Témoins de JEHOVAH VERITE actif


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Témoins de JEHOVAH VERITE actif
Témoins de JEHOVAH VERITE actif
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Témoins de JEHOVAH VERITE actif

forum des discussions sur la bible ouvert a tous.

-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Les Béguines.

3 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

1Les Béguines. Empty Les Béguines. Mar 3 Sep - 15:16

Josué

Josué
Administrateur

ne béguine est une femme, le plus souvent célibataire ou veuve, appartenant à une communauté religieuse laïque sous une règle monastique, mais sans former de vœux perpétuels1.
Le mouvement béguinal, apparu a Liège à la fin du xiie siècle avant de s'étendre rapidement en Europe du Nord-Ouest, le long de l'axe rhénan, constitue le premier type de vie religieuse féminine non cloîtrée. Les béguines vivent dans de petites maisons individuelles souvent regroupées autour d'une chapelle pour former un ensemble appelé « béguinage »1.
Proche des ordres mendiants, leur indépendance les rend suspectes aux autorités ecclésiales et elles sont bientôt persécutées - notamment avec l'exécution de Marguerite Porète - puis condamnées au concile de Vienne pour « fausse piété » avant d'être intégrées aux tiers-ordres mendiants au xve siècle1. La dernière béguine disparait en avril 2013 à Courtrai2.
Leurs homologues masculins étaient appelés « Béguins » ou « Béguards ».

2Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Mar 3 Sep - 15:17

Josué

Josué
Administrateur

Les Béguines. Erasme10

3Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Mar 3 Sep - 16:46

Coeur de Loi

Coeur de Loi

condamnées au concile de Vienne pour « fausse piété »
La police de la foi ne rigolait pas avec la qualité de la piété Laughing 

4Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Mar 3 Sep - 17:06

Josué

Josué
Administrateur

oui il étaient percécutés.

5Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Mar 17 Sep - 9:57

Josué

Josué
Administrateur

Les béguines : des féministes «avant l’heure»
Publié le 6 décembre 2012 par Carolle Anne Dessureault






Quand on lit la vie des béguines, ces femmes libres de pensée qui se rassemblaient pour échapper au contrôle d’un couvent ou d’un mari – on ne peut qu’admirer la force de leur courage et de leur engagement.

De nos jours, des femmes qui se rassembleraient pour vivre dans une parfaite autonomie, même dans la pauvreté, dans le seul but d’être libres et d’aider les plus démunis, ne dérangeraient aucunement le système. Au contraire, on les verrait comme des bénévoles qui déchargeraient la lourdeur du système.

Au XIVe siècle, on pensait différemment. Ces femmes qui se faisaient appeler «Sœurs de la secte du Libre Esprit et de la Pauvreté Volontaire» n’obéissaient qu’à la Grande Demoiselle, et c’est tout. Le reste était affaire de conscience intérieure.

La naissance du mouvement des béguines débute au XIIe siècle. Vers 1300, le mouvement est bien organisé et se répand en Alsace, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.

En 1326, la principauté de Strasbourg est envahie par un nombre considérable de béguinages, plus de 85 dans la ville même. Chaque béguinage forme un enclos groupant des maisonnettes où des femmes pieuses, mais dangereusement émancipées, tentent l’aventure des saints. Au lieu de vœux, elles ne font que des promesses, de simples déclarations d’intention renouvelables chaque année.

Qui étaient les femmes béguines?

Des femmes qui transportaient dans l’âme un mouvement féministe «avant l’heure»!

Ces femmes qui, à l’époque, n’avaient que deux choix, soit celui de se marier (contrat de soumission) ou de rentrer au couvent (vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, cette dernière souvent confondue avec la continence), aspiraient à une autonomie économique, intellectuelle, spirituelle et sociale.

Elles ne se mariaient pas, mais ne faisaient pas de vœux de chasteté. Elles ne prononçaient aucun vœu, seulement des intentions de s’investir pendant une année, après quoi elles évalueraient la situation. Elles se considéraient libres. D’ailleurs, leur secte s’appelait «Libre Esprit». Elles étaient présentes dans plusieurs secteurs de l’économie : santé (hôpitaux, sages-femmes), l’éducation, l’artisanat (tissu,broderie d’art, tapisserie), le soin aux mourants, les enterrements.

