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Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée

2 participants

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Josué

Josué
Administrateur

Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée
1 juin 2017 par Redaction

Depuis début mai, les travailleurs sociaux sont légalement obligés de sacrifier le secret professionnel en cas de suspicion de terrorisme. Cette nouvelle loi a fait réagir d’autres métiers concernés, tels que les prêtres. Gabriel Ringlet, qui s’est exprimé dans un colloque sur ce thème, nous a autorisés à reprendre l’essentiel de son intervention.

Il y a au moins deux secrets à distinguer dans le domaine que je représente ici: le secret professionnel et le secret sacramentel.

Le secret professionnel, pour le prêtre, je pense qu’il est fort proche de celui du médecin, du psychologue, de l’assistant social, de l’avocat… Il concerne ce vaste domaine de ce qu’on peut appeler l’accompagnement ou la guidance spirituelle.

Quand je reçois, comme prêtre, des victimes de pédophilie ou des personnes, sur un tout autre plan, habitées par une demande d’euthanasie, je me trouve très clairement dans ce domaine de l’accompagnement spirituel qui exige, bien entendu, le secret le plus strict. L’interlocuteur doit avoir toute garantie qu’il peut déposer, en pleine confiance, ses confidences les plus lourdes, les plus douloureuses, les plus intimes.

Le code de droit canonique — le droit interne à l’Eglise catholique — évoque dans son canon 220 l’interdiction « de violer le droit de quiconque à préserver son intimité« , ce qui fait dire au canoniste belge Alphonse Borras que la finalité première de tout secret professionnel est de protéger la relation de confiance établie entre les usagers.

Le professeur Damien fait un pas de plus en montrant l’intérêt social du secret professionnel, qui établit un subtil équilibre, dit-il, entre le bien individuel et le bien commun. Non seulement « ce secret protège l’individu, fût-ce contre la société« , mais il est « connaturel à la conscience« . Ce secret, plus essentiellement encore, défend et « fonde la possibilité d’une vie spirituelle et morale« . Toucher à ce secret, c’est « rompre le lien qui s’est établi au plus profond de l’être« .

Les lèvres scellées du prêtre

A coté du secret professionnel qui concerne le prêtre dans son travail d’accompagnement spirituel (« médecin de l’âme » si on veut un rapprochement avec « médecin du corps »), il existe un second secret, qui touche aussi à l’âme bien entendu, mais qui, en tout cas du point de vue de l’Eglise, est beaucoup plus spécifique et même unique: le secret sacramentel qu’on appelle généralement le secret de la confession.

Je m’empresse de dire qu’à propos de cette confession sacramentelle, le mot ‘secret’ est inapproprié. Il est une mauvaise traduction du latin sigilum, le sceau. Parler du sceau de la confession, c’est dire quelque chose de très fort: que les lèvres du prêtre doivent être scellées, qu’il doit rester muet comme une tombe. Autrement dit, ce qui lui est partagé en confession est scellé par le sacrement.

On se situe ici sur le terrain du sacré. Et ce qui est confié dans ce cadre sacré, dans cette démarche sacramentelle, est inviolable. Le prêtre qui a reçu une confession sacramentelle est tenu au secret absolu. Et s’il viole le sceau sacramental, s’il décachète la confidence, le droit canon prévoit son excommunication. Ce n’est pas rien: il perd son statut de prêtre et il est exclu de l’Eglise.

Mais le droit canon va encore plus loin. Toute personne qui, par accident — parce que le local, par exemple, était mal insonorisé — aurait entendu la confession, si elle en révèle quoi que ce soit, elle est, elle aussi excommuniée (si elle est catholique bien entendu).

Cela étant, quelle est l’origine du « secret de la confession », pour employer l’expression habituelle? C’est en 1215, lors du IVe Concile œcuménique de Latran qu’est introduite pour la première fois l’obligation légale du secret absolu de la confession. Le Concile n’a pas inventé cela de toutes pièces. Il s’appuie sur une pratique qui existait déjà chez les moines et qu’on appelait la « confession d’ascèse ». Autrement dit, chaque moine était invité à ouvrir régulièrement sa conscience à un « ancien » réputé pour son don de discernement et avec la garantie que ce sage reconnu par la communauté garderait toujours le secret le plus absolu.

Mais le Concile de Latran, en reprenant cet usage monastique et en l’élargissant aux fidèles ordinaires, a une idée derrière la tête. Il s’agit de permettre à chacun d’ouvrir sa conscience et de confier au confesseur des éléments intimes qu’il ne révélera pas. Mais en rendant cette confession obligatoire une fois par an, c’est aussi une manière de faire pression sur les hésitants ou les récalcitrants. Parce qu’on doit se confesser à son curé. Et celui-ci a le droit d’excommunier ceux qui ne se présentent pas. En fait, à une époque où les sectes pullulent, le but premier est de repérer les hérétiques. Rien n’est parfait!

En âme et conscience

Aujourd’hui, dans l’Eglise catholique, on parlera plutôt de sacrement du pardon, de sacrement de la réconciliation, de démarche pénitentielle, et cela, de plus en plus, dans une mouvance communautaire. C’est très intéressant à observer pour appréhender le secret par un autre chemin.

Dans certains lieux aujourd’hui, la démarche est publique, au sens visuel. Concrètement, dans l’assemblée, la personne se lève, se dirige vers le prêtre et va lui confier quelque chose dans le secret… publiquement. Cela correspond à l’usage de la coulpe (mea culpa!) chez les contemplatifs. Le moine, devant ses frères, se présente auprès du père-abbé à qui il confesse, il confie, un manquement. Devant tous, secrètement. Mais pas n’importe quel manquement. Un manquement à la Règle. Une atteinte à la vie communautaire. Nous sommes dans le for externe. Si le moine se met à parler de sa vie intime, l’abbé l’arrête. Non. Ça, c’est le for interne. Et il le renvoie à la démarche sacramentelle.

Reste une question difficile, qui est au cœur des débats qui nous mobilisent contre le démantèlement du secret professionnel: peut-il, malgré tout, y avoir des situations exceptionnelles qui justifieraient la levée de ce secret?

