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Des hommes mariés bientôt prêtres ?

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Josué

Josué
Administrateur

Des hommes mariés bientôt prêtres ?
Le Point - Publié le 19/02/2015 à 18:33
Interrogé sur le célibat des prêtres, le pape François a affirmé que la question était "dans son agenda". Une petite phrase qui relance le débat.
De NOTRE CORRESPONDANT À ROME, DOMINIQUE DUNGLAS
Le pape François ouvre une brèche dans le célibat des prêtres. L'épisode remonte au 10 février, mais il n'a été révélé que ce jeudi, lors d'une rencontre du souverain pontife avec le clergé romain. L'évêque de Rome avait ce matin-là convié à sa messe privée sept prêtres qui fêtaient leur cinquantième anniversaire de sacerdoce mais également cinq anciens prêtres qui avaient abandonné leur ministère pour se marier. À la fin de l'office, c'est Don Giovanni Cereti qui avait évoqué deux poids et deux mesures pour les églises orientales, où des hommes mariés peuvent être ordonnés prêtre, et celles de rite latin, où les hommes mariés ne peuvent pas célébrer la messe. "Le problème est dans mon agenda", a alors répondu Jorge Bergoglio, à la surprise de ses invités.

Ce n'est pourtant pas la première fois que le thème du mariage des prêtres est évoqué au Vatican. Il y a quelques mois, la presse brésilienne a fait état d'une lettre que le pape aurait envoyée au cardinal Claudio Hummes pour lui demander d'ouvrir une réflexion sur le célibat ecclésiastique et la situation des "viri probati", les hommes mariés d'un certain âge qui mènent une vie religieuse "exemplaire" et qui pourraient, selon certains, remplir certaines fonctions du prêtre. "Il n'y a eu aucune lettre du pape au cardinal Hummes sur ce sujet", avait alors déclaré le père Lombardi, porte-parole de la salle de presse du Vatican. Avant toutefois d'ajouter : "Mais il est vrai que le pape a invité les évêques brésiliens à proposer des solutions aux grands problèmes pastoraux de leur pays." Un démenti du bout des lèvres qui avait des accents de demi-aveu.

"Abolir le célibat troublerait profondément l'Église"

L'ordination d'hommes mariés divise profondément l'Église. Jean Mercier, rédacteur en chef de La Vie, a ainsi déclaré au Figaro : "Ce n'est pas le célibat des prêtres qui est en cause mais une crise de confiance en Dieu pour un engagement radical qui dure toute la vie. Il y a un parallélisme entre la crise de vocation au mariage catholique et la pénurie de prêtres. L'ordination de prêtres mariés poserait des problèmes complexes : équilibre de vie entre couple et ministère, rémunération pour entretenir une famille, mobilité apostolique du prêtre. Abolir le célibat troublerait profondément l'Église."

Nul doute que la petite phrase de François sur le sujet attisera le débat qui oppose au plus haut niveau de l'Église les réformateurs proches du pape François à la majorité de la curie nettement plus conservatrice.

Josué

Josué
Administrateur

Le pape a été encore sollicité sur la question de l'ordination d'hommes mariés. Mais est-ce vraiment quelque chose à faire ?
C’est une affaire complexe que la question du célibat des prêtres... D’après un récent article publié sur le site du Point.fr, il semblerait que cette affaire complexe puisse être réglée dans la juxtaposition rapide de l’intention intime du pape François (celle d’ordonner des hommes mariés) et de la conviction publique d’un certain Jean Mercier (qualifié de rédacteur en chef à La Vie, ce qu’il n’est pas exactement…). C’est l’occasion de revenir sur le sujet, moins en tant que rédacteur en chef adjoint à La Vie que comme auteur du livre Célibat des prêtres, la discipline de l’Eglise peut-elle changer ?, paru il y a quelques mois chez DDB. Un ouvrage que le journaliste du Point omet de mentionner alors qu’il permettrait de comprendre pourquoi il me charge de donner la réplique au pape... (lire ici l'article)

