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panorama des Églises orthodoxes et orientales

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samuel
Josué
6 participants

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Josué

Josué
Administrateur

un panorama des Églises orthodoxes et orientales

Par Jean-François Mayer, 20 décembre 2016

Il y aurait aujourd'hui quelque 2 millions de chrétiens appartenant à des Églises orthodoxes et autres Églises orientales en Allemagne. La plupart d'entre eux sont des immigrés ou descendants d'immigrés, amenés en Allemagne par suite de turbulences politiques ou de la recherche de nouvelles perspectives professionnelles et économiques. Les Allemands convertis à l'Église orthodoxe, par suite de mariages ou de quêtes spirituelles, ne représentent probablement que 1% de la population orthodoxe du pays. La grande majorité des orthodoxes vivant en Allemagne y sont arrivés au cours des vingt-cinq dernières années.


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panorama des Églises orthodoxes et orientales 12_orthodoxie_deutschland_buchSur cette composante non négligeable du nouveau paysage religieux en Allemagne, les informations sont les bienvenues pour les observateurs de la société allemande. Sans pouvoir remplacer ce que pourrait être une véritable synthèse, un nouveau volume apporte un recueil de descriptions et des éléments d'analyse. Plus de vingt auteurs ont participé à l'ouvrage collectif à l'ouvrage collectif Orthodoxie in Deutschland, sous la direction de Thomas Bremer, Assad Elias Kattan et Reinhard Thöle (Münster, Aschendorff Verlag, 2016). Le livre couvre à la fois l'histoire et des thèmes actuels transversaux ; les quatre derniers chapitres sont consacrés aux anciennes Églises orientales (préchalcédoniennes).


Comme le notent les coordinateurs du volume en introduction, les Églises orthodoxes se trouvent dans une étape particulièrement intéressante de leur histoire en Allemagne (comme dans les autres pays occidentaux) : le transfert de leurs traditions dans un autre environnement en s'efforçant de les préserver tout en répondant aux attentes des prochaines générations.

« Les identités ecclésiastiques nationales se transforment en une identité orthodoxe en Allemagne, qui en arrive même à poser la question d'une orthodoxie allemande. Un indicateur est fourni par l'approche des langues liturgiques, des langues maternelles et de la langue allemande dans le culte et dans la vie des communautés. » (p. IX)

Des princesses russes aux réfugiés syriens ou aux étudiants serbes, « l'histoire de l'Orthodoxie [en Allemagne] est une histoire de la migration dans ses différentes formes », observe le P. Constantin Miron (Cologne) (p. 204). S'il existe maintenant des communautés orthodoxes de langue allemande dans plusieurs diocèses, il reste à voir si l'on peut déjà réellement parler de communautés orthodoxes allemandes, ajoute-t-il.

L'établissement progressif des différentes juridictions orthodoxes en Allemagne
La partie historique évoque cette présence orthodoxe russe dès le XIXe siècle: c'est d'abord une présence de milieux russes nobles ou aisés, qui conduit à la création d'églises ou chapelles dans des représentations diplomatiques, dans des lieux de villégiature ou dans des palais (lors d'unions entre un souverain allemand et une princesse russe ; puis les turbulences politiques du XXe siècle conduisent à une émigration russe avec l'implantation de structures paroissiales et ecclésiales. Les circonstances politiques entraînèrent aussi des divisions au sein de l'Église russe : dans les années 1930, pas moins de quatre juridictions russes étaient en concurrence pour obtenir en Allemagne un statut de droit public (p. 24). Il fallut attendre la fin du communisme et le XXIe siècle pour voir ces divisons largement résorbées : l'Archevêque Marc, à la tête de l'Église orthodoxe russe hors-frontières (séparée du Patriarcat de Moscou) en Allemagne joua d'ailleurs un rôle crucial dans les efforts qui aboutirent en 2007 à la réconciliation entre les deux branches de l'Église russe, rappelle le P. Nikolai Artemoff.


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panorama des Églises orthodoxes et orientales Dreamstime_s_72967129

L'église orthodoxe russe à côté du château de Bad Ems rappelle une présence orthodoxe dès le XIXe siècle, mais très différente de celle que nous observons aujourd'hui.

La fin du communisme a ouvert la voie à l'arrivée d'un nombre beaucoup plus important de Russes orthodoxes : en 1988, année du millénaire du baptême de la Russie, on en dénombrait environ 10.000 sur le territoire de la République fédérale d'Allemagne ; aujourd'hui, ils seraient 300.000. Le Patriarcat de Moscou a ouvert de nombreuses nouvelles paroisses au cours des dernières années : il y aurait aujourd'hui une centaine de paroisses du Patriarcat de Moscou et une cinquantaine de l'Église russe hors-frontières (l'acte d'union de 2007 ayant prévu qu'elle conserverait ses propres structures autonomes).

L'immigration serbe en Allemagne était insignifiante avant la Seconde Guerre mondiale. Mais 100.000 à 150.000 Serbes, dont 50 prêtres au moins, se retrouvèrent prisonniers de guerre en Allemagne. La plupart ne voulurent pas rentrer ensuite dans leur patrie, passée sous le joug d'un régime communiste. Dans le sillage de débuts d'organisation d'une vie religieuse dans les camps où ils avaient été détenus, de premières communautés paroissiales s'organisèrent à Munich, Osnabrück, Lingen, Hanovre et Düsseldorf, raconte le P. Radomir Kolundzic. Au début des années 1960, sept prêtres encadraient la vie religieuse de quelque 10.000 fidèles serbes en Allemagne. Par la suite, des migrants serbes en quête de travail vinrent les rejoindre : au milieu des années 1970, on comptait quelque 800.000 immigrés yougoslaves en Europe occidentale, dont 500.000 en Allemagne, et probablement la moitié de ceux-ci étaient-ils serbes (p. 46), même s'ils étaient loin d'être tous orthodoxes pratiquants. En 1969 fut érigé un diocèse serbe d'Europe occidentale, dont le siège se trouva d'abord à Londres, puis à Düsseldorf dès 1971. Avec un nombre croissant de paroisses, le diocèse fut divisé en deux en 1990, avec un nouveau diocèse pour l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, et finalement un diocèse pour l'Allemagne seule en 2011.