Là, aujourd’hui, et pour rester sur le terrain des secrets de l’âme, la figure du ministre du culte est évidemment ambivalente et même malmenée. Le lourd secret qui a enveloppé beaucoup trop longtemps les affaires de pédophilie n’a rien de respectable. C’est une pierre tombale au sens le plus péjoratif du terme.

J’ai participé activement aux travaux de la Commission spéciale relative aux traitements d’abus sexuels et de pédophilie, notamment pour avoir accompagné plusieurs dizaines de victimes. Mais j’ai reçu des abuseurs aussi. J’ai donc entendu la confidence de leur côté. Alors quoi?

Aujourd’hui, en Belgique, suite à la demande de cette Commission, le Code pénal permet aux titulaires du secret professionnel de signaler des situations d’abus sexuels où des mineurs et des personnes fragilisées sont concernés.

Est-ce qu’un bien comme celui-là — protéger ces personnes fragiles — peut conduire à violer le secret de la confidence?

J’ai toujours souhaité, personnellement, laisser le détenteur du secret agir « en son âme et conscience », en assumant ses responsabilités. Et en souhaitant que le secret reste le plus absolu possible, mais en sachant qu’une vie en grave danger mérite aussi d’être protégée. Et si ma conscience hésite, ce qui est respectable, je suis en droit de consulter et de me faire éclairer par quelqu’un qui sera, ipso facto, lié au même secret que moi. Mais la relation de confiance ne peut pas en pâtir. Et le législateur ne peut pas évacuer le débat éthique qui est au cœur de cette question. Il ne peut pas se cacher derrière des raisons de sécurité immédiate ou à courte vue pour mettre à mal un des fondements de l’équilibre d’une société, et qui touche à son âme précisément.

Gabriel Ringlet, extrait du colloque « le secret professionnel démantelé » à l’ULB, le 6 mai 2017
http://www.cathobel.be/2017/06/01/secret-professionnel-chez-pretres-confession-sacree/

Josué

Josué
Administrateur

Le secret de la confession peut-il être absolu ?



    Auteur: Jean Philippe Schreiber


Jeudi 23 Novembre 2017

Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée 100ee607e4feb32847876130800bcc02_M