Qu’a réellement dit François ? Le Point nous le raconte : “L'épisode remonte au 10 février, mais il n'a été révélé que ce jeudi, lors d'une rencontre du souverain pontife avec le clergé romain. L'évêque de Rome avait ce matin-là convié à sa messe privée sept prêtres qui fêtaient leur cinquantième anniversaire de sacerdoce mais également cinq anciens prêtres qui avaient abandonné leur ministère pour se marier. À la fin de l'office, c'est Don Giovanni Cereti qui avait évoqué deux poids et deux mesures pour les églises orientales, où des hommes mariés peuvent être ordonnés prêtres, et celles de rite latin, où les hommes mariés ne peuvent pas célébrer la messe. "Le problème est dans mon agenda", a alors répondu Jorge Bergoglio, à la surprise de ses invités.”
(Mise à jour du 23 février à 23h27 : En fait selon Stefano Cascio, ce n'est pas ce qu'a dit le pape. Celui-ci ne se serait exprimé qu'au sujet des prêtres qui ont quitté le ministère suite à un mariage. Ecoutons le : La version écrite par Le Point est complêtement fausse. Jeudi dernier, nous avions la traditionnelle rencontre du clergé. Le Pape a introduit la rencontre sur le thème de l'ars celebrandi, il a ensuite répondu à 4 questions preparées à l'avance, puis nous a donné la liberté de lui faire d'autres demandes. C'est dans ce contexte que le père Cereti, recteur d'une église du Trastevere a posé sa question sur le mariage des prêtres en disant que dans notre assemblée (nous étions réunis en salle Paul VI) il manquait de nombreux confrères qui se sont mariés et ne peuvent plus célébrer les sacrements, et que cela n'était pas juste.
Le Pape a répondu en disant : "questa domanda non andrà in archivio" (Cette demande n'ira pas aux archives), il a ensuite raconté avoir célébré une messe d'anniversaire avec Mgr Celli et sa classe d'ordination dont cinq était maintenant mariés: le Pape a exprimé sa souffrance pour cette situation mais il a conclu en disant:"non so se si troverà una soluzione" (Je ne sais pas si on trouvera une solution) . En sortant de l'audience, des journalistes ( qui n'étaient pas autorisés à suivre l'audience) ont posé des questions aux prêtres et le père Ceruti a menti en disant que le Pape a dans son agenda la question de l'ordination des hommes mariés... malheureusement même le SIR, l'agence de presse des evêques italiens a repris ce mensonge. j'ai relu ce que j' avais tweeté en direct et j'ai demandé confirmation à d'autres confrères... le Pape n'a jamais prononcé le mot agenda.
En dépit de cette précision de taille, mon post reste d'actualité compte tenu des prises de position antérieures du pape...)

Dominique Dunglas rapporte aussi le contexte de cette déclaration : le débat “serpent de mer“ sur l’ordination de viri probati (des hommes éprouvés dans la solidité de leur foi et de leurs moeurs) qui a conduit le Père Lombardi, porte-parole du Saint Siège, à démentir l’existence d’une lettre adressée par le pape au cardinal brésilien Claudio Hummes pour avancer sur cette piste. “Un démenti du bout des lèvres qui avait des accents de demi-aveu”, estime le journaliste, puisque le Père Lombardi a glissé à la salle de presse : “Mais il est vrai que le pape a invité les évêques brésiliens à proposer des solutions aux grands problèmes pastoraux de leur pays."

Il est vrai en effet que le pape a déjà oeuvré dans ce sens. En avril dernier (2014), Mgr Erwin Kraütler le pressait d’ouvrir la possibilité d’ordonner des hommes mariés, compte-tenu de la pénurie dans son diocèse, le plus grand du Brésil, qui compte 27 prêtres pour 700.000 croyants, de sorte que la messe ne peut être célébrée que deux ou trois fois l’an pour la plupart des habitants. “Le pape a expliqué qu’il ne pouvait pas prendre personnellement tout en main depuis Rome. C’est à nous, les évêques locaux, qui connaissons mieux les besoins de nos fidèles, d’être courageux et de faire des suggestions concrètes.”. Selon Kraütler, interprétant le pape, “les conférences épiscopales régionales et nationales devraient rechercher le consensus et la réforme et ensuite proposer leurs propositions de réforme à Rome.”

Un mois plus tard, dans l’avion qui le ramenait de Terre sainte, à la question d’un journaliste parlant au nom des médias germanophones, François rappelait que le célibat n’était pas un dogme, mais une discipline et déclarait, de manière alors assez stupéfiante, que “la porte était toujours ouverte”. Sans en dire davantage.... Ouverte sur quoi ? Pas sur la possibilité donnée à nos curés de convoler en justes noces, mais évidemment sur l’ordination des viri probati, fallait-il lire en filigrane. Ceci se couple de la volonté avouée du pape de redonner du pouvoir (notamment doctrinal) aux Eglises locales. Même si l’on plaide, comme moi, pour un maintien de la règle du célibat (moyennant des dérogations très exceptionnelles comme c’est déjà le cas), on ne peut guère se bercer d’illusions sur la suite des événements. L’une des illusions étant que l’ordination d’hommes mariés n’impacterait pas à terme, l’existence d’un clergé célibataire...