Les béguines étaient des femmes pieuses qui se vouaient à Dieu et aux bonnes oeuvres, sans être bigotes. Elles évitaient le scandale et recherchaient la vie naturelle.

La perception des femmes à cette époque

De douteuses perceptions sur la femme! Commençons par sa Sainteté le Pape Innocent III qui, un siècle plus tôt, proclamait que la femme était un cloaque.

La valeur d’une femme à l’époque moyenâgeuse ne valait pas grand chose, puisqu’elle n’était pas perçue comme un être humain valable, mais une sorte de sous-produit.

La science des médecins définissait l’homme et la femme selon la science des causes et la thèse abstraite d’Avicennes – pour ne pas dire nébuleuse. Albert le Grand soutenait également cette thèse.

Ce qu’on pensait de l’homme :

l’homme est chaud et humide; ainsi son organisme est capable de purifier les composantes de son corps pour en faire une semence blanche, générative
le sperme de l’homme est un aliment parvenu au quatrième stade de purification
la chaleur de sa nature lui a donné le pouvoir de générateur du feu
à disséminer son sperme, l’homme épuise son cerveau, ses yeux et sa moelle
l’homme a un dégoût naturel pour le sexe. S’il cède, c’est qu’il a été tenté par la femme qui est concupiscence et danger, qui en est la seule coupable
Ce qu’on pensait de la femme :

la femme est froide et sèche; donc en manquant de feu, elle ne peut purifier les constituants de son corps
la femme ne peut atteindre que le troisième stade de purification
même avec son lait, elle ne peut le produire que si l’homme la féconde. Si son lait nourrit et permet de vivre, il n’a pas d’état génératif
la femme prend l’homme dans son esprit pour l’affaiblir, puis, dans son corps pour l’abattre.
Conclusion. Comme la femme ne fournissait que la matière indéterminée (menstruelle par le fœtus et lactée pour le nourrisson) alors que l’homme déterminait l’organisation de la vie, on voyait la femme dangereusement plus proche du chaos que l’homme! Des contorsions intellectuelles à vision étroite et subjective qui permirent de les considérer comme des sorcières, si elles osaient s’éloigner de l’obéissance aux institutions et aux hommes.

On peut aussi se demander honnêtement aujourd’hui si nos inconscients collectifs n’ont pas conservé trace de ces aberrantes croyances? Sans doute encore …

Les béguines dérangent autant l’État que l’Église – on les accuse d’hérésie

6Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Mar 25 Jan - 14:22

chico.

chico.

Les béguines : femmes libres du Moyen Âge

l'équipe Ça m'intéresse 24/01/2022, 20:00 Histoire
Les Béguines. PictureLes béguines : femmes libres du Moyen Âge :copyright: Illustration du manuscrit de « La Cité des dames » (1405) de Christine de Pisan. :copyright: BNF/Wikimedia Commons
Paris, 1310. En plein cœur du quartier du Marais vit une communauté pas comme les autres. Derrière de hauts murs de pierre, 400 femmes sont installées dans de petites maisons individuelles, au milieu desquelles trône une chapelle. Ici, elles travaillent, prient, s’entraident. Sans aucun homme à l’horizon. Veuves ou célibataires, elles ont préféré vivre leur engagement religieux en dehors d’un couvent, en toute liberté. Bienvenue chez les béguines !

Des communautés mi-religieuses, mi-laïques

Cette communauté, révolutionnaire pour l’époque, est née à la fin du XIIe siècle. Dans la société féodale, les femmes sont soumises à l’autorité patriarcale et n’ont pour options que le mariage ou entrer dans les ordres. Mais voilà que les croisades envoient les hommes au loin. Quant aux couvents, ils manquent de places et exigent une dot. Que vont devenir toutes ces condamnées au célibat ? Elles vont unir leurs forces ! C’est ainsi que naissent les béguinages, ces communautés mi-religieuses, mi-laïques.
Le premier béguinage est fondé à Liège en 1173 et, le deuxième peu après, à Oignies (Pas-de-Calais) autour de la pieuse Marie d’Oignies. Ces béguines – l’étymologie du mot reste incertaine – partagent l’idéal de pauvreté évangélique des ordres mendiants, qui fleurissent au même moment dans une Europe très pieuse, mais ne prononcent pas de voœux. « Elles avaient une façon exceptionnelle de pratiquer leur religion. En toute liberté. Et elles prêchaient ! Elles traduisaient, en français commun, la Bible et d’autres textes religieux. Elles les enseignaient dans leur école. Ce qui était exceptionnel pour des laïques. Et encore plus pour des femmes », expliquait en 2017 dans une interview la journaliste Aline Kiener, autrice de La Nuit des béguines.