En Belgique, un prêtre catholique brugeois a été renvoyé en correctionnelle cette semaine, suite à la plainte de la veuve d’un homme qui en octobre 2015 avait confié à ce prêtre son intention de se suicider, avant de passer à l’acte. Poursuivi pour abstention coupable, le prêtre s’est réfugié derrière le secret de la confession — un sacrement fondamental aux yeux de l’Église — et a estimé avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour dissuader l’homme qui s’était adressé à lui, atteint de dépression, de mettre fin à ses jours. Il lui est cependant reproché de s’être refusé à faire appel aux proches, à la police, aux secours médicaux ou à une quelconque aide extérieure pour tenter d’éviter ce drame.
L’article 458 du Code pénal belge prescrit que les médecins et toutes autres personne — en ce compris les prêtres, du moins selon la coutume —, dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on leur confie et qui les auront révélés, seront punis d’un emprisonnement de huit jours à six mois, hors les cas où ils sont appelés à témoigner en justice ou devant une commission parlementaire, hormis aussi les situations où la loi les oblige à faire connaître ces secrets. Le secret et sa préservation, au cœur du système démocratique, constituent en effet un socle de l’état de droit ; quant à l’analogie faite entre la situation de l’avocat ou du médecin et celle du prêtre, elle remonte aux travaux préparatoires du Code pénal, soit au milieu du XIXe siècle (Nypels, Législation criminelle de la Belgique, III, Bruxelles, 1868, p. 294).
Le bâtonnier Pierre Legros l’a rappelé en 2010, analysant alors la position de l’Église catholique belge face au traitement judiciaire de la pédophilie : les tribunaux ont admis que le respect du secret, qui s’impose en effet à certaines personnes, n’est pas un droit absolu, mais relatif. On ne peut se réfugier derrière le secret si une valeur supérieure est en jeu, comme le respect de la vie. « Ainsi, précise-t-il, le prêtre en recevant la confession de ses fidèles, l’avocat en recevant les aveux de ses clients ou le médecin en recevant les confidences de ses patients, sont placés dans la même situation » : ils sont dispensés d’invoquer le secret professionnel s’ils ne souhaitent pas camoufler la violation d’une valeur supérieure, par exemple l’atteinte portée à l’intégrité physique d’un mineur — le bâtonnier Legros faisait là référence aux affaires de pédophilie qui secouaient alors l’Église de Belgique.
Tant la loi que la jurisprudence et la doctrine ont en effet admis une série de dérogations en matière de dispense du secret professionnel, ce qu’est venu conforter l’ajout d’un article 458bis au Code pénal, inséré à la suite de l’adoption de la loi relative à la protection pénale des mineurs du 28 novembre 2000. L’état de nécessité peut dès lors justifier de déroger au Code pénal pour ce qui concerne le respect du secret professionnel, contourné pour permettre le respect d’un droit considéré comme plus essentiel. Les dépositaires par état ou par profession des secrets qu’on leur confie échappent en effet à toute condamnation pénale si, en conscience, ils estiment devoir révéler ce qu’ils ont appris.
Et le bâtonnier Legros d’ajouter que « cette exception est en outre renforcée par l’infraction de non assistance à personne en danger qui les expose à des poursuites pénales s’ils ne prennent pas toutes dispositions pour éviter la mise en danger d’une tierce personne » : ce sont là les termes de l’article 422bis du Code pénal, qui évoque en matière « d’abstentions coupables » le refus de venir directement en aide ou de procurer une aide à une personne exposée à un péril grave. Dans le cas du médecin ou de l’avocat, le secret constitue avant tout une garantie et une protection pour le patient ou le justiciable. Or, dans le cas en cause ici, il s’agit plutôt pour ceux qui revendiquent le secret absolu de la confession de protéger le professionnel, à savoir le prêtre, puisque son interlocuteur, à l’instar d’enfants victimes d’abus dont les confesseurs n’ont pas entrepris de démarches auprès de la justice, n’a pu jouir de son intervention auprès de services habilités à gérer la prévention du suicide.
L’Église catholique distingue en effet pour ce qui la concerne entre secret professionnel et secret de la confession. Or, la défense du prêtre incriminé à Bruges argue bien du secret de la confession — il a lui-même usé du terme canonique de « biechtgeheim » dans une interview télévisée —, un secret absolu au regard du droit canon, au risque sinon d’encourir la peine de l’excommunication. Comme le stipule le canon 983 de l’Église, le secret sacramentel est en effet inviolable : c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir un pénitent, « par des paroles ou d’une autre manière, pour quelque cause que ce soit », et ce en raison de ce « sceau sacramentel » qui les unit.  
C’est bien cette défense du prêtre brugeois qui a assimilé la conversation téléphonique d’une heure entre le prêtre et l’homme aux projets suicidaires à une confession, quoiqu’aux yeux du théologien et vicaire épiscopal Éric de Beukelaer, s’exprimant sur les ondes de la RTBF, on ne puisse considérer que cette conversation confidentielle s’inscrive formellement dans une séquence rituelle de confession — laquelle est très formalisée et postule une garantie absolue de sécurité pour la parole qui s’y libère. Le canoniste louvaniste Rik Torfs est quant à lui plus nuancé à ce sujet, considérant que la séquence confessante peut s’ouvrir à ce type de situation ou à des circonstances exceptionnelles analogues — et il est vrai que ces dernières décennies, la confession est sortie du cadre du confessionnal pour devenir aussi, de plus en plus fréquemment, un face à face entre le confesseur et le pénitent.
Le canon 964 prévoit en effet que les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal « à moins d’une juste cause » et une partie de la doctrine canonique indique que par le mot « confession », il ne faut pas entendre seulement la confession faite à l’église, « mais aussi toute autre déclaration que fait au prêtre un pénitent qui, pour soulager sa conscience, va lui demander des consolations spirituelles ». Une doctrine qui considère que même s’il y a une disposition contraire prévue par la loi civile, les prescriptions canoniques doivent être garanties (De Pooter, Secret professionnel et secret de la confessionJDT, 16.3.2002, p. 205). Et c’est bien là le nœud du problème.
Dans la perspective de la défense du prévenu, le secret de la confession — et non le secret professionnel — est invoqué pour échapper à la sanction pénale prévue, le prêtre se mettant hors du champ de la loi civile ; dans la perspective évoquée par vicaire épiscopal Éric de Beukelaer, dès lors qu’il n’y a pas de confession à proprement parler, la sanction pénale pourrait s’exercer, puique le prêtre n’a pas usé de la dérogation permise aux professionnels détenteurs d’un secret. Cela étant, du point de vue civil, il n’y a pas de distinction, le type de secret professionnel invoqué ici pour poursuivre le prêtre s’appliquant à tous les ministres des cultes reconnus, ainsi qu’aux conseillers moraux laïques (De Pooter, p. 202). Mais on peut constater qu’est postulé implicitement par le prêtre brugeois et sa défense que la loi religieuse s’effacerait devant la loi civile — une loi civile qui reconnaît certes au ministre du culte la faculté de voir sa prérogative en la matière assimilée à celle du médecin ou de l’avocat, mais considère cette faculté non comme absolue, mais relative.
Un débat analogue est en cours en Australie où, dans un contexte là aussi de scandales de pédophilie à répétition impliquant des prêtres catholiques, et face à la perspective de l’adoption éventuelle d’une loi contraignant les prêtres à s’affranchir du secret de la confession pour dénoncer les cas d’abus sexuels (c’est là une des recommandations de la Royal Commission into Institutional Responses to Child Sexual Abuse), l’archevêque de Melbourne Denis Hart a engagé les prêtres à ne pas briser le sceau de la confession — dussent-ils risquer une peine pénale pour ce motif —, considérant que durant la confession la sacralité de la communication avec Dieu, dont le prêtre est ici le représentant, était au-dessus de la loi des hommes.
En Belgique, certes, la jurisprudence reconnaît au prêtre qu’il ne peut être forcé d’enfreindre le secret de confession, mais l’arrêt de la Cour de Cassation qui en dispose (CC, 5.2.1877) se réfère au témoignage en justice, non à une situation d’urgence où la vie d’une personne est en jeu. Et l’on remarquera que sous l’Ancien Régime l’on exceptait le crime de lèse-majesté du secret de la confession (de Pooter, p. 204), témoin de ce que paradoxalement un État césarien parvenait alors à imposer à l’Église une dérogation à l’absolutisme de la confession qui signait la prééminence, non certes de la loi civile, mais de la fonction royale. Une Église qui depuis le Moyen Âge a été confrontée aux risques d’un espace confessionnant fondé sur la confiance qui puisse ouvrir la voie à des abus, notamment en matière de sollicitation sexuelle, et en particulier celle d’enfants très vulnérables — et a accru ce risque depuis Pie X et son décret Quam singulari de 1910 sur la communion des enfants, comme l’a montré dans The Dark Box l’universitaire et journaliste britannique John Cornwell.
Le dilemme moral qu’entraîne la situation vécue par le prêtre brugeois fait songer au film de 1953 I Confess d’Alfred Hitchcock (en français : La loi du silence ). Un prêtre, auquel un criminel qui s’est paré d’une soutane pour commettre son forfait a confessé son crime, finit par en être accusé lui-même, alors qu’il demeure tenu, comme le code de droit canon l’y contraint, par le secret de la confession. La tension qui vit le père Michael William Logan (interprété par Montgomery Clift) entre la volonté de ne pas trahir son engagement moral et canonique, et celle de prouver son innocence, reflète par analogie la tension décrite ici entre droit canon et droit pénal — droit interne de l’Église d’une part, droit démocratique d’autre part —, comme le choix fait par les acteurs concernés de hiérarchiser ces droits.

Jean-Philippe Schreiber (Université libre de Bruxelles).

