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DÆCH utilise les réseaux sociaux

4 participants

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Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
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Comment Daesh utilise les réseaux sociaux pour la traite humaine

Recruter des combattants via Twitter ou Facebook.
C’est une technique connue et répandue dans les rangs de Daesh. Mais les réseaux sociaux jouent également un rôle important dans la traite humaine organisée par le mouvement djihadiste. Au point que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché sur ce trafic humain de grande ampleur :le rapport « Combattre le trafic humain dans un conflit. 10 idées pour agir », de septembre 2016, alerte sur l’ampleur de cet esclavage sexuel et propose quelques pistes pour lutter contre la traite humaine.
DÆCH utilise les réseaux sociaux Islam-en-voiles-4da136a

Une stratégie globale
Le conseil de sécurité de l’ONU pointe une nouvelle tendance dans la traite humaine depuis l’émergence de Daesh et de Boko Haram : « Ils défendent l’esclavage des femmes et des enfants non comme une méthode clandestine, mais avec une stratégie et une organisation connue ». Selon le rapport, « la différence avec Daesh, c’est que la traite humaine n’est plus un moyen pour obtenir une main-d’œuvre gratuite, mais une méthode pour dégrader, déplacer et assujettir des populations civiles ciblées. Mais c’est également un argument pour recruter. »
DÆCH utilise les réseaux sociaux Islam-terreur-drogue-4ff5c93

Comment Daesh recrute des esclaves ?
Dans une étude de mars 2016, Scelles, fondation contre la traite aux fins d’exploitation sexuelle estime à 800 femmes européennes, dont 200 Françaises, devenues esclaves sexuelles de Daesh. « Les réseaux sociaux sont extrêmement éloquents sur la stratégie de séduction des femmes et des combattants, souligne Yves Charpenel, directeur de la fondation et avocat à la Cour de Cassation. Ils séduisent ces jeunes femmes par un discours féministe : "ton pays te traite mal en tant que femme et que musulmane". On leur passe des images de mères épanouies. En réalité, elles sont offertes aux combattants de Daesh et subissent entre 15 à 20 « mariages » par jour.

On est encore dans le leurre religieux :
on vous « marie »… mais vous divorcez toutes les 15 minutes. Une fois épuisées, Daesh les revend lors de ventes aux enchères virtuelles. On a repéré par exemple une enfant de 8 ans vendue pour 4.000 dollars sur Twitter. Elles sont achetées par des réseaux de prostitution libanais notamment. Il y a deux ans, on s’est rendu compte que dans les maisons de prostitution du Moyen Orient, les Ukrainiennes avaient disparu : les filières d’approvisionnement venaient de changer. » Quant aux femmes yézidies, une minorité kurde, cible privilégiée du groupe terroriste, ces centaines sont enlevées, mariées de force et violées.
DÆCH utilise les réseaux sociaux Image-5062dd1

Le conseil de sécurité de l'ONU publie un rapport sur l'esclavage sexuel organisé par Daesh via les réseaux sociaux...
Déjà en décembre 2014, Amnesty International alertait sur cette situation et relayait le témoignage de Randa, 16 ans, mariée de force à un combattant de Daesh et rescapée. Le récent rapport de l’ONU assure que la majorité de ces esclaves sexuelles font aujourd’hui partie de la communauté yézidie.

Quelles pistes pour lutter contre la traite humaine ?
Au-delà d’un travail de nettoyage des réseaux sociaux, en amont, l’objectif de Scelles est de « rendre visible ce phénomène pour que les personnes à qui on promet un mariage avec l’émir aux yeux verts sachent que le voyage se termine dans une maison de passe », synthétise Yves Charpenel. De son côté, le rapport de l’ONU pointe différentes pistes. Tout d’abord pour mieux soigner les victimes de cette traite humaine. Par exemple, en déclinant des informations de prévention et une hotline ou une application d’aide sur les réseaux sociaux. Mais les rescapées restent très rares. L’ONU souligne aussi l’importance de campagnes d’information sur Daesh sur les réseaux sociaux et de limiter le recrutement en ligne.
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Source complémentaire : http://fr.euronews.com/2016/01/19/irak-l-onu-publie-un-rapport-edifiant-sur-la-situation-des-civils

