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Le Vatican se déchire sur la question des divorcés remariés

4 participants

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Josué

Josué
Administrateur

Bénédicte Lutaud, à Rome - publié le 25/09/2014

Alors que doit s’ouvrir prochainement l’assemblée extraordinaire des évêques sur la famille, au Vatican, un sujet cristallise les tensions jusque dans les plus hautes sphères de l’Église : l’accès à la communion pour les divorcés remariés. Le 25 septembre, cinq cardinaux publient en France un ouvri pour dire « non » à toute forme de changement, alors que le pape François semble de son côté favorable à une relative ouverture.
http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/le-vatican-se-dechire-sur-la-question-des-divorces-remaries-25-09-2014-4236_118.php

Josué

Josué
Administrateur

On ne l’attendait pas sur ce terrain-là. Ancien prieur provincial des dominicains de France, évêque d’Oran, en Algérie, Jean-Paul Vesco est plutôt attendu sur sa connaissance de l’interreligieux. Mais il a aussi exercé le métier de juriste pendant plusieurs années. Il propose une approche théologique et juridique de la question des divorcés remariés.

> A lire aussi : la proposition théologique et juridique de Jean-Paul Vesco

 
Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour les divorcés remariés ?
C’est une révolte intérieure très ancienne face à la souffrance d’énormément de personnes. Elles ne se reconnaissent pas dans ce que l’Église dit de leur état de vie. Alors beaucoup s’en vont sur la pointe des pieds, ne font pas baptiser leurs enfants. Ma révolte vient aussi de ce qu’il n’est pas seulement fait violence aux personnes, mais aussi à des fondements de notre foi : l’alliance, la miséricorde de Dieu et le sacrement de réconciliation, le sacrement de l’eucharistie. J’ai la conviction qu’il est théologiquement possible d’affirmer en même temps l’indissolubilité de tout amour conjugal réel, l’unicité du mariage sacramentel et la possibilité d’un pardon en cas d’échec de ce qui constitue l’une des plus belles mais aussi des plus périlleuses aventures humaines, le mariage pour toute la vie.
Quelle est la « faute » des divorcés remariés ?
C’est le deuxième « oui ». Dès lors qu’il y a eu union sacramentelle, en contracter une deuxième est considéré comme un adultère. S’agissant d’un péché grave, pour recevoir l’eucharistie il faut s’être confessé et avoir reçu l’absolution. Pour cela, les divorcés remariés doivent prendre la résolution de quitter leur « état de péché ». Concrètement, cela suppose pour eux de rompre avec leur second conjoint, avec lequel ils ont reconstruit leur vie et ont peut-être eu des enfants. Ou alors de « vivre en frère et sœur » avec toute l’ambiguïté de cette expression. Ils sont placés face à une décision impossible, tout simplement parce que leur seconde union est, elle aussi, devenue indissoluble.
C’est ce que l’on appelle la persistance dans « l’état de péché »…
Une personne qui a vécu un échec dont elle est prête à assumer une part de responsabilité, qui a reconstruit sa vie et qui au quotidien vit une relation de fidélité ne peut pas se reconnaître en situation d’adultère. L’adultère, dans la vie réelle, c’est le fait d’entretenir une relation avec deux personnes à la fois. Telle n’est pas la vie des divorcés remariés.
Mais Jésus dit dans l’Évangile : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10, 9) !