Josué

Josué
Administrateur

Que peut faire un prêtre si quelqu'un avoue un crime pédophile au confessionnal ?
PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE-LAURE FILHOL publié le 18/12/2017

Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée 86901_confessionnal-eglise-pardon-peche-secret-reconciliation-confession
©️ Eucalyptys / iStock

Dans un rapport publié le 15 décembre, la commission d'enquête australienne sur la pédophilie recommande notamment l’obligation pour les prêtres de dénoncer les actes pédophiles qui leur sont avoués dans le confessionnal. Pour La Vie, le frère Laurent Lemoine, dominicain, psychanalyste, revient sur cette question du secret de la confession.

Quelle est votre réaction face aux préconisations australiennes ?
Déjà, l’Australie, ce n’est pas la France. Il y a là une confrontation directe entre le droit canon de l’Église et le droit des législations civiles. En France, je ne vois pas comment un prêtre, qui est un citoyen, se déroberait à une injonction de la justice civile. Dans le même temps, il dépend de l’Église et lui doit obéissance.
Le secret de la confession est une protection qui peut comporter des dérapages, des perversions – on voit très bien comment un prédateur sexuel peut instrumentaliser le secret de la confession et le prêtre se faire instrumentaliser lui-même – mais il est aussi la garantie pour la personne qu’elle peut faire confiance à l’Église. Je pense donc que les recommandations australiennes sont trop brutales ou radicales. Si des choses peuvent évoluer de part et d’autre, ce sera sûrement, comme on tente de le faire en France, avec des préconisations mutuelles qui permettent d’adapter les situations. L’Église dialogue davantage avec la justice de l’État. L'épiscopat a par exemple mis en place une commission indépendante, d'autres sont créées dans les diocèses, et des experts travaillent entre eux. Grâce à ces procédures communes, je pense qu'il n’est pas besoin de remettre en cause le secret de la confession.
Si le prêtre se trouve face à un cas avéré de crime pédophile dans le confessionnal, il a la possibilité de refuser l’absolution sacramentelle.
Quelles sont les conséquences d'une violation du secret de la confession ?
Du point de vue du droit canon, c'est l'excommunication ipso facto.
Que faire face à des personnes qui avoueraient des actes pédophiles dans le confessionnal ?
L’archevêque de Melbourne préconise une attitude qu’on entend souvent de la part des clercs et qui a lieu, je l'espère, dans la majeure partie des cas : si le prêtre se trouve face à un cas avéré de crime pédophile dans le confessionnal, il a la possibilité de refuser l’absolution sacramentelle. Il peut ainsi se débrouiller pour inciter la personne à se mettre en contact avec les services psychiatriques et la justice civile si elle est passée à l'acte. Les ecclésiastiques ont bien conscience que la pédophilie est d’abord d’un crime et que ce crime relève de la justice civile, qu’il faut tout faire pour qu’elle fasse son travail.
Sortir la personne du confessionnal pour éviter de lui donner l'absolution ?
Le prêtre est ligoté et tenu au silence s’il y a eu sacrement avec absolution. Or, l’absolution peut être refusée – cela fait aussi partie du droit canon, si le pénitent ne compte pas se présenter à la justice – dans le cas où il serait passé à l'acte, et s'il exprime un risque de récidive. Le clerc peut donc refuser l’absolution s’il pense que la personne est incapable ou n’est pas disposée à se convertir.
Il ne faut pas caricaturer l'absolution et les prêtres sont normalement capables de discerner les cas où on peut la donner et ceux où il faut la refuser.
Et si la volonté de la personne est détruite, abîmée ou absente ?
La seule garantie que l'on peut se donner est le recours aux médiations humaines : la sanction juridique et la psychothérapie. Il faut aussi rappeler que Dieu agit aussi en dehors des sacrements.
L'absolution n'est donc pas automatique dans le confessionnal…
La miséricorde de Dieu s'étend à tous, quelle que soit la gravité de la faute, mais le pardon de Dieu ne peut court-circuiter la justice civile. Il y a un temps opportun pour absoudre le péché. Ce temps de l'absolution doit être dédié à une prise de conscience de la gravité du péché, d'une prise en charge d'un point de vue psychiatrique, et d'un jugement civil si cela est nécessaire. L'absolution ne tombe pas du ciel comme ça, simplement parce que la personne dit regretter sincèrement et énormément. Il ne faut pas caricaturer l'absolution et les prêtres sont normalement capables de discerner les cas où on peut la donner et ceux où il faut la refuser.
S’il n’y a pas absolution, le prêtre a donc le droit d’aller prévenir la justice civile ?
En France, il existe une jurisprudence qui concerne trois catégories de métiers : les médecins, les avocats et les ministres du culte, et qui laisse la liberté à ces derniers de prévenir ou pas la justice civile. Mais je crois que cette jurisprudence est en train d’évoluer.
Donc dénoncer les faits…
Le terme « dénonciation » résonne mal en France et nous avons raison de ne pas aimer l’idée de dénoncer. Je dirais donc informer. C’est la même chose que dans une institution telle que l’école : si vous savez qu'un professeur s'est rendu coupable d'abus sexuels, on ne va pas simplement, comme on l’a fait longtemps, déplacer la personne. Il y longtemps eu un problème dans l’Église à propos de la formation des clercs vis-à-vis de la pédophilie. Banalisée, elle était considérée comme pas si grave et temporaire. Nous rattrapons donc péniblement cette mauvaise évaluation. Les affaires étalées sur la place publique ont aidé à en sortir. Et posent la question de la formation des futurs prêtres, ainsi que la formation continue des clercs quant aux dangers de ces comportements pathologiques sur le plan psychiatrique, et criminels sur le plan de la justice civile. Mais je pense que la reconnaissance de la gravité de la pédophilie aujourd'hui dans l’Église fait qu'il y aura de moins en moins de cas où des prêtres ne mesureraient pas les conséquences de leur silence.
Un accompagnement spirituel doit être l’occasion de faire prendre conscience à la personne qu’elle a besoin d’être aidée par un psychothérapeute.
Qu’en est-il alors de la relation de confiance ?
Je vous souhaite bon courage si vous voulez une relation de confiance avec un pervers... Un pédophile a le plus souvent une structure psychique perverse. Si le prêtre détecte une fragilité chez la personne, qui aurait des tendances pédophiles mais qui ne serait pas passé à l'acte, il peut la mettre en lien avec un thérapeute, en préservant toujours la confidentialité.
Ces notions de secret et de confidentialité sont-elles applicables dans l'accompagnement spirituel ?
C’est pareil. Aussi, on ne peut pas accompagner seul spirituellement quelqu'un qui a une fragilité pédophile. C'est beaucoup trop lourd et grave. Un accompagnement spirituel doit être l’occasion de faire prendre conscience à la personne qu’elle a besoin d’être aidée par un psychothérapeute. La plupart des pédophiles sont en effet des prédateurs qui souvent récidivent.
Le secret le plus néfaste n'est pas celui de la confession mais le secret dans lequel le pédophile veut enfermer sa victime.
Êtes-vous confronté à des problématiques similaires en tant que psychanalyste ?
La notion de confidentialité est centrale dans un cabinet de psychanalyse. Mais il faut tout de même savoir que peu de pédophiles s'y présentent spontanément, car très souvent leur structure psychique fait qu'ils ne pensent pas avoir besoin d’aide. En gros, ils ne voient pas où est le problème. Et s'ils viennent, c’est en général parce que l’institution les a pris en charge et leur a demandé d’avoir un suivi psy. S'ils le font d'eux-mêmes, leur but est d'essayer de manipuler le psychanalyste. Cela étant dit, toute personne dont le métier est le soin thérapeutique ne travaille pas seule mais en collégialité dans les situations les plus difficiles. En outre, les psychanalystes sont supervisés. Lors de la thérapie, si l'un de ses patients se révèle comme étant un criminel, il n’est pas question de le protéger mais de protéger d’abord la société du criminel. Le secret le plus néfaste n'est pas celui de la confession mais le secret dans lequel le pédophile veut enfermer sa victime.
Dans une société qui prône la transparence, qu'est ce que cette notion du secret a à nous dire ?
Je pense que l'on revient peu à peu de ce diktat de la transparence, dans la mesure où l'on se rend compte que cette dernière n'est ni possible ni souhaitable dans tous les domaines. Le problème de notre société n'est pas tellement la transparence mais l'apprentissage et la transmission d'une culture de la pudeur. D'un respect de ce qui vous appartient en propre et donc de ce qui ne va pas être affiché, au sens d'être transparent. Dans un monde où tout le monde est informé sur tout à chaque instant, préserver des zones d'intimité va par conséquent devenir une nécessité, un défi.
Le secret peut donc être bon en soi…
Je vais me faire l'avocat du diable en disant que l'avenir est au secret. Tout est question d'équilibre et de bon sens : il faut veiller à ne pas passer d'un extrême à l'autre, avec d'un côté une culture du secret qui soit débilitante, comme l’Église et d'autres institutions ont pu la pratiquer, où l'« on savait bien que telle personne était comme ça… on en a parlé à l'évêque qui l'a déplacée… mais elle a recommencé cinq ans après », et de l'autre côté le postulat que le secret de la confession n'est plus possible dans une société de la transparence où il faudrait que l'on puisse se dire tout. Non, on ne va pas tout se dire. On ne peut pas et on ne doit pas. En somme, le secret que l’Église a mis en place est souvent un secret qui a protégé les pervers et qui leur a permis de proliférer dans l'institution, ce qui est malsain. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas protéger le secret, l'assainir et le pacifier.
 
