. J'ai vu sur le net une caricature d'un abîme philosophique incroyable : un djihadiste explique à un journaliste qu’il tue les mécréants parce qu’ils boivent du vin et forniquent. Au journaliste qui lui demande ce qu’il y gagnera, l’islamiste répond qu’il ira au Paradis, pour boire du vin et forniquer... C'est l'expression par l'humour de cette mise en sursis par la mort. Si l'on arrive à guérir le désir, à libérer la sexualité, à érotiser le monde, ce dernier sera défendu comme une propriété, et non comme une salle d'attente.
 
Mais le fait que de plus en plus d'intellectuels ou d'activistes puissent parler aussi librement de la sexualité, y compris en contexte arabe, n'est-il pas le signe d'une révolution silencieuse ?
Je ne pense pas, car le barrage linguistique biaise votre approche. Depuis trois ou quatre décennies, les religieux ont le monopole du discours sur le sexe. C’est devenu leur droit. En Algérie comme en Égypte, si on trouve normal qu'un imam autoproclamé de 30 ans puisse légiférer sur votre manière d'approcher votre femme, on juge scandaleux qu'un intellectuel puisse parler librement du sujet. Il faut démonopoliser le discours sur la sexualité. Les choses bougent, mais trop lentement, et le rapport des forces n'est pas en notre faveur.
 
Dans votre dernier livre, Le Peintre dévorant la femme , vous confrontez la vision de la femme chez Picasso à la celle de la femme vue par un djihadiste. Pour autant, le regard que le peintre portait sur les femmes n’est-il pas quelque peu terrifiant, lui aussi ?
Bien sûr, c'est pour cela que j'ai utilisé le terme de « cannibalisme ». Mon but n’était pas de confronter une vision saine avec une vision malade, mais de confronter deux visions totalement antinomiques ayant en commun ce désir pathologique de dévorer la femme. Ce sont deux visions qui nient la femme, perçue soit comme un objet à investir, soit à nier.
 
À vos yeux, qu'est-ce que la liberté appliquée à la sexualité ?
C'est le droit de disposer de son corps, qu'il ne soit pas un bien collectif mais individuel. Le corps de la femme appartient à la femme, le corps de l'homme appartient à l'homme. Il faut par ailleurs guérir la notion d'orgasme. L'orgasme n'est pas un vice, il est un droit. L'orgasme n'est pas une traîtrise ni un concept de l'Occident : c'est un droit universel. Nous devons conquérir le droit de parler de la sexualité sans tomber sous le coup de la loi politique ou religieuse. Mon corps m'appartient, il est ma propriété, je peux l'offrir par amour, je peux le préserver, je peux l'interdire à autrui, je peux le défendre, je peux le partager, je peux en faire un lieu de rencontres. Mais je n'ai pas à le vivre comme étant quelque chose qui m'a été prêté par le ciel ou par la loi.
 
 
À lire
Picasso et le djihadiste
Sexualité, corps, condition des femmes… Ces thèmes occupent une place prépondérante dans la pensée de Kamel Daoud, qui n’a de cesse de dénoncer la montée de l’islamisme, « les scandalisés de la vertu », « la folie qui lie l’islamiste au corps de la femme » , au mépris de la fatwa de condamnation à mort émise contre lui par un imam salafiste en 2014. Son nouvel essai, Le Peintre dévorant la femme (Stock), écrit à la suite d’une nuit passée au musée Picasso, confronte ainsi deux visions antinomiques de la femme. La vision du peintre espagnol, pour qui « la femme est une dévoration, un corps entier que l’on ne peut saisir que dans l’étreinte, l’immédiateté érotique, le désir, la dévoration cannibale ». Aux antipodes, celle du djihadiste, pour qui la femme érotisée est « une anticipation scandaleuse de la femme rêvée dans le paradis, pour après la mort ». Aux yeux du peintre, « il s’agit de mourir de désir » ; dans l’optique du combattant de Daesh, « il s’agit de faire mourir le désir ou de mourir pour pouvoir le combler » en compagnie des houris, ces vierges censées attendre les martyrs de la foi au paradis. Et Daoud de s’insurger contre ce rapport « monstrueux et pathologique » au corps féminin. V. L.
 
Kamel Daoud en quelques dates
1970. Naissance à Mostaganem (Algérie)
1994. Entre au Quotidien d’Oran, où il est toujours chroniqueur
2011. Publie Le Minotaure 504 (Sabine Wespieser Éditeur), sélectionné pour le Prix Goncourt de la nouvelle
2013. Publie Meursault, contre-enquête (Actes Sud), Prix Goncourt du premier roman
2016. Publie sa tribune « Cologne, lieu de fantasmes », dans Le Monde du 5 février, suivie d’une violente polémique
2017. Publie Zabor ou les psaumes (Actes Sud), Prix Méditerranée 2018
2018. Publie Le Peintre dévorant la femme (Stock
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Marmhonie

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Lisse lame Mahomet !



Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Img_6441-50ecd2e
La marque au sang à jamais dans l'histoire de cette hérésie reniant les droits de l'homme, tous les livres sacrés de l'humanité et leurs civilisations : voici l'Islam !
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En mai 1993 L’ambassadeur saoudien à Londres déclare dans une interview: “J’ignore ce que vous entendez par droits de l’Homme. Nous connaissons des droits déterminés par la loi islamique , et nous considérons les tribunaux comme gardiens de ces droits. Je n’ai pas entendu parler dans le passé d’institution islamique qui s’appelait comité des Droits de l’Homme”.
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En 2002 : extrait d’un manuel de langue arabe saoudien: “Les musulmans sont les maîtres du monde.” Comment voulez–vous que l’on puisse vivre en paix avec des gens qui pensent comme cela ? Qui font semblant d'ignorer que leur Coran ne cesse d'appeler au meurtre, à la charia, dans les reniements complets de l'amour du prochain apporté 6 siècles avant par un juif messie, Jésus-Christ !

Les chiffres vont peut–être vous sembler exagérés, il suffit de vérifier par vous–même, c'est une dure réalité.
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Le monde musulman accuse Israel de massacrer les palestiniens , je vous laisse comprendre de vous-même pourquoi accuser Israel de faire un génocide a Gaza est une honte…
1894-1917: Génocide contre les Arméniens : 2 millions de personnes massacrées par les musulmans au nom d’Allah en Turquie.
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1914-1918: Génocide contre les Assyriens de Turquie : 250 000 personnes massacrées par les musulmans au nom d’Allah en Turquie.
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1919-1923: Génocide contre les Grecs pontiques : 250 000 personnes massacrées en Turquie au nom d’Allah et expulsion de 250 000 autres vers la Grèce (Allah est Miséricordieux).
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1930: 40 000 décapitations publiques, 350 000 amputations dans une campagne de purification spirituelle en Arabie.
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1933: Génocide contre les Assyriens chrétiens en Irak. Plusieurs milliers de victimes. La communauté internationale, indifférente au début, réussit à stopper le massacre commis au nom d’Allah.
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1942-1943: Génocide contre les « Mécréants » en Bosnie : 200 000 civils Serbes Chrétiens Orthodoxes, 40 000 Gitans et 22 000 Juifs massacrés au nom d’Allah dans des conditions tellement atroces que même les Nazis s’en émeuvent et interrompent la boucherie initialement projetée par le muphti de Jérusalem qui veut une Bosnie islamiquement pure et appliquée par les divisions SS musulmans (plusieurs de milliers de djihadistes nazis). Leur spécialité consistait à couper les membres des victimes avant de les ensevelir encore vivantes sous de la chaux vive.
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1964-1965: Génocide contre les Chinois communistes en Indonésie : 1 million de partisans communistes souvent d’origine chinoise massacrés au nom d’Allah “ils jetèrent tellement de corps à la mer que les gens avaient peur de manger du poisson”.
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1965-aujourd’hui: Génocide contre les Papous. « Indonésislamisation » de la partie ouest de l’ile de Papouasie. Lorsqu’ils arrivent dans un village, les musulmans chassent les porcs, luttent contre les étuis péniens indigènes en obligeant les hommes à mettre des pantalons. Les réfractaires à cette « intégration » sont massacrés. Le bilan oscille entre 100 000 et 1 million de tués en 2006 dans la plus parfaite indifférence générale (tout le monde n’a pas la chance de naître palestinien)…
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1971: Génocide contre les Bengalis au Bangladesh : entre 1,5 et 3 millions de personnes massacrées au nom d’Allah . L’armée pakistanaise viole aussi 200 000 femmes selon les estimations internationales; l’armée indienne met fin à ce génocide; aucun pays musulman n’a tenté de l’arrêter. 10 millions de réfugiés.
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1975: Génocide contre les Timorais. Invasion du Timor Oriental, présentée aux militaires indonésiens comme un jihad anti-communiste: massacre de milliers de Chinois et de catholiques; destruction des églises. Bilan en 1984 établi par les Australiens, au moins 20 % de la population anéantie, soit 200 000 morts (dont 100 000 la première année) ; on peut raisonnablement penser à un bilan total de 250 000 à 300 000 morts une décennie après.
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1983-aujourd’hui: Génocide des peuples noirs et non-musulmans au Soudan. Estimation à ce jour : 2-3 millions de morts pour la plus grande gloire d’Allah dans une relative indifférence. Exemple d’action menée : en 1986, le chef de guerre soudanais Taib Musba attaque la tribu chrétienne des Uduk: 15 000 morts; il entre dans leur capitale Chali et déclare: “Vous allez être convertis du christianisme à l’islam aujourd’hui…” ; ceux qui refusent sont exécutés.
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En 1992, le Vatican proteste contre les persécutions que subissent les chrétiens soudanais; le régime de Khartoum déclare: “L’Eglise Catholique est devenu l’ennemi du gouvernement soudanais; nous savons comment nous en occuper” 1993 février: publication du rapport Barbier à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, sur les massacres des tribus Nouba au Soudan: déportation, islamisation forcée, esclavage pour plus de 20 000 enfants.