Le célibat sacerdotal, pas un dogme ? Certes, le pape est, stricto sensu, dans le vrai. Mais les conditions de l’imposition du célibat, lors de la Réforme grégorienne, pour répondre aux abus liés à l’ordination de laïcs n’ayant guère la vocation (car inféodés aux puissances politiques), ne sont pas rien non plus. L’Eglise a une histoire... L’importance de ce que représente aujourd’hui le célibat du point de vue théologique, bien documenté par Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI au fil de textes fondamentaux, ne compte pas pour du beurre. Sans parler des vies de saints (prêtre) qui témoignent de d’une spiritualité de la Grâce qui a profondément nourri les catholiques, parfois à leur insu, leur donnant cette qualité de profondeur et de sainteté que leur envient maints protestants.

Le célibat n’est pas qu’une règle, il est une tradition profondément enracinée dans l’identité catholique (la représentation que nous avons de nous-mêmes, celle que les autres ont de nous). Le célibat, c’est comme le Carême : pas un dogme, juste quelque chose de fondamental. Comme la liturgie. Comme les voeux de pauvreté, charité, obéissance (les trois conseils évangéliques). Et d’autres choses qui font tenir, un peu à la manière des contreforts des églises, tout un monument complexe.

Cependant, il ne fait pour moi aucun doute que le pape va permettre l’ordination d’hommes mariés. Ce ne serait pas une première, puisque c’est Pie XII qui l’a fait le premier, avec un ex-pasteur luthérien, en 1951… La chose est devenue courante sous Jean Paul II puis Benoît XVI… mais seulement avec d’anciens ministres de la Réforme. Mais la nouveauté est que l’ordination serait conférée à des hommes catholiques de "naissance". Et de façon non exceptionnelle.

Raison 1. la pression réformiste. Le pape François est engagé dans un travail médiatique titanesque qui consiste à faire retrouver à l’Eglise sa crédibilité auprès du grand public non-catholique voire aussi catholique - il est connu que la plupart des cathos non pratiquants ont du mal à assumer leur appartenance à l’institution. Il y excelle, mettant dans la balance tout le poids de son exemplarité personnelle par rapport à la question des pauvres et des exclus, et sa volonté de purger l’Eglise de ses manquements (fraude financière, pédophilie, carriérisme). En ce sens, la réforme de la Curie est emblématique. Tout le monde se passionne pour le bras de fer du pape face au conservatisme supposé inflexible des prélats curiaux (alors qu’il s’agit surtout de problèmes d’égo). Dans ce cadre historique, l’obligation du célibat est dans le collimateur, tant celui-ci est mal compris et décrié. Même si le pape n’est pas révolutionnaire et qu’il tient le célibat en haute estime (il l’a dit), il est obligé de se positionner sur ce dossier chaud.

Raison 2 : la pression germanique.
C’est un corollaire de la raison précédente. Dans leur majorité, les catholiques de la zone germanique (Allemagne, Autriche, Suisse alémanique), grandement sous influence protestante, font une fixation sur le célibat, qu’il considèrent comme l’une des causes de désaffection de leurs ouailles (avec la situation des divorcés remariés). Or les sorties d’Eglise, comptabilisées chaque année par les services fiscaux en Autriche, Allemagne et Suisse, témoignent d’une tendance fortement baissière. Moins d’impôts, c’est moins de revenus. Donc moins de pouvoir. Or les Eglises de la zone germanique paniquent de voir leur revenus devenir de moins en moins colossaux… (Rappelons que le fisc allemand verse 5 milliards d’euros à l’Eglise, sans qu’elle lève le petit doigt… pour 25 millions de catholiques seulement!) Même si le phénomène des sorties d’Eglise est identique - voire pire - pour les Eglises protestantes, les catholiques allemands imaginent pouvoir enrayer leur déclin si seulement leur Eglise se montrait un peu plus moderne… !

