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L'exil des Yézidis

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Mikael
Talab-al-ilm
Josué
7 participants

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1 L'exil des Yézidis Empty L'exil des Yézidis Mar 4 Avr - 22:56

Josué

Josué
Administrateur

Sauvés par l’Allemagne, hantés par Daech: L'exil des Yézidis (REPORTAGE)
CHRISTOPHE LAMFALUSSY

Des enfants recrutés en Irak par des groupes armés liés au PKK
"Où sont-elles?": Daech détiendrait encore 3.200 femmes yézidies
INTERNATIONAL
Chaque témoignage de Yézidis est une plongée dans l’horreur, et celui de Marwa Al Aliko, 23 ans, et de son jeune frère Farah, 15 ans, en est une de plus. Accueillis par le Land de Basse-Saxe depuis "le 23 septembre 2015", une date à jamais gravée dans leur mémoire, la jeune femme et son frère partagent un appartement à Hanovre avec leur mère. Ils sont venus en train nous rejoindre à Herford, dans une maison remplie de réfugiés. Elle rêve d’être avocate, pour défendre les Yézidis et amener leurs bourreaux devant les tribunaux. Lui aspire à être mécanicien et ne jure que par les "SUV Audi".
Mais quand on les interroge, c’est le passé qui les hante. Tous deux ont été kidnappés par l’Etat islamique lors de son offensive éclair en août 2014 dans le nord de l’Irak. Avec leur mère, ils ont été envoyés en Syrie, où ils ont été séparés. Farah est resté sept mois dans les mains de Daech. Marwa est devenue une esclave sexuelle, passant d’un "Abou" à un autre, avant de parvenir à s’échapper grâce à une famille sunnite de Raqqa.

Le frère enrôlé dans un camp de Daech

"Je ne sais pas où est mon père, ni deux de mes sœurs, qui avaient 15 et 16 ans quand nous avons été pris. Nous espérons qu’ils sont encore vivants", confie Farah. "Moi, j’ai été envoyé dans un camp où ils ont essayé de nous convertir. Si nous ne le faisions pas, ils nous battaient. Ils ne tuaient pas les enfants mais frappaient avec du métal brûlant sur les doigts. Il y avait là dans ce camp 220 garçons, dont mon frère et quatre de mes cousins."

Elevé dans les traditions d’une religion préislamique, Farah a été obligé de se convertir à l’islam des djihadistes. Il a dû lire le Coran et apprendre par cœur les manuels de l’Etat islamique (EI). Pour prouver sa bonne foi, il a dû battre son frère jusqu’à lui casser une dent.

"Ils nous ont montré comment tuer les incroyants, les kouffars", continue-t-il, le regard baissé. "J’ai appris à tirer au pistolet et à la kalachnikov. Ils nous ont appris comment décapiter avec des mannequins en plastique. J’ai aussi appris à fabriquer des explosifs et à les placer."

On ignore combien de jeunes garçons yézidis ont été enrôlés par l’EI. A la mi-février, une vidéo glaçante a été diffusée par le groupe djihadiste dans laquelle on voit deux jeunes yézidis affirmant venir de la région de Sinjar, s’être convertis à l’islam après avoir renié leur religion "satanique" et embarquer au volant de camions remplis de barils d’explosifs. Daech affirme qu’ils ont mené une opération suicide. Le tout était filmé par un drone.
La sœur vendue et revendue

Tandis que l’adolescent était vendu avec sa mère à un converti allemand, puis à un Arabe de nationalité allemande, sa sœur Marwa s’est retrouvée dans un hall sportif de Raqqa, où des Syriens et des étrangers venaient acheter les jeunes femmes. "Nous passions d’un homme à un autre", raconte-t-elle. "C’est un Egyptien qui m’a achetée en premier lieu. Le prix était généralement de 20 euros. Ils disaient que le marché était rempli de filles yézidies, ce qui expliquait pourquoi le prix était si bas."
Menaces de coups, viols et tâches ménagères étaient son lot quotidien. "Pour ne pas avoir de problèmes, je prétendais que je ne parlais pas l’arabe. Nous devions faire tout ce qu’ils demandaient sinon nous étions battues", poursuit-elle. "Pour eux, avoir une relation avec une femme yézidie, c’était la convertir." Parfois, elle était soumise à près de dix relations sexuelles par jour.

Des larmes s’échappent de son visage. Elle serre son mouchoir entre ses doigts. Installée à l’écart dans la cuisine de la maison, elle explique pourquoi elle a décidé de parler. "Ce qui m’importe, c’est que le monde sache et que mes deux sœurs aient le courage de survivre."

Malgré une campagne de rachat des otages par leurs familles, des organisations humanitaires ou le gouvernement régional kurde, malgré les avancées faites par l’armée irakienne contre le califat d’Abou Bakr El-Baghdadi, près de 3 800 femmes et enfants yézidis seraient toujours captifs de l’Etat islamique, estime Nareen Shammo, militante de la cause.

