Emprisonnés pour leur foi: les Témoins de Jéhovah à Auschwitz

Emprisonnés pour leur foi: les Témoins de Jéhovah à Auschwitz |
Rédigé par jarmen
Thursday, 05 Février 2004
Il n'ya eu aucune étude antérieure consacrée uniquement aux Témoins de Jéhovah dans la littérature sur le camp de concentration d'Auschwitz. Cela s'explique en partie en raison de la rareté de la documentation existante sur leur emprisonnement, et la rareté des mémoires ou des comptes. De plus, le petit nombre de prisonniers dans la catégorie IBV (Internationale Bibelforscher-Vereinigung-Association internationale de la Sainte Écriture chercheurs-la rubrique utilisée pour enregistrer les Témoins de Jéhovah dans les camps nazis) signifiait qu'ils étaient traités comme des membres anonymes d'une autre catégorie parmi les milliers des individus qui composent la population carcérale.
Ce livre est la première tentative d'une étude approfondie des Témoins de Jéhovah à Auschwitz. Bien que les lacunes dans les registres font qu'il est impossible de préciser exactement combien de témoins détenus les nazis à Auschwitz, cette étude conclut, sur la base d'enquêtes minutieuses, que le nombre varie de quelques dizaines à plus d'une centaine prisonniers à différents moments, et que un total d'au moins 387 témoins ont été incarcérés à Auschwitz pendant les presque cinq ans le camp fonctionné. Ce livre contient une liste des noms de près de 230 témoins, hommes et femmes emprisonnés à Auschwitz, fondée sur des documents dans les archives du Musée, des questionnaires et des comptes soumis par d'anciens prisonniers, et les informations obtenues à partir de familles de prisonniers. Il ya aussi des photos de 130 témoins détenus à Auschwitz dans la catégorie IBV. Annexes, qui représentent près de la moitié du livre, contiennent des récits et de mémoires par les Témoins qui ont été emprisonnés à Auschwitz, ainsi que des documents et des photos de famille et des archives du musée. Le livre a été publié par le Musée en Décembre 2003. L'auteur, Teresa Wontor-Cichy, est un historien sur le personnel du Département de recherches historiques au camp d'Auschwitz-Birkenau. Teresa Wontor-Cichy za Więzieni wiarę. Świadkowie Jehowy w KL Auschwitz [emprisonnés pour leur foi: les Témoins de Jéhovah à Auschwitz] Editeur: Jadwiga Pinderska-Lech Państwowe Muzeum Auschwitz-Birkenau, 2.003 158 pp, des tableaux, des documents, des photographies, des indices.












Les Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah sont une dénomination chrétienne connue de 1870 à 1931 en tant que chercheurs Ecriture Sainte. Charles T. Russel (1852-1916) a fondé la première société d'avocats représentant chercheurs Ecriture Sainte (La Tour de Garde de Sion Tréact Société, connu depuis 1955 comme la Bible Pennsylvanie Watchtower and Tract Society) en 1881. L'Association Internationale des Chercheurs Ecriture Sainte a été enregistré à Londres en 1914. Après la mort du fondateur, certains adhérents sont retirés de la coopération avec les sociétés existantes tout en continuant à s'appeler chercheurs Ecriture Sainte. En Pologne, il s'agissait notamment l'Association des chercheurs Sainte Ecriture, L'Assemblée des gratuits chercheurs Sainte Ecriture, L'Union des Etudiants de la Bible, le Saint-Siège en Jésus-Christ, et l'Epiphanie Mouvement laïc de la mission. Le nom de Témoins de Jéhovah a été adoptée en 1931 pour définir les membres des confessions réunis autour de l'Association de la Watchtower. Dans l'Allemagne nazie, les autorités conservé le nom Bibelforscher-Vereinigung Intemationale (IBV - Association Internationale des Chercheurs Ecritures Saintes), puisque la dénomination a été enregistrée sous ce nom en tant que société représentant les témoins. C'est pourquoi les Témoins de Jéhovah sont mentionnés dans les deux documents officiels allemands de l'époque, et familièrement, comme «chercheurs». Témoins de Jéhovah reconnaissent l'autorité de la Bible seule, et de l'étudier lors de leurs assemblées, qui sont ouverts. Leur aide de nombreuses publications dans cette étude. Tout l'aspect organisationnel de la communauté des Témoins de Jéhovah est subordonnée à la prédication, la plus importante de leurs tâches. A l'heure actuelle, il ya plus de 6.000.000 de Témoins de Jéhovah, à 90.000 assemblées, partout dans le monde. Source: [Nowa encyklopedia Powszechna PWN, Varsovie, 1995, vol. l, p. 321], http://wiem.onet.pl/wiem/01270e.html