Le sacrement de mariage est unique et doit le rester. Mais il importe de distinguer unicité et indissolubilité. Ce n’est pas le sacrement qui rend le mariage indissoluble, c’est l’indissolubilité de toute relation d’amour véritable qui rend possible ce sacrement. Jésus n’est pas l’inventeur du mariage indissoluble, il ne l’a pas décrété, mais il a révélé le caractère sacré de tout amour humain véritable depuis la première union de l’homme et de la femme. C’est ainsi que l’Église reconnaît le caractère indissoluble du mariage civil de deux personnes non baptisées. L’indissolubilité n’épuise pas le sens du mariage sacramentel, qui est la reconnaissance par les époux que Dieu est présent au cœur de leur amour. C’est faire du mariage une consécration.
Quelle solution proposez-vous pour sortir de cette notion de « persistance dans l’état de péché » sans transiger avec l’unicité du sacrement et l’indissolubilité de l’union ?
La position de l’Église en matière de mariage apparaît souvent comme juridique à l’excès. Il me semble au contraire que, paradoxalement, elle pêche par une carence dans le raisonnement juridique. Tous les grands systèmes de droit opèrent une distinction fondamentale entre infraction instantanée et continue. L’infraction instantanée, tel le meurtre, résulte d’un acte unique de la volonté qui entraîne des conséquences définitives contre lesquelles la volonté du meurtrier elle-même ne peut rien. L’infraction continue, tel le vol avec recel, suppose que l’auteur de l’infraction prolonge l’infraction par un acte répété de la volonté. Il pourrait rendre à tout moment l’objet dérobé, alors que le meurtrier, lui, ne peut plus redonner la vie qu’il a prise. Dès lors que cette distinction n’est pas posée en droit canonique, toute la question est de savoir si le fait de contracter une seconde union après l’échec d’un mariage sacramentel peut être assimilé analogiquement à une infraction instantanée ou à une infraction continue.
Et quelle est votre réponse ?
La position actuelle de l’Église revient implicitement à assimiler une seconde union à une infraction continue dans laquelle les personnes se maintiennent par une manifestation répétée de la volonté. À tout moment, elles seraient censées pouvoir interrompre leur union. C’est faire fi de la situation définitive que l’indissolubilité de leur amour a créée. Je crois que l’analogie avec l’infraction instantanée est plus juste. En effet, de même que le meurtre crée une situation définitive de mort, la seconde union crée une situation définitive de vie.
Quel est l’intérêt de cette distinction ?
Si l’Église prenait acte de la situation définitive née de la volonté d’entrer dans une seconde relation d’alliance, elle pourrait s’autoriser une parole de vérité, et le cas échéant de pardon, sur le « oui » de la seconde union sans avoir à exiger le préalable d’une impossible séparation. Dès lors, elle permettrait aussi aux personnes de faire la vérité sur leur mariage et les raisons de son échec. Il est plus facile de poser un regard serein sur son passé, au lieu de l’occulter, dès lors qu’un avenir réconcilié est envisageable. Cette distinction, fondée sur la prise en compte des conséquences du caractère indissoluble de tout amour conjugal véritable, ouvre la voie à une nécessaire pastorale de la réconciliation, dont les modalités restent à inventer. Et cela sans que soient relativisées l’unicité et la valeur ineffable du mariage sacramentel catholique.
 

