*** si p. 158-159 § 1-3 Livre de la Bible numéro 34 — Nahoum ***
“ LA DÉCLARATION contre Ninive. ” (Nah. 1:1). La prophétie de Nahoum s’ouvre sur ces paroles menaçantes. Pourquoi Nahoum prononce-t-il cette malédiction ? Que sait-on de la Ninive antique ? Nahoum résume son histoire en deux mots : “ Ville meurtrière. ” (3:1). Deux tells situés sur la rive orientale du Tigre, à l’opposé de la ville moderne de Mossoul, dans le nord de l’Iraq, marquent le site de l’ancienne Ninive. C’était une ville bien protégée par des murailles et des fossés, et elle devint la capitale de l’Empire assyrien dans la dernière partie de son histoire. Toutefois, l’origine de la ville remonte à Nimrod, le “ ‘ puissant chasseur en opposition avec Jéhovah ’. [...] il passa en Assyrie et entreprit de bâtir Ninive ”. (Gen. 10:9-11.) Ainsi, Ninive connut un mauvais départ. Elle fut plus particulièrement célèbre au cours des règnes de Sargon, de Sennakérib, d’Ésar-Haddôn et d’Assourbanipal, vers la fin de la domination assyrienne. Dans ses guerres et ses conquêtes, l’Assyrie s’enrichit grâce au pillage, et elle devint célèbre pour sa cruauté et les sévices inhumains que ses chefs infligeaient à la multitude de leurs captifs. Voici ce que déclare C. Ceram à la page 245 de son livre Des dieux, des tombeaux, des savants (1958) : “ Si Ninive s’imposa à la mémoire des hommes, ce fut surtout par le meurtre, le pillage, la tyrannie, l’oppression des faibles, la guerre et les atrocités de toutes sortes, par une série de rois sanguinaires qui ne se maintenaient que par la terreur, dont bien peu moururent de mort naturelle et dont le despotisme allait s’aggravant. ”
2 Et que dire de la religion à Ninive ? On y adorait tout un panthéon de dieux, la plupart d’entre eux ayant été importés de Babylone. Ses chefs invoquaient ces dieux lorsqu’ils partaient en campagne pour détruire et exterminer, et ses prêtres avides encourageaient les guerres de conquête, attendant impatiemment le beau butin qu’elles leur rapporteraient en retour. Dans son livre Ancient Cities (1886, page 25), W. Wright dit : “ Ils rendaient un culte à la force et n’adressaient leurs prières qu’à de colossales statues de pierre, lions et taureaux, dont les membres massifs, les ailes d’aigles et les têtes humaines étaient des symboles de force, de courage et de victoire. Combattre était l’affaire de la nation, et les prêtres ne cessaient de fomenter la guerre. Ils vivaient principalement des dépouilles provenant des conquêtes, dont un pourcentage fixe leur était immanquablement cédé avant que d’autres y aient part, car cette race de pillards était excessivement religieuse. ”
3 La prophétie de Nahoum, bien que courte, est pleine d’intérêt. Tout ce que nous savons du prophète est renfermé dans le premier verset : “ Le livre de la vision de Nahoum l’Elqoshite. ” Son nom (hébreu : Naḥoum) signifie “ Consolateur ”. À coup sûr, son message n’apporta pas la consolation à Ninive ; en revanche, il soulagea le peuple de Dieu menacé par un ennemi puissant et implacable. Il est également consolant de constater que Nahoum ne fait pas mention des péchés de son peuple. Bien qu’on ne connaisse pas exactement l’emplacement d’Elqosh, il semble probable que la prophétie fut écrite en Juda (Nah. 1:15). La chute de Ninive, qui survint en 632 av. n. è., n’avait pas encore eu lieu quand Nahoum rédigea sa prophétie, et il compare cet événement à l’écroulement de No-Amôn (Thèbes, en Égypte) qui le précéda de peu (3:
. Par conséquent, Nahoum a dû écrire sa prophétie au cours de cette période