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Le pape ouvre un synode.

4 participants

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1 Le pape ouvre un synode. Empty Le pape ouvre un synode. Lun 6 Oct - 8:26

Josué

Josué
Administrateur

C’est par une interpellation des pasteurs de l’Eglise que François a ouvert le synode historique sur la famille ce dimanche 5 octobre. “La vigne du Seigneur c’est le rêve de Dieu” et le rêve de Dieu “c’est son peuple”, a-t-il affirmé d’emblée. Ainsi, pour lui le rôle des “sages”“chefs des prêtres” et “anciens du peuple” est de cultiver la vigne avec “liberté, créativité et ardeur”, sans imiter “ces paysans qui se sont emparés de la vigne (…) et au passage ôtent à Dieu la possibilité de réaliser son rêve sur le peuple qu’il s’est choisi”. Le rapport avec le synode ? “Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent, a-t-il poursuivi… Elles servent à cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple”. Et donc “à prendre soin de la famille”.

> Lire l'homélie du pape François

 
Là où le bât blesse, c’est que les attentes de ce peuple en la matière sont extrêmement variées. Ainsi, alors que la question de l’accès aux sacrements pour les divorcés-remariés occupe l’attention des médias occidentaux et de bon nombre d’évêques au sein desquels elle suscite un débat vigoureux, la tendance, ces derniers temps a plutôt été de calmer les esprits en en faisant “un thème parmi d’autres”. Dans une conférence de presse récente, le cardinal Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques a déclaré que les participants étaient invités “à ne pas être exclusivement dominés par leur propre point de vue mais à chercher la vérité ensemble”. Il a également rappelé que le synode devait brasser des questions beaucoup plus nombreuses comme : la connaissance des Ecritures et du Magistère sur le mariage et la famille, l'Evangile de la famille et la loi naturelle, la famille et la vocation du Christ, la pastorale de la famille et les diverses propositions mises en place, les défis pastoraux sur la famille, la crise de la foi dans la cellule familiale, les pressions extérieures à la famille, les situations pastorales difficiles, les défis pastoraux concernant l'ouverture à la vie, l'Église, la famille et l'éducation…
Dans un discours musclé, le préfet de la congrégation pour les évêques Marc Ouellet a quant a lui exhorté les Pères synodaux à ne pas céder à la tentation de l’affrontement : “Le bruit des médias au cours des dernières semaines de préparation pour le Synode pourrait vous amener à croire que les évêques et cardinaux, aussi, sont divisés en parties et que le pape lui-même pourrait s'identifier à un camp, mais cette logique de confrontation, valable dans le domaine de la politique, est étrangère au mode de pensée du Christ et de l'Eglise, et par conséquent, il faut éviter si l'on veut répondre adéquatement aux objectifs de l'assemblée synodale”. Pour lui, l’objectif de ce premier synode, avant le deuxième qui aura lieu l’année prochaine, n’est même pas tant son thème que… la méthodologie, la façon de “l’aborder et de discuter”.
C’est donc dans un climat de relative incertitude que les débats doivent commencer ce lundi. Seront présents dans l’assemblée 191 pères synodaux dont 42 d'Afrique, 38 d'Amérique, 29 d'Asie, 78 d'Europe et 4 d'Océanie. Parmi les 191, 61 cardinaux, 1 Cardinal Patriarche, 7 Patriarches, 1 Archevêque Majeur, 67 archevêques métropolitains, 47 évêques, 1 évêque auxiliaire, 6 prêtres et religieux. S’ajoutent aux Pères synodaux 16 experts dont un couple marié, 38 auditeurs et 8 représentants d’autres Eglises chrétiennes.

2 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Lun 6 Oct - 10:18

samuel

samuel
Administrateur

Je pense que pour le pape l'année de grâce et terminée.

3 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mar 7 Oct - 10:22

chico.

chico.

En fait c'est un sujet qui fâche dans l'église.

4 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mer 8 Oct - 14:50

Josué

Josué
Administrateur

L’assemblée des évêques, qui vient de s’ouvrir à Rome, s’oriente vers une décentralisation du pouvoir en faveur des évêques et de leurs Églises locales.


Le 7 octobre 1999, le cardinal Carlo Maria Martini, lors du synode pour l’Europe, met l’Église en émoi en quatre mots : « Je fais un rêve… » Son rêve, c’est un nouveau concile, un Vatican III, même s’il ne prononce pas le mot. Il aimerait, dit-il, voir se « répéter une expérience de rencontre universelle entre les évêques qui permette de défaire certains nœuds disciplinaires et doctrinaux ». Sur la table, il dépose tous les sujets qui fâchent et mûrissent comme des abcès depuis la fin de Vatican II : pénurie des vocations, place des femmes et des laïcs dans l’Église, sexualité, divorcés remariés.

François le réformateur

Alors que François vient d’ouvrir à Rome son synode sur la famille, du 5 au 19 octobre, certains se souviennent du rêve de Martini et les comparaisons avec Vatican II vont bon train. Même excitation médiatique, même impression de décalage pour certains entre ce qui se vit dans la salle et ce qui se lit dans la presse.
D’emblée, le cardinal André Vingt-Trois, l’un des trois présidents délégués du synode a expliqué lors d’une conférence de presse que les journalistes confondaient parfois la démarche synodale avec un débat parlementaire, qui doit « trancher et faire apparaître une majorité ». Une position qui rappelle celle de Benoît XVI dans sa relecture de Vatican II : « Pour les médias, le concile était une lutte politique, une lutte pour le pouvoir entre différents courants au sein de l’Église, disait-il dans un discours aux prêtres, le 14 février 2013, une dizaine de jours avant sa renonciation. Il y avait ceux qui cherchaient la décentralisation de l’Église, le pouvoir pour les évêques puis, à travers l’expression “peuple de Dieu”, le pouvoir du peuple, des laïcs. »
Sur la forme, encore, François a conquis aux yeux des foules ses galons de réformateur, par son attitude directe, son franc-parler, sa façon de dénoncer le cléricalisme et de prendre la réforme de la curie à bras-le-corps dès la première année de son pontificat. Lors de son discours d’ouverture du synode sur la famille, il a demandé à chacun de s’exprimer librement au nom de la synodalité, sans crainte de lui « déplaire ».
Deux jours plus tôt, il avait exhorté les pères synodaux à entendre le « cri du peuple ». Et dans sa très brève homélie, lors de la messe de lancement du dimanche 5 octobre, il a dénoncé les « mauvais pasteurs qui chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt ». Une allusion à peine voilée aux prêtres et évêques trop doctrinaires.

Un synode pastoral et non doctrinal

Sur le fond, le synode a été annoncé par le cardinal hongrois Péter Erdö, rapporteur, qui a introduit le débat, comme un synode pastoral et non doctrinal, de la même manière que le pape Jean XXIII avait déclaré que Vatican II serait un concile purement pastoral. Et de même qu’à l’époque de Vatican II, la question de savoir si l’on peut toucher à la pastorale sans que cela n’ait de répercussions doctrinales n’a pas tardé à remonter à la surface.
En somme, si l’assemblée n’aboutit pas à un changement doctrinal, comme cela semble se profiler, cela signifie qu’elle accouchera de grandes lignes directrices, d’orientations générales que chaque évêque devra mettre concrètement en application dans son diocèse. Et, comme l’a clairement énoncé André Vingt-Trois lors la première conférence de presse du synode, on ne sait pas encore comment se fera la ligne de partage entre ce qui sera de l’ordre du principe universel, que le pape annoncera comme un des fruits du synode, et ce qui sera de l’ordre de l’application concrète dans tel ou tel domaine.
La clé se trouve peut-être entre les mains du théologien Walter Kasper, un des mentors de François. Quatre jours après son élection, le pape l’a salué comme un « théologien très pointu ».Or, un des points fondamentaux de la théologie de ce cardinal est la critique d’une Église romano-centrée à la Ratzinger, où tout se décide au Vatican. Dans un article de la revue ­America, le cardinal Kasper, répondant au futur pape Benoît XVI, avait dénoncé en 2001 sa vision de l’Église « totalement problématique si l’unique Église universelle est tacitement identifiée à l’Église romaine, de facto au pape et à la curie ». Ce qui, selon lui, n’était en aucun cas « une aide pour la clarification de l’ecclésiologie de communion, mais (…) son abandon et comme une tentative de restauration de la centralisation romaine ».
Le pape François, qui privilégie la simplicité de la maison Sainte-Marthe aux traditionnels appartements pontificaux n’est pas un homme de curie et partage cette vision des choses. Lui aussi pense qu’il faut rendre du pouvoir aux Églises locales, ce qu’il a largement exprimé dans son exhortation apostolique ­Evangelii gaudium. Si l’on suit cette logique, il y a donc fort à parier que, pour lui, la question des divorcés remariés ne doit pas se résoudre au niveau romain, mais dans les Églises locales, au niveau des diocèses.