> A lire aussi : Le mariage de deux non baptisés est-il lui aussi indissoluble ?

(Quelques précisions sur la reconnaissance par l'Eglise d'une indissolubilité « intrinsèque » à un mariage civil entre deux personnes non baptisées, évoquée par Jean-Paul Vesco dans sa proposition.)

samuel

samuel
Administrateur

Le pape ouvre un synode sur la famille sous tension
Mis à jour à 15:49
Le pape François a demandé aux évêques de trouver des solutions ouvertes et souples permettant l'accueil dans l'Eglise de personnes qui s'en sentent exclues, comme les divorcés remariés ou les couples en union libre.

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Le pape François (photo) à la messe solenelle d'ouverture du Synode des évêques. (Dimanche 5 octobre 2014) (Photo: Capture d'écran CTV)
Ce premier synode du pontificat, qui réunit près de 200 évêques depuis ce dimanche 5 octobre jusqu'au 19 octobre, dont le président de la Conférence des évêques suisses (CES) Mgr Büchel, et avec quelques couples et auditeurs extérieurs, sera à huis clos. Signe que l'heure est difficile, les discours des intervenants ne seront pas communiqués à la presse. Ce synode doit se pencher sur l'énorme fossé entre ce que l'Eglise dit de la famille et ce que des dizaines de millions de catholiques font.
Mise en garde contre le statu quo
Dans la basilique Saint-Pierre, le pape argentin de 77 ans a lancé une mise en garde contre le statu quo, lors de la messe d'inauguration de ce «synode extraordinaire».
Dans ce qui semble une allusion au sentiment d'exclusion des couples divorcés et séparés vivant des situations douloureuses, il a rappelé le reproche de Jésus aux religieux de son époque: «Les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables». Plusieurs cardinaux conservateurs craignent que l'Eglise ne trahisse la doctrine du mariage indissoluble, en autorisant les divorcés remariés à recevoir la communion.
La question est de savoir si ces hommes et femmes, nombreux à être très engagés dans l'Eglise, pourront à recevoir ce sacrement, central pour tout pratiquant.
Mariage gay
Mais d'autres thèmes sont délicats, François souhaitant une attitude d'accueil pour ceux qui ne sont pas «en règle» comme les très nombreux jeunes catholiques vivant en union libre. Des sujets très divers seront abordés, du baptême d'enfants de couples non reconnus par l'Eglise à la polygamie, des abus sexuels dans les familles aux effets de la pornographie sur les couples.
Même si le mariage gay ne fait pas partie des domaines où l'Eglise envisage un assouplissement, ce thème sera présent au synode, des évêques des pays développés plaident au moins pour un meilleur accueil des homosexuels. Des gays catholiques hommes et femmes se réunissent à Portimao au Portugal à partir de lundi pour demander que leur voix soit mieux prise en compte au synode.
«S'imprégner de l'odeur» des réalités
Alors que ce synode débute au milieu de reproches acerbes entre conservateurs et libéraux, François les a tous suppliés samedi d'«entendre le cri du peuple» et de «s'imprégner de l'odeur» des réalités.
Dimanche, dans son homélie très personnelle, le pape a fustigé «l'hypocrisie» de certains clercs et noté que, déjà à l'époque de Jésus, «les chefs des prêtres» étaient appelés à «cultiver la vigne de Dieu» avec «liberté, créativité et ardeur», ce qu'ils ne faisaient pas toujours.
Il a appelé le synode à travailler «avec une vraie liberté». Ces états généraux de la famille, que l'évolution des moeurs a bouleversée, ont été fortement voulus par François. Depuis son élection en mars 2013, le pape, réaliste, a parlé de «blessures» causées par les divisions des familles et, face à l'explosion des divorces, insiste sur le pardon quotidien.
Premier test délicat pour François
Tous les cardinaux ne sont pas d'accord avec cette bienveillance, et François affronte là le premier test délicat de son pontificat. La tension avait commencé à monter pendant l'hiver avec un questionnaire envoyé aux diocèses sur les «nouvelles réalités» (cohabitation hors mariage, couples gays avec enfants, etc.) de la famille.
Elle s'était accrue en février quand il avait confié la présentation des enjeux du synode au cardinal théologien allemand Walter Kasper, connu pour son ouverture sur les divorcés remariés.
Les travaux du synode s'achèveront symboliquement le 19 octobre par la béatification de Paul VI, pape de Vatican II, concile de l'ouverture au monde (1962/65). Il sera suivi dans un an d'un autre synode «ordinaire» (plus large) sur la famille, dont François pourra éventuellement tirer réformes ou infléchissements, mais sans doute pas avant 2016.

Psalmiste

Psalmiste

Pourtant la bible est claire, non ?

samuel

samuel
Administrateur

«Les enfants doivent grandir avec un papa et une maman»
Mis à jour le 17.11.14
Le pape François a ouvert le colloque interreligieux sur le thème de la «complémentarité entre l'homme et la femme». La réunion veut redonner «la beauté de l'union naturelle dans le mariage».
10 commentaires
Le Vatican se déchire sur la question des divorcés remariés PlaceholderImage


Le but du colloque est de «proposer à nouveau la beauté de l'union naturelle entre l'homme et la femme dans le mariage». (Photo: AFP)
Les enfants doivent grandir dans une famille composée d'un père et d'une mère, a affirmé ce lundi 17 novembre le pape François, à l'ouverture d'un colloque au Vatican consacré à la «complémentarité entre l'homme et la femme».
Colloque interreligieux
«Les enfants ont le droit de grandir dans une famille, avec un papa et une maman, capables de créer un environnement idoine à leur développement et à leur maturation affective», a déclaré Jorge Bergoglio, selon des extraits de son discours diffusés par la radio vaticane.
Ce colloque interreligieux doit rassembler au Vatican pendant trois jours des dirigeants catholiques, juifs, musulmans et d'autres confessions «dans le but de proposer à nouveau la beauté de l'union naturelle entre l'homme et la femme dans le mariage».
La question de l'homosexualité
Dimanche, dans l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui veille au respect du dogme catholique, a rappelé de son côté que «le premier lieu de la différentiation sexuelle (...) est l'expérience de la filiation».
Le Vatican a réuni le mois dernier un synode sur la famille, rassemblant cardinaux et évêques, qui a donné lieu à de fortes tensions, notamment sur la question de l'homosexualité.

chico.

chico.