1994 rapport de l’ONU sur le Soudan, qui conclue que ce pays viole tous les droits de l’Homme; le président soudanais juge ce rapport “blasphématoire” 1994 financement de trois camps terroristes dans le nord du Soudan par Ben Laden 1994 octobre: À Khartoum colloque sur le dialogue inter-religieux au Soudan où sont invités musulmans et chrétiens. A l’issue de celui-ci, le président Omar el Béchir déclare ouvertement à des participants musulmans que le gouvernement de Khartoum suit un plan à long terme pour convertir le Soudan en un Etat Islamique par tous les moyens.
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2002 mars: témoignage de militants humanitaires au Soudan (région du Nil Sud) sur le jihad perpétré contre les populations du sud ; « les prisonniers sont interrogés exclusivement sur leur religion ; les musulmans sont libérés; les autres sont soit égorgés soit asservis ».
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Total des génocides islamiques établis :
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Estimation basse (peu probable) : 7 622 000 morts
Estimation haute (probable) : 11 022 000 morts
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Je voudrais m’excuser
Je n’ai pas mentionné les massacres de chrétiens en Syrie , Irak , Liban , l’aide apporte par les musulmans aux nazis , massacre en Ouganda, en Inde – Pakistan ,…..

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Donc :
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Mahomet est mort, les fachos ont pris la relève
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12Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Empty La foi et la raison Jeu 29 Nov - 23:32

Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Bonjour à tous

Le sujet du topic est la place de la raison en Islam. Est ce qu'il y a un courant Moutazilite dans le christianisme ? C'est quoi la place de la raison dans la foi chrétienne ?

.

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Marmhonie

Marmhonie
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MODERATEUR

Ouah Allo A'larme a écrit:Le coran lave plus gris...


Avec Mahomet, moHamed, mUhAmMaD, Ahmed 2.0
Les juifs sont musulmans,
Dieu s'appelle allah,
Bouddha, Victor Hugo et Napoléon sont musulmans,
li fransé je li parle mieu que toa et je ti maudi,
la lapidation c'est romantique,
la haine c'est ainsi qu'on doit pardonner,
le devoir absolu du djihad, c'est la tolérance,
l'esclavage c'est la liberté retrouvée,
et le coran il est tombé du ciel comme le choléra, la peste et le sida


.

Les musulmans et le lourd héritage d’une raison décriée Lijihad-556ef41
Par la Barbe du Saint Prophète
Par la lune fendue
Par le soleil qui se couche dans une eau boueuse
Par l'âne Yaffour qui promène Anne Hidalgo
Par l'étoile qui scintille
Par les houris fillettes vierges bonnes à enfiler,
Par l'eau qui mouille
Par le feu qui brûle
Par la terre plate équilibrée
Par les montagnes jetées du ciel,
Tu es dans un égarement évident.

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Mikael

Mikael
MODERATEUR
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Pourquoi faute de vrais argument Talab fait dévié le sujet sur les cathiques ?

Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Au nom d’Allah, L'Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Que le salut et bénédictions soient sur son messager, Mohammad, le dernier maillon de la chaîne prophétique. Amine

Tu veux prouver quoi au juste par ton verbiage mystique ?

.

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Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Bonjour Mikael

Pourquoi faute de vrais argument Talab fait dévié le sujet sur les cathiques ?

Mon but du conseil était d'orienter le dialogue pour qu'il soit constructif, mais pour cela il faut respecter le sujet initial au lieu de s'éparpiller partout comme fait monsieurs Marmhonie.

Et puis c'est quoi au juste les cathiques?

.

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Marmhonie

Marmhonie
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Talab-al-ilm a écrit:Au nom d’Allah, L'Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Que le salut et bénédictions soient sur son messager, Mohammad, le dernier maillon de la chaîne prophétique. Amine
.
A comparer avec la leçon qu'il entendrait nous donner, lui !
Talab-al-ilm a écrit:Tu veux prouver quoi au juste par ton verbiage mystique ?
Poser quantité de bondieuseries et signer mystiquement comme les juifs d'un point plus bas, est confondant.

Aucun argument sérieux, aucune réponse aux questions qui lui sont posées, un radicalisme islamiste qui effraie, un endoctrinement en ligne pour trouver des gens faibles qui puissent se faire radicaliser et partir faire le djihad, voici qui est Talab-al-ilm.

Cependant il est intelligent, et nous pensons qu'il est toujours intéressant de montrer un tel constat, de telles méthodes.

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Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Monsieur Marmhonie publie des postes de haines contre l'Islam pour l'endoctrinement et trouver des gens faibles qui puissent se faire radicaliser et pour pouvoir organiser les croisades contre les musulmans.

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Lechercheur



Les événements actuel ne montrent pas vraiment les musulmans en odeur de sainteté, et si tous ne sont pas extrémistes peux condamnent les massacres qui sont fait au nom d'ALLAH.

chico.

chico.

La liberté religieuse chez les musulmans est à sens unique,ils la veulent dans les pays ou ils émigrent mais ne la donne pas chez eux.

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