Des risques de désunion

« Le problème, estime le philosophe Thibaud ­Collin, qui vient de publier Divorcés remariés. L’Église va-t-elle (enfin) évoluer ? (Desclée de Brouwer, 2014), c’est que fondamentalement le Christ a ordonné des apôtres (dont les évêques sont les successeurs) et non des structures. Éviter un Vatican III en confiant plus de responsabilité doctrinale aux conférences épiscopales aboutirait non pas d’abord à minorer la papauté, mais à une relativisation du dogme et, à terme, cela pourrait menacer l’unité de l’Église, sur le modèle des églises protestantes. »
En effet, l’inversion des pôles de décision porte en germe de très forts risques de désunion. Sur la question controversée du célibat sacerdotal, le pape a officiellement reconnu que la « porte était ouverte » pour une évolution. S’il n’a pas précisé, il ne fait guère de doute que celle-ci se fera à partir de la base, et non plus par décision d’un hypothétique concile Vatican III. Le jésuite François est allé plus loin que le jésuite Martini, qui, en 1999, voyait les évolutions à partir de Rome. François veut délocaliser le concile dans les « régions ». Donner le pouvoir à la base. Plus qu’une réforme, ce serait un véritable changement de paradigme. Presque une révolution.
 

> Les origines de Vatican III :

L’idée d’un troisième concile est née en 1977 dans une réunion de théologiens de la revue Concilium parmi lesquels se trouvait le théologien suisse Hans Küng. Les objectifs étaient les suivants : que le pape démissionne à 75 ans ; que le Synode des évêques ne soit plus seulement un organe consultatif, mais qu’il puisse aussi délibérer ; que la règle du célibat sacerdotal soit abolie et que les femmes puissent être ordonnées prêtres. La proposition, qui émanait à l’origine de milieux plutôt progressistes, refit surface dans les années 1990. Mais cette fois, ce furent des proches de Jean Paul II qui s’en saisirent. « L’intention était de tenir un concile réparateur qui ramènerait les libéraux et les rebelles sur la ligne et endiguerait les tentatives des Conférences épiscopales pour obtenir de plus amples prérogatives », explique le vaticaniste Andrea Tornielli.

5 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Jeu 9 Oct - 18:28

Josué

Josué
Administrateur

On ne l’attendait pas sur ce terrain-là. Ancien prieur provincial des dominicains de France, évêque d’Oran, en Algérie, Jean-Paul Vesco est plutôt attendu sur sa connaissance de l’interreligieux. Mais il a aussi exercé le métier de juriste pendant plusieurs années. Il propose une approche théologique et juridique de la question des divorcés remariés.

> A lire aussi : la proposition théologique et juridique de Jean-Paul Vesco

 
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour les divorcés remariés ?
C’est une révolte intérieure très ancienne face à la souffrance d’énormément de personnes. Elles ne se reconnaissent pas dans ce que l’Église dit de leur état de vie. Alors beaucoup s’en vont sur la pointe des pieds, ne font pas baptiser leurs enfants. Ma révolte vient aussi de ce qu’il n’est pas seulement fait violence aux personnes, mais aussi à des fondements de notre foi : l’alliance, la miséricorde de Dieu et le sacrement de réconciliation, le sacrement de l’eucharistie. J’ai la conviction qu’il est théologiquement possible d’affirmer en même temps l’indissolubilité de tout amour conjugal réel, l’unicité du mariage sacramentel et la possibilité d’un pardon en cas d’échec de ce qui constitue l’une des plus belles mais aussi des plus périlleuses aventures humaines, le mariage pour toute la vie.
Quelle est la « faute » des divorcés remariés ?
C’est le deuxième « oui ». Dès lors qu’il y a eu union sacramentelle, en contracter une deuxième est considéré comme un adultère. S’agissant d’un péché grave, pour recevoir l’eucharistie il faut s’être confessé et avoir reçu l’absolution. Pour cela, les divorcés remariés doivent prendre la résolution de quitter leur « état de péché ». Concrètement, cela suppose pour eux de rompre avec leur second conjoint, avec lequel ils ont reconstruit leur vie et ont peut-être eu des enfants. Ou alors de « vivre en frère et sœur » avec toute l’ambiguïté de cette expression. Ils sont placés face à une décision impossible, tout simplement parce que leur seconde union est, elle aussi, devenue indissoluble.
C’est ce que l’on appelle la persistance dans « l’état de péché »…
Une personne qui a vécu un échec dont elle est prête à assumer une part de responsabilité, qui a reconstruit sa vie et qui au quotidien vit une relation de fidélité ne peut pas se reconnaître en situation d’adultère. L’adultère, dans la vie réelle, c’est le fait d’entretenir une relation avec deux personnes à la fois. Telle n’est pas la vie des divorcés remariés.
Mais Jésus dit dans l’Évangile : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10, 9) !
Le sacrement de mariage est unique et doit le rester. Mais il importe de distinguer unicité et indissolubilité. Ce n’est pas le sacrement qui rend le mariage indissoluble, c’est l’indissolubilité de toute relation d’amour véritable qui rend possible ce sacrement. Jésus n’est pas l’inventeur du mariage indissoluble, il ne l’a pas décrété, mais il a révélé le caractère sacré de tout amour humain véritable depuis la première union de l’homme et de la femme. C’est ainsi que l’Église reconnaît le caractère indissoluble du mariage civil de deux personnes non baptisées. L’indissolubilité n’épuise pas le sens du mariage sacramentel, qui est la reconnaissance par les époux que Dieu est présent au cœur de leur amour. C’est faire du mariage une consécration.
Quelle solution proposez-vous pour sortir de cette notion de « persistance dans l’état de péché » sans transiger avec l’unicité du sacrement et l’indissolubilité de l’union ?
La position de l’Église en matière de mariage apparaît souvent comme juridique à l’excès. Il me semble au contraire que, paradoxalement, elle pêche par une carence dans le raisonnement juridique. Tous les grands systèmes de droit opèrent une distinction fondamentale entre infraction instantanée et continue. L’infraction instantanée, tel le meurtre, résulte d’un acte unique de la volonté qui entraîne des conséquences définitives contre lesquelles la volonté du meurtrier elle-même ne peut rien. L’infraction continue, tel le vol avec recel, suppose que l’auteur de l’infraction prolonge l’infraction par un acte répété de la volonté. Il pourrait rendre à tout moment l’objet dérobé, alors que le meurtrier, lui, ne peut plus redonner la vie qu’il a prise. Dès lors que cette distinction n’est pas posée en droit canonique, toute la question est de savoir si le fait de contracter une seconde union après l’échec d’un mariage sacramentel peut être assimilé analogiquement à une infraction instantanée ou à une infraction continue.
Et quelle est votre réponse ?
La position actuelle de l’Église revient implicitement à assimiler une seconde union à une infraction continue dans laquelle les personnes se maintiennent par une manifestation répétée de la volonté. À tout moment, elles seraient censées pouvoir interrompre leur union. C’est faire fi de la situation définitive que l’indissolubilité de leur amour a créée. Je crois que l’analogie avec l’infraction instantanée est plus juste. En effet, de même que le meurtre crée une situation définitive de mort, la seconde union crée une situation définitive de vie.
Quel est l’intérêt de cette distinction ?
Si l’Église prenait acte de la situation définitive née de la volonté d’entrer dans une seconde relation d’alliance, elle pourrait s’autoriser une parole de vérité, et le cas échéant de pardon, sur le « oui » de la seconde union sans avoir à exiger le préalable d’une impossible séparation. Dès lors, elle permettrait aussi aux personnes de faire la vérité sur leur mariage et les raisons de son échec. Il est plus facile de poser un regard serein sur son passé, au lieu de l’occulter, dès lors qu’un avenir réconcilié est envisageable. Cette distinction, fondée sur la prise en compte des conséquences du caractère indissoluble de tout amour conjugal véritable, ouvre la voie à une nécessaire pastorale de la réconciliation, dont les modalités restent à inventer. Et cela sans que soient relativisées l’unicité et la valeur ineffable du mariage sacramentel catholique.
 