Le problème c'est que la proportion Témoins de Jéhovah avec les autres étaient très petites, toutefois, les Témoins de Jéhovah vivaient une situation très différentes des autres. Les autres étaient là pour dépérir et mourir aussitôt que possible. Les Témoins de Jéhovah étaient là pour les convaincre de changer de conviction religieuses, ce qui les rendaient réformables aux yeux du système nazi.

Il reste que 2500 Témoins de Jéhovah en moururent soit environ 50% de ceux internés et 25% de ceux présents dans ces pays nazis.

belle exemple de foi chrétienne en action.

lettre de renonciation que les tj pouvaient signé si ils voulaient être libre.
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traduction.
Renonciation demandée aux Témoins de Jéhovah par les S.S.
Je reconnais que l’Union Internationale des Témoins de Jéhovah professe une doctrine erronée et poursuit, sous le couvert d’activités religieuses, des buts subversifs.
Je me suis, par conséquent, détourné totalement de cette organisation et je me suis aussi libéré intérieurement de cette secte.
J’affirme, par la présente, ne plus jamais participer aux activités de l’Union Internationale des Témoins de Jéhovah. Je dénoncerai sur-le-champ toute personne voulant me gagner à la doctrine erronée des Témoins de Jéhovah, ou témoignant d’une façon ou d’une autre de son appartenance à cette secte. Je remettrai immédiatement au poste de police le plus proche toute publication me parvenant de cette organisation.
Je veux observer dorénavant les lois de l’État, défendre ma patrie en cas de guerre, les armes à la main, et m’intégrer entièrement dans la communauté nationale.
Il m’a été spécifié que si j’agis contrairement aux termes de la présente déclaration, je serai replacé en détention administrative.

Voilà le genre de bible que nos fréres utilisaient dans les camps.

Un épisode peu connu de la Déportation : Les témoins de Jéhovah face à Hitler Le Journal des Combattants, 16 mai 1998

Publié le 22 juin 2016

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Le lendemain de l’incendie du Reichstag, Hitler persuade le président Hindengurg de signer le « décret pour la protection du peuple et de l’Etat », ce qui se traduit par des « restrictions à la liberté personnelle » et... l’arrestation de plusieurs milliers d’opposants (communistes, leaders sociaux-démocrates et libéraux) qui seront envoyés dans les camps de concentration.

Le 24 juin 1933, ce décret s’étend à l’interdiction des Témoins de Jéhovah en attendant, un peu plus tard, leur internement à Oranienburg-Sachsenhaosen, Ravensbrück, Mauthausen, Auschwitz... où ils seront frappés d’un triangle d’identification violet. Guy Canonici qui a entrepris un vaste travail de recherche au sein des archives nationales ainsi qu’au Cercle Européen Témoins de Jéhovah Anciens Déportés (CETJAD) dont il est le directeur vient de leur consacrer un important ouvrage : « Les Témoins de Jéhovah face à Hitler » (livre qui vient s’ajouter aux études sur les persécutions subies par les Protestants, les Catholiques et les autres grandes religions).