[Edit 19/12 : Le titre initial de cet article a été modifié, pour mieux correspondre au propos tenus.]

Josué

Josué
Administrateur

“Il faut être clair : le secret de la confession est absolu“
FR. THOMAS MICHELET O.P. publié le 20/12/2017

Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée 86928_confession-confessionnal-pretre
©️ Pascal Deloche / Godong

Le dominicain Thomas Michelet, professeur à l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome, réagit à une interview de Laurent Lemoine publiée par La Vie.

L’interview du frère Laurent Lemoine a suscité un certain émoi sur la toile, par le titre qui lui a été donné sur Twitter : « Rappel du frère Laurent Lemoine : “Le prêtre n'est pas tenu au secret de la confession s'il refuse l'absolution” ».
Laurent Lemoine : Que peut faire un prêtre si quelqu'un avoue un crime pédophile au confessionnal ?
Or c’est faux. Il faut être clair : le secret de la confession est absolu, il porte sur l’ensemble de la confession, sans distinguer le pénitent absous de celui qui ne reçoit pas l’absolution. Voici le texte du Code de Droit canonique :
Canon 983, § 1. « Le secret sacramentel est inviolable; c'est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d'une autre manière, et pour quelque cause que ce soit. »
Canon 1388 § 1. « Le confesseur qui viole directement le secret sacramentel encourt l'excommunication latae sententiae réservée au Siège Apostolique; celui qui le viole d'une manière seulement indirecte sera puni selon la gravité du délit. »
Le prêtre n’a donc pas le droit de se servir de quoi que ce soit qu’il entendrait dans une confession. En aucun cas, il n’a le droit de dénoncer le pénitent, lui-même ou par d’autres. Si l’État imposait de violer le secret de la confession, il faudrait lui résister, jusqu’au martyre.
Revenons sur les propos exacts du frère : « Le prêtre est ligoté et tenu au silence s’il y a eu sacrement avec absolution. Or, l’absolution peut être refusée. » La conclusion qui vient naturellement à l’esprit est que sans l’absolution, il n’y a pas eu sacrement, donc le prêtre n’est pas tenu au silence. Mais ce n'est pas ainsi qu'il faut comprendre les choses. Le prêtre peut refuser l’absolution, et donc il n’est pas ligoté, il lui reste une marge de manœuvre. Il peut en effet conditionner l’absolution au fait pour le pénitent d’aller se dénoncer. Auquel cas, il respecte et le secret de la confession, et les exigences de la justice.
Le prêtre n’est pas là pour faire la vérité sur tout le mal qu’a pu faire le pénitent, mais il est là pour pardonner les péchés qu’il reconnaît avoir commis en conscience.
Rappelons que le confesseur peut et même doit refuser de donner l’absolution s’il apparaît que le pénitent ne remplit pas l’une ou l’autre des trois conditions requises : la vive détestation de son péché, le ferme propos de ne pas recommencer, et l’intention résolue de le réparer en faisant pénitence. La contrition nous porte à vouloir réparer notre péché du mieux que nous le pouvons. Or si nous avons blessé la communauté politique, il faut aussi payer pour cela.
Ceci étant, il ne me semble pas juste de faire du chantage à l’absolution. On doit demander au pénitent de se dénoncer, mais on ne peut pas l’imposer. Pourquoi ? Parce qu’il ne faut pas confondre l’aveu sacramentel avec un aveu judiciaire. Le prêtre n’est pas là pour faire la vérité sur tout le mal qu’a pu faire le pénitent, mais il est là pour pardonner les péchés qu’il reconnaît avoir commis en conscience. Or il peut y avoir un décalage entre la réalité et la perception de la réalité par ce pénitent. Il peut s’accuser de choses qu’il n’a pas commises, ou qui ne sont pas des péchés. Peu importe : dès lors qu’il a agi contre sa conscience, il a commis un péché, et il faut pouvoir l’en libérer. L’inverse est vrai : il peut avoir commis des actes objectivement graves, mais s’il n’en a pas conscience, ce ne sont pas des péchés, et il ne va pas les confesser. Pour autant, ce ne sont pas des actes bons.
Imposer aux prêtres de dénoncer les pédophiles n’aboutirait qu’à une chose : plus personne ne viendrait se confesser. C’est un fusil à un coup, ça ne marche plus ensuite. Et pour un résultat qui de toutes manières n’aurait aucune valeur légale. Car l’aveu obtenu en confession n’est pas une vérité judiciaire ou policière. C’est la vérité de l’âme dans son rapport avec Dieu. Parfois elles coïncident, parfois non, en tout cas elles ne se confondent jamais car elles ne se situent pas sur le même plan. Nul ne gagnera à confondre la justice de Dieu avec celle des hommes. Celle de Dieu est parfaite, mais elle est d’un autre ordre, et d’un autre monde. Rendons à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