> Document : la proposition théologique et juridique de Jean-Paul Vesco
 

> A lire aussi : Le mariage de deux non baptisés est-il lui aussi indissoluble ?

(Quelques précisions sur la reconnaissance par l'Eglise d'une indissolubilité « intrinsèque » à un mariage civil entre deux personnes non baptisées, évoquée par Jean-Paul Vesco dans sa proposition.)

6 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Sam 11 Oct - 4:23

Psalmiste

Psalmiste

La bible est pourtant claire, non ?

Donc pourquoi faire un synode ?

7 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Lun 13 Oct - 9:22

Josué

Josué
Administrateur

C’est la grande invitée de ce synode : la liberté de parole. Dès le premier jour. Là où en pareilles circonstances l’entrée de Benoît XVI était accueillie par un silence solennel, celle de François s’est faite dès le premier jour dans une ambiance de joyeuse rentrée. Le pape a pris le temps de saluer quelques membres de l’assemblée tandis que les discussions dans la salle allaient bon train. Dire ce qu’ils ont sur le cœur, en vérité : tel est le mot d’ordre qu’il a adressé aux pères synodaux.
De fait, dans la salle du synode, plus les jours passent et plus le débat se fait à bâtons rompus, surtout lors de l’échange du soir où, après les interventions successives des pères synodaux, chaque membre de la salle a le doit d’intervenir trois minutes. Mercredi matin, des pères africains ont fustigé l’hégémonie de la théologie occidentale. Un cardinal, reprenant l’image de l’Eglise comme un « hôpital de campagne » chère à François a déclaré que l’Eglise était déjà un hôpital de campagne mais qu’elle risquait de ressembler « à une morgue où se multiplieront les autopsies des mariages défunts ». Comme relate l’agence de presse iMedia, un autre « proche du pape François a invité les évêques à ne pas se prendre « pour des psychiatres chargés d’aider les couples à surmonter leurs échecs conjugaux ».
Alors, doit-on attribuer cet air de liberté à la seule personnalité de François ? Pas seulement. Car une des grandes différences entre ce synode et ceux qui l’ont précédé, outre la personne du pape, est la mise en place d’une nouvelle stratégie de communication. Désormais les prises de paroles se font sous couvert d’anonymat. En effet, une des consignes est que ne soient communiqué à l’extérieur de la salle que le contenu des interventions sans mention de leurs auteurs. Les membres du synode ont le droit de rendre leurs allocutions publiques mais ils n’y sont pas obligés. Les journalistes n’assistent pas aux débats mais assistent à des briefings en trois langues, assurés en italien, par le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican, en espagnol par le frère Manuel Dorantes, assistant du père Lombardi et en anglais par le père Thomas Rosica, PDG de la fondation Sel et Lumière. Les Français bénéficient en plus d’un point presse assuré par Romilda Ferrauto, rédactrice en chef de la section française de Radio Vatican qui publie des comptes-rendus quotidiens très détaillés sur le site de la radio.
En salle de presse, certains ont immédiatement dénoncé le « manque de transparence » du Saint-Siège, soupçonnant une tentative de lissage de la réalité des débats. Et ils sembleraient qu’ils ne soient pas les seuls à critiquer la mesure. Le cardinal Müller, hostile à une évolution sur la question de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés, dans une interview à Salt and Light a demandé (en anglais) la levée de l’anonymat des pères synodaux : « Ces interventions devraient être publiées comme elles l’étaient avant. Les fidèles ont le droit d’être au courant des interventions de leurs évêques », a-t-il déclaré.
Pourtant, il semblerait bien que ce soit justement l’anonymat qui favorise le débat. Parce qu’il protège certains intervenants venus de pays où la liberté religieuse est un combat et où aborder certains sujets délicats comme les mariages mixtes ne serait pas possible de la même manière s’ils devaient s’exprimer publiquement. Mais aussi, parce ce qu’il constitue un rempart à la pression médiatique et à la vindicte des réseaux sociaux. C’est d’ailleurs un beau paradoxe que la culture du secret vaticane, sur laquelle on a tant glosé et tant fantasmé, parfois à raison, se fasse ici l’instrument d’une forme de liberté.
Mais si Orwell aurait sans doute aimé ce pied de nez à la transparence, le pape, si convivial soit-il, reste le pape et les discussions autour de la machine à café du mercredi matin étaient d’autant plus détendues qu’il n’était pas présent parmi les pères pour cause d’audience générale sur la Place Saint-Pierre. Si les foules voient en lui un « pape gentil », aucun des pères n’ignore qu’il sait parfois se montrer autoritaire, ce qu’un membre de l’assemblée résume de la manière suivante : « il impressionne malgré tout ». D’ailleurs, lui-même semble conscient de cet état de fait puisque le premier jour, il a raconté cette anecdote en amont des débats : « Lors du dernier consistoire, en 2014, un cardinal m’a écrit la lettre suivante : "Quel dommage que certains cardinaux n’aient pas le courage de dire certaines choses par respect du pape, parce que, pensent-ils, le pape est d’un autre avis." Cela n’est pas bon. Cela n’est pas la synodalité. Chacun doit dire ce qu’il sent que le Seigneur lui inspire de dire : sans crainte. »

8 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mar 14 Oct - 14:36

Josué

Josué
Administrateur

Le cardinal Peter Erdö, rapporteur général sur la famille a présenté la « relatio », gros document synthétique résumant les échanges de la première semaine du synode. Les pistes témoignent d’un véritable changement de paradigme, en prenant en compte notamment les « éléments constructifs » des mariages civils et des situations de cohabitation.

Dans son discours d’ouverture du consistoire des évêques il y a quelques mois, le cardinal Kasper, à l’invitation du pape François, avait appelé à un « changement de paradigme » sur la famille. Les pistes avancées dans le document de synthèse rédigé à l’issue de la première semaine d’échanges présenté ce matin et sur lesquelles les pères synodaux vont travailler en groupes semblent indiquer qu’il a été entendu.

> Lire le texte complet sur le site du Vatican



Reconnaître des choses positives au sein des mariages civils
« Une nouvelle sensibilité de la pastorale d’aujourd’hui consiste à comprendre la réalité positive des mariages civils et, compte tenu des différences, des concubinages. Il faut que dans la proposition ecclésiale, tout en présentant clairement l’idéal, nous indiquions aussi les éléments constructifs de ces situations qui ne correspondent plus ou pas encore à cet idéal. »

Partir des aspects positifs dans les situations de cohabitation
« On relève également, dans de nombreux pays, un “nombre croissant de couples qui vivent ensemble ad experimentum, sans aucun mariage, ni canonique ni civil” (Instrumentum Laboris, 81). En Afrique, cela se produit surtout dans le mariage traditionnel, contracté entre familles et souvent célébré par étapes. Face à ces situations, l’Église est appelée à être “toujours la maison ouverte du Père […] où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile” (Evangelii gaudium, 47) et à aller en aide à celui qui éprouve le besoin de reprendre son chemin de foi, même s’il n’est pas possible de célébrer un mariage canonique.
En Occident, le nombre de ceux qui, après avoir longtemps vécu ensemble, demandent de célébrer le mariage à l’église est aussi en croissance constante. Le simple concubinage est souvent choisi à cause de la mentalité générale, s’opposant aux institutions et aux engagements définitifs, mais aussi dans l’attente d’une sécurité existentielle (un emploi et un salaire fixes). Dans d’autres pays, les unions de fait sont très nombreuses, non pas par rejet des valeurs chrétiennes relatives à la famille et au mariage, mais surtout du fait que se marier est un luxe ; ainsi la misère matérielle pousse à vivre dans une union de fait. Dans ces unions aussi, on peut voir des valeurs familiales authentiques, ou du moins le désir de celles-ci. Il faut que l’accompagnement pastoral commence toujours par ces aspects positifs. »

