TG Décembre 1954.
La fête antichrétienne de Noël
“ LES témoins de Jéhovah ne fêtent pas Noël. À New Ulm, un groupement religieux, les témoins de Jéhovah, ne suit pas la tradition et ne célèbre pas Noël. Le groupe local n’a prévu aucun service divin pour Noël. ” Ainsi débutait un article paru il y a deux ans dans le Daily Journal, New Ulm, Minnesota, U.S.A., dans son édition du 22 décembre.
Vous demandez-vous pourquoi les témoins de Jéhovah ne célèbrent pas cette fête, de propos délibéré, alors que presque tous les chrétiens nominaux font un si grand cas de Noël ? Cela vous étonne-t-il ? Ne seriez-vous pas surpris d’apprendre que la fête de Noël n’est pas chrétienne, qu’en dépit de son nom elle est non seulement antichrétienne mais qu’elle a son origine dans les coutumes païennes, la superstition et les traditions moyenâgeuses ? Seriez-vous surpris de constater qu’en réalité elle est tout le contraire de ce qui est chrétien ? Ces explications vous paraissent fort exagérées, mais, si vous poursuivez votre lecture, vous saisirez pour quelle raison les témoins de Jéhovah, qui prennent la Parole de Dieu au sérieux, ne veulent rien avoir affaire avec Noël. Il n’est pas nécessaire que nous nous excusions d’attacher tant d’importance à la Bible. Ne prétend-on pas que Noël est une fête chrétienne célébrée par des chrétiens ? De plus, Jésus-Christ et ses apôtres reconnurent en la Bible la vérité inspirée de Dieu. — Jean 17:17 ; II Tim. 3:15-17 ;II Pi. 1:20, 21.
À QUELLE DATE APPROXIMATIVE JÉSUS EST-IL NÉ ?
Les témoins de Jéhovah ne fêtent pas Noël pour diverses raisons. En voici une : le 25 décembre n’est pas la date de la naissance de Jésus. Tous les historiens sont d’accord sur ce point. Mais dire que “ ce pouvait très bien être l’un quelconque des 365 jours de l’année ”, comme l’a fait un ecclésiastique aux États-Unis, révèle une grande ignorance des enseignements scripturaux relatifs à cette question, car la Bible indique la date approximative de la naissance de Jésus. De quelle manière ? En fournissant plusieurs preuves parmi lesquelles la prophétie de Daniel 9:24-27, ayant trait à la venue du Messie, est l’une des plus évidentes. Cette prophétie parle de soixante-dix semaines et prédit que soixante-neuf semaines s’écouleraient à partir du moment où l’ordre serait donné de bâtir Jérusalem jusqu’à la venue du Messie.
Les dernières découvertes archéologiques révèlent qu’Artaxerxès commença de régner en 474 av. J.-C. Selon Néhémie 2:1-10, il ordonna de construire les murs de Jérusalem pendant la vingtième année de son règne. Puisque le Messie ne vint pas après 483 jours littéraux (69 semaines), nous devons en déduire que, dans ce cas, la règle scripturale “ un jour pour chaque année ” doit être appliquée (Voyez Nombres 14:34 ; Ézéchiel 4:6). Si nous comptons 483 ans à partir de 455 av. J.-C. nous arrivons à l’an 29 de notre ère. Il n’y eut pas d’an zéro av. J.-C. ni d’an zéro ap. J.-C., c’est pourquoi 483 et non 484 années s’écoulèrent de 455 av. J.-C. jusqu’à l’an 29 ap. J.-C.
À l’âge de 30 ans, Jésus commença à prêcher en qualité de Messie. Selon la loi mosaïque, c’était l’âge requis de tout prêtre pour débuter dans le ministère. Il est donc raisonnable de conclure que Jésus commença son activité dès qu’il eut atteint cet âge, ce qui, selon la prophétie susmentionnée, dut avoir eu lieu en 29 de notre ère. Cette date concorde d’ailleurs avec le récit biblique relatif au début du ministère de Jean-Baptiste. — Voyez Nombres 4:3, 23 ; Luc 1:26-45 ; 3:1-4, 23.
Daniel prophétisa que le Messie serait retranché après la soixante-neuvième semaine et qu’il “ ferait cesser le sacrifice et l’offrande ” dans la moitié de la soixante-dixième semaine (ou trois ans et demi plus tard). Les sacrifices des Israélites ayant perdu leur valeur et leur loi ayant été clouée au poteau avec Jésus lorsqu’il mourut, cette prophétie annonçait que Jésus mourrait trois ans et demi après avoir commencé son ministère. C’est précisément le temps que ceux qui sondent la Bible reconnaissent généralement comme étant celui du ministère de Jésus. Il correspond aussi à la preuve fournie par l’Évangile de Jean selon lequel Jésus fêta quatre fois la pâque (Jean 2:13 ; 5:1 ; 6:4 ; 12:1 ; 13:1). (Pour de plus amples détails voyez le livre “ Équipé pour toute bonne œuvre ”, p. 272). Il est hors de doute que Jésus fut retranché le 1er avril de l’an 33, à la pâque. Des calculs précédents il ressort qu’il est né 331/2 ans avant, c’est-à-dire en l’an 2 av. J.-C.
Cette date d’octobre correspond aux preuves circonstancielles que nous possédons. Les bergers gardaient leurs troupeaux pendant la nuit lorsque Joseph et Marie se rendirent à Bethléhem, située à une grande distance de leur lieu d’origine, afin de s’y faire inscrire selon l’édit de César Auguste. Les bergers n’auraient pas laissé leurs troupeaux dehors pendant le froid et humide hiver palestinien. Il est aussi déraisonnable de penser que César Auguste eût exigé que les Juifs fissent un si long voyage pendant la mauvaise saison. Car mauvaise saison il y avait, sinon Jésus n’aurait pas prononcé ces paroles : “ Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver. ” — Mat. 24:20 ; Luc 2:1-20.