Josué

Josué
Administrateur

[size=36]Faut-il remettre en cause le secret de la confession  ?[/size]
 


L’Australie vient de voter une loi qui oblige un prêtre à briser le secret de la confession dans le cas d’abus sexuels sur mineurs. Mais pour l’Église catholique, le secret de la confession est une règle absolue, au point que celui qui l’enfreint risque l’excommunication...


Pour la loi française, le secret professionnel est un devoir réservé aux médecins, aux avocats, mais aussi aux ministres des cultes dans l’exercice de leur ministère. Le Code pénal (art. 226-13) reconnaît que les ministres du culte - catholiques comme protestants -, sont tenus de garder le secret sur les révélations qui leur sont faites dans l’exercice.

[size=36]Australie: Une loi oblige à briser le secret de la confession[/size]

9 septembre 2020 par Jean-Jacques Durré


Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée Confession-3297507_960_720-333x500En Australie, une nouvelle loi oblige désormais les prêtres de l’État du Queensland, à violer le secret de la confession pour signaler à la police les abus sexuels sur des enfants. Ceux qui ne le feraient pas, encourent une peine de trois ans de prison.

Adoptée par le Parlement du Queensland le 8 septembre, la loi est dénoncée par l’Eglise catholique. L’évêque de Townsville, la plus importante ville de l’EtatTim, Mgr Harris a tweeté un lien vers un article sur l’adoption de la nouvelle loi et a déclaré: «Les prêtres catholiques ne peuvent pas briser le secret de la confession.»
La nouvelle loi est une réponse aux recommandations de la Commission royale sur les abus sexuels sur enfants, qui a révélé et documenté l’histoire tragique des abus dans les organisations religieuses et laïques, y compris les écoles et orphelinats catholiques à travers le pays. L’Australie-Méridionale, le Victoria, la Tasmanie et le Territoire de la capitale australienne ont déjà promulgué des lois similaires.

Secret absolu

L’une des recommandations de la Commission royale était que la Conférence des évêques catholiques australiens consulte le Saint-Siège et «précise si les informations reçues d’un enfant lors du sacrement de réconciliation selon lesquelles il a été abusé sexuellement sont couvertes par le secret de la confession» et également «si une personne confesse lors du sacrement de réconciliation avoir commis des abus sexuels sur des enfants, l’absolution peut et doit être suspendue jusqu’à ce qu’elle soit dénoncée aux autorités civiles».
Mais une note approuvée par le pape François et publiée par le Vatican en juin 2019 a réaffirmé le secret absolu de tout ce qui est dit en confession et a appelé les prêtres à le défendre à tout prix, même au prix de leur vie.
Le prêtre, en effet, apprend les péchés du pénitent «non ut homo sed ut Deus» – non pas en tant qu’homme, mais en tant que Dieu – au point qu’il «ne sait pas» ce qui a été dit au confessionnal parce qu’il n’a pas écouté en tant qu’homme, mais précisément au nom de Dieu, indique le document du Vatican.
La défense du secret sacramentel par le confesseur, si nécessaire, même au point de verser du sang, dit la note, n’est pas seulement un «acte obligatoire» d’allégeance au pénitent mais est bien plus: c’est un témoignage nécessaire – un martyre – du «pouvoir de salut unique et universel du Christ et de son Eglise».
Le Vatican a fait référence à ce document dans ses observations sur les recommandations de la Commission royale. La Conférence des évêques catholiques australiens a publié sa réponse au début du mois de septembre.
«Même si le prêtre est tenu de maintenir scrupuleusement le secret du confessionnal, il peut certainement, et même dans certains cas devrait, encourager une victime à chercher de l’aide en dehors du confessionnal ou, le cas échéant, à [encourager la victime à] signaler un cas d’abus aux autorités», a déclaré le Vatican dans ses observations.
«En ce qui concerne l’absolution, le confesseur doit déterminer que les fidèles qui confessent leurs péchés sont vraiment désolés pour eux» et ont l’intention de changer. «La repentance étant, en fait, au cœur de ce sacrement, l’absolution ne peut être refusée que si le confesseur conclut que le pénitent ne possède pas la contrition nécessaire», a déclaré le Vatican.