Certes il semblerait qu’il existe une urgence vitale pour les Brésiliens de l’Amazonie... et on ne peut que saluer le souci du pape en faveur de leur accès aux sacrements un peu plus fréquemment que trois fois l’an… Mais si l’ordination de viri probati était concédée de manière exceptionnelle aux évêques brésiliens d’Amazonie pour répondre à leur situation exceptionnelle, il est évident que, très rapidement ensuite, les évêques allemands demanderaient la même dérogation au Saint Siège, mettant en avant d’autres situations de nécessité... Ils sont déjà dans les starting blocks. Pour les allemands, l’ordination d’hommes mariés est une question d’orgueil avant d’être une nécessité. Ils ont toujours considéré que l’Eglise allemande avait un statut à part. Depuis un millénaire (si l’on souvient de la lutte fameuse entre le sacerdoce et l’Empire, prélude à la Réforme grégorienne du XIe siècle), et accessoirement depuis une quarantaine d’années, ils sont obsédés par cette question (je consacre à cette fixation germanique un chapitre entier de mon livre).

Très rapidement, d’autres évêques, probablement français, suivraient la voie des Autrichiens et Allemands. Certes, sans doute avec davantage de légitimité, compte tenu de la pénurie réelle de prêtres dans certains diocèses de l’Hexagone. Et le pape, qui souhaite redonner le pouvoir à la base, ne pourrait pas se dédire.
Compte tenu de la position stratégique de l’Allemagne - l’un des grosses contributrices aux budget du Saint Siège - il ne fait guère de doute que la pression des évêques est considérable.

Raison 3 : La pression du cléricalisme laïc. Derrière le fameux mantra de l’accès aux sacrements - ordonnons des prêtres pour que l’on ne soit plus privé de l’eucharistie - se cache la croyance que la multiplication des prêtres permettrait d’enrayer le déclin brutal du catholicisme. Il suffirait d’ordonner les vaillants acteurs “locaux” de sexe masculin pour que le tissu ecclésial (et notamment rural) retrouve une nouvelle vigueur. Cette croyance repose sur une vision (selon moi) dépassée d’un christianisme cadastral. D’une part, il n’est pas du tout prouvé que les gens auraient subitement envie d’aller à la messe parce que la messe serait célébrée en bas de chez eux par un curé (surtout si c’est un homme d’un certain âge, peu formé théologiquement, et même si c’est l’un des leurs…) Même si c’est la grande revendication des Allemands et Autrichiens qui ne supportent pas les regroupements de paroisse... D’autre part, la vision a quelque chose d’un peu sexiste, même si ses tenants estiment qu’il faut, pour faire bonne mesure, ordonner des femmes prêtres (mais c’est beaucoup plus compliqué).

Faire tourner la planche à billet sacerdotale - en prenant de bons laïcs pour en faire des prêtres (peu importe qu’ils aient vraiment la vocation, l’important est de servir !) a montré toutes ses limites dans l’Eglise anglicane. Outre-Manche, dans les années 1980-1990, la Church of England s’est mise à ordonner prêtres des “probati” des deux sexes (des femmes après 1994), retraités ou ayant par ailleurs un travail, pour multiplier ses cadres sur le terrain sans avoir à alourdir ses frais fixes. Elle les appelait les “prêtres locaux non rémunérés” (local non stipendiary priests). (L’Eglise allemande n’aurait pas ce problème d’argent puisqu’elle dispose de ressources énormes pour payer grassement ses curés.)

La panacée a finalement tourné court, car les évêques anglicans ont eu toutes les peines du monde à gérer un clergé à deux vitesses. Les prêtres bénévoles souffraient d’un complexe d’infériorité et se voyaient comme des bouche-trous de l’organigramme. On leur faisait remarquer qu’ils étaient moins disponibles… etc… L’autre problème est que ces “probati” devenus prêtres avaient le défaut d’être inamovibles : on avait ordonné le révérend John Baker pour la paroisse de Saint Mary of the Hill de Stoke-on-Trent, et comme il avait là-bas son enracinement familial et social, les paroissiens devaient le supporter jusqu’à la fin de sa vie… On ne déracine pas si facilement que ça un prêtre marié….
Aujourd’hui, nos amis les Anglais considèrent que c’était une fausse bonne idée…

Fabriquer des prêtres à partir de la masse des laïcs (un peu comme on l’a fait pour susciter les diacres) risque de créer une sorte d’armée mexicaine au sein d’une Eglise dont la faiblesse est pourtant moins le manque de cadres que le manque de baptisés. Qu’on en juge par la chute des entrées au catéchisme, et la courbe des mariages...