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Dans son livre La Mosaïque de l'islam (Institut d'études avancées de Nantes-Fayard, 2016), un modèle d'érudition, mais aussi de clarté, ce professeur d'histoire et de civilisation de l'islam au Smith College (Massachusetts) rappelle ce qui est aujourd'hui trop souvent oublié : l'islam n'est pas un, mais multiple. Pourtant, les musulmans comme les non-musulmans finissent par croire que le seul vrai, c'est l'islam littéraliste, celui des salafistes.
Le Point : Vous estimez que l'image que nous avons aujourd'hui de l'islam est biaisée. Pourquoi ?
Suleiman Mourad : Comme je l'explique dans mon livre, l'islam est une mosaïque où coexistent historiquement des courants et des pensées différents. Or nous vivons de plus en plus sous le régime de la pensée unique, celui d'un islam d'inspiration wahhabite ou salafiste dont la plupart des musulmans comme les non-musulmans finissent par penser qu'il est le seul véritable islam.

samuel

samuel
Administrateur

Latifa Ibn Ziaten : “Les jeunes radicalisés n'ont plus de pitié car ils ont été vidés de l'amour“
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-LUCILE KUBACKI publié le 28/09/2016
Elle est la mère d'Imad, l'une des victimes de Mohamed Merah, assassiné à Toulouse en Mars 2012. C'est à la mosquée de Saint-Étienne-du-Rouvray, voisine de l'église où le père Hamel a été tué le 26 juillet dernier, que son fils avait été inhumé. Depuis, elle a fondé l'association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix et sillonne les routes pour sensibiliser les jeunes et prévenir les dérives sectaires et extrémistes.
À Saint-Étienne du Rouvray, l'incompréhension domine. Quels éléments d'explication pouvez-vous donner au geste du jeune qui a assassiné le père Hamel ?
Il sortait de prison, il avait un bracelet électronique, la mère a essayé plusieurs fois d'appeler au secours, personne ne l'a vraiment prise au sérieux... Je pense qu'il a voulu toucher quelqu'un de symbolique : un prêtre, un père de cet âge, qui était là pour prier, c'est profondément terrible. Le père Hamel, je l'avais vu deux fois et quand j'ai appris la nouvelle, ça m'a fait mal au plus profond de moi, dans mes tripes.
Daech prépare les jeunes en les mettant « hors d'eux-mêmes ». Ils marchent sans avoir les pieds sur terre. Il y a peu de temps, j'ai détourné deux jeunes de la radicalisation et l'un d'eux m'a dit : « J'étais dans le brouillard, je ne voyais pas devant moi. » Ils n'ont plus de pitié parce qu'ils ont été vidés de l'amour. Parfois, je discute avec des jeunes, y compris des filles, et j'ai peur. Ils me disent : « Je n'ai rien réussi dans ma vie donc je n'ai pas peur de mourir, je préfère mourir que de souffrir encore plus. »
Vous sillonnez les routes de France avec votre association pour intervenir dans les établissements scolaires. Ce désespoir est-il répandu ?
Aujourd'hui, j'ai fait une conférence dans un lycée professionnel devant une centaine d'élèves et la plupart avaient les larmes aux yeux. Je leur donne des conseils, je leur dis de se mettre en marche, d'avoir confiance en eux, de ne pas attendre que les solutions se présentent d'elles mêmes. Ils me disent : « On a besoin de vous. » L'année dernière j'ai vu plus de 9000 élèves. Il y a beaucoup de souffrance, de manque d'espoir...
Dans toutes les villes de France, les jeunes qui habitent dans des cités souffrent du manque de mixité dans les établissements scolaires. Des adultes qui peuvent leur donner un espoir, il y en a peu aujourd'hui. Longtemps, j'ai entendu des parents qui comptaient sur l'école pour aider leurs enfants à s'en sortir. Aujourd'hui, le discours a changé. Beaucoup considèrent les établissements scolaires comme des garderies. Il n'y a pas de suivi.
Les professeurs ne peuvent plus compter sur le soutien des parents. Ils font ce qui peuvent mais ils se retrouvent démunis parce qu'ils ne peuvent pas fonctionner tout seuls. Ce phénomène touche davantage les milieux pauvres, déjà fragilisés. À Saint-Étienne-du-Rouvray, dans le quartier du Château-Blanc, il y a aussi cette souffrance du ghetto. Dans toutes les villes on trouve dans les cités des jeunes qui se sentent rejetés, à côté, ils se demandent pourquoi ils sont obligés d'aller dans leur école de banlieue et ne peuvent aller dans celles du centre ville. Ils me disent : « Je suis différent ». Ils disent que la République les a oubliés, qu'ils ne savent pas qui ils sont. Ils ont besoin d'aide, de cadres et d'espoir.
… sinon ?
Sinon cela débouche sur l'angoisse, la délinquance, la vulnérabilité aux sectes terroristes.
Pour vous, la ghettoïsation est la clé de compréhension de la radicalisation ?
C'est une des clés. La mixité est importante mais c'est surtout une question d'espoir au sens large. Aujourd'hui, il n'y a pas d'espoir et c'est cela qui est inquiétant. Quand j'entends que Daech lave le cerveaux des jeunes, je trouve l'analyse très insatisfaisante. Pour moi, la radicalisation s'enracine dans une souffrance, dans l'oubli de cette génération qui est en train de grandir. Avec Daech, ces jeunes voient arriver des gens qui leur proposent de l'argent, une fonction, une forme de reconnaissance et ils tombent dans le piège parce qu'ils pensent qu'on leur propose enfin un avenir, de l'espoir.
Ces jeunes, il faut les suivre dès la maternelle. Au collège, il est déjà trop tard. Je vous assure que si chacun faisait son travail, on n'en serait pas là aujourd'hui. C'est un travail de profondeur, un travail de fourmi. Il faut guérir la cicatrice avant qu'elle ne s'agrandisse. C'est la même chose dans les maisons d'arrêt. Est-ce que l'on fait quelque chose pour que les prisonniers sortent en étant plus dignes, loyaux et respectueux ?
Vous parlez de l'école, des prisons comme des lieux où il faut mener un travail de prévention. Mais il y a aussi une dimension spirituelle dans les phénomènes de radicalisation, une quête d'absolu qui devient une quête de néant. Quel peut être l'apport des religieux pour éviter que cette quête là soit récupérée par des sectes terroristes?
Aujourd'hui, les jeunes ont soif de connaître la religion. Ils veulent apprendre et ils cherchent sur Internet. Je leur explique qu'on apprend pas comme ça : il faut acheter des livres, aller à la mosquée, discuter avec des imams... Aujourd'hui, ce qui fait Daech ce sont des jeunes qui ne parlent pas arabe et n'ont aucun recul sur ce qu'ils trouvent. Des enfants qui citent des sourates, des bribes d'un texte qu'ils ne connaissent pas. Daech prend des enfants fragiles, pas des enfants structurés et cultivés. Il s'intéresse aux jeunes livrés à eux mêmes.
Un jour, j'ai fait une expérience dans une ville. Je parlais avec trois jeunes et au bout de quelques minutes, je leur dis : vous voulez bien travailler avec moi ? Sans réfléchir, ils me répondent : « Oui, combien vous payez ? ». Ils ne me connaissaient même pas ! Je me suis dit : ces jeunes sont prêts à partir avec n'importe qui. J'ai continué : « Mais vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas quel travail je compte vous donner ! » Réponse : « Mais Madame, vous nous tendez la main , on ne va pas refuser ! » Et si c'est Daech qui leur tend la main, que se passe-t-il à votre avis ?
La place de la religion dans la société est-elle en cause ?
La religion n'est pas une identité, ce n'est pas une nationalité, elle est pour soi. Aujourd'hui, la religion est partout. Les politiques eux-mêmes font leur campagne sur les musulmans. Mais les musulmans sont des Français ! Les présidentielles doivent se gagner sur ce que chacun compte apporter au peuple français, mais pas sur le dos des musulmans.
Est-ce aux seuls pouvoirs publics d'apporter une réponse ?
Non, c'est aussi à chacun d'entre nous. Nous ne sommes pas à la charge de la République, c'est à chaque citoyen d'apporter sa pierre à l'édifice. La République est là mais on doit lui apporter des choses, pas exiger des choses. Par ailleurs, on ne valorise pas assez les jeunes qui ont réussi. Or, dans les cités, pour lutter contre le désespoir, il faut des exemples. Parfois, c'est vraiment difficile tous ces amalgames. Les jeunes me disent : quand on parle de nous, c'est toujours pour parler de ceux qui sont sortis du chemin. C'est ainsi que le mal se répand.
Certains soirs, j'ai reçu tant de paroles, de regards blessants que je me dis que j'ai du courage. Il faut être fort. Mais je n'arrêterai pas le combat parce que j'ai fait une promesse et je veux honorer la mémoire de mon fils. Aujourd'hui, personne n'est à l'abri, ça peut tomber sur n'importe qui. Il faut être solidaires. On ira pas loin avec la méchanceté gratuite et des regards froids. Il y a des milliers de mères, en France, qui luttent sur ce terrain. Elles sont cachées. On n'entend pas leur voix mais elles sont bien là.
http://www.lavie.fr/actualite/societe/latifa-ibn-ziaten-les-jeunes-radicalises-n-ont-plus-de-pitie-car-ils-ont-ete-vides-de-l-amour-28-09-2016-76580_7.php

papy

papy

"À force de laxisme, on s’expose à des attentats"
Les terroristes « ne savent pas quoi faire et remplissent leur vie par de la mort.
Les terroristes « ne savent pas quoi faire et remplissent leur vie par de la mort.
 
A la fois aigu et provocateur, érudit et disputable, Yann Moix publie Terreur (Grasset). Deux ans après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, l’écrivain et chroniqueur avance une réflexion sensible des événements, tentative d’essai philosophique pour penser la guerre terroriste et ses raisons.

Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin d’écrire ce journal de pensées au moment même des attentats ?
Quand on est écrivain, il est impossible de continuer à écrire ses petites histoires quand il se passe des choses comme ça. Je me suis senti obligé d’écrire. Tout le monde est à égalité dans ce genre de circonstances : il n’y a plus de spécialistes. Tout le monde s’exprime là-dessus, a le droit de le faire, en particulier les écrivains.
Votre livre tient un contre-discours. Vous refusez, par exemple, d’expliquer les attentats par le prisme de la crise des banlieues ?
Je trouve pornographique d’expliquer les attentats par une crise des banlieues. Dans le tiers des cas de radicalisation, l’explication sociale n’est pas le bon ressort : on a des fils de médecin, de notaire, qui ont eu un bac avec mention. Avec cette explication, on se tourne vers une grille de lecture connue qui a servi en d‘autres circonstances pour cerner d’autres réalités. On a choisi de décrire la désolation des banlieues alors que dans la majorité des cas, il faut aller chercher d’autres causes.
Vous ne pensez pas que l’islam soit déterminant dans le passage à l’acte des jeunes terroristes. Pourquoi ?
On peut intellectualiser à l’infini, mais ces types n’ont même pas ouvert le Coran, ou l’ont mal lu. Quand on regarde l’attentat contre Charlie Hebdo, c’est un règlement de compte de classe de maternelle de voyous qui ont fait un carnage ! Ce n’est pas comme les anarchistes des années 1890, ou comme les Brigades rouges ou les révolutionnaires d’extrême gauche, la bande à Baader ou Action directe, qui avaient un corpus idéologique, même mal assimilé, de marxisme. Le résultat est tout aussi affreux, mais dans l’affaire de Charlie, c’est une islamisation complètement faite de travers, l’islam n’étant qu’un prétexte au carnage. L’islam est posé comme un autocollant sur une pulsion de mort.
Retrouvez cet entretien complet en dernière page du Dauphiné Libéré de ce dimanche 29 janvier.

samuel

samuel
Administrateur

La société récolte son laxisme,je suis d'accord avec cette analyse.

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