Partir des personnes
« (…) Une conversion missionnaire est requise : il ne faut pas se limiter à une annonce purement théorique et détachée des problèmes réels des personnes. Il ne faut jamais oublier que la crise de la foi a comporté une crise du mariage et de la famille et, par conséquent, la transmission de la foi des parents aux enfants a été souvent interrompue. L’imposition de certaines perspectives culturelles qui affaiblissent la famille et le mariage n’ont pas d’incidence sur une foi solide. »

Changer de langage
« La conversion doit être avant tout une conversion du langage pour qu’il soit effectivement significatif. L’annonce doit faire connaître par l’expérience que l’Évangile de la famille est la réponse aux attentes les plus profondes de la personne humaine: à sa dignité et à la pleine réalisation dans la réciprocité et dans la communion. Il ne s’agit pas seulement de présenter des règles, mais aussi de proposer des valeurs, en répondant ainsi à un besoin que l’on constate aujourd’hui dans les pays les plus sécularisés. »

Faire des choix courageux
« Au cours du Synode, le besoin de choix pastoraux courageux a été clairement ressenti. Confirmant avec force la fidélité à l’Évangile, les Pères synodaux ont perçu l’urgence de chemins pastoraux nouveaux, qui partent de la réalité effective des fragilités familiales, en reconnaissant que, le plus souvent, celles-ci sont “subies” plus que choisies en toute liberté. Il s’agit de situations différentes dues à des facteurs personnels comme culturels et socioéconomiques. Envisager des solutions uniques ou s’inspirant de la logique du “tout ou rien” n’est pas signe de sagesse. Le dialogue et la confrontation vécus au Synode devront se poursuivre dans les Églises locales, avec la participation des différentes composantes, de manière à ce que les perspectives qui se profilent puissent être menées à leur plein mûrissement par le travail de la prochaine Assemblée Générale Ordinaire. L’Esprit qui nous guide, et qui est constamment invoqué, permettra au peuple de Dieu de vivre la fidélité à l’Évangile de la famille comme une prise en charge miséricordieuse de toutes les situations de fragilité. »

Pour les divorcés remariés, poursuivre la réflexion sur les sacrements
« Quant à la possibilité d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie, certains ont argumenté en faveur de la discipline actuelle en vertu de son fondement théologique, d’autres se sont exprimés en faveur d’une plus grande ouverture à des conditions bien précises, quand il s’agit de situations qui ne peuvent pas être dissoutes sans entraîner de nouvelles injustices et souffrances. Pour certains, il faudrait que l’éventuel accès aux sacrements soit précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas pas cas, suivant une règle de gradualité, qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes. »

Mettre du dialogue dans l’étude biblique et théologique
« L’approfondissement biblico-théologique indispensable doit être accompagné par le dialogue, à tous les niveaux. Beaucoup ont insisté sur une approche plus positive des richesses contenues dans les différentes expériences religieuses, sans passer sous silence les difficultés. Dans les différents contextes culturels, il faut tout d’abord saisir les possibilités, puis, à la lumière de celles-ci, repousser les limites et les radicalisations. »

Approfondir le sens du mariage chrétien comme « vocation » à part entière
« Le mariage chrétien ne peut pas être considéré uniquement comme une tradition culturelle ou une exigence sociale, il faut que ce soit une décision vocationnelle assumée après une préparation adéquate et un discernement mûr, dans un parcours de foi. Il ne s’agit pas de poser des difficultés ou de compliquer les cycles de formation, mais d’aller en profondeur et ne pas se contenter de rencontres théoriques ou d’orientations générales. »

Simplifier les procédures de nullité
« Plusieurs Pères ont souligné le besoin de rendre les procédures de reconnaissance des cas de nullité du mariage plus accessibles et allégées. Il a été notamment proposé de pouvoir se passer de l’obligation de la double sentence conforme; ouvrir une voie administrative sous la responsabilité de l’évêque diocésain; entamer un procès sommaire dans les cas de nullité notoire. Selon des propositions éminentes, il faudrait envisager la possibilité de considérer l’importance de la foi des futurs époux pour la validité du sacrement du mariage. Dans tous ces cas, il faut bien souligner qu’il s’agit d’établir la vérité sur la validité du lien. »

Approfondir le lien entre mariage, Eglise et eucharistie
« Suggérer de se limiter uniquement à la “communion spirituelle” pour un nombre non négligeable de Pères synodaux pose des questions: si la communion spirituelle est possible, pourquoi ne pas pouvoir accéder à celle sacramentelle? Un approfondissement théologique a été donc sollicité à partir des liens entre sacrement du mariage et Eucharistie par rapport à l’Église-sacrement. Il faut également approfondir la dimension morale de cette problématique, en écoutant et en éclairant la conscience des époux. »



> Lire le texte complet sur le site du Vatican

9 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mer 15 Oct - 14:04

Josué

Josué
Administrateur


Dossier : Synode sur la famille
Le Synode des évêques renverse la table
La fin du "tout ou rien" de la pastorale familiale
Au synode, François a-t-il vraiment libéré la parole ?
Pour les divorcés remariés, des solutions au cas par cas ?
Le synode sur la famille prend des airs de concile
SYNODE
Pour le cardinal Luis Antonio Tagle, "l'année qui vient va être cruciale"
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-LUCILE KUBACKI, À ROME
CRÉÉ LE 15/10/2014 / MODIFIÉ LE 15/10/2014 À 12H30


Le cardinal Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille, est aussi l'un des trois présidents du synode sur la famille qui se déroule à Rome depuis le 5 octobre jusqu’au 19. Pour La Vie, il revient sur les enjeux du synode.

Lundi matin, la relatio post-disceptationem a été rendue publique et dès lundi après-midi, cette relatio a été remise en question puis présentée comme un simple document de travail. Ce texte a-t-il valeur de brouillon qui pourrait être totalement remis en question dans le texte final ? Ou est-ce une base à approfondir ?

Cette relatio fait partie du déroulé habituel des synodes. Ce n’est pas une nouveauté. Il a été rédigé à la fin des interventions de la première semaine et chacun était libre de dire ce qu’il avait envie de dire. Ces interventions ont constitué la base de la relatio. Les thèmes ne viennent ni du cardinal Erdö, rapporteur général du synode, ni de l’archevêque Bruno Forte, secrétaire spécial du synode, mais des membres de l’assemblée.
Par ailleurs, ce n’est pas le document final du synode mais une synthèse de tout ce qui a été soulevé. Il n’apporte pas de réponses à toutes les questions mais si les gens se demandent si ce qui est dedans est réel, la réponse est oui, car tout ce qui se trouve dans cette relatio vient de l’assemblée.
Maintenant, cette relatio va servir de base aux discussions en petits groupes. Certains évêques ne se sont exprimés que sur un seul thème et vont avoir envie de s’exprimer sur d’autres, présents dans la relatio, à propos desquels ils n’ont rien dit pendant cette première semaine. Les groupes peuvent aussi demander d’approfondir certains points.
Ainsi, ce qui se trouvera dans le document final, à l’issue des échanges en groupes ne sera pas exactement la même chose que ce qui se trouve dans la relatio post-disceptationem. Pas parce que les gens ne sont pas d’accord, mais parce que les discussions amèneront de nouveaux sujets sur la table ou demanderont des approfondissements.

Mais, si l’on prend les points les plus sensibles comme par exemple le fait de reconnaître des aspects positifs aux situations de cohabitation ou aux mariages civils, pourrait-on s’attendre à un retournement total entre ce qui est exposé dans la relatio post-disceptationem et le texte final ?

Je ne veux pas sauter l’étape du travail en groupes mais ce qui se trouve dans la relatio post-disceptationem a été dit par des pères synodaux et je ne vois pas en quoi on retirerait ce qui a été dit. Peut-être procèdera-t-on à des ajustements notamment dans la formulation. J’ai déjà assisté à cinq synodes. Les thèmes restent mais parfois la formulation change. Et comme je le disais, les groupes peuvent aussi demander d’approfondir certains points.
Ceci dit, il est vrai, en revanche que ce synode est assez différent de ceux qui l’ont précédé au sens où il est connecté à celui de 2015. C’est une étape. D’ordinaire, un rapport était remis après quinze jours ou trois semaines et ensuite, le pape écrivait son exhortation post synodale à partir de ce rapport. Cette fois, nous avons un an pour poursuivre la réflexion en consultant les laïcs, les couples mariés, les théologiens...
L’année prochaine, les conclusions que nous aurons eues à la fin de cette première semaine seront à nouveau discutées. Et les pères synodaux seront encore plus nombreux en 2015 qu’ils ne le sont cette année. On ne connaît pas encore le chiffre exact mais ils seront élus par leurs conférences épiscopales. C’est la première fois que j’assiste à un synode qui se passe en 2 ans. L’année qui vient va être cruciale.