Près d’un million de béguines en Europe au début du XIVe siècle

Le modèle va essaimer dans toute l’Europe au siècle suivant. Une lettre du pape Jean XXII de 1321 évoque 200 000 béguines vivant dans la seule Allemagne occidentale. Au plus fort de leur rayonnement, au début du XIVe siècle, elles auraient été près d’un million en Europe. En France, Saint Louis, de retour de croisade en 1264, les prend sous son aile. Il leur offre un terrain, en plein cœur de Paris, hors de toute seigneurie et donc hors de toute domination. Ce grand béguinage de Paris devient « une place forte, sans les voix viriles du casernement. Une citadelle pour les femmes, pas une prison », écrit Aline Kiner.

Ni soumises à une autorité masculine ni à celle de l’Eglise

Entre ces murs, les béguines, libres d’aller dans la ville, vivent en totale autonomie. Si elles exercent la charité chrétienne, elles ont aussi le droit de travailler. Elles créent parfois des hôpitaux et se font infirmières, ouvrent souvent un petit atelier de poterie, de tissage, de draperie ou de fabrication de bougies. Ces communautés élisent une « grande dame » qui dirige le béguinage pour quelques années, tandis que les décisions sont prises lors de grandes réunions aux allures d’assemblée générale. Un exercice démocratique très rare pour l’époque ! « Ces femmes avaient acquis en plein Moyen Age une indépendance presque totale, résumait Aline Kiner dans une interview. Elles n’étaient pas mariées, pas soumises à une autorité masculine ni à celle de l’Eglise. Elles pouvaient travailler, gérer leurs biens, les transmettre à leurs compagnes de béguinage. Une liberté que les femmes ont perdue ensuite pendant très longtemps. » Bien avant que ces concepts soient à la mode, les béguines sont l’incarnation même de la sororité et de la solidarité.
Preuves de leur affirmation, certaines grandes figures du mouvement n’hésitent pas à prendre la plume, fait rarissime pour les femmes à l’époque. Inspirées, souvent mystiques, en proie à des questionnements métaphysiques, elles osent même écrire en langues vernaculaires – alors que le latin est la seule langue reconnue. Sacrilège !
Sans surprise, ces femmes libres dérangent. Surtout l’Eglise, qui après les avoir acceptées, va couper court à leur émancipation. Leur piété vécue loin de toute autorité ecclésiastique ainsi que leur idéal de pauvreté les rend suspectes. On craint qu’elles ne détournent les moines – avec qui elles partagent souvent des prières — du droit chemin et de leur vœu de chasteté. En 1244, l’archevêque de Mayence impose aux béguinages de ne pas accepter de membres de moins de 40 ans pour « prévenir l’abus que les plus jeunes d’entre les béguines faisaient de leur liberté ». Certaines vont payer de leur vie leur indépendance. Créée en 1231, l’Inquisition condamne au bûcher des personnalités, comme Lutgarde de Trèves en 1231, Aleydis de Cambrai en 1236 et Marguerite Porete en 1310. L’année suivante, le concile de Vienne classe le mouvement béguinal comme hérétique.
La dynamique est brisée ; nombre de communautés doivent fermer leurs portes et voient leurs biens confisqués. A Paris, le béguinage royal est fermé en novembre 1317. Il rouvrira quelque temps plus tard, avec des règles bien plus rigides, avant de tomber en ruine vers 1470. Partout, les communautés libres se transforment en enceintes fermées au règlement strict ou disparaissent.