Il suffit de suivre les principes de la bible et le problème et réglé.

Psalmiste

Psalmiste

chico. a écrit:Il suffit de suivre les principes de la bible et le problème et réglé.

Pour ça encore faut-il la lire.

Josué

Josué
Administrateur

Raymond Leo Burke : un cardinal frondeur
Depuis le début du pontificat du pape François, le cardinal Raymond Leo Burke est devenu – volontairement ou non – le représentant des Bergoglio-sceptiques, prononçant de façon inédite pour un prélat de son rang des critiques ouvertes à l’encontre du souverain pontife. La récente interview accordée à France 2 par le cardinal américain a déclenché de réelles interrogations et provoqué un certain malaise, alors que la langue des opposants à François se délie peu à peu.

Mais qu’a dit au juste le haut prélat à la journaliste du magazine 13h15 le dimanche ? L’interview se déroule à Rome dans les appartements du cardinal. « Je dois maintenant m’habituer à un nouveau pape… », souligne d’abord le cardinal américain, après avoir fait l’éloge de Benoît XVI.

Puis vient la question qui fâche. « Je ne peux pas accepter que l’on donne la communion à des couples non mariés devant l’Eglise. Parce que leur union irrégulière, c’est de l’adultère », tranche le cardinal Burke. « Quant aux homosexuels, poursuit-il, ils n’ont rien à voir avec le mariage. C’est une souffrance d’être attiré par une personne du même sexe. C’est contre-nature ».

Et si le pape persévérait dans une ligne d'ouverture ? demande alors la journaliste. « Je résisterai. Je ne peux rien faire d’autre », lâche le haut prélat d’un air résigné, avant d’ajouter : « C’est une période difficile, sans aucun doute ». Mais « le Seigneur nous a assuré, comme il l’a assuré à saint Pierre dans l’Evangile, que les forces du mal ne vaincront pas », souligne le cardinal Burke, sans préciser qui sont les forces du mal évoquées.

« C’est quand même votre ami, le pape ? », questionne enfin la journaliste. « Je ne voudrais pas qu’il devienne mon ennemi », répond le haut prélat dans un sourire.

Au synode, chef de file de l'« opposition »
Ce n’est pas la première fois que le cardinal Burke se montre critique envers le pape François. Certes, France 2 en rajoute : les coupes de l’émission et le montage sont tels que cette opposition déclarée apparaît de façon presque caricaturale. Mais le haut prélat américain connaît bien le fonctionnement des médias.

Il y a un certain temps déjà, le haut prélat américain s’était fait remarquer en déclarant que le pape François n’était pas assez présent sur les sujets pro-vie. Suite à la publication de l'encylique Evangelii Gaudium, le cardinal Burke avait en effet déclaré à la chaîne américaine EWTN : « On a un peu l'impression, ou alors c'est interprété dans ce sens par les médias, que le pape pense que nous parlons trop de l'avortement ou de l'intégrité du mariage entre un homme et une femme. Mais nous ne pourrons jamais parler assez de ces questions ! »

Plus récemment, lors du Synode des évêques sur la famille, le cardinal Burke est monté au créneau, se faisant le chef de file de l’opposition au changement de ton sur certains sujets sensibles, du débat sur la communion accordée aux divorcés remariés à l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Eglise.

Erigé en symbole par les plus conservateurs
Déjà évincé par le pape de la puissante Congrégation pour les évêques, le cardinal Burke avait été rétrogradé au même moment de préfet du Tribunal de la Signature apostolique au rôle de cardinal patron de l’Ordre de Malte, une position que d'aucuns considèrent comme un placard. Dans l’univers feutré du Vatican, ce départ avait beaucoup fait parler.

Pour une partie des catholiques, la liberté de ton de la part d’un cardinal est gênante, car elle semble remettre en cause la force de la hiérarchie et le rôle de repère absolu du pontife. Mais certains se reconnaissent aussi dans les doutes émis par le haut prélat. Le Synode et ses confusions médiatiques, puis la fameuse phrase sur les « lapins » dans l’avion qui ramenait le pape de Manille, ont achevé de semer le trouble dans l’esprit de certains fidèles. Des "ratés", pour l'abbé Pierre Amar, un des auteurs du très suivi Padreblog, mais qui ne remettent nullement en question le fond du message de l'Eglise.