Engagement à mettre fin aux abus

L’archevêque de Brisbane, Mgr Mark Coleridge, président de la Conférence des évêques catholiques australiens, a affirmé l’engagement de l’Eglise à protéger les enfants et à mettre fin aux abus, mais a déclaré que briser le secret du confessionnal «ne changerait rien à la sécurité des jeunes».
Dans une présentation officielle au Parlement du Queensland, l’archevêque a expliqué que la législation ferait des prêtres «moins un serviteur de Dieu qu’un agent de l’Etat», a rapporté The Catholic Leader, journal de l’archidiocèse de Brisbane. Il a également déclaré que la législation proposée soulevait «des questions majeures sur la liberté religieuse» et était basée sur une «mauvaise connaissance de la façon dont le sacrement fonctionne réellement dans la pratique».
Pour le ministre de la police de l’Etat de Queensland, Mark Ryan, ces lois assureront une meilleure protection des enfants vulnérables. «L’exigence et, très franchement, l’obligation morale de signaler les comportements envers les enfants s’appliquent à tous les membres de cette communauté. Aucun groupe ou profession n’est isolé», a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que le secret professionnel est strictement limité aux médecins, aux prêtres catholiques dans le cadre de la confession, et aux avocats. Mais, il y a une différence: le secret de la confession  est le seul à être absolu, selon le code de droit canonique. Ce droit ne souffre pas d’exceptions, sous peine d’excommunication pour celui qui l’enfreint. Si le Code pénal belge protège le secret professionnel en général, le secret de la confession n’y est jamais mentionné de manière explicite, soulignenet certains avocat qui rappelle qu’il existe « une jurisprudence qui dit que le secret de la confession est un aspect du secret professionnel, mais il en existe une autre qui dit exactement l’inverse ».
En France, il est garanti par la Cour de cassation qui reconnaît que les ministres du culte,- qu’ils appartiennent d’ailleurs à la religion catholique ou à la religion réformée -, sont tenus de garder le secret sur les révélations qui leurs sont faites dans le cadre de l’exercice de leur ministère  sacerdotal ou en raison de ce ministère.
Toutefois, avec les affaires de pédophilie qui ont secoué l’Eglise depuis les années 1990, le secret de la confession fait de plus en plus débat. Outre-Quiévrain, le Code pénal prévoit depuis 1992 que les sanctions prévues dans le cas de violation du secret professionnel ne s’appliquent pas dans les situations de sévices sur mineurs de moins de 15 ans. Ainsi, en 2010, Mgr Pierre Pican, alors évêque de Bayeux-Lisieux, a été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineurs, le tribunal arguant sur le fait que les faits ne lui avaient pas été révélés dans le cadre d’une confession.
De son côté, sans minimiser la gravité des faits d’abus sexuels, pour lesquels le pape François applique la tolérance « zéro », l’Eglise insiste sur «le respect absolu de la confidence reçue». Faut-il préciser que recevoir en confession un aveu d’abus sexuel doit être troublant pour le prêtre lui-même, car être dépositaire d’un tel secret, peut donner lieu à un conflit de conscience entre le respect de la confidence reçue et le bien des personnes.
Aujourd’hui, l’Eglise, à juste titre, reste ferme sur le secret de la confession.
J.J.D. (avec Catholic News Agency et La Croix/Croire)

Josué

Josué
Administrateur

[size=62]Les prêtres passent à confesse[/size]

[size=30]Un ouvrage se penche sur le secret qui entoure la confession à partir des témoignages de 40 prêtres. Une plongée dans l’intimité des catholiques de France.[/size]


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Image du film Don Camillo, en date de 1983 de Terence Hill avec Colin Blakely:copyright: Archives du 7eme Art / Photo12 via AFP
Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée Jacques-paugamPar Jacques Paugam
Publié le 07/03/2021 à 07h30

[size=55]Quelques confidences très paroissiales couchées sur le papier, les fidèles en proie aux démons, des hommes d'Église sur le divan, le livre du journaliste Vincent Mongaillard Je vous pardonne tous vos péchés est une somme passionnante sur la nature humaine et un petit péché de lecture.
À l'aube de Pâques, la célébration la plus importante de la liturgie chrétienne, c'est à l'un des rituels les plus mystérieux de la catholicité romaine, la confession, que l'ouvrage s'intéresse en profondeur. Onanisme, luxure, sexe, crime, adultère… Quarante prêtres restés anonymes lèvent le voile du confession...
[/size]
https://www.lepoint.fr/societe/les-pretres-passent-a-confesse-07-03-2021-2416683_23.php#xtor=CS2-426-[Actualite]-[Les_pretres_passent_a_confesse]

Josué

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[size=55]Secret de la confession : la polémique sur les propos de Mgr Moulins-Beaufort en 5 actes[/size]
Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée PlaceholderLe président de la Conférence des évêques de France a finalement été « invité » au ministère de l’Intérieur en début de semaine prochaine « afin de s’expliquer sur ses propos » sur le secret de la confession (NICOLAS MESSYASZ/SIPA / SIPA



Après la publication du rapport Sauvé sur l’ampleur de la pédocriminalité de l’Eglise de France, le premier évêque de France a crispé avec des propos sur le secret de la confession.

Par L'Obs
·Publié le 7 octobre 2021 à 19h55



Ses déclarations ne passent pas. Au lendemain de la publication du rapport Sauvé, accablant, sur l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Eglise de France depuis 1950, Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France (CEF), était invité sur Franceinfo à ce sujet et a tenu des propos polémiques sur le secret de confession.
Pédocriminalité dans l’Eglise : ce qu’il faut retenir des travaux de la commission Sauvé
Ses déclarations, qui ont fait grincer des dents, lui ont également valu une « invitation » en forme de convocation par le ministre de l’Intérieur, à la demande d’Emmanuel Macron, afin de « s’expliquer sur ses propos ». « L’Obs » revient sur cette polémique en cinq actes



[size=31]Acte I. Les propos de Mgr Moulin-Beaufort[/size]


Interrogé sur le rapport de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (Ciase), l’archevêque a déclaré, mercredi, sur Franceinfo, que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République ».