Ce qui donne un poids inédit aux catholiques de « la base » ?

Oui. Déjà, dans la préparation de cette étape, les questionnaires ont joué un rôle important. Il ne s’agissait pas uniquement de faire un débat théologique mais de se confronter à des enjeux très concrets de situations auxquelles les familles doivent faire face. C’est cela qui rend ce synode unique. Les pères synodaux ne viennent pas avec leurs propres idées, ils viennent riches des témoignages qu’ils ont reçus des gens de la base. C’est peut être plus complexe mais en même temps ce sera sans doute plus réaliste et plus fructueux.

Parmi les critiques adressées à la relatio post disceptationem, se trouve la question de l’équilibre entre miséricorde et vérité. Certains craignent que l’on mette la miséricorde avant la vérité au détriment de cette dernière.

Dans notre esprit, nous ne pouvons jamais échapper à la tentation de faire des catégories. Distinguer les choses est important en termes de clarté conceptuelle. Mais dans la vie, et en particulier dans la foi, pourquoi devrait-on faire des distinctions ? Dans la Bible il n’est pas question de deux réalités.
En particulier quand Jésus dit : « Je suis la vérité et la vie » ! Cela signifie que la vérité n’est ni une idée si un concept. C’est la personne de Jésus. Il est la vérité et Il est l’amour. Il est la miséricorde ! Quand nous regardons la personne de Jésus, il n’est plus question de se demander qui, de la miséricorde ou de la vérité, doit être premiere. En Jésus, miséricorde et vérité sont unies. Et le défi pour nous est d’intérioriser la miséricorde et la vérité. En Jésus, elles n’entrent pas en conflit car elles sont toutes deux réunies dans sa personne. Nous devrions essayer de l’imiter.
Quand j’étais enfant, mes parents me refusaient parfois ce que je leur demandais. Je répondais « pitié ! » et je pensais « ils ne sont pas miséricordieux ». Mais plus tard, j’ai compris que quand ils me disaient oui ou non, ils exprimaient la vérité. Quelle vérité ? Celle de l’amour. Mes parents ne se disaient pas « maintenant, je vais être miséricordieux » et « maintenant je vais être vrai ». Ils exprimaient leur amour qui était la vérité. Faire ces distinctions est utile en un sens, mais nous devrions trouver en Jésus et dans l’expérience des gens comment les harmoniser plutôt que comment les opposer. La vraie miséricorde, qui est une forme d’amour, ne peut reposer sur des mensonges. Mentir c’est manquer de miséricorde. Une des fondations de la vraie miséricorde est la vérité mais la vérité nous conduit à la miséricorde. Aussi, quand la vérité me rend aveugle à la miséricorde et aux situations de souffrance, elle n’est que froideur et idéologie. La miséricorde et la vérité dépassent leurs propres définitions pour ceux qui en font l’expérience : elles s’incarnent dans la qualité de leur cœur.

Peut-on dire que la nouveauté de ce synode, qui veut partir des personnes, est une certaine forme de pragmatisme ?

Oui, mais un pragmatisme qui parte des personnes. Je m’explique. En anglais, une expression dit : « On va tout faire pour que ce mariage fonctionne ». Mais « fonctionner » ici n’est pas simplement une manifestation de pragmatisme. C’est une chose qui implique des personnes. Le « fonctionnement » ici implique d’aimer et de pardonner en vérité.

Au cours de la conférence de presse de présentation de la relatio vous avez dit que l’esprit de Vatican II se manifestait parmi les pères mais qu’il ne fallait pas dissocier l’esprit des textes. Pouvez-vous expliciter ?

Vatican II a eu lieu à une époque où la plupart d’entre nous étions enfants. J’ai étudié l’histoire de Vatican II, j’ai lu tous les débats de l’époque. Au Concile il y avait 2000 évêques, imaginez un peu… Comment conduire un dialogue de 2000 évêques ? Aujourd’hui nous sommes 200…
Mais il y a quelque chose de commun dans la liberté d’expression, la manière de prendre en compte les réalités du monde, ce qui était une des véritables beautés de Vatican II. C’était un concile pastoral où l’on accepta à la fois le fait que le monde avait changé et où l’on se demanda comment nous pouvions apporter l’évangile dans ce monde nouveau. C’était un concile profondément missionnaire, fidèle aux enseignements de l’Eglise, mais avec une nouvelle manière de transmettre les enseignements de l’Eglise au monde. A présent, de nouveaux défis se présentent et c’est ce dont parlent les évêques, quand ils mettent leurs peurs et leurs espoirs sur la table.
Mais quand les gens évoquent l’esprit de Vatican II, il est important qu’ils connaissent les textes. Il faut étudier les documents et les textes pour ne pas leur faire dire ce qu’ils ne disent pas. L’esprit de Vatican II est issu des documents de Vatican II, précisément dans cette ouverture de l’esprit missionnaire.

Un des points majeurs de Vatican II était la place des Eglises locales, ce qui est aussi un des grands axes de réflexion du pape François tel qu’il l’a exprimé dans Evangelii Gaudium. Au terme de ce synode, le pape donnera des orientations générales que les évêques auront charge de mettre en pratique dans leurs diocèses. Comment concilier la liberté des Eglises locales confrontées à des problèmes spécifiques et l’unité de l’Eglise ?

Cette question existait déjà au moment du Concile dont un des fruits est précisément le synode... En convoquant des évêques venus du monde entier, le pape lui-même, qui est un signe visible de l’unité, devra prendre en considération l’expérience des Eglises locales. Vatican II a institué de manière plus formelle les conférences épiscopales dans différents pays et a donné aux conférences la ligne de démarcation entre ce qu’elles pouvaient décider par elles mêmes et ce qui ne relevait pas de leurs compétences. Peut-être ce synode est-il un examen de ce qui a déjà commencé lors du Concile au sens où il devra examiner à nouveau où ce situe cette ligne de démarcation. Mais le souci de l’unité demeure et la manière dont s’opérera cet équilibre sera un des fruits du synode qui aura lieu l’année prochaine. Il y a deux écueils à éviter : celui qui consiste à ne prendre en compte que la diversité au détriment de l’unité. L’unité de l’Eglise est ce qui me permet de me sentir à « la maison » quand je vais à l’étranger. Et celui qui consiste à nier les singularités locales. L’équilibre est très difficile à trouver et chaque évêque est confronté à cette question au niveau de son diocèse.

En parlant d’unité de l’Eglise, vous vous êtes exprimé, lors d’une conférence de presse, contre l’étiquetage des gens entre « progressistes » et « conservateurs ». Pourquoi ?

Quand on m’a posé cette question, je me suis senti mal à l’aise parce que je pense que les étiquettes ne rendent jamais compte de la réalité des personnes. Étiqueter les gens est parfois une manière d’étouffer la complexité du réel. Les étiquettes effacent le mystère des êtres. Parfois, aussi, elles servent à dresser les gens les uns contre les autres en leur faisant oublier ce qui pourrait les rassembler. Les étiquettes enferment les gens dans une caricature d’eux-mêmes. Après avoir écouté les évêques et les laïcs au fil de ces premiers échanges, je pense que l’étiquetage des uns et des autres, y compris celle du pape, est une injustice.
Si, quand j’écoute quelqu’un me dire la manière dont il reçoit tel ou tel passage de la Bible, je me mets à analyser son point de vue en plaquant sur lui une grille de lecture en termes de « progressisme » ou de « conservatisme », je nie sa qualité de personne dans ce qu’elle peut avoir de complexe. C’est, je le répète, une grande injustice. Comment éviter cela ? Respectons les personnes. Laissons à chaque personne la possibilité d’exprimer sa complexité. C’est comme cela que nous trouverons un terrain commun. Soyons des personnes qui écoutons d’autres personnes. Les gens ne sont pas des étiquettes. Les gens ont un nom.