La dernière béguine s’éteint en… 2013

Seules les béguines des Pays-Bas et de Belgique, protégées par deux bulles papales – la première de Jean XXII en 1319 pour la province du Brabant et la seconde de Clément VI en 1343 pour la Hollande – vont survivre à ces persécutions, en renonçant à un certain radicalisme et en acceptant de se rapprocher de l’Eglise. Adieu l’indépendance, les béguines sont rentrées dans le rang ! A la fin du XIXe siècle, elles sont encore 600 en Belgique. La dernière d’entre elles s’est éteinte un siècle plus tard, le 14 avril 2013, à Courtrai, refermant pour de bon l’histoire de ces femmes libres avant l’heure.
Marion Guyonvarch

7Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Dim 13 Fév - 17:37

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Les béguines, « une communauté de femmes libres » sortie de l’oubli par Silvana Panciera[/size]

Critique
 

Dans un ouvrage recensant toutes les informations sur les béguines, Silvana Panciera rappelle l’importance de ce mouvement né au XIIe siècle. Ni épouses, ni moniales, les béguines vivaient à la fois la prière et l’engagement social.



  • Christophe Henning, 
  • le 13/02/2022 à 10:48



Les Béguines. Lenclos-beguinage-Bruges-Belgique-1979_0



Dans l’enclos du béguinage de Bruges (Belgique), en 1979.BRUNO BARBEY/MAGNUM

Les béguines, une communauté de femmes libres
de Silvana Panciera

8Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Jeu 4 Aoû - 19:50

Josué

Josué
Administrateur

[size=78]« Je me sens béguine jusqu’au bout des doigts » : dans le quotidien de ces hommes et ces femmes qui adoptent un mode de vie inspiré des béguinages du Moyen Age
Par Gaétan Supertino (Saint-Martin-du-Lac (Saône-et-Loire), envoyé spécial)Publié le 31 juillet 2022 à 05h00 - Mis à jour le 31 juillet 2022 à 11h57

[/size]

REPORTAGE« Ces femmes qu’on nomme béguines » (6/6). En Saône-et-Loire, religieuses et laïcs ont investi un domaine niché dans la verdure. Exercices spirituels et vie semi-communautaire... Plongée dans le quotidien d’un béguinage contemporain.



« Béguinage ». Le mot, inscrit sur un discret panneau de bois, affiché à l’entrée du domaine, indique que nous sommes arrivés à la bonne adresse. Une précision utile pour quiconque a déjà visité un ancien béguinage médiéval. Ici, dans le petit village de Saint-Martin-du-Lac (253 habitants), au cœur des herbages du pays brionnais (Saône-et-Loire), il ne faut pas s’attendre à trouver l’une de ces petites maisons typiques, habituellement reliées par des coursives autour d’une même cour, comme on en voit dans le nord de l’Europe notamment.

A première vue, le domaine, situé sur le terrain d’une ancienne ferme, se fond parfaitement dans la nature et le voisinage. « Le béguinage n’est pas qu’un lieu, c’est avant tout un mode de vie », précise sœur Marie-Emmanuel Billaut, membre de la communauté. Celle-ci est composée de sept membres permanents, âgés de 55 ans à 80 ans : deux religieuses ayant fait leurs vœux chez les clarisses, et quatre laïcs, dont un couple marié. Quatre femmes résident là à plein temps. Elles disposent chacune d’un logement individuel, qu’il s’agisse d’un petit chalet isolé dans le jardin ou d’un appartement aménagé dans l’un des deux bâtiments principaux du domaine.
Les Béguines. Svg%3ESix des sept béguines et béguins, réunis dans la cour d’entrée du béguinage de Saint-Martin-du-Lac, le 5 juin 2022. GAÉTAN SUPERTINO / « LE MONDE »
Elles peuvent aller et venir à leur guise, se retrouvant pour les temps liturgiques et de méditation, quotidiens. Chacune doit mettre la main à la pâte pour les tâches ménagères, l’entretien, les travaux des jardins ou l’accueil des visiteurs. Plusieurs fois par semaine, elles prennent également leurs repas en commun. Mais ce n’est pas obligatoire.