Marmhonie

Marmhonie
MODERATEUR
MODERATEUR

La République a toujours respecté le secret de confession, tout comme il respecte le secret médical, le secret des avocats. Dans un monde où chaque jour nous sommes filmés, suivis par nos téléphones portables, tracés sur internet, submergés de spams publicitaires, surveillés partout par l'identification faciale constante, contrôlés par le vrai Google Maps (pas le populaire qui est très imprécis) avec une résolution pour le fisc de 20 cm sur la terre (ce qui correspond à la taille identifiable d'un type d'œillet de bâche par exemple, ou à une fleur, une petite feuille), il est rassurant de savoir qu'au confessionnal, au travers d'une grille et de profil, dans l'obscurité, tout un chacun peut trouver sa libre parole d'écoute.
Si un curé vous confesse sans confessionnal, face à face ou en vous rencontrant d'abord, la procédure de confession de type protestante, est invalide.

http://forummarmhonie.forumotion.asia/forum

Josué

Josué
Administrateur

Mais il semble qu'il y a de l'eau dans le gaz entre l'église et la république sur cette question.

Josué

Josué
Administrateur

[size=33]Pédocriminalité dans l'Eglise : Les prêtres ont « l'impérieuse obligation » d'alerter, estime Eric Dupond-Moretti sur le secret de la confession[/size]

SECRET DE LA CONFESSION Alors que les révélations du rapport Sauvé sur le nombre de victimes de la pédocriminalité au sein de l’Eglise vire au débat sur le secret de la confession, le ministre de la Justice s’est montré ferme sur LCI

X. R. avec AFP
Publié le 08/10/21 à 16h34 — Mis à jour le 08/10/21 à 16h34


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Le ministre de la Justice s'est montré très clair : le secret de la confession passe après la loi. — Alain JOCARD / AFP
Il est déjà loin le temps où, dans un frisson commun, saisi d’effroi, tout le monde prenait conscience de l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Eglise catholique française. Le rapport Sauvé estime à 216.000 le nombre de victimes des prêtres, et bien plus en comptant les agents laïcs de l’Eglise. La question du poids du silence, et de la difficulté à le briser, s’est alors posée. Le sujet est d’autant plus délicat qu’il y a un monde entre le fait de parler au sein de l' Eglise et celui d’entamer des poursuites judiciaires. C’est même en partie ce qui est reproché au culte, et qui a permis de tels agissements si longtemps. Et comment faire quand l’auteur est justement le prêtre de la paroisse ?




Veuillez fermer la vidéo flottante pour reprendre la lecture ici.



Mercredi, le président de la conférence des évêques, Monseigneur de Moulins-Beaufort, a pourtant affirmé que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République ». Une phrase qui n’a pas manqué de faire réagir, surtout dans un contexte où le débat sur le séparatisme religieux supposé de l’islam est régulièrement remis sur le tapis. Interrogé à ce sujet sur LCI, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s’est montré très clair : « Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d’une victime, soit d’un auteur, la connaissance de l’existence de faits qui se déroulent (…) alors il a

 l’impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits. »

Josué

Josué
Administrateur

[size=38]Faut-il encore appeler les prêtres « mon père » ? [/size]

Enquête
 

La crise des abus sexuels mais aussi la reconnaissance accrue des laïcs, bousculent les habitudes et les relations entre prêtres et fidèles. La question de l’utilisation du terme de « père » pour s’adresser aux prêtres semble à nouveau en débat.



  • Christophe Henning (avec Fanny Magdelaine, à Lille), 
  • le 16/03/2022 à 11:51

  • Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée Cest-d10


Secret professionnel chez les prêtres – La confession est sacrée Cest-debut-XIIe-siecle-quest-attestela-premiere-pretre-celui-lEglise-catholique-sacrement-lordre_0



C’est au début du XIIe siècle qu’est attesté pour la première fois le mot prêtre en tant que « celui qui, dans l’Église catholique, a reçu le sacrement de l’ordre ».DELIGNE

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux » (Mt 23, 9). L’appel de Jésus à ses disciples est clair et sans ambiguïté. Pourtant, l’usage du mot « père » s’est imposé pour s’adresser aux prêtres, voire aux évêques, lorsqu’on ne les appelle pas du « monseigneur ». Or, pour de nombreux fidèles, ce qui peut paraître comme une simple question sémantique possède des implications ecclésiales, pastorales et théologiques.
→ À LIRE. Rapport de la Ciase : dans l’Église, les laïcs au pouvoir ?
Éminence,

Josué

Josué
Administrateur

[size=42]Le cardinal jésuite de Hong-Kong d’accord pour rompre le secret de la confession ?[/size]

19 mars 2024 14 h 39 min


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La souplesse et la subtilité des jésuites ne sont plus à vanter mais quand cela se combine à la mentalité chinoise et la complexité politique de Hong-Kong, on atteint des records qu’un simple fidèle a du mal à suivre. C’est ainsi que le cardinal Stephen Chow, évêque de Hong-Kong et jésuite de son état, affirme dans un communiqué de presse : « L’Article 23 n’altère pas la nature confidentielle de la confession. » Le gouvernement de moins en moins autonome de Hong-Kong, sous la pression du communisme chinois vient d’imposer le 8 mars une nouvelle loi dite « de sécurité » nommée Article 23 qui oblige les prêtres à briser le sceau de la confession si le fidèle leur confesse un crime de « trahison », sous peine de 14 ans de prison. Le ministre de la justice de Hong Kong, Paul Lam, a répondu à la question d’un député qu’il serait « très difficile de faire des exceptions » pour les prêtres. Malgré cela, Stephen Chow, qui appelle à la sinisation complète de l’Eglise à Hong-Kong selon le vœu du Parti communiste chinois, refuse de voir l’évidence. Et il appelle ses ouailles à l’obéissance au pouvoir communiste en « reconnaissant que les citoyens ont l’obligation de participer à la sécurité nationale ». Chow est l’un des récents cardinaux créés par François.[/size]

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