Le rituel du berat

Depuis les années septante, la mère de Khabat garde dans un mouchoir soigneusement fermé un peu de terre, de métal et des boules de sédiments d’une source sacrée de Lalesh, le lieu saint des Yézidis.

Cette antique tradition yézidie s’appelle le "berat" ou le "tobark". Réfugiée en Allemagne, elle garde ce porte-bonheur comme un symbole de sa terre natale et de sa religion préislamique. "On pourrait dire que c’est comme l’eau de Lourdes - un objet sacré, ou même ingéré en cas de maladie", explique Christine Allison, experte britannique des Yézidis. En signe de respect, chaque Yézidi qui vient dans sa maison est invité à y poser son front.


"Je ne savais pas grand chose de l’Allemagne, sinon qu’il y avait une démocratie"

Les gens étaient très polis à la frontière allemande. Nous avons dit que nous étions des réfugiés. Nous avons passé vingt jours dans un camp temporaire. Des volontaires sont venus nous donner des cours d’allemand. Puis nous avons été répartis entre les différentes villes du pays."

Faris fait partie de ces milliers de Yézidis qui ont été accueillis par l’Allemagne à la fin de l’été 2015, dans le flux des réfugiés et migrants qui sont passés de la Turquie à l’Europe cette année-là. Il a traversé la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, enfin l’Allemagne : "A pied principalement."

Aujourd’hui, il est installé dans le salon d’une maison de Herford, non loin de Bielefeld en Allemagne. C’est un quartier résidentiel de classe moyenne. Au bout d’un cul-de-sac, une maison est remplie de réfugiés yézidis. C’est là qu’il raconte son histoire.

Au mur du salon, deux peintures évoquent les toits de Lalesh, le lieu saint des yézidis en Irak.

Cet ancien agent du renseignement kurde, les Asayish, aspire à poursuivre ses études en histoire, mais la première étape de son intégration est l’apprentissage de la langue allemande. Il a choisi l’Allemagne car d’autres membres de sa famille y étaient installés. L’Allemagne a en effet accueilli des milliers de Yézidis à partir des années soixante en provenance de pays comme la Turquie, la Syrie, l’Irak ou l’Arménie.

"Je ne savais pas grand chose de l’Allemagne", nous dit-il, "sinon qu’il y avait dans ce pays une démocratie, des droits de l’homme et le respect d’autrui".



Rembourser la rançon

Mourad, 48 ans, est plus marqué. Ancien policier irakien, il a été détenu par l’Etat islamique et doit la vie sauve à un "émir" du califat à qui il avait offert de l’eau. Il a cependant été battu et porte encore les séquelles, physiques et psychologiques, de sa détention. Il a été libéré en 2015, avec deux autres hommes, contre la somme de 150 000 dollars.

"Ma famille a demandé des prêts aux amis pour payer la rançon", dit-il. "Aujourd’hui ces amis me demandent de rembourser parce que je suis en Allemagne..." Mais Mourad n’est pas encore retapé. Il doit subir une opération pour réparer ses épaules. Il sait que la prochaine étape est de trouver un emploi, "n’importe lequel" dit-il.

Dans l’intervalle, l’état allemand lui octroie une aide de 320 euros par mois, pour la nourriture et les vêtements.

Comme de nombreux réfugiés, Mourad espère pouvoir faire venir toute sa famille en Allemagne. Deux de ses fils se battent actuellement "dans les montagnes". Il n’envisage d’aucune façon de revenir dans le village collectif qu’il habitait au sud de Sinjar. "Tant qu’il y aura des musulmans avec une telle idéologie", dit-il, "j e ne reviendrai pas".

Non seulement l’Allemagne a accueilli ces réfugiés-là, mais aussi a-t-elle mis en place un programme d’accueil pour environ 2 500 femmes et enfants yézidis traumatisés par les violences qu’ils ont subies. Lancé par le Land de Bade-Wurtemberg, avec l’aide de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), le programme allemand a fait venir par avion, en provenance d’Erbil, les femmes qui ont été les plus atteintes par les violences des djihadistes.
http://www.lalibre.be/actu/international/sauves-par-l-allemagne-hantes-par-daech-l-exil-des-yezidis-reportage-58e12a52cd70812a652ebf90

Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Bonjour Josué

Daesh : Jihad sur le chemin de Satan

http://www.3ilmchar3i.net/2016/01/daesh-jihad-sur-le-chemin-de-satan-dossier.html

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http://www.aimer-jesus.com

3 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 5 Avr - 7:55

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Et pourquoi tu ne mentionnes pas les pauvres Yézidis et ce qui leur arrive ?

4 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 5 Avr - 8:15

samuel

samuel
Administrateur

Mikael a écrit:Et pourquoi tu ne mentionnes pas les pauvres Yézidis et ce qui leur arrive ?
Tout simplement que pour lui ce ne sont pas des musulmans , alors leur sort il s'en moque .

