Des parents jugés pour avoir refusé de faire vacciner leurs enfants
Le Point - Publié le 09/10/2014 à 07:44 - Modifié le 09/10/2014 à 11:15
Photo d'illustration. © Amélie Benoist / AFP
L'information, révélée par France Info mercredi soir, va inévitablement susciter un vaste débat. Dans l'Yonne, Samia et Marc Larère comparaissent jeudi après-midi devant le tribunal de grande instance d'Auxerre pour avoir refusé de faire vacciner leurs deux enfants, âgés de 15 mois et 3 ans. "Il y a des études sérieuses qui sont menées aujourd'hui et qui prouvent que les vaccins peuvent rendre malades nos enfants plus que les protéger", estime Samia Larère. "Il y a des adjuvants (dans ces vaccins) comme le mercure et l'aluminium qui sont dangereux."
D'après France Info, ces jeunes parents ne sont "pas des illuminés, pas des extrémistes, ils n'appartiennent pas à une secte et ne sont pas guidés par des convictions religieuses". Marc et Samia expliquent qu'ils sont "adeptes des médecines douces, ils mangent bio quand ils le peuvent". Et, au fil des ans, ils sont devenus extrêmement méfiants à l'égard de la "puissance des laboratoires pharmaceutiques en France".
Sauf que, outre la santé de leurs enfants, ce choix a de lourdes conséquences pour le couple : en refusant de faire vacciner leurs enfants, Marc et Samia sont hors la loi et s'exposent à des sanctions pénales (deux ans de prison et 30 000 euros d'amende). De surcroît, ils sont dans l'impossibilité de faire inscrire leurs enfants à l'école, dans une crèche ou dans un centre aéré. Autant de structures qui exigent des certificats de vaccination pour accueillir les enfants.
Jeudi, en début d'audience, l'avocat du couple Larère déposera une question prioritaire de constitutionnalité sur la libre vaccination. "Je veux poser la question au Conseil constitutionnel", explique à France Info Me Emmanuel Ludot. "Est-ce que le droit à la santé permet à des parents de refuser une vaccination dite obligatoire ?" au regard d'effets secondaires qui peuvent être "lourds", selon lui.
"Il y a un mouvement de défiance contre les vaccins qui me préoccupe", a réagi jeudi matin la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Les vaccins sauvent des vies, il ne faut pas l'oublier", a-t-elle martelé, avant de préciser : "Il n'y a pas de raison particulière d'avoir des inquiétudes sur les adjuvants." Avant de conclure : "La liberté s'arrête là où commence la santé publique."
À la mi-septembre, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), instance chargée de conseiller et orienter le gouvernement sur les questions de santé, appelait à un débat public en France sur l'obligation de vaccination pour les enfants. "Le maintien ou non du principe de l'obligation vaccinale en population générale relève d'un choix sociétal, lequel mérite un débat que les autorités de santé se doivent d'organiser", estimait l'instance, qui notait que, parmi les grands pays industrialisés, seuls deux maintiennent l'obligation de vaccination pour les enfants : l'Italie et la France.
En France, seuls trois vaccins sont obligatoires : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Entre 3 et 5 % des enfants ne sont pas vaccinés contre ces maladies.
SONDAGE. Et vous, qu'en pensez-vous ? Faut-il laisser le choix aux parents en matière de vaccination des enfants ? Cliquez ici pour voter.
Le Point - Publié le 09/10/2014 à 07:44 - Modifié le 09/10/2014 à 11:15
Marc et Samia, "adeptes des médecines douces", comparaissent jeudi à Auxerre. Ils risquent deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
Photo d'illustration. © Amélie Benoist / AFP
- Vaccination des enfants : est-ce vraiment nécessaireVaccins : Touraine "préoccupée" par la "défiance"
L'information, révélée par France Info mercredi soir, va inévitablement susciter un vaste débat. Dans l'Yonne, Samia et Marc Larère comparaissent jeudi après-midi devant le tribunal de grande instance d'Auxerre pour avoir refusé de faire vacciner leurs deux enfants, âgés de 15 mois et 3 ans. "Il y a des études sérieuses qui sont menées aujourd'hui et qui prouvent que les vaccins peuvent rendre malades nos enfants plus que les protéger", estime Samia Larère. "Il y a des adjuvants (dans ces vaccins) comme le mercure et l'aluminium qui sont dangereux."
D'après France Info, ces jeunes parents ne sont "pas des illuminés, pas des extrémistes, ils n'appartiennent pas à une secte et ne sont pas guidés par des convictions religieuses". Marc et Samia expliquent qu'ils sont "adeptes des médecines douces, ils mangent bio quand ils le peuvent". Et, au fil des ans, ils sont devenus extrêmement méfiants à l'égard de la "puissance des laboratoires pharmaceutiques en France".
Question prioritaire de constitutionnalité
Sauf que, outre la santé de leurs enfants, ce choix a de lourdes conséquences pour le couple : en refusant de faire vacciner leurs enfants, Marc et Samia sont hors la loi et s'exposent à des sanctions pénales (deux ans de prison et 30 000 euros d'amende). De surcroît, ils sont dans l'impossibilité de faire inscrire leurs enfants à l'école, dans une crèche ou dans un centre aéré. Autant de structures qui exigent des certificats de vaccination pour accueillir les enfants.
Jeudi, en début d'audience, l'avocat du couple Larère déposera une question prioritaire de constitutionnalité sur la libre vaccination. "Je veux poser la question au Conseil constitutionnel", explique à France Info Me Emmanuel Ludot. "Est-ce que le droit à la santé permet à des parents de refuser une vaccination dite obligatoire ?" au regard d'effets secondaires qui peuvent être "lourds", selon lui.
Débat public
"Il y a un mouvement de défiance contre les vaccins qui me préoccupe", a réagi jeudi matin la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Les vaccins sauvent des vies, il ne faut pas l'oublier", a-t-elle martelé, avant de préciser : "Il n'y a pas de raison particulière d'avoir des inquiétudes sur les adjuvants." Avant de conclure : "La liberté s'arrête là où commence la santé publique."
À la mi-septembre, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), instance chargée de conseiller et orienter le gouvernement sur les questions de santé, appelait à un débat public en France sur l'obligation de vaccination pour les enfants. "Le maintien ou non du principe de l'obligation vaccinale en population générale relève d'un choix sociétal, lequel mérite un débat que les autorités de santé se doivent d'organiser", estimait l'instance, qui notait que, parmi les grands pays industrialisés, seuls deux maintiennent l'obligation de vaccination pour les enfants : l'Italie et la France.
En France, seuls trois vaccins sont obligatoires : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Entre 3 et 5 % des enfants ne sont pas vaccinés contre ces maladies.
SONDAGE. Et vous, qu'en pensez-vous ? Faut-il laisser le choix aux parents en matière de vaccination des enfants ? Cliquez ici pour voter.