Ils étaient un peu plus de 7 100, hier, à Gayant-expo. Et devraient être encore plus nombreux aujourd'hui et demain. Cette année encore, les Témoins de Jéhovah de la région ont choisi d'organiser leur assemblée de district à Douai. Trois jours consacrés principalement à la lecture de la Bible.
PAR ANNE-LISE TENEUL
douai@lavoixdunord.fr PHOTOS JOHAN BEN AZZOUZ
Les halls de Gayant-expo sont noirs de monde. Des milliers de fidèles sagement assis, sur des chaises soigneusement alignées. L'assistance est étonnamment silencieuse, car concentrée. Un silence religieux. Seule la voix du récitant résonne dans les différentes salles. À l'heure où l'on pointe le nez dans le premier hall de Gayant-expo, hier en début d'après-midi, les Témoins écoutent le sixième point du programme de cet après-midi : « Cantique n°86 et communications ». La prière finale est attendue aux environs de 17 h.
Ces trois jours sont dédiés à la prière et à la lecture de la Bible. De 9 h du matin, jusqu'à 16 h ou 17 h, « il y a des discours, des interviews, des démonstrations, explique Georges Derégnaucourt. Par démonstrations, nous entendons des mises en situation qui nous permettent d'évoquer des problèmes que l'on peut rencontrer dans sa vie familiale. Dans ce monde de difficultés et d'irrespect, nous apprenons à nos enfants à devenir des femmes et des hommes responsables, qui ont le respect de l'autorité, de la police, des enseignants. » « On essaie de responsabiliser les parents dans les devoirs qu'ils ont envers leurs enfants », poursuit Edmond Kujanski, qui guide gentiment les journalistes à travers les différentes salles aménagées. « On empêche nos enfants de fumer, de boire, de traîner dehors.
» Respect du corps enseignant oblige, les enfants des Témoins de Jéhovah ont intérêt à bien apprendre leurs leçons, toutes leurs leçons, y compris scientifiques. « La théorie de l'évolution, ils doivent l'apprendre en cours. Mais après, ça n'empêche pas qu'on n'est pas d'accord avec cette théorie. On ne peut pas être évolutionniste et créationniste en même temps. » Fermes sur leurs principes, les Témoins ne transigent pas non plus « avec la drogue, la fornication, l'avortement ». Mais pour autant, l'organisation ne se considère pas comme « rigide ». « Même le terme "pas le droit", on ne l'utilise pas. On a le respect du libre arbitre. On n'est pas dans le dogmatisme. Prenez l'exemple des transfusions sanguines. On refuse les transfusions totales, mais les particules de sang, on les accepte. » Depuis quinze ans, les Témoins de Jéhovah doivent régulièrement répondre à des accusations, parfois violentes, de la part de parlementaires ou d'associations anti-sectes. Alors, des dérives sectaires chez les Témoins ? « On ne force personne, répond Georges Derégnaucourt, responsable de la communication de l'organisation pour le Nord. Lorsqu'on rentre chez les Témoins de Jéhovah, on peut aussi en sortir. Chez nous, il y a des ouvriers, des agriculteurs, des comptables, des cadres, et on se considère tous comme frères et soeurs (...) On vient pendant trois jours dans un havre de paix. On ne gêne personne. » •