5 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 5 Avr - 18:17

Talab-al-ilm

Talab-al-ilm

Bonjour

Moi je ne m'en moque pas. Les musulmans sont principales victimes du « terrorisme » dans le monde. « au vu du contexte et des lieux concernés, la vaste majorité des victimes sont musulmanes », indique la note de l’ISCR. L’Irak est de loin le pays le plus touché, avec 223 attaques et 1 770 victimes. Suivent le Nigéria et l’Afghanistan, qui enregistrent respectivement 786 et 782 victimes. « Si les jihadistes combattent dans des pays à majorité musulmane, nous ne devrions pas être surpris que la grande majorité des victimes soient aussi des musulmans.

Source : http://www.saphirnews.com/Les-musulmans-principales-victimes-du-jihadisme-dans-le-monde_a20082.html

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http://www.aimer-jesus.com

6 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 12 Avr - 8:18

samuel

samuel
Administrateur

Un musulman à t-il le droit de tuer un autre musulman au nom d'Allah ?
Que dit le coran sur cette question ?

7 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 12 Avr - 12:43

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

Talab-al-ilm a écrit:Les musulmans sont principales victimes du « terrorisme » dans le monde. «
Comme si les allemands disaient du vivant d'Hitler qu'ils étaient les victimes principales des camps d'extermination des nazis contre les juifs.

Merci de reconnaître les génocides chrétiens les plus nombreux depuis 2000 ans, et uniquement dans des pays musulmans !

Les chrétiens d'Egypte fauchés par deux attentats du groupe EI

Dimanche des Rameaux meurtrier pour les chrétiens coptes d'Egypte. Une bombe a d'abord explosé dans une église de la ville de Tanta, dans le centre du delta du Nil, faisant des dizaines de morts. Une autre église à Alexandrie a été visée par un attentat. Au total, le bilan, évolutif d'heure en heure, fait état de 43 morts. Des attentats revendiqués par le groupe Etat islamique. Le président al-Sissi a convoqué le Conseil national de sécurité comprenant notamment les ministres de la Défense et de l’Intérieur. Il a demandé un renforcement des « infrastructures vitales ».

Trois semaines avant la visite du pape en Egypte, la communauté copte du pays est touchée par de sanglantes attaques à la bombe revendiquées par le groupe Etat islamique qui a annoncé que tous les chrétiens d’Egypte étaient ses cibles, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Dans l'église Saint-Georges de Tanta, l'explosion a eu lieu près de l'autel, selon des témoins, peu avant dix heures, ce dimanche 9 avril. Cette église copte orthodoxe qui est la plus grande de Tanta était pleine à craquer en ce dimanche des Rameaux. Sur les images diffusées à la télévision on voit le sol et les murs blancs couverts de sang et des bancs en bois déchiquetés.

Source : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20170409-egypte-une-bombe-explose-pres-une-eglise-copte-nombreux-morts

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

8 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Jeu 13 Avr - 8:02

samuel

samuel
Administrateur

Pour Talab ça ne doit pas être de bons musulmans !

9 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Jeu 13 Avr - 16:05

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

samuel a écrit:Un musulman à t-il le droit de tuer un autre musulman au nom d'Allah ?
Que dit le coran sur cette question ?
Voilà ce que dit la sourate IV verset 95 : Celui qui tuera un croyant volontairement aura l'enfer pour récompense , il y demeurera éternellement.
Il va avoir beaucoup de musulmans en enfer aux regards de ce qui se passe au moyen orient.

10 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Lun 17 Avr - 19:35

Josué

Josué
Administrateur

Un jeune étudiant ahmadi lynché au Pakistan
Parce qu’il appartient à une minorité au sein de l’islam, un jeune étudiant a été lynché à l’université jeudi 13 avril. Considérés comme des hérétiques au Pakistan, ils font l’objet d’un apartheid juridique et social.

Un policier pakistainais monte la garde près de l’hôtel où un étudiant a été battu à mort par ses camarades, le 13 avril 2017.
Un policier pakistainais monte la garde près de l’hôtel où un étudiant a été battu à mort par ses camarades, le 13 avril 2017. / ABDUL MAJEED/AFP

Un étudiant en journalisme, Mashal Khan, a été lynché jeudi 13 avril par des centaines d’autres étudiants dans une université du nord-ouest du Pakistan, ont rapporté la police et des témoins. Il a d’abord été dénudé, frappé, blessé par balle, et poussé du deuxième étage de sa résidence de l’université Abdul Wali Khan à Mardan, située dans la vallée de Peshawar. Des vidéos de la scène montrent des dizaines de jeunes hommes jetant des projectiles et tabassant le corps à terre. Des centaines de personnes sont impliquées dans le meurtre selon un officier de police et au moins 11 étudiants ont été arrêtés et le campus est fermé jusqu’à nouvel ordre.