Au sein de la curie, la loyauté interdit à beaucoup de formuler quoi que ce soit de critique, tandis que pour d'autres, la parole s'est libérée. Des prélats n'hésitent plus à confier leurs doutes et leurs agacements, en off, aux journalistes.

Pour Patrice de Plunkett, journaliste, blogueur et observateur attentif du catholicisme français et des affaires vaticanes, « des cercles intégristes extrémistes surfent sur ce malaise pour prendre de l'ascendant sur une fraction du milieu catholique conservateur ». « On prête au pape des intentions progressistes pour affirmer ensuite qu’il faut sauver l’Eglise », pointe-t-il.

« C'est un phénomène limité à la France et aux Etats-Unis, estime-t-il cependant, où le cardinal Burke est érigé en symbole depuis plusieurs mois, de façon oblique mais perceptible, par les sites et médias du courant "conservateur" », sensibles aux questions liturgiques et de morale sexuelle, mais aussi très attachés pour une partie d’entre eux au libéralisme économique que critique le pape.

En parlant à un média français, le cardinal Burke s’adresse donc certainement à un public potentiellement réceptif à ses propos.

Quelle place pour les opinions « dissidentes » ?
Pour Massimo Faggioli, théologien italien installé aux Etats-Unis depuis plusieurs années, la situation actuelle relève du paradoxe. « Un cardinal se doit d’être loyal envers le pape et l’Eglise tout entière, mais il semble que le cardinal Burke n’est loyal qu’envers un certain type d’Eglise », remarque-t-il.

Selon le professeur Faggioli, il n’y a pas de véritable antécédent. « Lors du Concile [Vatican II, ndlr], il y avait certes une aile conservatrice et résistante à tout changement, mais le ton était différent, explique-t-il, la qualité du système d’information l’était aussi, de même que celle de l’opinion publique au sein de l’Église. Paradoxalement, celle-ci était mieux informée qu’aujourd’hui. La blogosphère catholique, le réseau, qui a créé des systèmes fermés, favorise le renforcement d’opinions déjà solides, et le cardinal Burke est parfait pour ce type de système d’information ».

Patrice de Plunkett n’y va pas de main morte. « Les propos du cardinal Burke en 2015 sont ceux de Mgr Lefebvre en 1975, avant sa rupture progressive avec Rome », affirme-t-il. Le cardinal Burke dit qu’il veut résister, « c’est le premier pas vers le dérapage ». « Mgr Lefebvre ne souhaitait pas se séparer de Rome : il y a été poussé progressivement par le milieu qui l'avait pris comme chef de file. On constate que ces mêmes éléments sont en train de se cristalliser autour du cardinal Burke », synthétise-t-il.

D’autres essaient de tempérer. Pour Andrea Tornielli, vaticaniste de référence dans la Péninsule, il est « absolument exagéré » de parler d'un « nouveau Mgr Lefebvre ». « Le cardinal Burke tient manifestement à prendre ses distances avec le pape François, et il est probablement sollicité dans ce sens, c’est tout », souligne le journaliste. Même son de cloche du côté de l'abbé Amar. Le cardinal « a simplement dit face caméra qu'il défendrait la doctrine de l'Eglise, ce qui est la moindre des choses, mais il n'a pas dit qu'il s'opposerait personnellement au pape », soutient le jeune prêtre, très influent sur la « cathosphère ».

Malgré tout, aux yeux d'Andrea Tornielli, « le risque d'un schisme silencieux n'est pas une nouveauté ; il y a toujours eu des oppositions souterraines dans l'histoire de la papauté ».

Cette fronde, inédite par la forme, pose la question de la place d'opinions « dissidentes » au sein de l'Eglise, mais aussi du respect filial et de l'obéissance dûe au pontife. Elle est aussi certainement symptomatique d'un changement de style pontifical. Par son discours très direct, le pape François a encouragé la liberté de parole, laquelle peut se retourner contre lui. Ses prédécesseurs n'avaient sans doute pas moins d'ennemis, mais ceux-ci étaient moins identifiables et plus silencieux.

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