Dans sa préface, François Bédarida résume les principales raisons de cet acharnement qui ne manquent pas d’interpeller les historiens en trois grands points :

1) L’idéologie national-socialiste (nationalisme, communautarisme, racisme, « mâtinée de religiosité et empreinte de pangermanisme ») devant laquelle les Témoins de Jéhovah fidèles aux valeurs de la Bible ne pouvaient apparaître que comme des « déviants » d’autant plus qu’ils refusaient des pratiques du régime : « Heil Hitler », salut au drapeau, service militaire...

2) Le caractère totalitaire du système qui englobait aussi bien la sphère du privé que celle du public (comme le disait justement Robert Ley : « Seul le sommeil serait désormais une affaire individuelle »), imposant une idéologie unique ne correspondant absolument pas avec l’engagement religieux des Témoins de Jéhovah d’où leur insoumission.

3) L’affrontement de deux religions : d’un côté le message biblique, de l’autre le culte d’un dictateur proclamé Sauveur et Messie d’une nouvelle religion (le Reich de 1000 ans), qui annonce que « la conception national-socialiste et la conception chrétienne sont inconciliables » et que « la croix gammée (le svastika) est à la fois le nouvel emblème de la Nation et la nouvelle croix ». Les SS-Totenkopfverbande, reconnaissables à leurs casquettes frappées d’une tête de mort et de deux tibias, par exemple, devaient affirmer ne pas craindre la mort et n’éprouvaient aucune culpabilité à la donner... Le Führer se substituait au Christ et Mein Kampf à la Bible, les Témoins apparaissant donc comme une poignée d’irréductibles, vivants symboles de l’insoumission et de la subversion".

Guy Canonici retrace avec minutie la chronologie et surtout le cheminement de pensées qui ont mené à la persécution des Témoins de Jéhovah emportés dans un tourbillon de folie meurtrière entre « la haine des Juifs et la peur des communistes ».

“Les Témoins de Jéhovah face à Hitler” de Guy Canonici, préface de François Bédarida, aux éditions Albin Michel.

Fondée en 1872 en Pennsylvanie (Etats-Unis) par Charles T. Russell, l’Union internationale des vrais chercheurs de la Bible qui regroupe à l’origine essentiellement des protestants, s’implante au début du siècle en Angleterre et ouvre un bureau en Allemagne, à Elberfeld, en 1902. Reconnue comme association légale en 1921, elle est qualifiée d’organisation « philanthropique et non politique » en 1930 par la République de Weimar.

Ses adeptes - surnommés Bibelforscher - qui adopteront le nom de Témoins de Jéhovah en 1931 seront environ 20.000 quelques années plus tard sur une population de 60 millions d’habitants : « on peut estimer le nombre des arrestations à 6.000 au moins, souligne François Bédarida dans sa préface, celui des morts et des disparus se situant entre deux et trois mille ».

Dans un opuscule consacré à Mauthausen (1945), Paul Tillard parle des « triangles violets » en ces termes : « Les triangles violets étaient des religieux opposés au régime hitlérien. Ils étaient peu nombreux, survivants d’une dure répression. Presque tous étaient protestants. Je pense qu’aucun déporté ne pourra me contredire si j’affirme qu’ils étaient admirables. Je connus très bien l’un d’eux, du nom de Fistcra. Il avait subi les pires outrages. Pendant plusieurs mois, au début de son incarcération qui remontait à 1937, il était obligé de se tenir au garde-à-vous des heures entières chaque jour, tandis que les SS le giflaient en se relayant. L’intention des autorités allemandes était de l’amener à signer un engagement dans l’armée. Il refusa toujours. Pour résiter si longtemps, il fallait une solide force, tant physique que morale. C’était en effet un superbe athlète et sa présence dans un groupe de détenus était toujours une protection. Il était craint, par sa vigueur, de nos persécuteurs et sa valeur morale n’était pas sans les intimider ».