10 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Jeu 16 Oct - 15:32

chico.

chico.

L'église serait elle train de mettre de l'eau dans son vin sur le divorce?

11 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Sam 18 Oct - 8:56

Josué

Josué
Administrateur

Que restera-t-il du synode sur la famille ?


MARIE-LUCILE KUBACKI, À ROME 
CRÉÉ LE 16/10/2014 / MODIFIÉ LE 17/10/2014 À 11H56


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 [url=http://www.lavie.fr/ami/envoi.php?envoiami_id=57050&envoiami_titre=Que restera-t-il du synode sur la famille %3F] [/url]
 Le pape ouvre un synode. 57050_eveque-journal-synode-famille_440x260© M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC
Au Vatican, les documents de travail du synode se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que le premier synode sur la famille touche à sa fin, et s’achèvera ce dimanche 19 octobre par la béatification du pape Paul VI, la question est sur toutes les lèvres : que restera-t-il de ces deux semaines ? Retour sur les événements.


Premier acte : Relatio post-disceptationem et stupeur


Lundi 13 octobre, après une première semaine d’interventions passionnées des pères synodaux, la salle de presse du Saint Siège rend publique la relatio post-disceptationem, un document de travail qui synthétise les contributions. Coup de tonnerre. Le document affirme qu'il faut sortir du « tout ou rien » de la pastorale familiale et aller vers une plus grande ouverture pastorale. En particulier, des pistes s'ouvrent dans les situations sensibles comme celle des divorcés remariés. On propose qu’ils puissent communier dans certains cas, après un chemin pénitentiel. La relatiorecommande de « commencer par les aspects positifs » qui peuvent exister dans les situations de cohabitation avant le mariage ou dans le mariage civil, tout en accompagnant les gens pour les mener vers « l’idéal » du mariage chrétien.
Dans le fond, c’est déjà une réalité pastorale en bien d’endroits. Mais au sein du synode cela fait l’effet d’une bombe. La relatio post disceptationem marque un virage important, notamment par rapport à l’exhortation apostolique Familiaris Consortio de Jean-Paul II en 1981, qui avait clôturé le dernier synode sur la famille. Dès les heures suivant la publication de cette synthèse à mi parcours, souffle comme un vent de panique. Le président de la conférence épiscopale polonaise juge le texte « inaccceptable », parce que, estime-t-il, il « s’éloigne de l’enseignement des papes précédents, contient des traces d’une idéologie antimatrimoniale et témoigne d’une absence de vision claire de la part de l’assemblée synodale ». Dans l’assemblée, l’ambiance est électrique. Une quarantaine de pères synodaux réagissent. En salle de presse, on essaye d'éteindre l'incendie. On martèle qu’il ne s’agit que d’un « document de travail », qu’il ne faut pas en tirer de conclusions précipitées. 
Le lendemain, mardi 14 octobre, l’ambiance est particulièrement sérieuse dans les groupes de travail où les pères synodaux reprennent la synthèse point par point et votent des amendements à la majorité absolue. En salle de presse, la tension monte. « La majorité de ceux qui s’expriment saluent la tonalité générale, [url=http://www.news.va/fr/news/synode-la-relatio-post-disceptationem-etudiee-poin Deuxi%C3%A8me acte : retours des groupes de][/url]explique alors Romilda Ferrauto, rédactrice en chef de la section française de Radio Vatican qui assiste à certains groupes de travail. Ouverture, accueil, compassion. Mais ils se disent opposés à un certain nombre de chapitres, notamment en ce qui concerne l’accueil des personnes homosexuelles, les choix pastoraux proposés pour soigner les familles blessées, dont les divorcés remariés, l’application du principe de gradualité aux situations irrégulières, la reconnaissance de valeurs positives dans les formes imparfaites qui se trouvent en dehors de la réalité nuptiale. Plusieurs intervenants trouvent, par ailleurs, dangereuses les demandes d’assouplissement des procédures de reconnaissance des cas de nullité de mariage, la suppression de la double sentence, et l’augmentation de la responsabilité des évêques. Ils craignent que les exceptions ne deviennent une pratique courante. » 

Deuxième acte : Remise des synthèses des groupes de travail, l'heure des questions


Jeudi 16 octobre, un léger coup de frein se fait sentir dans les 10 groupes de travail, réunis par langue (2 français, 3 italiens, 3 anglais, 2 espagnols). Si la nécessité d’une certaine « ouverture » pastorale demeure, l’heure est plutôt au questionnement. Mais à lire les différents comptes rendus, il est impossible de tirer de grandes conclusions. Par exemple, sur les 10 groupes, seuls trois (un groupe italianophone, un groupe anglophone et un groupe francophone) semblent définitivement fermer la porte à la possibilité de communier pour les divorcés remariés tandis qu’un seul groupe (italianophone) se prononce pour à la majorité, au cas par cas. Les autres sont partagés ou ne se prononcent pas : trois groupes (francophone, anglophone et italianophone) estiment qu’il faut étudier la possibilité, trois groupes (deux hispanophones et anglais) rappellent la position de l’Eglise.
« Constater les échecs de l’amour et les unions imparfaites qui se multiplient appelle une attention pastorale qui sache respecter ces personnes, encourager les efforts de repentance et offrir l’appui fraternel de la communauté chrétienne à laquelle elles appartiennent », peut-on lire dans la synthèse d'un groupe francophone. « Sur le rapport entre les divorcés remariés et les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie, notre texte dit qu’il importe de ne pas changer la doctrine de l’Eglise sur l’indissolubilité du mariage et la non-admission des divorcés remariés aux sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie mais d’appliquer cette doctrine constante de l’Eglise aux situations diverses et douloureuses de notre époque avec un regard renouvelé de compassion et de miséricorde sur les personnes » poursuit ce groupe, modéré par le cardinal Sarah. Dans l’autre groupe francophone, modéré par le cardinal Schönborn, certains pères s’expriment pour le maintien de la discipline actuelle envers les divorcés remariés, d’autres pour une ouverture « dans certains cas ». Tous, en revanchent, s’accordent à dire sur le fait qu’il faut réaffirmer le rôle positif des familles chrétiennes dans la société. 
« Ce que je pense pouvoir dire après avoir lu les 10 rapports, a déclaré le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne et rapporteur d’un des groupes francophones, c’est que la clé herméneutique de ce synode est : comment avoir un regard positif sur des situations qui ont des manques objectifs ? ».

Troisième acte : Retour dans les diocèses et discernement à échelle du monde


A présent, une commission nommée par le pape doit se réunir pour remettre samedi 18 octobre la « relatio sinodi » qui fera la synthèse de ce qui a été exprimé dans la « relatio post disceptationem » et dans les groupes de travail. Pour être validée et servir de base au synode de l’année prochaine, cette synthèse fera l’objet d’un vote, dans la journée et récolter au moins deux tiers de voix. Entre les deux synodes, les évêques rentreront dans leurs diocèses, pour une année décrite comme « cruciale » par le cardinal Tagle, interviewé par La Vie. 
N’oublions pas non plus que le dernier mot reviendra au pape, lors de l’exhortation post synodale qu’il devrait prononcer en 2016, sur la base de tous les échanges qui auront eu lieu. François qui, dans une homélie prononcée en début de semaine n’a pas mâché ses mots envers les « docteurs de la loi » qui craignaient que Jésus ne soit un danger pour la « doctrine » : « Ils n'étaient pas capables de comprendre les signes des temps. Ils étaient bloqués dans leur système. Jésus était dangereux pour la doctrine, la doctrine de la loi que les théologiens avaient consolidée pendant des siècles. Ils avaient oublié que Dieu est le Dieu de la loi, mais aussi celui des surprises. Et Dieu a réservé de nombreuses surprises à son peuple. » 

12 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Sam 18 Oct - 9:52

samuel

samuel
Administrateur

C'est l'éléphant qui accouche d'une souris.

13 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Sam 18 Oct - 20:30

samuel

samuel
Administrateur

Le changement, ce n'est pas pour maintenant. Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a annoncé samedi 18 octobre que le rapport final du synode des évêques sur la famille convoqué par le pape François a été "rééquilibré" pour tenir compte des réticences des prélats les plus conservateurs.
Dans ce texte intitulé "relatio synodi", aucun accord n'a ainsi été dégagé sur les cas des divorcés et des homosexuels. Le rapport fait un inventaire des problèmes très divers de la famille catholique sur les cinq continents, dont ceux de l'accueil dans l'Eglise des personnes en union libre, homosexuelles et divorcées, dans le cadre du processus d'ouverture voulu par François, que redoutent les conservateurs.

Trois paragraphes n'ont pas été approuvés

183 pères synodaux ont participé au vote sur chacun des 62 paragraphes. Pour être approuvés, ils devaient être approuvés aux deux-tiers. Trois n'ont pas obtenu cette majorité qualifiée. Ils concernent certains aspects du texte initial sur l'accès aux sacrements des divorcés remariés et l'accueil des homosexuels.
"Sur ces points, on ne peut considérer qu'il y a un consensus du synode. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont complètement rejetés", ont expliqué ensuite plusieurs porte-paroles. Les paragraphes en question n'ont d'ailleurs pas été retirés du texte final.
Ce rapport va être maintenant discuté pendant un an dans les diocèses. En octobre 2015, un deuxième synode sur la famille sera organisé et un nouveau texte présenté. A la fin de ce processus, c'est le pape François qui prendra, seul, les décisions.

14 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Dim 19 Oct - 5:08

samuel

samuel
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Le synode des évêques sur la famille convoqué par le pape François a approuvé ce samedi 18 octobre son rapport final, a annoncé le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Mais il n'est pas parvenu à un consensus sur l'attitude de l'Eglise concernant les divorcés et les homosexuels.
Ce rapport intitulé «relatio synodi» fait un inventaire des problèmes très divers de la famille catholique sur les cinq continents, dont ceux de l'accueil dans l'Eglise des personnes en union libre, homosexuelles et divorcées, dans le cadre d'un processus d'ouverture voulu par François, mais redouté par les conservateurs.
Au total, les 183 pères synodaux ont participé au vote sur chacun des 62 paragraphes. Pour être approuvés, ces chapitres devaient être approuvés aux deux tiers. Trois n'ont pas obtenu cette majorité qualifiée. Ils concernent l'accès aux sacrements des divorcés remariés et l'accueil des homosexuels.
«Pas complètement rejetés»
«Sur ces points, on ne peut considérer qu'il y a un consensus du synode. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont complètement rejetés», ont expliqué ensuite plusieurs porte-parole.
Par rapport au texte provisoire de lundi, qui avait été applaudi pour son ouverture par certains mais critiqué par les conservateurs, 470 amendements ont été discutés. Le cardinal américain Raymond Leo Burke, un des chefs de file de l'opposition conservatrice au pape François, avait affirmé jeudi que le rapport final pourrait être rejeté si les affirmations «inacceptables sur les rapports sexuels hors mariage et entre personnes de même sexe» n'étaient pas retirées.
Accueil des divorcés remariés
Deux des paragraphes du texte final qui n'ont pas obtenu les deux tiers concernent les divorcés remariés. Ils font le constat de la division entre les évêques qui veulent le maintien de «la discipline actuelle» et ceux qui prônent «un accueil» limité de certaines de ces personnes aux sacrements.
Ils suggèrent pour sortir de l'impasse un «approfondissement» de la réflexion de l'Eglise sur «un chemin de pénitence» pour celle-ci. Ils demandent qu'il soit tenu compte de «circonstances atténuantes», par exemple pour l'époux victime de l'échec de son mariage.
Respect exigé pour les homosexuels
Le troisième paragraphe évoque «l'attention pastorale» aux homosexuels. Il affirme que ces «hommes et femmes doivent être accueillis avec respect et délicatesse» et ne doivent pas être victimes d'aucune «marque de discrimination».
Il ajoute cependant qu'il «n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille».
Le faible vote pour ces trois paragraphes signifie que leur formulation n'a pas satisfait certains pères synodaux, conservateurs mais aussi peut-être libéraux pour lesquels ils n'allaient pas assez loin.
Le pape François a pris la parole, se déclarant confiant que l'année à venir permettrait de «faire mûrir, avec un vrai discernement spirituel, les idées proposées et trouver des solutions concrètes à tant de difficultés et innombrables défis».
Différences de cultures
Le cardinal-archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, a résumé devant des journalistes le changement intervenu en six jours. «Ce texte est nettement plus réservé» que celui de lundi, notamment sur les homosexuels, en tenant compte notamment des oppositions des évêques de «pays de cultures très différentes», principalement en Afrique.
«Il ne faut pas oublier que des évêques viennent de situations culturelles très différentes, où d'autres religions, par exemple l'islam, sont prédominantes, et où ce thème est un thème très délicat», a-t-il noté.
«Des déclarations mal vues dans ces pays pourraient être un problème pour les pasteurs et pour l'Eglise. Mais il y a par ailleurs l'affirmation très claire» dans le rapport final qu'«on ne doit en aucun cas discriminer les homosexuels: c'est un message envoyé dans des pays où la peine de mort peut-être infligé aux homosexuels», a insisté le cardinal autrichien.
(ats/afp)

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15 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Lun 20 Oct - 9:05

Josué

Josué
Administrateur

Alors que l'assemblée extraordinaire du Synode des évêques consacrée à la famille touche à sa fin, les pères synodaux ont voté le texte de la « relatio sinodi » clôturant leurs travaux des quinze derniers jours. Mais la journée a surtout été marquée par le discours du pape qui leur a adressé un message de « mise en garde », les enjoignant à résister aux tentations du laxisme ou du rigorisme.

Alors que le synode sur la famille touche à sa fin, les pères synodaux ont voté le texte clôturant leurs travaux de la semaine, la relatio synodi (en italien). Chaque point devait recevoir deux tiers des voix pour être validé. Trois points n’ont pas reçu cette majorité des deux tiers : ceux portant sur l’accès aux sacrements d’eucharistie et de réconciliation pour les divorcés remariés, sur la communion spirituelle pour les divorcés remariés et sur l’accueil des homosexuels dans l’Eglise, soit respectivement les points 52, 53, 55. Le point 52 a recueilli 104 votes pour et 74 contre, le point 53, 112 pour et 64 contre, et le point 55, 118 pour et 52 contre.
Pourtant, a indiqué la salle de presse du Saint-Siège, il s’agit d’un document de travail et les points n’ayant pas reçu cette majorité des deux tiers ne peuvent pas être considérés comme complètement rejetés pour autant : « Ce document est quelque chose "en chemin", ainsi la terminologie "approuvé / non approuvé" n’est pas vraiment adaptée », a déclaré le père Lombardi, directeur de la salle de presse. Ces points devraient donc continuer à faire l’objet de discussions, l’année qui vient, dans les Eglises locales et, en 2015, pour le deuxième synode sur la famille, avant que le pape ne lance son exhortation apostolique en 2016. Il est donc impossible, pour l’heure, de tirer des conclusions définitives sur ce qui sera décidé à la fin du processus synodal.
Néanmoins, le pape a tenu à adresser un message fort aux pères synodaux dans un discours de conclusion ([url=http://press.vatican.va/content/salastampa/fr/bollettino/pubblico/2014/10/18/0771/03046.html#Discorso del Santo Padre]en italien[/url]) qui lui a valu d’être ovationné pendant plusieurs minutes.
Il les a mis en garde contre cinq tentations :
- La tentation de raidissement hostile, « c’est-à-dire le désir de tout enfermer dans l’écrit (la lettre) et de ne pas être surpris par Dieu, le Dieu des surprises (l'esprit). (…) Du temps de Jésus, c’est la tentation des zélotes, des scrupuleux, des empressés et de ceux qu’on appelle aujourd’hui des "traditionnalistes" ou aussi des "intellectualistes". »
- La tentation de « l'angélisme destructeur »« qui, au nom d'une miséricorde trompeuse veut bander les blessures sans les avoir d’abord soignées ; qui traite les symptômes et non les causes et les racines. C'est la tentation des "bien pensants", des "timorés" et de soi-disant "progressistes et libéraux". »
- La tentation de changer la pierre en pain  « pour rompre un long jeûne, lourd et douloureux (cf. Lc 4,1 à 4), et aussi celle de transformer le pain en pierre et de le jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8.7), c'est-à dire de le transformer en "fardeau insupportable" (Lc 10, 27). »
- La tentation de descendre de la croix, « pour faire plaisir aux gens, et de ne pas rester à accomplir la volonté du Père ; de se plier à l'esprit du monde au lieu de le purifier et le plier à l'Esprit de Dieu. »
- Et, enfin, la tentation de négliger le « depositum fidei »« en se considérant des maîtres ou des propriétaires au lieu de se considérer comme des gardiens, ou encore, d'autre part, la tentation de négliger la réalité en utilisant un langage méticuleux ou en faisant de la langue de bois pour finalement ne rien dire ! »

16 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mer 22 Oct - 19:38

chico.

chico.

Beaucoup de bruit pour rien.

17 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Jeu 23 Oct - 15:04

samuel

samuel
Administrateur

L'Eglise catholique ouvre ses portes aux homosexuels
Mis à jour le 14.10.14
Un rapport provisoire du synode sur la famille s'interroge sur le rejet des homosexuels par la communauté. Un vaticaniste parle de «séisme pastoral».

Les personnes homosexuelles «ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure de les accueillir en leur garantissant un espace de fraternité?», s'interroge le document de travail. (Photo: Reuters)
Au synode des évêques catholiques sur la famille, l'accueil des «dons et qualités» des homosexuels dans l'Eglise a été encouragé, témoignant d'un air nouveau même sans révolution doctrinale.

Présenté ce lundi 13 octobre par le cardinal de Budapest Peter Erdö, ce premier rapport provisoire de synthèse résumant les interventions de la semaine dernière réserve trois longs paragraphes à la question.

Le rejet n'est pas évangélique

Alors que pour le catéchisme de l'Eglise catholique, l'acte homosexuel reste un péché «intrinsèquement désordonné», la majorité des participants au synode semblent désormais considérer que la commisération ou le rejet des homosexuels ne sont pas évangéliques.

Les personnes homosexuelles «ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure de les accueillir en leur garantissant un espace de fraternité?», s'interroge le document de travail.

Reconnaissance des unions

«Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu'il existe des cas où le soutien réciproque jusqu'au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires», ajoute-t-il, dans ce qui apparaît comme la première reconnaissance de l'Eglise du caractère potentiellement positif d'une union durable entre personnes de même sexe.

«La question homosexuelle appelle à une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle: elle se présente comme un défi éducatif important».

«L'Eglise prête une attention spéciale aux enfants qui vivent avec des couples de même sexe, en insistant que les droits des petits doivent être toujours au premier rang», conclut-il.

Compréhension mais pas admission

Ce long passage a fait réagir des cardinaux africains, qui ont relevé que le thème n'avait suscité que six interventions sur plus de 180 pendant la première semaine de travaux. Pour beaucoup de participants africains, l'homosexualité reste un sujet occidental.

D'une manière générale, des évêques ont regretté «la quasi-absence dans le texte du mot péché et rappelé combien le Christ a fortement condamné le danger de céder à la mentalité du monde», selon un compte-rendu des débats publié ce mardi 14 octobre par le Vatican.

Et «une compréhension prudente des homosexuels» ne doit en aucun cas donner «l'impression d'admettre leur orientation sexuelle», ont ajouté des évêques.

«Séisme pastoral»

Le texte encore provisoire, que le vaticaniste américain John Thavis qualifie de «séisme pastoral» par son approche positive des personnes qui ne sont pas «en règle», ne propose d'ailleurs pas de modifier la doctrine condamnant l'acte homosexuel. Et les évêques restent unanimes pour réserver le terme de «mariage» à l'union homme-femme.

Le mouvement de «miséricorde» vers l'homosexualité semble transcender la frontière conservateurs/réformistes.

«Sans nul doute, nous ayons été lents à assumer un regard respectueux de la dignité et de l'égalité des personnes homosexuelles», a même reconnu Mgr Angelo Scola, le cardinal conservateur de Milan, proche de Benoît XVI, dans une interview au quotidien Repubblica.

«Accueillir le positif là où il se trouve»

Selon Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial du synode, très proche du pape, le sens du document est «d'accueillir le positif là où il se trouve, également dans ces expériences».

Selon cet évêque italien, si le synode n'accepte pas «la même terminologie» pour les unions gays et les mariages hétérosexuels, les homosexuels ont cependant des droits qui «doivent être respectés».

Cette semaine, des ateliers de travail vont plancher dur. Et un texte sera soumis au vote samedi. Il y a aura sûrement des retouches, des retraits, des ajouts. Mais la manière d'aborder le sujet apparaît déjà totalement nouvelle.

Dans l'avion qui le ramenait de Rio en 2013, Jorge Bergoglio avait suscité la surprise, en déclarant: «Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour juger?»

(afp)


18 Le pape ouvre un synode. Empty Re: Le pape ouvre un synode. Mar 11 Nov - 11:57

Josué

Josué
Administrateur

Le pape François règle ses comptes
Le Point - Publié le 11/11/2014 à 08:04
À la suite du synode sur la famille, les prélats conservateurs sont limogés de la curie les uns après les autres. Une véritable chasse aux sorcières !

Le pape François a limogé le cardinal Raymond Leo Burke, chef de file des conservateurs, de ses fonctions de préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, la cour de cassation du Vatican.
Le pape François a limogé le cardinal Raymond Leo Burke, chef de file des conservateurs, de ses fonctions de préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, la cour de cassation du Vatican. © TIZIANA FABI / AFP

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Au Vatican, la vengeance est un plat qui se mange... chaud. Moins d'un mois après la clôture du synode sur la famille, le pape François a limogé le cardinal Raymond Leo Burke, chef de file des conservateurs, de ses fonctions de préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, la cour de cassation du Vatican. Sa nomination au poste de cardinal patron de l'ordre souverain de Malte ne trompe personne, puisqu'il s'agit d'un titre honorifique qui le met totalement à l'écart de la curie romaine.

Âgé de 66 ans - la force de l'âge pour un cardinal -, nommé archevêque de Saint-Louis du Missouri par Jean-Paul II, Raymond Leo Burke est considéré comme un proche de Joseph Ratzinger et il est très populaire parmi les traditionalistes. Ardent défenseur de la messe tridentine, il collectionne les "galero", le chapeau cardinalice rouge aboli par le concile Vatican II. Durant le synode, le cardinal américain s'était opposé à toute évolution de la morale sexuelle de l'Église. Mais au-delà de ses opinions, partagées par de nombreux autres prélats, il n'avait pas craint de s'en prendre directement au pape François. "Le pape a fait beaucoup de mal au synode en ne disant pas ouvertement quelle est sa position. Comme pasteur universel, il doit servir la vérité. Le pape n'est pas libre de changer la doctrine sur l'immoralité des actes homosexuels, l'indissolubilité du mariage ou toute autre doctrine de la foi." Évoquant "une Église sans gouvernail", il n'avait pas écarté un risque de schisme "si le synode allait contre l'enseignement de l'Église". Un combat dont il connaissait les dangers. Il avait d'ailleurs lui-même évoqué le risque de son limogeage. Raymond Leo Burke a été remplacé par l'évêque français Dominique Mamberti.

La purge n'est pas terminée

S'il est le plus en vue, Raymond Leo Burke n'est pas le premier prélat conservateur limogé par l'évêque de Rome après le synode. Le 5 novembre dernier, les deux secrétaires de la Congrégation du culte divin, Anthony Ward et Juan-Miguel Ferrer Grenesche, ont été remerciés. Et la purge n'est pas terminée. Pourtant nommé par le pape François préfet du secrétariat pour l'Économie et membre du Conseil de la Couronne - les neuf cardinaux chargés d'étudier la réforme de la curie -, le cardinal George Pell est tombé en disgrâce pour des choix liturgiques préconciliaires et pour s'être prononcé contre la communion aux divorcés remariés. Le maroquin du ministre de l'Économie du Vatican est menacé.

Désormais, l'ultime représentant des conservateurs dans les hautes sphères de la hiérarchie vaticane est le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation de la foi. Si sa voix est isolée, elle est néanmoins capitale, car c'est en "gardien du dogme" que le patron de l'ancien Saint-Office s'est prononcé contre les ouvertures en faveur des homosexuels ou de la communion des divorcés remariés.

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