Les conflits des années 1990 dans l'ex-Yougoslavie entraînèrent de nouvelles vagues migratoires (80.000 à 100.000 Serbes) et de nouvelles créations de communautés. De plus, par suite de l'éclatement du pays et de l'effondrement du système politique qui l'avait dominé, de nouvelles interrogations et aspirations spirituelles se firent jour : un nombre croissant de Serbes se tournèrent à nouveau vers l'Église orthodoxe. 42 prêtres desservent 26 paroisses serbes en Allemagne aujourd'hui, avec un nombre de fidèles estimé à 300.000 au moins.

Chez les Russes comme chez les Serbes, les immigrés politiques de la période communiste ne constituent plus qu'une petite minorité des fidèles, remarque Nikolaj Thon (p. 53).

En plus petit nombre, les orthodoxes roumains dépendirent d'abord (dès 1949) d'un diocèse d'Europe occidentale et centrale, avant l'organisation d'une Métropole pour l'Allemagne et quelques autres pays en 1993.
En 1960, un accord fut signé entre le Royaume de Grèce et la République fédérale d'Allemagne pour permettre aux travailleurs grecs l'accès à des emplois en Allemagne. Cela entraîna une rapide augmentation de la population grecque. Un diocèse orthodoxe grec d'Europe centrale fut érigé en 1963 : les orthodoxes grecs sont aujourd'hui au nombre de 400.000 en Allemagne, avec 150 lieux de culte. C'est le diocèse «le plus grand, le mieux organisé et le mieux établi» (p. 60).

Le siège du diocèse bulgare d'abord établi à Budapest déménagea à Berlin en 1994. Il existe également une Église ukrainienne à l'étranger reconnue par le Patriarcat de Constantinople depuis 1995. Quelque 13.000 immigrés géorgiens ont donné naissance à des paroisses géorgiennes, avec leur propre diocèse d'Allemagne et d'Autriche depuis 2014. Il faut encore y ajouter les orthodoxes arabophones dépendant du Patriarcat d'Antioche : la fuite de chrétiens de Syrie est récemment venue étoffer leurs rangs, et ils rassemblent maintenant quelque 15.000 fidèles.

L'organisation de la vie orthodoxe en Allemagne
Dix diocèses orthodoxes existent aujourd'hui sur territoire allemand, en parallèle, puisqu'ils relèvent chacun d'une Église dont le siège se trouve dans un pays de tradition orthodoxe. Cependant, des structures se mettent en place en vue de permettre une coopération.

Une Commission des Églises orthodoxes (puis : de l'Église orthodoxe en Allemagne vit le jour en 1994 et pava la voie à la Conférence des évêques orthodoxes, mise sur pied en 2010. Chaque évêque orthodoxe conserve cependant sa liberté d'action, répondant à son Église mère autocéphale.


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panorama des Églises orthodoxes et orientales 12_eveques_orthodoxes_allemagne

Lors d'une célébration liturgique en 2007 à Cologne, six évêques orthodoxes, entourés du clergé (source: Paroisse orthodoxe serbe de Cologne).

Dans la pratique, bien des prêtres orthodoxes liés à une Église nationale se trouvent amenés à offrir des services pastoraux également à des orthodoxes d'autres origines. Les rencontres interorthodoxes représentent une réalité au quotidien dans bien des paroisses, ou entre paroisses — parfois, d'ailleurs, comme conséquence de la participation aux dialogues œcuméniques, remarque le P. Constantin Miron (p. 206). Dans plus d'un lieu, des conférences pastorales rassemblant les prêtres orthodoxes de plusieurs juridictions ont vu le jour, permettant également une représentation commune face aux partenaires civils et religieux.

Parmi les questions importantes se trouve celle de la traduction des textes liturgiques en des langues occidentales. Le P. Peter Sonntag note que cela est devenu un objet de controverses, et que les expressions de scepticisme face à ces traductions s'expriment tant dans les pays orthodoxes (face aux traductions en langue moderne) que dans les pays occidentaux. Même si les premiers efforts de traduction en allemand remontent au XIXe siècle,ce n'est que tardivement que le caractère souhaitable d'un effort commun en vue de traductions en langue allemande s'est affirmé (p. 88). Sous l'égide de la Conférence des évêques, une commission pour la traduction de la Divine Liturgie et des sacrements s'est mise au travail en 2010 (p. 98).

Il est vrai que les écueils à éviter ne manquent pas : d'un côté le risque de traductions si proches de la langue courante qu'elles en perdraient leur caractère sacré, artistique, poétique ; d'autre part, le danger d'un style si proche de la syntaxe de la langue d'origine qu'elle en deviendrait pratiquement incompréhensible à l'audition (p. 89). Une traduction « philologiquement et sémantiquement juste » n'est pas encore une prière... (p. 92)

Le P. Peter Sontag remarque qu'un effort de traduction aujourd'hui soulève inévitablement aussi des questions de fond, par rapport aux sensibilités contemporaines sur certains sujets ( par exemple le « langage inclusif ») ou en lien avec le dialogue œcuménique (stigmatisation de certains « hérétiques » vénérés par les Églises préchalcédoniennes, variations de traduction du Notre Père) (pp. 98-99).

En ce qui concerne l'enseignement religieux orthodoxe dans les écoles publiques, celui-ci existe depuis 1956 en Bavière (pour les élèves russes orthodoxes), depuis 1985/86 en Rhénanie du Nord-Wetsphalie (pour les élèves grecs orthodoxes, mais conçu comme s'adressant en fait à tous les élèves de confession orthodoxe indépendamment de leur origine nationale). Cet enseignement existe aujourd'hui en Bavière, en Rhénanie du Nord-Westphalie, en Hesse, en Basse-Saxe et (depuis l'année scolaire 2016/17) en Bade-Wurtemberg. Les partenaires des communautés orthodoxes sont les ministères compétents de chaque Land. Une seule formation spécifique existe pour les catéchètes orthodoxes, depuis 2011, à l'Université de Munich. Il existe peu de matériaux de catéchèse orthodoxe en langue allemande adaptés pour un usage scolaire, mais l'élaboration de tels outils pédagogiques a commencé.

Comme l'explique Kerstin Keller (coordinatrice de l'enseignement religieux orthodoxe en Rhénanie du Nord-Westphalie), cet enseignement s'adresse à des enfants issus de différents groupes de migrants. « Le macrocosme de l'Orthodoxie universelle se reflète ainsi dans le microcosme de la salle de classe »   et l'enseignement doit transmettre la notion qu'il y a une foi orthodoxe et une Église orthodoxe qui se manifeste dans la diversité des expressions nationales (pp. 108-109). Leur socialisation religieuse (familiale, communautaire) s'effectue le plus souvent dans la langue du pays d'origine, tandis que l'enseignement se fait en allemand.

Dans le cadre universitaire, Athanasios Vletsis (professeur de théologie orthodoxe à l'Université de Munich) rappelle que la première chaire de théologie orthodoxe en Allemagne fut celle occupée par le professeur Anatasios Kallis à Münster, de 1979 à sa retraite en 1999, puis depuis 2005 par le professeur Assaad Elias Kattan.. Comme celle de Münster, la chaire de Munich vit le jour dans le contexte d'une faculté de théologie catholique. Cet Institut de théologie orthodoxe a compté quatre professeurs, puis trois par suite de mesures d'économie, dont l'enseignement est complété par différents chargés de cours, afin d'offrir une formation académique complète en théologie orthodoxe, couronnée par un diplôme. Il existe également un enseignement sur le christianisme orthodoxe dans le cadre de la science des religions à l'Université d'Erfurt (professeur Vasilios Makrides).

Quant aux efforts œcuméniques entre Églises historiques en Allemagne et partenaires orthodoxes, ils commencèrent dans les années 1960 et 1970, avec la croissance de la présence orthodoxe et le sentiment que celle-ci serait plus qu'une manifestation passagère. Cela inclut à la fois les contacts bilatéraux entre orthodoxes et catholiques ou protestant, et la participation à la communauté de travail des Églises chrétiennes en Allemagne (ACK). Différents diocèses orthodoxes sont également représentés dans des groupes de travail à l'échelle de Länder : dans ces cas, la liste établie par Marina Kiroudi montre que ce sont les diocèses particuliers qui sont représentés, et non des structures interorthodoxes (pp. 123-124).

Ces échanges œcuméniques portent aussi sur des aspects pratiques : par exemple les cadres régissant les mariages entre conjoints de confessions différents, avec des documents pastoraux à ce sujet publiés tant en coopération avec les catholiques (1993) qu'avec les protestants (pp. 117-118).

Il importe de souligner un autre aspect des relations entre immigrés orthodoxes et les Églises majoritaires en Allemagne : l'hospitalité accordée aux orthodoxes dans des lieux de culte et autres locaux protestants ou catholiques, courante jusqu'à la fin des années 1990, remarque le théologien protestant Martin Illert (Hanovre). Cela rappelle que les décennies immédiatement postérieures à la 2e guerre mondiale furent placées sous le signe de l'aide et du soutien aux migrants orthodoxes, souvent déplacés par la tourmente de la guerre et ses conséquences politiques. Mais depuis la fin des années 1990, alors que la population orthodoxe augmente tandis que le nombre des pratiquants catholiques et protestants diminue en Allemagne, ce n'est plus simplement la mise à disposition d'espaces pour le culte orthodoxe qui est proposée, mais de plus en plus la cession de lieux de culte reconvertis en églises orthodoxes. Les réseaux œcuméniques ont joué ici un rôle important (pp. 182-183).

Un chapitre porte sur les médias orthodoxes en Allemagne (Nikolaj Thon). À ce propos, on découvre aussi des remarques inattendues dans l'article du P. Georgios Basoudis (Mannheim) sur l'intégration des Églises orthodoxes en Allemagne, qui évoque « Internet comme facteur d'intégration » (pp. 176-177). Selon lui, pour une Église qui ne dispose pas de solides structures administratives en Allemagne et dans laquelle beaucoup de responsabilités reposent finalement sur les épaules du prêtre, le travail serait beaucoup plus difficile à réaliser sans l'existence d'Internet : les réseaux sociaux virtuels permettent une rapide circulation de l'information ainsi qu'une communication. Internet contribuerait ainsi notablement à renforcer la perception de la présence des communautés orthodoxes en Allemagne.


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L'église orthodoxe russe de Wiesbaden (Miss Passion Photography).

D'autres Églises d'origine orientale en Allemagne
Outre des chapitres sur quelques autres sujets particuliers, la dernière et plus courte partie du volume s'intéresse aux Églises orientales non byzantines (et pas en communion avec ces dernières), également présentes en Allemagne.
Un court chapitre (3 pages) du P. Youkhana Patros, qui dessert une paroisse de cette Église à Essen, résume la situation de l'Église assyrienne d'Orient. Ses premiers fidèles seraient arrivés vers 1970. Ils seraient aujourd'hui 5.000 à 7.000 en Allemagne, avec cinq communautés (mais chacune comprend également plusieurs lieux de culte secondaires). L'évêque responsable de l'Europe occidentale réside à Stockholm, qui est un pôle pour la migration assyrienne en Europe. Les quatre prêtres présents en Allemagne sont originaires d'Irak. Deux ont étudié à Rome, ce qui reflète les bonnes relations développées entre cette Église et l'Église catholique romaine. L'accueil assuré par les communautés chrétiennes allemandes est vital pour cette Église, qui n'est propriétaire que d'un seul lieu de culte en Allemagne.

Les coptes comptent pour leur part 12.000 fidèles en Allemagne, rapportent  Fouad et Barbara Ibrahim. Les premiers étaient arrivés dès les années 1950, sans véritable vie communautaire ou lieu de culte, avec des rencontres sporadiques dans un cadre privé. Aujourd'hui, l'Église copte compte en Allemagne deux évêques, deux monastères qui attirent des fidèles venus parfois de loin, et même un institut de formation théologique. Plus de la moitié des coptes résidant en Allemagne ont acquis la nationalité de ce pays (p. 231).

Quant aux chrétiens syriaques venus du Tur Abdin, dans l'Est de la Turquie, ils seraient aujourd'hui 80.000 en Allemagne, explique Simon Birol (Université de Bochum). Si les premiers arrivèrent dès les années 1960, ils rentraient au pays pour les grandes fêtes religieuses et fréquentaient des paroisses d'autres confessions chrétiennes durant le reste de l'année. Un premier prêtre fut ordonné pour desservir les fidèles en Allemagne en 1971. Comme pour toutes les autres communautés évoquées dans ce livre, le prêt de lieux de culte catholiques ou protestants pour permettre la célébration des services religieux syriaques a été important. Un monastère a ouvert ses portes à la frontière germano-néerlandaise, à côté duquel se trouve le seul cimetière orthodoxe syriaque en Europe (pp. 242-243). Un autre monastère a été fondé en Allemagne, à Warburg, dans les locaux d'un ancien couvent dominicain. Consacré en 2012, l'évêque qui y réside aujourd'hui et porte la responsabilité du diocèse d'Allemagne est le premier évêque orthodoxe syriaque né dans la diaspora. L'instruction religieuse pour les orthodoxes syriaques a été instituée dans cinq Länder, même si la formation d'enseignants pose des défis (p. 248).

Quant aux Arméniens, leur présence en Allemagne est plus ancienne, rappelle Harutyun Harutyunyan. De 1925 à 1945, un premier prêtre arménien exerça son ministère au service des fidèles de la région de Berlin, puis de Stuttgart jusqu'en 1952. Plusieurs années s'écoulèrent ensuite sans présence permanente de prêtres arméniens en Allemagne. Une organisation de la vie religieuse commença à se mettre en place à partir du milieu des années 1960 et dans les années 1970, accompagnant une croissance progressive de la population arménienne, qui s'élevait déjà à 20.000 au début des années 1990. Aujourd'hui, l'Église arménienne compte en Allemagne 15 paroisses (dont trois seulement possèdent leur lieu de culte), avec 2.300 fidèles actifs. Mais le manque de prêtres est aigu : il n'y en a que 5 pour toute l'Allemagne, ce qui les contraint à de constants déplacements.

Des communautés en transition
Par l'importance des communautés et leur variété, l'Allemagne représente un champ d'observation révélateur des évolutions de la présence orthodoxe en Europe occidentale. Il souligne une fois de plus – si l'on considère notamment l'importance de ces populations et leur évolution rapide — le besoin de développer plus de recherches sur ces communautés religieuses dans les pays de l'Europe occidentale, et également des recherches sous l'angle des sciences sociales des religions : la plupart des contributions contenues dans ce volume viennent plutôt d'auteurs ayant une formation théologique.


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panorama des Églises orthodoxes et orientales 12_eglise_russe_francfort

L'église de la paroisse orthodoxe russe hors-frontières de Francfort-sur-le-Main (:copyright: 2014 J.-F. Mayer).

Ce résumé d'un livre contenant de nombreuses informations ne permettait pas d'entrer dans les détails : dans certaines communautés, l'adaptation à un nouvel environnement s'est aussi accompagnée de tiraillements ou controverses internes, qu'évoquent certains chapitres. Ainsi, la communauté arménienne connaît des tensions par suite de la décision d'imposer des tarifs fixes pour différentes cérémonies (mariages, funérailles, etc.) aux personnes qui ne sont pas des membres cotisants d'une paroisse (ces derniers bénéficiant de la gratuité) (p. 267). Cet exemple très concret illustre les aménagements qu'entraîne l'organisation de la vie religieuse dans un nouvel environnement.

Même si le contenu des chapitres varie beaucoup, ils montrent tous des communautés fortement marquées par des vagues d'immigration récentes, et donc encore en voie d'organisation durable. Les structures déjà mises en place sont un début : elles répondent tant aux besoins des communautés qu'aux attentes de la société allemande. Elles ne représentent sans doute pas encore le stade définitif. Le cadre allemand offre des conditions favorables à certains égards : les Églises historiques, solidement établies, se montrent accueillantes envers ces communautés chrétiennes migrantes ; le cadre scolaire allemand ouvre des possibilités de catéchisme dans le cadre scolaire. Il sera intéressant de voir comment les différents groupes chrétiens orthodoxes et orientaux trouveront, dans les décennies à venir, l'équilibre entre la préservation de leur héritage et l'insertion dans le contexte allemand.
Jean-François Maye

samuel

samuel
Administrateur

Si les orthodoxes arrivent à s'imposer comme dans la sainte Russie,adieu à la liberté religieuse.

Josué

Josué
Administrateur

panorama des Églises orthodoxes et orientales Orthod10
Revue Histoire  Janvier 2017.

Lechercheur



Je pense que c'est a mon humble avis la seule église chrétienne qui a encore beaucoup de pouvoir et surtout en Russie.

chico.

chico.

Lechercheur a écrit:Je pense que c'est a mon humble avis la seule église chrétienne qui a encore beaucoup de pouvoir et surtout en Russie.
Mais cela ne durera qu'un temps.

Josué

Josué
Administrateur

19.04.2021
 Les coupoles de l'église à l'ombre du Kremlin.
panorama des Églises orthodoxes et orientales Orthod11
panorama des Églises orthodoxes et orientales Icon_art_16x16 Les coupoles de l'Eglise à l'ombre du Kremlin / Macha Fogel in Le Monde des religions, n° 45, Janvier-Février 2011 (01/2011)

Lechercheur



Il faut savoir aussi que l'église Orthodoxe Russe a toujours fait alliance avec l'état et même sous Staline , elle c'est alliée avec lui pendant la guerre de 1940.
La preuve.


[ltr]Le tournant de la politique religieuse de Stalin[/ltr]




[ltr]Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945[/ltr]




[ltr]A turning point in Stalin’s religious policy. Soviet power and the Orthodox Church between 1943 and 1945[/ltr]


Adriano Roccucci
p. 671-698
https://doi.org/10.4000/monderusse.9913

Résumé | Plan | Texte | Notes | Citation | Auteur

RÉSUMÉS


FRANÇAISENGLISH


[ltr]Résumé
En 1943, Stalin imprima un tournant à sa politique religieuse. Il permit à l’Église d’élire un patriarche auquel il concéda une certaine liberté de manœuvre. Ce revirement était dû aux perspectives d’expansion impérialiste et aux horizons géopolitiques de l’après-guerre. Le pivot du nouveau système des relations entre Église et État était le rapport entre le gouvernement et le patriarche par le biais d’un nouvel organisme institué par Stalin, le Conseil pour les affaires de l’Église orthodoxe russe. L’objectif premier du pouvoir soviétique n’était plus de favoriser les divisions internes au sein de l’Église ou l’affaiblissement des autorités ecclésiastiques, mais au contraire de promouvoir la centralisation des structures ecclésiastiques autour du patriarche et de l’épiscopat. Le concile de l’Église russe qui se réunit fin janvier 1945 pour élire le nouveau patriarche Aleksij, après la mort de Sergij, se déroula en présence de trois patriarches et de représentants des autres Églises orthodoxes : ce fut un « triomphe de l’orthodoxie » dans la capitale du communisme. Sur fond de réveil religieux, l’Église, à partir de 1943, accepta de relever le défi de la collaboration avec le régime soviétique dans le nouveau cadre des relations avec l’État délimité par Stalin. L’exercice en était périlleux, mais avait-elle d’autres choix ?[/ltr]




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[ltr]PLAN[/ltr]


Politique religieuse et horizons géopolitiques
Le gouvernement et le patriarche
Un épiscopat courtisé et contrôlé
Réveil religieux
Triomphe de l’orthodoxie dans la capitale du communisme
Quelle liberté pour l’Église ?
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[ltr]

[size=15]TEXTE INTÉGRAL

[/ltr][/size]



1
L’année 1943 marqua un tournant dans la politique religieuse de Stalin. De 1917 à 1939 une impitoyable offensive contre l’Église russe orthodoxe avait été perpétrée en Union soviétique. Son coût humain avait été particulièrement élevé. Une évaluation vraisemblable du nombre de victimes des persécutions contre l’Église orthodoxe estime que cinq cent mille à un million de chrétiens orthodoxes furent tués en raison de leur foi1. Les structures ecclésiastiques furent presque totalement anéanties, les séminaires, les écoles théologiques et les monastères, liquidés. Dans l’ensemble de l’Union soviétique, il ne restait en 1939 qu’à peine mille églises consacrées : 97,6 % de celles actives en 1916 avaient été fermées2. L’ensemble du corps de l’Église patriarcale ne comptait plus que quatre évêques libres d’exercer leur ministère. Les persécutions sanglantes, la liquidation systématique des règles qui avaient régi la vie de la société russe depuis des siècles, la destruction massive d’édifices et d’objets du culte, un discours public monopolisé par la propagande, le plus souvent agressive, de l’athéisme étaient autant de faits qui avaient bouleversé la vie religieuse des citoyens soviétiques. Le projet bolchevik de liquidation totale des institutions ecclésiastiques, mais aussi de la dimension religieuse comme composante fondamentale de la société et de la personne, demeurait, même après 1939, l’objectif ultime auquel continuait de tendre le pouvoir soviétique en matière religieuse. Pourtant, l’expansion de l’Union soviétique après le pacte Molotov-Ribbentrop, le début de la Seconde Guerre mondiale et l’annexion de nouveaux territoires occidentaux — où l’activité religieuse restait vivace et les institutions ecclésiastiques encore florissantes —, favorisèrent le changement de stratégie qui détermina en 1943 le tournant dans la politique religieuse de Stalin, en particulier à l’égard de l’Église orthodoxe.


  • 3 Alors que pour les années 1920 et en partie pour les années 1930, abondent les documents produits p (...)
  • 4 De nombreuses publications de documents du SPDRPC ont été présentées par Mihail I. Odincov dans la (...)




2
L’étude de la politique religieuse et de la vie de l’Église orthodoxe russe à partir de 1943 ne peut se fonder quasi exclusivement que sur des fonds d’archives de provenance soviétique ; les archives ecclésiastiques restent encore inaccessibles aux chercheurs3. Les archives du Conseil pour les affaires de l’Église russe orthodoxe (Sovet po delam Russkoj pravoslavnoj cerkvi pri Sovete narodnyh komissarov SSSR, ci-après SPDRPC) et celles du Comité central du parti communiste constituent les principales sources exploitées par les chercheurs sur le sujet depuis une vingtaine d’années. Le présent article s’appuie sur ces mêmes sources4.
la suite ici.



[ltr]Le tournant de la politique religieuse de Stalin[/ltr]




[ltr]Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945[/ltr]



[ltr]A turning point in Stalin’s religious policy. Soviet power and the Orthodox Church between 1943 and 1945[/ltr]


Adriano Roccucci
p. 671-698
https://doi.org/10.4000/monderusse.9913




FRANÇAISENGLISH
[ltr]Résumé
En 1943, Stalin imprima un tournant à sa politique religieuse. Il permit à l’Église d’élire un patriarche auquel il concéda une certaine liberté de manœuvre. Ce revirement était dû aux perspectives d’expansion impérialiste et aux horizons géopolitiques de l’après-guerre. Le pivot du nouveau système des relations entre Église et État était le rapport entre le gouvernement et le patriarche par le biais d’un nouvel organisme institué par Stalin, le Conseil pour les affaires de l’Église orthodoxe russe. L’objectif premier du pouvoir soviétique n’était plus de favoriser les divisions internes au sein de l’Église ou l’affaiblissement des autorités ecclésiastiques, mais au contraire de promouvoir la centralisation des structures ecclésiastiques autour du patriarche et de l’épiscopat. Le concile de l’Église russe qui se réunit fin janvier 1945 pour élire le nouveau patriarche Aleksij, après la mort de Sergij, se déroula en présence de trois patriarches et de représentants des autres Églises orthodoxes : ce fut un « triomphe de l’orthodoxie » dans la capitale du communisme. Sur fond de réveil religieux, l’Église, à partir de 1943, accepta de relever le défi de la collaboration avec le régime soviétique dans le nouveau cadre des relations avec l’État délimité par Stalin. L’exercice en était périlleux, mais avait-elle d’autres choix ?
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[ltr]PLAN[/ltr]

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PDF 151k[email=?subject=Le%20tournant%20de%20la%20politique%20religieuse%20de%20Stalin&body=Le%20tournant%20de%20la%20politique%20religieuse%20de%20Stalin%20%0ACahiers%20du%20monde%20russe%20%0Ahttp%3A%2F%2Fjournals.openedition.org%2Fmonderusse%2F9913%20%0A%0AR%C3%A9sum%C3%A9En%201943%2C%20Stalin%20imprima%20un%20tournant%20%C3%A0%20sa%20politique%20religieuse.%20Il%20permit%20%C3%A0%20l%E2%80%99%C3%89glise%20d%E2%80%99%C3%A9lire%20un%20patriarche%20auquel%20il%20conc%C3%A9da%20une%20certaine%20libert%C3%A9%20de%20man%C5%93uvre.%20Ce%20revirement%20%C3%A9tait%20d%C3%BB%20aux%20perspectives%20d%E2%80%99expansion%20imp%C3%A9rialiste%20et%20aux%20horizons%20g%C3%A9opolitiques%20de%20l%E2%80%99apr%C3%A8s-guerre.%20Le%20pivot%20du%20nouveau%20syst%C3%A8me%20des%20relations%20entre%20%C3%89glise%20et%20%C3%89tat%20%C3%A9tait%20le%20rapport%20entre%20le%20gouvernement%20et%20le%20patriarche%20par%20le%20biais%20d%E2%80%99un%20nouvel%20organisme%20institu%C3%A9%20par%20Stalin%2C%20le%20Conseil%20pour%20les%20affaires%20de%20l%E2%80%99%C3%89glise%20ort...%20%0A%0AAdriano%20Roccucci%2C%20%C2%AB%20Le%20tournant%20de%20la%20politique%20religieuse%20de%20Stalin%20%C2%BB%2C%20%20Cahiers%20du%20monde%20russe%20%5BEn%20ligne%5D%2C%2050%2F4%20%7C%202009%2C%20mis%20en%20ligne%20le%2014%20janvier%202013%2C%20consult%C3%A9%20le%2020%20avril%202021.%20URL%20%3A%20http%3A%2F%2Fjournals.openedition.org%2Fmonderusse%2F9913%20%3B%20DOI%20%3A%2010.4000%2Fmonderusse.9913%20%0A%0A]Signaler ce document[/email][/ltr]


  • 1 Cf. Nikolaj E. Emel´janov, « Ocenka statistiki gonenij na russkuju pravoslavnuju cerkov´ v xx veke (...)
  • 2 Cf. Anna Dickinson, « Quantifying Religious Oppression: Russian Orthodox Church Closures and Repres (...)




1
L’année 1943 marqua un tournant dans la politique religieuse de Stalin. De 1917 à 1939 une impitoyable offensive contre l’Église russe orthodoxe avait été perpétrée en Union soviétique. Son coût humain avait été particulièrement élevé. Une évaluation vraisemblable du nombre de victimes des persécutions contre l’Église orthodoxe estime que cinq cent mille à un million de chrétiens orthodoxes furent tués en raison de leur foi1. Les structures ecclésiastiques furent presque totalement anéanties, les séminaires, les écoles théologiques et les monastères, liquidés. Dans l’ensemble de l’Union soviétique, il ne restait en 1939 qu’à peine mille églises consacrées : 97,6 % de celles actives en 1916 avaient été fermées2. L’ensemble du corps de l’Église patriarcale ne comptait plus que quatre évêques libres d’exercer leur ministère. Les persécutions sanglantes, la liquidation systématique des règles qui avaient régi la vie de la société russe depuis des siècles, la destruction massive d’édifices et d’objets du culte, un discours public monopolisé par la propagande, le plus souvent agressive, de l’athéisme étaient autant de faits qui avaient bouleversé la vie religieuse des citoyens soviétiques. Le projet bolchevik de liquidation totale des institutions ecclésiastiques, mais aussi de la dimension religieuse comme composante fondamentale de la société et de la personne, demeurait, même après 1939, l’objectif ultime auquel continuait de tendre le pouvoir soviétique en matière religieuse. Pourtant, l’expansion de l’Union soviétique après le pacte Molotov-Ribbentrop, le début de la Seconde Guerre mondiale et l’annexion de nouveaux territoires occidentaux — où l’activité religieuse restait vivace et les institutions ecclésiastiques encore florissantes —, favorisèrent le changement de stratégie qui détermina en 1943 le tournant dans la politique religieuse de Stalin, en particulier à l’égard de l’Église orthodoxe.


  • 3 Alors que pour les années 1920 et en partie pour les années 1930, abondent les documents produits p (...)
  • 4 De nombreuses publications de documents du SPDRPC ont été présentées par Mihail I. Odincov dans la (...)




2
L’étude de la politique religieuse et de la vie de l’Église orthodoxe russe à partir de 1943 ne peut se fonder quasi exclusivement que sur des fonds d’archives de provenance soviétique ; les archives ecclésiastiques restent encore inaccessibles aux chercheurs3. Les archives du Conseil pour les affaires de l’Église russe orthodoxe (Sovet po delam Russkoj pravoslavnoj cerkvi pri Sovete narodnyh komissarov SSSR, ci-après SPDRPC) et celles du Comité central du parti communiste constituent les principales sources exploitées par les chercheurs sur le sujet depuis une vingtaine d’années. Le présent article s’appuie sur ces mêmes sources4.

Josué

Josué
Administrateur

72% des personnes interrogées par un sondage de Janvier-Février 2010,réalisé par le FOM, la fondation de l'opinion publique russe, se déclare orthodoxe ( mais 4% seulement d'entre eux sont des pratiquants réguliers).

Lechercheur



Ce chiffre doit aussi avoisiner avec l'église catholique.

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Éthiopie : une scission au sein de l’Église orthodoxe tewahedo[/size]
Les faits 
L’Église éthiopienne-orthodoxe traverse de fortes tensions. Dans le sud du pays, dans la région d’Oromia, plusieurs évêques se sont séparés de leur ancienne Église et occupent de nombreux lieux de culte. Le patriarche Abouna Mathias accuse le gouvernement éthiopien de s’immiscer dans cette affaire interne.

  • Raphaël Jacomini, 
  • le 08/02/2023 à 18:10



 La CROIX

chico.

chico.

Il y a de l'eau dans le gaz chez les orthodoxes ses temps.
C'est aussi une maison divisée.

Lechercheur



Tout cela ne donne pas une belle image de la chrétienté.

Mikael

Mikael
MODERATEUR
MODERATEUR

Ce n'est pas d'aujourd'hui cette mauvaise image de la religion.

papy

papy

La chrétienté a les mains remplie de sang et cela depuis des siècles.

Josué

Josué
Administrateur

Éthiopie: un accord trouvé après des jours de crise au sein de l’Église orthodoxe
Article de RFI • Il y a 14 
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Les leaders orthodoxes affirment que la crise est terminée. L’Église, l’une des plus anciennes du monde et qui représente 40% des 115 millions d’Éthiopiens, était en plein schisme. Des prêtres d’ethnie oromo avaient créé une branche dissidente pour réclamer davantage d’inclusivité et de service dans leur langue natale. Ils avaient été excommuniés et l’affaire s’était envenimée, entraînant violences et arrestations. Finalement, mercredi 15 février dans la soirée, un compromis a été trouvé.

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[size=12]Le patriarche de l'Eglise orthodoxe éthiopienne Abune Mathias à Addis-Abeba le 20 janvier 2020.© AP






Vidéo associée: En Ethiopie, une Epiphanie orthodoxe célébrée sur l'eau (France 24
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En Ethiopie, une Epiphanie orthodoxe célébrée sur l'eau

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Les chefs de l’Église orthodoxe et les prêtres dissidents ont finalement trouvé un terrain d’entente. Les deux parties ont été reçues par le Premier ministre à Addis-Abeba. Puis, l’Église centrale a annoncé que le problème était réglé grâce à des discussions face à face, et qu’un accord avait été conclue

Selon le Saint-Synode, l’autorité suprême de l’Église éthiopienne, les trois archevêques excommuniés seront réhabilités et pourront retourner dans les diocèses qui leur avaient été assignés. Les 26 évêques qu’ils avaient ordonnés en région Oromo, et qui, eux aussi, avaient été exclus, retrouveront leur ancien titre. Mais certains devront réaliser des actes de repentance religieuse pour déterminer s’ils sont capables de servir l’Église.
Le Saint-Synode a dit que les trois ecclésiastiques rebelles s’étaient excusés. Il s’est donc engagé à accorder plus d’inclusivité aux religieux oromos. Des fonds et des ressources supplémentaires seront alloués en Oromia pour étendre les services en langue locale dans la zone et dans le sud du pays. Davantage de prêtres en langue oromo seront formés et également ordonnés parmi les hauts responsables du clergé.
Le patriarche Abune Mathias a annoncé que les personnes arrêtées lors des violences seraient relâchées et qu’une amnistie serait demandée pour certaines. « Cette Église est forte », a déclaré Abiy Ahmed. Le Premier ministre, lui-même oromo et qui avait été accusé de partialité par le Saint-Synode, a déclaré que tous s’étaient accordés « pour ramener les moutons égarés ».

Josué

Josué
Administrateur

Russie: l'Eglise dépouille les musées, avec la bénédiction du Kremlin
Article de AFP • Hier à 16:35




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Le sarcophage d'argent du prince Alexandre Nevski, héros national russe, au musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 24 mai 2023:copyright: Olga MALTSEVA

Ces dernières semaines, les deux principaux musées russes ont annoncé céder deux de leurs artefacts les plus célèbres à l'Eglise, signe de son influence croissante auprès du Kremlin qui compte sur son appui en plein conflit en Ukraine.

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L'icône de La Trinité d'Andreï Roublev, emblème national russe datant du XVe siècle, dans la galerie Tretiakov à Moscou, le 22 mai 2007:copyright: NATALIA KOLESNIKOVA

Si le transfert de ces trésors nationaux à l'Eglise contente les croyants, les experts de l'art dénoncent une démarche politique mettant en péril l'avenir de pièces aussi précieuses que fragiles.
Le choc arrive mi-mai lorsque le Patriarcat annonce la décision du président Vladimir Poutine de lui céder par décret l'icône de La Trinité d'Andreï Roublev, véritable emblème national datant du XVe siècle.
La plus mystérieuse des icônes russes, dont l'harmonie parfaite attire les foules depuis un siècle à la galerie Tretiakov de Moscou, doit être exposée à partir du 4 juin dans la Cathédrale du Christ-Sauveur, près du Kremlin.

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L'archiprêtre Léonid Kalinine, jusqu'à récemment chargé de l'art religieux au Patriarcat de Moscou, le 24 mai 2023 dans la capitale russe:copyright: Kirill KUDRYAVTSEV

La peinture doit ensuite rejoindre son monastère d'origine de la Trinité-Saint-Serge à Seguiïev Possad, le "Vatican russe" situé à 70 km de Moscou.
Presque au même moment, le célèbre musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) annonce céder le tombeau du prince Alexandre Nevski, véritable héros national ayant vécu au XIIIe siècle, au monastère qui l'abritait avant la révolution bolchévique.



Josué

Josué
Administrateur

[size=38]En Géorgie, des années noires pour l’Église orthodoxe[/size]
Reportage 
Accusée de multiples scandales et de relayer une propagande prorusse, l’Église orthodoxe géorgienne perd ses fidèles.


  • Thomas Guichard, à Tbilissi, 
  • le 24/08/2023 à 06:58




Des prêtres de l’Église orthodoxe géorgienne manifestent en juillet 2022 contre l’organisation d’une marche des fiertés LGBT. Visée par de nombreux scandales et accusée de relayer une propagande prorusse, l’Église géorgienne perd de ses fidèles.SHAKH AIVAZOV/AP


L’aurore pointe à peine quand le père Petre se lève. Sur sa terrasse, à une heure de la capitale Tbilissi, la vue sur une plaine vide l’apaise. Les derniers mois l’ont épuisé. Il le dit à sa manière, imagée : « La mer se rétrécissait. Je voulais l’océan et je me suis retrouvé dans un aquarium. »

samuel

samuel
Administrateur

Elle récolte ce qu'elle a semé tout simplement.

papy

papy

[size=34]En Géorgie, des années noires pour l’Église orthodoxe[/size]

[size=15]24/08/2023 08:08:00[/size]


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Accusée de multiples scandales et de relayer une propagande prorusse, l’Église orthodoxe géorgienne perd ses fidèles.



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La source

LaCroix



Accusée de multiples scandales et de relayer une propagande prorusse, l’Église orthodoxe géorgienne perd ses fidèles. Tous les jeudis, les Géorgiens peuvent écouter l’émission du père Petre, « Réflexions », sur la radio Giorgian Times.
Il y répond aux questions des auditeurs sur les problèmes accumulés ces dernières années par l’Église orthodoxe du pays. Pourtant autocéphale, le Patriarcat géorgien est traversé par un puissant courant conservateur prorusse depuis plusieurs années. Dans un pays où l’écrasante majorité des Géorgiens
, cela donne des situations cocasses où, sur la même commune, deux églises ont des orientations et des réputations différentes.En Géorgie, le gouvernement à la chasse aux espions « pro-européens » À la sortie d’Ozurgeti, dans l’ouest du pays, les étrangers sont prévenus :
« Le curé de celle-ci est un ultra-conservateur, il ne voudra pas parler à un Européen. Allez plutôt voir l’autre. »

Josué

Josué
Administrateur

[size=42]Un évêque orthodoxe remet en cause la nature du synode sur la synodalité[/size]

10 octobre 2023 21 h 03 min


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C’est un vrai paradoxe : alors que le plus grand secret règne sur les opérations internes du Synode sur la synodalité, toute la communication à leur sujet étant réservée à la Salle de presse du Vatican et les participants ayant été invités au secret, même au sujet de leurs propres interventions, le site d’informations officiel Vatican News a publié un texte critique (quoique formulé avec diplomatie) quant à la nature prétendument synodale de la réunion qui se tient du 4 au 26 octobre à la salle Paul VI jouxtant Saint-Pierre. Il est vrai que l’auteur du texte est un évêque orthodoxe, le Métropolite Job (Getcha) de Pisidia, venu au titre de la présence lors de ce « synode des évêques » non seulement de laïcs catholiques, dont certains munis du droit de vote, mais de représentants (non votants) d’autres Eglises orthodoxes et de diverses églises protestantes.
Voilà qui renforce la conviction qui se fait de plus en plus insistante parmi les critiques de ce rassemblement que certains qualifient de « Révolution d’Octobre dans l’Eglise » : ceci n’est pas un synode. Autrement dit, les conclusions auxquelles il doit aboutir, ou plus exactement, en vue desquelles il a été taillé sur mesure, n’auront aucun poids véritable en elles-mêmes. Cela ne met pas à l’abri de manipulations mais montre bien que cet ovni dans l’organisation de l’Eglise ne peut à lui seul porter atteinte à cette dernière.
 
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Le synode sur la synodalité n’est pas un synode

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Cependant, le Métropolite Job ne va pas jusque-là, fournissant un exemple unique et révélateur d’une démarche similaire qui eut lieu à Moscou en 1917-1918, alors que la Révolution bolchevique battait son plein.
Voici la traduction intégrale de l’intervention du Métropolite Job :
 
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Intervention de Son Éminence le Métropolite de Pisidie Job (Getcha)


XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques


Vatican, 9 octobre 2023

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Votre Sainteté,
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Avant tout, je voudrais exprimer ma gratitude pour l’honneur qui a été fait à l’Eglise orthodoxe de participer à ce Synode des évêques, et au premier trône de l’orthodoxie, le Patriarcat œcuménique, d’être représenté ici, et de pouvoir s’exprimer pour témoigner de la pratique de la synodalité dans l’Eglise orthodoxe.
Pour les orthodoxes, la synodalité correspond à la pratique établie par le premier concile œcuménique (Nicée, 325) de réunir les évêques d’une région au moins deux fois par an sous la présidence de leur protos (cf. canon 5). Cette synodalité est parfaitement décrite par le canon apostolique 34 :

« Les évêques du peuple d’une province ou d’une région [ethnos] doivent reconnaître celui qui est le premier [protos] parmi eux, le considérer comme leur chef [kephale] et ne rien faire d’important sans son consentement [gnome] ; chaque évêque ne peut faire que ce qui concerne son propre diocèse [paroikia] et les territoires qui en dépendent. Mais le premier [protos] ne peut rien faire sans le consentement de tous. Car c’est ainsi que régnera la concorde [homonoia] et que Dieu sera loué par le Seigneur dans l’Esprit Saint. »
Ainsi, à la lumière de ce texte, il apparaît que :

1) Un synode est une réunion délibérative d’évêques, et non une assemblée consultative de clercs et de laïcs.

2) Il ne peut y avoir de synode sans primat/protos, et il ne peut y avoir de primat/protos sans synode.

3) Le primat/protos fait partie du synode ; il n’a pas d’autorité supérieure au synode et n’en est pas exclu.

4) La concorde/homonoia qui s’exprime à travers le consensus synodal reflète le mystère trinitaire de la vie divine.
C’est par cette pratique de la synodalité, telle que décrite par les Canons Apostoliques et les Canons du Premier Concile Œcuménique, que l’Eglise Orthodoxe a été administrée au cours des siècles jusqu’à nos jours, bien que la fréquence et la constitution des synodes puissent varier d’une Eglise locale autocéphale à l’autre.
A la lumière de ce qui précède, nous pourrions dire que la compréhension de la synodalité dans l’Eglise orthodoxe est très différente de la définition de la synodalité donnée par votre assemblée actuelle du Synode des évêques.
 
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La pratique orthodoxe du synode

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Néanmoins, il faut admettre que dans certaines circonstances historiques, l’Eglise orthodoxe a impliqué le clergé et les laïcs dans la prise de décision synodale. Dans l’empire ottoman, l’élection des primats était effectuée par des assemblées de clercs et de laïcs. Au XVIIe siècle, le Patriarcat œcuménique a prescrit que le Métropolite de Kiev soit élu par une assemblée composée de clercs et de laïcs à Kiev. Deux siècles plus tard, en Russie, les slavophiles, inspirés par la théologie de la communio de l’école de Tübingen, forgent le concept de sobornost [la conciliarité, NdT], voulant impliquer toutes les composantes de l’Eglise dans son administration. Cela a culminé au début du XXe siècle avec le conseil local de l’Eglise de Russie (Moscou, 1917-1918) qui proposait que les décisions ecclésiales soient prises par un conseil (sobor) composé de représentants de l’épiscopat, du clergé, des moines et des laïcs. Néanmoins, la révolution bolchevique n’a pas permis la mise en œuvre de ce nouveau mode d’administration dans l’Eglise. Cependant, dans l’Eglise de Chypre, jusqu’à aujourd’hui, les évêques sont élus non seulement par l’épiscopat, mais aussi par le clergé et les laïcs : dans un premier temps, toute la population de l’île vote à partir de la liste de tous les candidats, puis, dans un deuxième temps, le synode des évêques choisit l’un des trois candidats ayant obtenu la majorité des voix.
Néanmoins, le cas de l’Eglise de Chypre constitue un cas exceptionnel dans l’orthodoxie contemporaine, où, par ailleurs, la pratique de la synodalité implique exclusivement une assemblée d’évêques. Ainsi, le Saint et Grand Concile (Synode) de l’Eglise orthodoxe qui s’est réuni en Crète en 2016 était composé de 162 évêques délégués, tandis que les 62 conseillers (clercs, moines et laïcs) présents n’avaient le droit ni de s’exprimer, ni de voter.[/size]

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