[size=34]A la fois « seule et pas seule »[/size]


« Ce qui est intéressant dans ce concept de béguinage, c’est justement cette idée qu’on est à la fois seule, et pas seule, explique Brigitte Milan, l’une des deux laïques vivant sur place. On a une vie de communauté, et on a aussi notre vie dans notre espace à nous, on est autonomes financièrement. » Les béguines représentent à ses yeux un exemple unique de ce mode de vie, une incitation « à la liberté, l’émancipation, l’autonomie, mais aussi à la curiosité, l’ouverture aux autres, la prière ». Elle est enthousiasmée sur la dimension mystique incarnée au quotidien, « en “se coltinant” les unes et les autres ! »

Les trois autres membres du béguinage (dont le couple) viennent régulièrement à Saint-Martin-du-Lac et restent en contact avec les résidentes permanentes, pour « cheminer ensemble », à travers des exercices spirituels, des lectures communes et des temps de partage, organisés par mail ou par visioconférence.

9Les Béguines. Empty Re: Les Béguines. Ven 5 Aoû - 8:44

Josué

Josué
Administrateur

[size=78]Le béguinage, un monde sans hommes
Par Andrew AyersPublié le 26 juillet 2022 à 05h00 - Mis à jour le 26 juillet 2022 à 05h
[/size]
RÉCIT« Ces femmes qu’on nomme béguines » (2/6). Dès le XIIᵉ siècle, les béguinages accueillent, derrière leurs hauts murs, des laïques qui se sont engagées à rester chastes et à se consacrer à la prière. Bien que contraintes d’obéir à certaines règles, elles y vivent et travaillent en toute liberté.



Le cliché est en noir et blanc, non daté, mais vraisemblablement pris pendant la première moitié du XXe siècle au Grand Béguinage de Sainte-Elisabeth, près de Gand, en Belgique. On y voit six femmes assises, dos à l’appareil photo, sur des chaises en bois sculpté. Toutes portent la même tenue : une longue robe noire qui recouvre entièrement le corps, une coiffe en tissu blanc qui pend dans le dos en triangle. On dirait des religieuses. Elles se tiennent devant un haut meuble à caissons, en bois sombre, qui ressemble aux armoires que l’on trouve dans les sacristies. Devant elles, le placard à hauteur d’œil est ouvert, comme certains du niveau supérieur : on y aperçoit, luisant dans la pénombre, de la vaisselle et des ustensiles en métal.
Les Béguines. Svg%3EPhoto ancienne du béguinage du Mont-Saint-Amand, près de Gand (Belgique), à l’heure du repas. DROITS RÉSERVÉS
Que font ces femmes dans cette scène d’un autre temps ? C’est le grand meuble qui donne la réponse. Connu sous le nom de schapraai en néerlandais, il renferme les couverts et la batterie de cuisine de chacune d’elles, alors qu’un plateau à tiroir permet de s’y asseoir pour manger. Ouvertes, les portes des placards servent aussi d’écran pour protéger sa nourriture des yeux de sa voisine. Car même si ces femmes sont très pieuses, elles ne sont pas des religieuses ; si elles ont promis de vivre sans luxe, chacune mange selon ses moyens et, par pudeur, cache la richesse ou la pauvreté de son repas à la vue des autres.

N’ayant pas prononcé de vœux perpétuels, ces béguines ont conservé leur patrimoine et peuvent quitter le lieu à tout moment. Elles ont consenti librement de vivre en communauté, de travailler – en enseignant, en prodiguant des soins, en exerçant les métiers du textile ou de la dentelle –, de rester chastes et de prier. Issues de milieux très différents, certaines sont héritières, d’autres ont des origines bien plus modestes.

[size=42]Les plus modestes sont installées dans le « convent », un bâtiment collectif où la vie s’apparente davantage à celle d’un ordre religieux, mais où chacune a sa propre chambre[/size]

Dès l’apparition du mouvement, au XIIe siècle, des béguinages ont été construits, sortes de villes dans la ville qui, tout en reprenant les codes de la vie bourgeoise, tout en se fondant dans l’urbanité environnante, constituent un monde à part. Ils se présentent comme des enclos, séparés des environs par des murs. De jour, le lieu est ouvert, tout le monde peut y accéder. Mais, dès le crépuscule, ceux qui n’y résident pas sont priés de partir – aucun homme ne peut y passer la nuit. Tenues de rentrer, les pieuses femmes sont à l’abri derrière les portes, qui se referment jusqu’au lendemain. Malheur à celles qui arrivent en retard : la béguine portière, rémunérée par la communauté, leur remettra un gage. Elles devront l’apporter au matin à la Grande Dame, supérieure du béguinage, qui leur dira leur punition.

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum