La « religion » frappée par la rigueur
L’enseignement religieux, officiellement obligatoire en Moselle, fait les frais de la rigueur budgétaire. L’évêché prend acte, tout en émettant des craintes et des réserves.
Héritage historique du Concordat, l’enseignement religieux en Moselle est victime des restrictions budgétaires qui touchent le rectorat de nancy-Metz. Photo Reuters
Grégory est professeur de religion sous contrat depuis cinq ans. Il n’aura plus de poste à la rentrée. Il est l’une des « victimes » des restrictions budgétaires qui touchent tout particulièrement le rectorat de Nancy-Metz, sans épargner, cette fois, l’enseignement religieux, officiellement obligatoire sous-réserve de dispense en bonne et due forme dans le département de la Moselle, selon l’héritage historique du Concordat. Geneviève Rehlinger, directrice de l’enseignement religieux, assure ne rien trouver à redire à l’effort demandé. « Nous avons le meilleur dialogue possible avec le rectorat », assure-t-elle avec empressement. La situation est néanmoins inédite et implique un mouvement de fond sans précédent au sein de cet enseignement. « 45 % des collégiens suivent cet enseignement en Moselle, alors qu’ils ne sont que 42 % en Alsace », indique l’abbé Jean-Christophe Meyer, vicaire épiscopal, chargé de la catéchèse. Les deux départements alsaciens, également sous régime concordataire, ne sont pas soumis aux mêmes restrictions. « Au total à la rentrée, laLorraine perd 880 postes d’enseignants toutes matières confondues, l’Alsace en perd à peine 9 », précise Geneviève Rehlinger.
Parlementaires alertés
Jusqu’à présent, cinq élèves étaient nécessaires pour constituer une classe, quinze élèves par niveau, deux classes, et trente pour en constituer trois. A la rentrée prochaine, les règles de calcul sont plus drastiques, soit : 20 élèves pour une classe, 26 pour deux et 46 pour trois. Des collèges à Woippy et Moulins-lès-Metz, faute du nombre minimal, sont d’ores et déjà privés de professeur de religion. Cette année, soixante-dix-sept enseignants dispensaient cette matière, dont soixante sont titulaires d’un CAPES, donc assurés de retrouver un poste. Six des quatorze contractuels en CDI ont été placés, les autres peuvent soit démissionner avec indemnités soit se reconvertir Trois CDD, dont Grégory, n’auront plus de poste à la rentrée.
M gr Pierre Raffin, évêque de Metz, a fait part de son sentiment, mitigé, à tous les parlementaires mosellans. A ce jour, les plus véloces sur ce dossier ont été le député Marie-Jo Zimmermann et le sénateur Jean-Louis Masson, qui ont interpellé le gouvernement sur ce sujet.
Il regrette, notamment, l’absence d’une enveloppe budgétaire spécifique qui permettrait de compenser le déséquilibre de traitement avec les voisins alsaciens. Car même énoncée avec prudence, le souci est bien de préserver le statut concordataire en Moselle. « Nous nous assurerons à la rentrée prochaine que toutes les matières sont logées à la même enseigne », prévient Jean-Christophe Meyer. L’évêché veut bien « jouer le jeu » mais ne souhaite en aucun cas « être le dindon de la farce ».
P. R.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/06/24/la-religion-frappee-par-la-rigueur
L’enseignement religieux, officiellement obligatoire en Moselle, fait les frais de la rigueur budgétaire. L’évêché prend acte, tout en émettant des craintes et des réserves.
Héritage historique du Concordat, l’enseignement religieux en Moselle est victime des restrictions budgétaires qui touchent le rectorat de nancy-Metz. Photo Reuters
Grégory est professeur de religion sous contrat depuis cinq ans. Il n’aura plus de poste à la rentrée. Il est l’une des « victimes » des restrictions budgétaires qui touchent tout particulièrement le rectorat de Nancy-Metz, sans épargner, cette fois, l’enseignement religieux, officiellement obligatoire sous-réserve de dispense en bonne et due forme dans le département de la Moselle, selon l’héritage historique du Concordat. Geneviève Rehlinger, directrice de l’enseignement religieux, assure ne rien trouver à redire à l’effort demandé. « Nous avons le meilleur dialogue possible avec le rectorat », assure-t-elle avec empressement. La situation est néanmoins inédite et implique un mouvement de fond sans précédent au sein de cet enseignement. « 45 % des collégiens suivent cet enseignement en Moselle, alors qu’ils ne sont que 42 % en Alsace », indique l’abbé Jean-Christophe Meyer, vicaire épiscopal, chargé de la catéchèse. Les deux départements alsaciens, également sous régime concordataire, ne sont pas soumis aux mêmes restrictions. « Au total à la rentrée, laLorraine perd 880 postes d’enseignants toutes matières confondues, l’Alsace en perd à peine 9 », précise Geneviève Rehlinger.
Parlementaires alertés
Jusqu’à présent, cinq élèves étaient nécessaires pour constituer une classe, quinze élèves par niveau, deux classes, et trente pour en constituer trois. A la rentrée prochaine, les règles de calcul sont plus drastiques, soit : 20 élèves pour une classe, 26 pour deux et 46 pour trois. Des collèges à Woippy et Moulins-lès-Metz, faute du nombre minimal, sont d’ores et déjà privés de professeur de religion. Cette année, soixante-dix-sept enseignants dispensaient cette matière, dont soixante sont titulaires d’un CAPES, donc assurés de retrouver un poste. Six des quatorze contractuels en CDI ont été placés, les autres peuvent soit démissionner avec indemnités soit se reconvertir Trois CDD, dont Grégory, n’auront plus de poste à la rentrée.
M gr Pierre Raffin, évêque de Metz, a fait part de son sentiment, mitigé, à tous les parlementaires mosellans. A ce jour, les plus véloces sur ce dossier ont été le député Marie-Jo Zimmermann et le sénateur Jean-Louis Masson, qui ont interpellé le gouvernement sur ce sujet.
Il regrette, notamment, l’absence d’une enveloppe budgétaire spécifique qui permettrait de compenser le déséquilibre de traitement avec les voisins alsaciens. Car même énoncée avec prudence, le souci est bien de préserver le statut concordataire en Moselle. « Nous nous assurerons à la rentrée prochaine que toutes les matières sont logées à la même enseigne », prévient Jean-Christophe Meyer. L’évêché veut bien « jouer le jeu » mais ne souhaite en aucun cas « être le dindon de la farce ».
P. R.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2011/06/24/la-religion-frappee-par-la-rigueur