À LIRE : Au Pakistan, la vie des bannis de l’islam

Une branche de l’islam

« Si cet étudiant a été lynché c’est parce que c’était un musulman ahmadi », affirme Asif Arif, avocat au barreau de Paris, auteur d’un ouvrage sur l’Ahmadiyya au Pakistan et spécialiste des libertés publiques. L’ahmadisme est une branche de l’islam, née au XIXe siècle, qui accuse des divergences d’interprétation au regard de la croyance de l’orthodoxie musulmane. Ils reconnaissent par exemple des prophètes postérieurs à Mohammed. « Ces divergences ont fait naître, particulièrement au sein du monde musulman, autant de fantasmes à leur égard que d’informations fausses ou extrapolées », poursuit l’avocat.

Ses membres ont été déclarés « non-musulmans » dans le Second Amendement à la Constitution Pakistanaise à l’époque du règne de Zulfiqar Ali Bhutto. Depuis, ils font depuis l’objet d’un apartheid juridique et social entre arrestations arbitraires et discriminations quotidiennes.

À LIRE : Au Pakistan, un chef de file de la minorité ahmadie assassiné

La loi sur le blasphème

Mashal Khan aurait été tué « parce qu’il voulait parler de l’impact de la loi sur le blasphème », ajoute Asif Arif.Celle-ciest critiquée par les défenseurs des droits de l’Homme, qui estiment qu’elle est souvent détournée pour régler des différends personnels. Les libéraux accusent également les conservateurs de crier au blasphème pour faire taire leurs détracteurs.

Les attaques contre les étudiants ahmadis sont malheureusement fréquentes dans les universités. À de nombreuses reprises, des étudiants ont dû quitter leur campus universitaire en raison des pressions exercées par les associations d’étudiantes proches des fondamentalistes. « Pendant les cours, plusieurs associations étudiantes proches du Majlis-e-Tahafuz-e-Khatm-e-Nabuwwat (un groupe orthodoxe du Pakistan dont les liens avec le terrorisme sont assez troubles) ont décidé d’interrompre le professeur afin d’y présenter des tracts anti-ahmadi «, rappelle Asif Arif.

Le 30 mars dernier, l’avocat Malik Saleem Lateef, lui aussi ahmadi, a été tué d’une balle dans la poitrine alors qu’il se rendait avec son fils dans un tribunal du district de Nankana Sahib, dans la province du Pendjab située au nord-est de l’Inde. Le meurtre a été revendiqué dans un courrier envoyé par la suite à des journalistes, par la faction Al-Alami du Lashkar-e-Jhangvi, liée à Daech.

Agnès Rotivel
http://www.la-croix.com/Monde/Asie-Oceanie/Un-jeune-etudiant-ahmadi-lynche-au-Pakistan-2017-04-14-1200839689

11 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Ven 4 Aoû - 14:32

Josué

Josué
Administrateur

Les Yézidis de Liège ont fait sonner les cloches en mémoire d’août 2014
CHRISTOPHE LAMFALUSSY Publié le vendredi 04 août 2017 à 09h19 - Mis à jour le vendredi 04 août 2017 à 09h21
Irak: Où sont les 3.500 Yézidis détenus par l'Etat islamique ?
INTERNATIONALA Liège vit la plus importante communauté yézidie de Belgique. Le 3 août est jour du souvenir pour elle.
A 11 h 15 exactement, jeudi, les cloches des églises du centre de Liège se sont mises à sonner et une cinquantaine de Yézidis se sont figés sur la place Saint-Lambert. C’était le geste de soutien de l’évêque de Liège, Jean-Pierre Delville, en mémoire du massacre des yézidis et des chrétiens syriaques, qui s’est déroulé à partir du 3 août 2014 en Irak.

Trois longues minutes de silence. Les visages étaient figés. Les doigts en V, levés. Des passants immortalisaient la scène sur leur portable.

"N’oubliez pas le massacre de Sengal. La liberté des femmes de Sengal est la liberté pour toute l’humanité", pouvait-on lire sur une banderole, tandis que des portraits d’Abdullah Öcalan, le leader kurde en prison, et des drapeaux yézidis frappés de l’aigle étaient brandis.

"Excusez mon ignorance : c’est où Sengal ?", demande un passant.

Sengal est le nom kurde pour Sinjar, le haut lieu historique de la communauté yézidie en Irak. Sinjar a été reprise à Daech par des miliciens kurdes, les peshmergas et les combattants alliés au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), mais ceux-ci se regardent en chiens de faïence. Près de 3 000 femmes et filles yézidies sont toujours portées disparues.

A Liège, il y avait surtout des sympathisants d’Öcalan. La raison en est que la première vague d’immigration de Yézidis, dans la cité principautaire, est arrivée dans les années nonante du Kurdistan turc, zone d’influence du PKK, surtout de la ville de Mardin. Ce n’est que depuis quelques années que des Yézidis arrivent d’Irak, parmi les réfugiés.

Venus de Turquie, aujourd’hui d’Irak

Du coup, les discours étaient nettement orientés. Une partie des Yézidis reprochent en effet aux peshmergas kurdes de Massoud Barzani de n’avoir rien fait pour protéger la population de Sinjar lors de l’attaque du 3 août 2014. "Ils ont délibérément laissé le champ libre aux terroristes de l’Etat islamique", avance Suleyman Agirman, le président du centre culturel yézidi de Liège. "Nous n’oublierons jamais que les soldats du PKK ont ouvert un couloir pour libérer les Yézidis qui mouraient sur le mont Sinjar."

