Méditation made in Occident
Entrer en transe, se perdre dans la prière : les voies de la méditation qu'offrent les monothéismes et la philosophie grecque sont aussi variées que stimulantes.
PAR CATHERINE GOLLIAU
Modifié le 17/10/2016 à 16:23 - Publié le 17/10/2016 à 15:06 | Le Point.fr
Une jeune femme pratique le yoga dans Central Park, à New York. Une jeune femme pratique le yoga dans Central Park, à New York. © AFP/ Ghislain & Marie David de Lossy
Et si nous arrêtions d'aller voir ailleurs ce que nous avons près de chez nous ? D'accord, le yoga et la méditation de pleine conscience (mindfulness) se sont emparés de nos esprits et de nos corps. Ils nous aident à gérer le stress et la déprime en nous recentrant, en nous délassant. Mais n'oublions pas que la méditation est aussi occidentale, que tous les monothéismes ont imaginé des méthodes pour atteindre Dieu, que la philosophie, qu'elle s'exprime par les voix de Socrate, d'Aristote, d'Epicure, de Marc Aurèle mais aussi de Descartes ou de Michel Foucault, peut être un travail de recherche en profondeur sur soi et le monde.
N'oublions pas « Les méditations cartésiennes ». Certes, le mot n'a pas le même sens en Occident et en Orient. « Méditation » vient du latin meditatio qui signifie « porter attention à un objet de pensée ». Il s'agit de rumination intellectuelle ou de réflexion profonde. Cela n'a rien à voir avec la méditation bouddhique classique, observation directe de son propre esprit sans se préoccuper du contenu des pensées qui s'y manifestent. Mais le mot « méditation » est aussi lié au grec medeo, « prendre soin de » ou au latin mederi, « soigner », ce qui le rapproche du sanskrit bhâvanâ, « prendre soin de », « cultiver » l'esprit afin d'en dévoiler les qualités cachées.
N'est-ce pas le but de l'oraison silencieuse, où le fidèle tente de faire le silence en lui pour s'ouvrir à Dieu, et de la « prière du cœur » (hésychasme), pratiquée dans l'orthodoxie, qui associe la répétition d'une formule d'invocation de Jésus-Christ à la respiration, afin de dépouiller l'esprit de toute agitation mentale et recevoir la grâce ? Et d'ailleurs, n'est-ce pas aussi pour se vider l'esprit afin de mieux s'approcher de Dieu que dansent sur eux-mêmes les derviches tourneurs, ces adeptes du soufisme ? Alors, prêt pour le retour aux sources, et la découverte des grands textes de la méditation en Occident ? C'est ce que vous propose le Point dans ce dossier, de Platon à Ignace de Loyola, du dhirk soufi aux danses hassidiques...
http://www.lepoint.fr/dossiers/culture/l-univers-de-la-meditation/les-chemins-de-l-Occident/meditation-made-in-occident-17-10-2016-2076597_3197.php
Entrer en transe, se perdre dans la prière : les voies de la méditation qu'offrent les monothéismes et la philosophie grecque sont aussi variées que stimulantes.
PAR CATHERINE GOLLIAU
Modifié le 17/10/2016 à 16:23 - Publié le 17/10/2016 à 15:06 | Le Point.fr
Une jeune femme pratique le yoga dans Central Park, à New York. Une jeune femme pratique le yoga dans Central Park, à New York. © AFP/ Ghislain & Marie David de Lossy
Et si nous arrêtions d'aller voir ailleurs ce que nous avons près de chez nous ? D'accord, le yoga et la méditation de pleine conscience (mindfulness) se sont emparés de nos esprits et de nos corps. Ils nous aident à gérer le stress et la déprime en nous recentrant, en nous délassant. Mais n'oublions pas que la méditation est aussi occidentale, que tous les monothéismes ont imaginé des méthodes pour atteindre Dieu, que la philosophie, qu'elle s'exprime par les voix de Socrate, d'Aristote, d'Epicure, de Marc Aurèle mais aussi de Descartes ou de Michel Foucault, peut être un travail de recherche en profondeur sur soi et le monde.
N'oublions pas « Les méditations cartésiennes ». Certes, le mot n'a pas le même sens en Occident et en Orient. « Méditation » vient du latin meditatio qui signifie « porter attention à un objet de pensée ». Il s'agit de rumination intellectuelle ou de réflexion profonde. Cela n'a rien à voir avec la méditation bouddhique classique, observation directe de son propre esprit sans se préoccuper du contenu des pensées qui s'y manifestent. Mais le mot « méditation » est aussi lié au grec medeo, « prendre soin de » ou au latin mederi, « soigner », ce qui le rapproche du sanskrit bhâvanâ, « prendre soin de », « cultiver » l'esprit afin d'en dévoiler les qualités cachées.
N'est-ce pas le but de l'oraison silencieuse, où le fidèle tente de faire le silence en lui pour s'ouvrir à Dieu, et de la « prière du cœur » (hésychasme), pratiquée dans l'orthodoxie, qui associe la répétition d'une formule d'invocation de Jésus-Christ à la respiration, afin de dépouiller l'esprit de toute agitation mentale et recevoir la grâce ? Et d'ailleurs, n'est-ce pas aussi pour se vider l'esprit afin de mieux s'approcher de Dieu que dansent sur eux-mêmes les derviches tourneurs, ces adeptes du soufisme ? Alors, prêt pour le retour aux sources, et la découverte des grands textes de la méditation en Occident ? C'est ce que vous propose le Point dans ce dossier, de Platon à Ignace de Loyola, du dhirk soufi aux danses hassidiques...
http://www.lepoint.fr/dossiers/culture/l-univers-de-la-meditation/les-chemins-de-l-Occident/meditation-made-in-occident-17-10-2016-2076597_3197.php