D’ORIGINE PAÏENNE
Qui donc, en dépit de ces faits, a pu choisir le 25 décembre comme la date de la naissance de Jésus ? Jules Ier, pape de 337 à 352, a été le premier, croit-on, à fixer la fête de Noël au 25 décembre. En se basant sur quoi ? La Catholique Encyclopedia (Volume 3, page 727) dit : “ Cependant, la célèbre fête du soleil, Natalis Invicti (anniversaire de l’invincible), est pour beaucoup dans le choix de la date actuelle de décembre. ” Selon l’Encyclopedia Americana, l’église de Rome a fait célébrer l’anniversaire de la naissance de Jésus le 25 décembre, “ jour de l’antique fête romaine (païenne) de la naissance de Sol (soleil), parce qu’on ne connaissait pas le jour de la naissance du Christ ”. (Volume 6, page 623, édition de 1942). D’autres autorités disent que l’église étant incapable de faire tomber cette fête dans l’oubli l’adopta et lui donna une autre signification. Ce qui fit dire à Tertullien : “ Nous qui ne connaissons pas les sabbats, les nouvelles lunes et les fêtes jadis agréables à Dieu, nous assistons aux saturnales (et à d’autres fêtes païennes). Des cadeaux sont échangés... des fêtes sportives et des banquets bruyants sont célébrés. ”
Quelqu’un objectera peut-être : Si nous admettons que le 25 décembre est d’origine païenne et que Jésus est né vers le 1er octobre, pourquoi ne célèbre-t-on pas cette date ? Parce que fêter les anniversaires de naissance est une coutume païenne. L’Écriture ne cite nulle part la date de naissance d’une personne. Il n’est pas fait mention de serviteurs de Jéhovah, avant ou après le Christ, qui auraient célébré des anniversaires de naissance. Les deux seules dates citées dans les saintes Écritures ont été fêtées par des empereurs païens. Une exécution eut lieu au cours de chacune d’elles, celle du chef des panetiers de Pharaon et la décapitation de Jean-Baptiste à l’instigation d’Hérode. — Gen. 40:20-22 ; Mat. 14:6-11.
La date, les divertissements et l’échange des cadeaux ne constituent pas les seuls aspects païens de Noël. La coutume consistant à employer des arbres, du gui et du houx, découle de l’adoration païenne de la nature. Selon l’historien Hislop, la fête de Noël remonte au temps de Nimrod qui vécut il y a 4 000 ans environ : “ La bûche de Noël est le tronc mort de Nimrod, déifié comme dieu-soleil mais abattu par ses ennemis. L’arbre de Noël est Nimrod redivivus — le dieu abattu revenu à la vie. ” — The Two Babylons, pages 97 et 98.
La coutume de décorer les arbres de Noël remonte aux Teutons préchrétiens qui ornaient leurs sapins de fruits et de céréales en l’honneur de Nithager, dragon saint. On utilisait de brillantes boules d’or pour rendre hommage à Balder, dieu du soleil mystique. (De nos jours, les pays communistes, antireligieux, tels que la Roumanie, tirent de grands bénéfices de la fête de l’arbre d’hiver et utilisent des sapins décorés. En 1951, à Bucarest, la capitale, le centre d’attraction était “ un arbre de plus de 20 mètres de hauteur auquel étaient suspendus des milliers de lumières, de boules d’or et de cloches de métal ”.)
Il en est de même du gui. Les traditions païennes relatent que c’était un rameau divin qui, représentant le Sauveur, descendit du ciel. On affirme que le dieu Loki tua par jalousie le beau dieu Balder, à l’aide d’une pique faite avec du gui. Toutes les autres plantes avaient promis de ne pas nuire à Balder ; le gui n’ayant pas fait de telle promesse, c’est lui qui fut utilisé. Selon cette tradition païenne, le rameau de gui fut retiré de la plaie mortelle de Balder et remis à Freyja, la déesse de l’amour, d’où la coutume permettant à un jeune homme d’embrasser une jeune fille qui se trouve sous une branche de gui.
Autrefois on plaçait du gui et des couronnes de houx près des fenêtres et des portes d’entrée, à cause de leur pouvoir guérisseur et protecteur et afin d’empêcher les sorciers et les mauvais esprits d’entrer. Selon une autre croyance païenne, les baies du houx représentaient les gouttes de sang du dieu impie Balder.
Et qu’en est-il des trois mages figurant sur les cartes de Noël ? Cela dérive encore du paganisme. Premièrement, la Bible ne mentionne pas le nombre des mages qui se trouvaient là. Deuxièmement, il est fort probable qu’ils rendirent visite à Jésus et à Marie, sa mère, alors que Jésus était âgé de deux ans environ, car le récit parle non d’un bébé mais d’un enfant. Il n’est pas davantage question de Jésus se trouvant dans une crèche mais dans une maison. Rappelons-nous aussi l’ordre d’Hérode de tuer tous les enfants du sexe masculin de deux ans et au-dessous. De plus, il est évident que celui qui conduisit les mages à l’aide de l’étoile n’était pas celui qui, par l’intermédiaire des anges, amena les bergers à la crèche de Jésus. Si tel était le cas, pourquoi les aurait-il conduits auprès du plus grand ennemi de Jésus, mettant sa vie en danger et provoquant la mort de tant d’enfants ? Non, il n’est pas raisonnable d’admettre qu’après avoir recommandé à son peuple d’éviter les religions païennes, Dieu conduisit des astrologues ou mages, des adorateurs impies des démons, auprès de son Fils. — És. 47:13. Comparez Matthieu 2:1-18 à Luc 2:8-20.