Minorité parmi les minorités, les Yézidis sont devenus un enjeu entre le gouvernement régional du Kurdistan irakien, proche d’Ankara et dirigeant une majorité sunnite, et le PKK, partisan d’une société laïque, égalitaire et multiculturelle, mais rigide sur le plan idéologique.

Des unités yézidies combattent d’ailleurs dans les deux camps, les uns avec les pechmergas, les autres au sein de l’Unité de résistance de Sinjar (YBS).

"Mais laissons ces querelles de côté, poursuit Suleyman. Nous prônons un message de tolérance et le savoir-vivre."

Par le biais du regroupement familial, Liège abrite près de 90 % d’une communauté yézidie estimée entre 3 000 et 5 000 personnes en Belgique. Rue de Porto, les Yézidis ont établi un centre culturel où l’on boit le thé, tape la carte et procède aux cérémonies funéraires.

"C’est la génération de mon père qui est à l’origine de ce centre, poursuit Suleyman. La meilleure manière de rapprocher les générations, c’est le jeu de cartes !"

Près de 3.000 morts en quelques jours

En Irak, Sinjar est aujourd’hui une ville détruite. Les habitants sont réfugiés dans des camps au Kurdistan irakien et turc, ou en Europe, principalement en Allemagne.

Une étude - la première du genre - a estimé en mai dernier que près de 2,5 % de la population yézidie en Irak avait soit péri ou soit été enlevée par Daech dans les premiers jours d’août 2014.

Cette étude universitaire publiée par PLOS medicine évalue que 3 100 personnes ont été tuées par Daech ou sont mortes de faim et de soif sur le mont Sinjar (il faisait 50 degrés alors) tandis qu’environ 6 800 ont été kidnappées. Les Yézidis réclament une protection internationale à Sinjar et demandent que les coupables de ces crimes soient traduits devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye. Ils appellent enfin les Nations unies à reconnaître ces crimes comme un "génocide".

Christophe Lamfalussy
http://www.lalibre.be/actu/international/les-yezidis-de-liege-ont-fait-sonner-les-cloches-en-memoire-d-aout-2014-59835f23cd70d65d25294b74

12 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Dim 6 Aoû - 17:12

Josué

Josué
Administrateur

En Irak, l’impossible retour des yézidis
Les déplacés sont traumatisés par les persécutions commises durant trois ans par l’EI dans la région de Sinjar.

LE MONDE | 03.08.2017 à 10h58 • Mis à jour le 03.08.2017 à 16h54 |
Par Allan Kaval (Baadre (Irak), envoyé spécial)
Abonnez vous à partir de 1 € Réagir AjouterPartager (167)Tweeter
A Dohuk, en janvier. Le petit Ayman a retrouvé sa famille après avoir été vendu par l’EI àun couple de Mossoul.
Hazim Khidir n’a pas 30 ans, mais il en paraît dix de plus. Comme chaque jour, assis sur un fin matelas de mousse, dans la pénombre d’une pièce aux murs de ciment nus, il attend que les heures s’écoulent jusqu’au soir au rythme soutenu de cigarettes de contrebande allumées l’une après l’autre. La maison qu’il habite n’est pas la sienne et, bien que son exil s’y prolonge, Baadre, la bourgade du Kurdistan irakien où il a trouvé refuge, lui est toujours étrangère. « Nous avons tout perdu il y a trois ans », souffle-t-il, le regard perdu dans le vide, l’esprit plongé dans ses souvenirs muets. « Le temps passe et il n’y a plus d’espoir de retrouver nos anciennes vies. »

Le 3 août 2014, son village a été pris d’assaut par les hommes de l’organisation Etat islamique (EI) en même temps que les autres localités des environs du mont Sinjar, foyer historique des yézidis, une minorité religieuse kurdophone du nord de l’Irak. Moins d’un mois après sa proclamation à Mossoul, le « califat » d’Abou Bakr Al-Baghdadi comptait y prolonger ses conquêtes récentes par une tentative de génocide, rendue possible par le retrait des forces kurdes censées protéger la zone.

Dans le nouvel ordre imposé par les djihadistes, les pratiques religieuses des yézidis, considérées comme polythéistes, les condamnaient à l’annihilation. Maîtres des villages de la plaine, les djihadistes ont organisé le massacre de ceux qui n’avaient pas pu fuir vers la montagne, avant de traiter leurs épouses et leurs enfants comme le butin d’une razzia. Ils seront plus de 6 000 à alimenter le commerce d’esclaves mis en place par l’EI après l’offensive de Sinjar. Si aucun chiffre fiable sur le bilan des tueries n’a été arrêté, le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers.

« J’ai dû racheter ma famille »
Après être parti à temps avec un de ses fils sur les hauteurs du mont Sinjar, Hazim a pu éviter la mort et se réfugier au Kurdistan irakien avec des centaines...
http://www.lemonde.fr/moyen-orient-irak/article/2017/08/03/en-irak-l-impossible-retour-des-yezidis_5168178_1667109.html

13 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mer 2 Jan - 13:53

Josué

Josué
Administrateur

[size=45]En Irak, le martyre sans fin des femmes yézidies[/size]

Noé Pignède, notre correspondant à Dohuk en Irak , le 02/01/2019 à 6h13 
Mis à jour le 02/01/2019 à 11h42



 

 




[size=20]Plus d’un an après la proclamation de la victoire contre Daech en Irak,les anciennes esclaves sexuelles yézidies qui ont fui les djihadistes tentent de se reconstruire. Cette minorité demande la reconnaissance du caractère génocidaire des massacres qu’elle a subis, et tente de retrouver la trace de ses disparus.

 L'exil des Yézidis Femme-yezidie-ancienne-esclave-Daech-refugies-Dohouk_0_729_486ZOOM 
Une femme yézidie, ancienne esclave de Daech, dans un camp de réfugiés à Dohouk. / Holly Pickett/REDUX-REA


« Les djihadistes nous torturaient tous les jours. Celles qui essayaient de s’échapper, ils les tuaient devant nous, pour l’exemple. » Les yeux rivés vers le sol carrelé, Ronza (1) raconte pour la première fois son histoire depuis sa libération il y a trois ans.

Nous sommes à l’hôpital Azadi de Dohouk, au nord de Mossoul dans le Kurdistan irakien. Nos regards ne se croiseront que par accident. « Vos vêtements noirs et votre barbe lui rappellent Daech », analyse ­Burhan Mohamed, psychologue clinicien spécialisé dans le suivi des anciennes esclaves sexuelles de Daech.

Les patientes du service souffrent majoritairement de syndromes post-traumatiques, de dépression et d’anxiété chronique, et sont toutes issues de la minorité yézidie. Ces kurdophones, adeptes d’un monothéisme descendant du mazdéisme de la Perse antique, et considérés par les islamistes comme des « adorateurs du diable », étaient systématiquement pris pour cible par Daech.

« Personne ne peut comprendre ce que nous avons vaincu. Ils voulaient détruire notre religion et nous exterminer », poursuit Ronza, la voix tremblante. Sur les 600 000 yézidis recensés en Irak, des milliers auraient été assassinés et enterrés dans des fosses communes, et près de la moitié auraient fui au Kurdistan irakien et à l’étranger, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés.

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INFOGRAPHIE – Yézidis, les étapes de la reconnaissance des persécutions




Pathologies


Ronza déroule trente-deux années de vie. Son enfance heureuse dans le Sinjar, province d’où sont majoritairement originaires les yézidis. Sa famille aimante. Son mariage. La naissance de ses deux enfants. Puis la prise de son village par Daech. À demi-mot, sa fille de 7 ans sur les genoux, elle évoque cinq mois de captivité rythmés par les violences psychologiques, physiques et sexuelles.

Un récit que Burhan Mohamed connaît par cœur : en trois ans, plus d’un millier de yézidies ont franchi les portes de son service. « Il y a des patientes que nous ne parvenons pas à sauver, admet le psychologue. Récemment, je suivais une jeune fille de 14 ans que les djihadistes violaient quinze fois par jour. Ses bourreaux lui avaient brisé la mâchoire, et transmis une hépatite. Elle ne voulait plus vivre. »

La plupart des anciennes esclaves vivent dans des camps de réfugiés. Des conditions de vie précaires rendant difficile la prise en charge psychologique des patientes. Si les terres des yézidis sont désormais entièrement libérées, l’écrasante majorité d’entre eux ne peuvent rentrer chez eux. L’absence de financement attribué à la reconstruction du Sinjar depuis trois ans, alors que 70 % des bâtiments ont été détruits, en est la principale raison.

La peur de retourner dans cette zone proche de la frontière syrienne, contrôlée par des groupes armés rivaux, en est une autre. De ses parents et cinq frères et sœurs, Ronza est la seule à avoir échappé aux djihadistes. Exécutés, morts en détention, toujours captifs, impossible de savoir ce qu’ils sont devenus. « Lorsque je ferme les yeux, je vois leurs visages. Leurs fantômes rendent ma vie impossible. Je ne pourrais plus jamais être heureuse. »

3 000 Yézidies disparues


Comme Ronza, des milliers de yézidis sont toujours à la recherche de leurs proches. Depuis quatre ans, Idris Kocho, lui-même yézidi, tente de retrouver la trace de toutes ces disparues. « Aujourd’hui, Daech est à l’agonie. Beaucoup de combattants veulent déserter, alors ils marchandent leurs esclaves à prix d’or pour s’offrir une nouvelle vie », explique ce « chasseur » qui a déjà fait libérer 206 otages. Mais les négociations, qui impliquent parfois près d’une vingtaine d’intermédiaires, coûtent aux familles jusqu’à 15 000 €.

