[size=45]La campagne #MeToo gagne les évangéliques américains[/size]
Marie Malzac , le 29/01/2018 à 15h10
Le repentir public d’un pasteur pour une agression sexuelle sur mineure commise il y a plusieurs années a récemment suscité la polémique aux États-Unis, après que ses paroissiens ont applaudi sa démarche de sincérité.
Le phénomène #MeToo touche aussi les Églises évangéliques américaines, pourtant réputées pour leur puritanisme.
Début janvier, un pasteur d’une « megachurch » de Memphis (Tennessee), Andy Savage, a fait une étonnante confession devant les fidèles de son église. « Alors que j’étais étudiant et jeune pasteur dans une église du Texas il y a plus de 20 ans, j’ai malheureusement eu un incident sexuel avec une lycéenne qui fréquentait cette église », a-t-il reconnu dans une démarche de repentance.
Agressions sexuelles, la parole mondiale libérée sur Twitter
Alors âgé de 22 ans, Andy Savage, aujourd’hui très connu dans sa région, avait profité d’un trajet en voiture avec la jeune fille, s’excusant dans la foulée, avant de lui demander de garder le silence sur l’épisode pour ne pas compromettre son ministère.
Ses aveux intervenaient peu après les révélations de sa victime, Jules Woodson, qui, encouragée par le mouvement #MeToo, avait adressé un mail, début décembre, à son agresseur, intitulé « Te souviens-tu ? »
Dans son blog, elle a également décrit en détail l’agression et la façon dont elle s’était ensuite confiée au responsable de l’époque, un pasteur qui a cherché à étouffer l’affaire avant d’éloigner Andy Savage.
La victime doit rester « au centre de l’attention »
Les aveux provoqués de ce pasteur évangélique aujourd’hui âgé de 42 ans ont suscité un long applaudissement de la part des fidèles, ce qui n’a pas manqué de créer la polémique, d’autant que la version de la jeune fille ne correspond pas tout à fait à celle de son agresseur. Lui affirme avoir, à l’époque, présenté ses excuses à la famille de Jules Woodsman ainsi qu’aux membres de l’église. Selon l’avocate de la victime, le jeune pasteur avait tout simplement reçu de ses supérieurs l’interdiction de lui parler.
Dans une tribune publiée dans le magazine évangélique américain Christianity Today, Ed Stetzer, le directeur exécutif du Billy Graham Center, un des lieux phares de l’évangélisme américains, a dénoncé une ovation « déroutante ».
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