Il est vrai que les catholiques engagés dans les diocèses et les paroisses ont parfois un besoin très fort de reconnaissance de la part de cette institution. La demande récurrente de donner à certains laïcs méritants l’ordination sacerdotale (au nom de l’accès aux sacrements) ne cache t-elle pas une volonté, toute cléricale, de se voir conférer un statut, un pouvoir ? Comme une sorte de bâton de maréchal dans la vie d’un baptisé…

Cette “religion” de la promotion interne (typique d’une vision de l’Eglise comme un corps de fonctionnaires) s’accorde mal avec la vision issue de Vatican II d’une Eglise comme sacrement. En effet, Lumen Gentium dynamita la pyramide du pouvoir clérical pour donner au baptisé la place première qui lui revient dans l’Eglise, inversant les pôles. D’une certaine façon, elle faisait écho, avec justesse, à la revendication de Martin Luther de reconnaître le sacerdoce universel. Mais plutôt que de vouloir imiter les protestants et leurs pasteurs mariés, il est utile de s’inspirer de ce que dit un pasteur comme Gilles Boucomont. Il répète à l’envi que le baptisé est équipé par son baptême pour réaliser ce que faisait Jésus lors de sa vie terrestre : guérir les malades, chasser les démons, parler au nom de Dieu, toutes tâches que le Seigneur a confié à ses disciples…Cette vision est juste, et n’invalide pas cependant la spécificité de la médiation sacramentelle conférée au prêtre catholique par l’ordination, dont l’Eglise ne pourra pas se passer. Mais, que je sache, je n’ai pas besoin d’être ordonné prêtre pour annoncer le Christ et le représenter par ma vie. Nos frères évangéliques n’ont pas ces pudeurs mal placées pour annoncer Jésus mort et ressuscité. Et être réellement missionnaires.

Personnellement, je suis toujours très agacé quand je lis ici ou là que tel évêque ordonne Thierry, cadre administratif à La Poste, pour être “signe d’Eglise” dans son milieu professionnel… Ou Jean Pierre, assureur, pour être “présence d’Eglise” dans le monde de l’assurance. Comme si une ordination “autorisait” quelqu’un à témoigner du Christ… alors que son baptême ne l’y autoriserait pas. Comme si les baptisés étaient nécessairement voués à une sorte de neutralité et de transparence... parce qu’ils n’ont pas reçu l’onction. Cette approche funeste fait écho à l’expérience, pourtant ô combien généreuse et féconde, des prêtres ouviers, qui, en creux, disqualifiait le baptême sans en avoir l’air. S’il fallait que des prêtres aillent à l’usine, c’était sans doute parce qu’on considérait que les ouvriers baptisés n’avaient pas “tout ce qu’il fallait” pour parler du Christ…. (Certes, on était avant Vatican II, et il n’y avait plus beaucoup de baptisés à l’usine, déjà…en ces temps de déchristianisation avancée du monde ouvrier, dans les années 40).

En clair, le pape François est sous pression pour ordonner des hommes mariés. Mais il doit probablement se demander si cela ne risquerait pas d’encourager une structure ecclésiale encore plus fonctionnarisée, encore plus cléricale, toutes dérives qu’il dénonce par ailleurs. La question du déclin de l’Eglise et de la pénurie de vocations (de toute nature) est d’abord un enjeu sacramentel. Un prêtre n’est pas un “laïc augmenté” mais une réalité mystique... La solution est donc d’abord à rechercher dans un renouveau de la foi.

Invité


Invité

il serait grand temps car le célibat n'est pas préconisé selon la bible mais bien sur etre celibataire a ses avantages mais aussi désavantages.

Josué

Josué
Administrateur

Le voyage du pape au Mexique va-t-il relancer le débat sur le clergé marié ?
MARIE-LUCILE KUBACKI
CRÉÉ LE 18/12/2015 / MODIFIÉ LE 18/12/2015 À 10H45

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En allant au Chiapas lors de son voyage au Mexique (du 12 au 18 février 2016), le pape François va-t-il relancer le débat sur l'ordination d'hommes mariés ? C'est ce que semble penser le vaticaniste Sandro Magister. Dans un article daté du 9 décembre, il explique que ce pourrait même être le thème du prochain synode. « Dans le Chiapas, situé au sud du Mexique, écrit-il, la pression en faveur de l’ordination de prêtres mariés s’est concrétisée, ces dernières décennies, par l’ordination d’une quantité exorbitante de diacres indigènes – plusieurs centaines – dans un diocèse très étendu comme celui de San Cristobal de Las Casas, où l’on ne compte que quelques dizaines de...

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