Toutefois, certaines de ces esclaves, comme la fille d’Idris Kocho, retenue chez un émir de Daech, ne sont pas à vendre. Ses geôliers envoient régulièrement à son père des photos de la fillette un couteau sous la gorge. « Ils se vengent car ils connaissent mes activités d’intermédiaire, mais rien ne m’arrêtera, assure le quinquagénaire. S’il le faut, je sacrifierai ma fille pour continuer à sauver celles des autres. »

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Yézidis, Nadia Murad en appelle à une protection internationale




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3 000 femmes toujours introuvables


Selon Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, ancienne captive yézidie devenue le porte-voix des esclaves sexuelles de Daech dans le monde, 3 000 femmes demeurent introuvables. La plupart seraient détenues dans les dernières poches contrôlées par le groupe djihadiste en Syrie, des dizaines d’entre elles se trouveraient chez d’anciens membres de Daech en Turquie et en Irak.

La justice irakienne, de son côté, a indiqué lundi 31 décembre que plus de « 616 hommes et femmes » d’origine étrangère ont été condamnés en Irak en 2018 pour appartenance à Daech. Parmi eux, « 508 adultes (…) dont 466 femmes et 42 hommes, ainsi que 108 mineurs – 31 garçons et 77 filles ». Une centaine d’autres subissent encore des interrogatoires du Parquet.

Noé Pignède, notre correspondant à Dohuk en Irak[/size]

14 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mar 9 Avr - 15:12

Lechercheur



Les Yezidis représentent un groupe religieux qui remonte au XIIe siècle selon certains, mais qui semble en fait bien plus ancien. Leurs croyances sont un mélange d’éléments chrétiens, islamiques, gnostiques et zoroastriens. Le terme « Yezidis » provient du perse « ange » ou « être divin » et l’on doit donc comprendre les Yezidis comme étant les adorateurs de l’Ange plutôt que du démon, même si l’Ange qu’ils adorent est bien Lucifer sous la forme de Melek Taus, le Démiurge issu de l’Inconnaissable et Invisible Un. Melek Taus n’est, cependant, pas l’ange déchu de la tradition chrétienne, mais bien plutôt un Archange (comme nous le lirons dans les textes ci-dessous) directeur du Monde physique…

15 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Mar 6 Aoû - 15:16

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

[size=16]Yézidis dans le nord de l'Irak, des centaines de personnes ont célébré début août la fête de l'été, assombrie cette année encore par le souvenir de l'offensive meurtrière du groupe Etat islamique (EI), il y a tout juste cinq ans.

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Au milieu de femmes vêtues de t-shirt commémorant le "génocide"et brandissant des clichés de Yézidis suppliciés par les jihadistes, les dignitaires, longue robe blanche et keffieh sur la tête, ont défilé samedi, avec à leur tête Hazem Bek, récemment intronisé prince des Yézidis. "Nous commémorons la mémoire de toutes les personnes tuées lors du génocide il y a cinq ans", martèle-t-il.
Les Yézidis sont une minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste ésotérique. Ils sont considérés comme hérétiques par l'EI, qui en 2014, a tué en quelques jours des centaines d'hommes de la communauté, enrôlé de force des enfants-soldats et réduit des milliers de femmes à l'esclavage sexuel.
Si Lalish, au Kurdistan irakien, est de nouveau le cœur battant de la vie religieuse des Yézidis, leur bastion historique de Sinjar, à plus de 300 km de là, est ravagé. La politique de la terre brûlée de l'EI a privé de son gagne-pain cette communauté d'agriculteurs et les services publics n'y sont toujours pas rétablis car la reconstruction tarde à débuter.


"J'espère que quelque chose sera fait pour Sinjar, car actuellement, (la région) est tellement dévastée que c'est comme si elle n'existait pas", déplore Alia Barkat, jeune femme yézidie venue à Lalish, où des fidèles se pressent pour allumer des bougies, faire brûler des huiles ou participer au rituel de purification du temple.
L'envoyée spéciale de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, a dénoncé dans un communiqué "l'échec actuel de la stabilisation" de Sinjar.
"La stabilité est vitale pour que cette communauté brisée puisse rentrer chez elle et reconstruire sa vie", a-t-elle plaidé, appelant autorités irakiennes et kurdes à "trouver en urgence des solutions."
La cause des Yézidis est portée à l'étranger par Nadia Murad, prix Nobel de la Paix 2018, qui sillonne le monde avec l'avocate Amal Clooney pour que la communauté internationale reconnaisse le "génocide" dont a été victime sa communauté.

Le crime de génocide est le plus grave du droit international et l'ONU enquête actuellement pour établir si l'EI a commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou un génocide, notamment à l'encontre des Yézidis d'Irak.
Ils étaient 550 000 dans le pays avant 2014 - soit un tiers des Yézidis du monde -, mais depuis, 100 000 ont pris le chemin de l'exil et 360 000 autres s'entassent toujours dans des camps de déplacés, en majorité au Kurdistan.

16 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Jeu 8 Aoû - 18:24

chico.

chico.

[size=55]31 femmes yazidies victimes de Daech accueillies en France avec leurs enfants[/size]

Ces familles seront prises en charge par plusieurs départements français.

 Source: Le Parisien.

17 L'exil des Yézidis Empty Re: L'exil des Yézidis Dim 6 Sep - 15:20

Josué

Josué
Administrateur

Les Yézidis, ces hommes “qui adorent Dieu et respectent Satan“
Publié le 12/08/2011 à 15h39 - Modifié le 16/08/2016 à 10h23HM
 L'exil des Yézidis 18992_yezidisVisite d'une famille de Yézidis, installée dans la plaine de Ninive, près du Monastère d'Al-Qosh © Raphaëlle Autric

Toujours en compagnie du père Gabriel du monastère Sainte Marie d'Al-Quosh, l'association Fraternité en Irak est allée à la découverte des fidèles du Yézidisme, une religion mystérieuse qui emprunte des éléments aux trois grands monothéismes, et qui pratique l'endogamie.


Le pick-up s’avance à faible allure sur la piste rocailleuse, les soubresauts du véhicule nous secouent dans la remorque. Il est 22h : nous avons à peine eu le temps d’avaler notre dîner que le père Gabriel, le "padre andiamo" comme nous nous plaisons maintenant à le surnommer, nous a déjà embarqués pour une virée nocturne. Nous avons rendez-vous avec ces hommes "qui adorent Dieu et respectent Satan", ainsi que le définit le prêtre.

Les Yézidis, adeptes d’une religion mystérieuse qui ont élu domicile pour la plupart dans la plaine de Ninive. Quelques kilomètres seulement séparent le monastère d’Al-Qosh où nous dormons et un de leurs villages. Notre première impression est assez dérangeante : on nous avait prévenus que ces hommes vivaient reclus, presque cachés et qu’ils pratiquaient l’endogamie ; dès l’entrée du village, nous voici dans des ruelles étroites, pleines de boue et de détritus, les eaux d’égouts semblent circuler à même le sol, il n’y a pour ainsi dire pas de voierie et presque pas d’éclairage public.

A notre grand étonnement, c’est tout l’inverse qui nous attend chez nos hôtes, une famille qui connaît bien le prêtre et est ravie de nous accueillir : murs bien crépis, écran plat, canapés luxueux, diffuseur d’odeur, bref, un confort "à l’occidentale". Nos hôtes sont tout sourire : comme ils nous le disent, ils n’ont pas l’habitude d’avoir de la visite. Ils nous proposent de partager le pain, accompagné d’un fromage fait maison. En l’acceptant, nous leur exprimons notre gratitude et notre amitié. En effet par le passé on avait coutume de dire que quiconque mangerait avec un Yézidi deviendrait impur.

Cette petite communauté d’environ 100 000 âmes traîne cette réputation d’intouchable depuis fort longtemps. Il faut remonter aux origines de cette mouvance, dans la genèse troublée de l’islam : à la mort du troisième successeur de Mahomet, les musulmans se sont déchirés entre sunnites et chiites, mais d’autres croyances dissidentes ont vu le jour, en particulier dans cette région du Kurdistan à la frontière entre l’Iran et l’Irak.

Le Yézidisme mêle par ailleurs à cet héritage musulman des éléments plus anciens du zoroastrisme (métempsychose, dualisme entre le bien et le mal), de judaïsme et de christianisme (baptême, vénération de la Vierge Marie et du Christ) : c’est un syncrétisme. Bien que monothéistes, les Yézidis croient que Dieu a confié la direction des affaires terrestres à Malek Taous, littéralement "l’ange-paon", qu’ils adorent également, ce qui leur vaut de la part des musulmans les accusations de satanisme. Il reste difficile d’en savoir plus : nos amis ne sont pas très causants sur leur religion. On dit qu’une grande part de leurs croyances se base sur la tradition orale et que personne n’a jamais vu leurs livres saints.
 L'exil des Yézidis Sanctuaire
Depuis des siècles, cette petite minorité fait l’objet de persécution. Ils ont d’ailleurs payé un lourd tribut depuis la chute de Saddam : en dépit de leur volonté de rester à l’écart de tous les conflits politiques et confessionnels, ils ont été la cible d’attentats en août 2007 près de Mossoul, qui se sont soldés par près de 400 morts. Notre visite, en compagnie du père Gabriel qui les connaît bien, est une manière de montrer qu’on ne les oublie pas.

Avant de repartir ils nous montrent avec fierté leur sanctuaire à l’architecture si particulière : une pièce très sombre dans laquelle on pénètre par une petite porte basse, sans poser le pied sur le seuil. Un dôme en étoile surmonte le bâtiment. Au retour, alors que nous sommes à l’arrière du pick-up, la chaleur de l’air nous brûle encore la peau.

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