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Les jeunes cathos : radicaux ou radicalisés ?

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Josué

Josué
Administrateur

Les jeunes cathos : radicaux ou radicalisés ?
MAHAUT HERRMANN
CRÉÉ LE 17/07/2015 / MODIFIÉ LE 17/07/2015 À 17H39

Souvent engagée dans de nouvelles formes de contestation sociétale ou écologique, la jeune génération catholique serait-elle en train de se radicaliser ? Charles Mercier, Marianne Durano et Paul Colrat affûtent leurs arguments avant les prochains Etats généraux du christianisme, organisés par La Vie les 2 et 3 octobre à Strasbourg.

Si le bon vieux parti radical n’a plus grand chose de… radical, sinon ses proclamations d’attachement à une laïcité tatillonne, le radicalisme n’est pas mort. Il semble même bel et bien de retour. Mais le mot ou la chose auraient changé de camp, épousant désormais la cause de Dieu. « En voie de radicalisation », « autoradicalisés » : appliquée aux jeunes tentés par l’islamisme, les expressions se multiplient dans la bouche des commentateurs politiques, des journalistes, des policiers et des sociologues.

Chez les jeunes intellectuels catholiques, personne ne songe évidemment à partir en croisade et moins encore à couper des têtes. Mais l’accusation de « radicalisation » ressort pourtant régulièrement dans les médias, troublés par une génération qui n’hésite pas à s’engager dans une confrontation avec les valeurs dominantes. « Radicalité est un mot fourre-tout qui induit la confusion », réagit le sociologue Yann Raison du Cleuziou. « Il n’a pas la même connotation selon les religions. Pour le christianisme, il s’agit d’un retour à la lettre, à l’Évangile ». Les jeunes catholiques seraient moins marqués par la radicalité que par… le radicalisme, en l’occurrence une attirance pour une contre-culture marquée par le goût des règles, du magistère, de la doctrine et de l’observance liturgique, en réaction à l’évolution de la société sous l’influence des générations de l’après 68, aujourd’hui aux contrôles de tous les leviers de pouvoirs.

« La génération actuelle n’est pas plus radicale que celles d’avant », relativise l’historien Charles Mercier, qui sera l’un des invités des prochains Etats généraux du christianisme organisés par La Vie les 2 et 3 octobre à Strasbourg. « La radicalité est l’inverse, ou le refus, de la modération et de la compromission. C’est là le propre de la jeunesse. En 1968, les étudiants du Centre Saint-Guillaume, à Sciences Po Paris, ont milité à la gauche, voire à l’ultra-gauche du PSU (Parti Socialiste Unifié). On pourrait évoquer aussitôt la position d’Andrea Riccardi quand il fonde la communauté Sant’Egidio la même année. Déjà, au XIXe siècle, la fondation de la Société Saint Vincent de Paul par Frédéric Ozanam en 1833 signifie une volonté de vivre radicalement la foi chrétienne sans les compromissions avec le pouvoir politique. » La question posée n’est donc pas la bonne. « En quoi cette jeune génération oriente-t-elle sa radicalité dans un sens différent des générations précédentes ? », préfère-t-il demander.

Pour Marianne Durano, jeune agrégée de philosophie, « la radicalité est le retour à la racine, radix, en latin, c’est-à-dire à l’essence de ce qui fait la vie. » Tout le contraire de l’exaltation de « valeurs catholiques » que l’on voit parfois poindre… sous couvert de radicalité. « Valeur est un terme du champ économique. “Radicalité des valeurs” est l’expression d’un monde qui a perdu le sens de la radicalité », analyse-t-elle. Paul Colrat, président de l’association Les Alternatives Catholiques a vécu de l’intérieur l’opposition à la loi Taubira, et il est encore plus sévère. « Il y a une radicalisation rhétorique très extérieure mais en réalité pas du tout radicale. On fait ce qu’on sait déjà faire. Nous sommes dans une répétition superficielle des postures conservatrices, pas dans de la radicalité. Il y a une volonté de revenir à la culture d’antan, sans retour à la racine de cette culture. » Alors que l’encyclique Laudato Si’ est louée (ou critiquée) pour sa radicalité, « il y a un risque évident qu’elle soit récupérée » par cette tendance superficielle, estime Paul Colrat, qui en discutera aux Etats généraux du christianisme avec Marianne Durano.

S’il existe indubitablement des catholiques radicaux, difficile pour autant de dire s’ils sont majoritaires. Charles Mercier n’en est pas sûr. « Il ne faut pas généraliser à partir de quelques exemples médiatiques », comme Madeleine Bazin de Jessey, porte-parole sein de Sens Commun, au sein de l’UMP (également invitée aux Etats généraux du christianisme), Gaultier Bès, qui lancera à la rentrée la revue Limite, ou Samuel Grzybowski, le fondateur de Coexister. Malgré tout, estime Marianne Durano, « même si les catholiques ne forment pas un ensemble homogène, nous sommes tous en quête de radicalité. Celle-ci s’exprime de manière différente à la communauté de l’Emmanuel, dans les différents mouvements scouts, dans les communautés traditionalistes. » La jeune femme met en garde : une apparence de radicalisation extérieure n’est pas forcément signe de superficialité. Convertie à l’âge adulte, elle en a fait l’expérience : « Ce qui m’a d’abord attiré dans le christianisme, c’est quelque chose d’extérieur, une rupture avec l’époque. Je me suis radicalisée ensuite, c’est-à-dire que j’en suis venue à l’essence de la foi, au Christ. La radicalité n’est pas le clinquant. C’est partir du clinquant pour arriver au plus profond. »

Si la radicalité suppose une cohérence de vie, radicalité politique et radicalité spirituelle vont-elles toujours de pair ? C’est ce que pense Paul Colrat : « La liturgie est l’acte politique le plus radical. Ce n’est pas un acte individuel mais communautaire ». Il rejoint là la pensée du théologien William Cavanaugh. Charles Mercier est plus dubitatif. « Il existe une radicalité spirituelle et il peut y avoir une corrélation entre radicalité spirituelle et radicalité politique, mais il n’y a pas de lien de cause à effet. » Et l’historien de rappeler que moult jeunes catholiques centristes ont déjà posé le choix de vie le plus radical qui soit : embrasser la vie monastique.

Plus installés dans la vie, les jeunes catholiques seront-ils moins radicaux ? Charles Mercier rappelle le trajet parcouru par Andrea Riccardi. En fondant Sant’Egidio, l’italien avait voulu se libérer de tout lien avec l’Église institutionnelle, selon lui trop compromise avec le pouvoir. Depuis, il est devenu très proche des papes Jean-Paul II et Benoît XVI. « L’idéal de l’engagement évolue avec la maturation. » Mais il insiste : « C’est une maturation, pas un reniement ». Paul Colrat estime quant à lui que la radicalité peut guider toute une vie. Quelle serait sa traduction ? « La vraie radicalité catholique arrivera quand il existera, en plus de la vie monastique, des communautés chrétiennes de vie autogérées. »


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