Que François voulait-il dire aux charismatiques ?
BOSCO D'OTREPPE
CRÉÉ LE 03/06/2014
Lors de son discours devant les membres du Renouveau charismatique, le pape a été précis dans ses recommandations, à tel point que ses propos ont largement été commentés en ce début de semaine. Fallait-il les lire comme des critiques ou comme des encouragements ?
"Qui aime bien châtie bien". Voici sans doute une des maximes de François.
Ce dimanche premier juin, le pape était accueilli par 52.000 personnes en liesse dans le Stade Olympique de Rome qui avait troqué les couleurs du foot italien pour celles du Renouveau charismatique mondial, en l'honneur de la 37e convention de ce mouvement.
François, qui a exprimé la joie qu'il avait eu de les retrouver, avait préparé avec précision et attention ses propos. Des propos très « paternels », mais aux lignes fermes et assumées qui ont alimenté les conversations ce lundi à Rome, alors que se clôturaient ces journées de convention.
Une école de Samba ?
Ainsi François, qui a rendu hommage « à la diversité des charismes » du Renouveau charismatique, n'a pas hésité à critiquer les possibles luttes internes, l'organisation parfois « excessive », ou encore le fait de vouloir « contrôler la grâce de Dieu » (« Soyez des dispensateurs de la grâce de Dieu, non pas des contrôleurs »).
Si le pape a fixé rendez-vous au Renouveau en 2017 pour qu'il célèbre son Jubilé sur la Place Saint-Pierre, Radio Vatican, en interrogeant Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne et issu des rangs du Renouveau charismatique, a voulu savoir si la tonalité des propos de François était plutôt celle de la mise en garde ou de l'encouragement.
« Le pape renvoie le Renouveau a sa grâce » a expliqué alors l'évêque. Il « aide ses membres à prendre conscience de la grâce qui leur a été faite, non seulement pour eux-mêmes, mais pour toute l’Église ».
L’évêque n’y voit donc pas un rappel à l’ordre, mais des points d’attention, explique Radio Vatican. « Il rappelle que Jésus est le seul chef. Dans un groupe, il y a de temps en temps la tentation du pouvoir, de penser que c’est nous qui détenons le discernement ou encore le meilleur charisme ».
Finalement, fidèle à lui-même, le pape a profité de cette occasion pour définir une Église unie et « docile à l'Esprit » qu'il appelait déjà de ses vœux dans l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Surprenant l'assemblée, François a reconnu qu’à sa création il n’aimait pas beaucoup le courant, le comparant à « une école de samba », mais aujourd’hui, il « en a perçu la grâce de fond », précise Mgr Guy de Kerimel. « C'est pour cela qu'il veut avant tout qu'elle soit préservée. ».
Le soin pastoral de François
Une fois de plus, le pape montre à quel point il se veut encourageant, à quel point il soigne les siens, analyse en substance Marie Malzac, journaliste pour l'agence I.Media. « Son discours était préparé, soigné, précis. Il s'ancrait dans les caractéristiques propres du mouvement, dans l'histoire de celui-ci. François ne fait jamais fi des difficultés, mais veut convertir chacun vers l'essentiel de ses charismes. »
Des propos que l'on retrouve lorsque le pape s'adresse aux prêtres, les mettant en garde contre le cléricalisme, aux cardinaux en critiquant la mondanité, ou dernièrement encore lorsqu'il s'est adressé aux membres du Chemin néocatéchuménal. « Ces critiques, formulées de la sorte, résonnent comme des encouragements et sont le signe de son soin pastoral comme de son amour pour les siens ».
Par ailleurs, sa vision du Renouveau charismatique suit celle de ses prédécesseurs, « attentifs et encourageants, en situant bien le Renouveau à l’intérieur de l’Église catholique, dans l’Église, pour l’Église et pour le monde », a conclu Mgr Guy de Kerimel sur les ondes de Radio Vatican.
BOSCO D'OTREPPE
CRÉÉ LE 03/06/2014
Lors de son discours devant les membres du Renouveau charismatique, le pape a été précis dans ses recommandations, à tel point que ses propos ont largement été commentés en ce début de semaine. Fallait-il les lire comme des critiques ou comme des encouragements ?
"Qui aime bien châtie bien". Voici sans doute une des maximes de François.
Ce dimanche premier juin, le pape était accueilli par 52.000 personnes en liesse dans le Stade Olympique de Rome qui avait troqué les couleurs du foot italien pour celles du Renouveau charismatique mondial, en l'honneur de la 37e convention de ce mouvement.
François, qui a exprimé la joie qu'il avait eu de les retrouver, avait préparé avec précision et attention ses propos. Des propos très « paternels », mais aux lignes fermes et assumées qui ont alimenté les conversations ce lundi à Rome, alors que se clôturaient ces journées de convention.
Une école de Samba ?
Ainsi François, qui a rendu hommage « à la diversité des charismes » du Renouveau charismatique, n'a pas hésité à critiquer les possibles luttes internes, l'organisation parfois « excessive », ou encore le fait de vouloir « contrôler la grâce de Dieu » (« Soyez des dispensateurs de la grâce de Dieu, non pas des contrôleurs »).
Si le pape a fixé rendez-vous au Renouveau en 2017 pour qu'il célèbre son Jubilé sur la Place Saint-Pierre, Radio Vatican, en interrogeant Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne et issu des rangs du Renouveau charismatique, a voulu savoir si la tonalité des propos de François était plutôt celle de la mise en garde ou de l'encouragement.
« Le pape renvoie le Renouveau a sa grâce » a expliqué alors l'évêque. Il « aide ses membres à prendre conscience de la grâce qui leur a été faite, non seulement pour eux-mêmes, mais pour toute l’Église ».
L’évêque n’y voit donc pas un rappel à l’ordre, mais des points d’attention, explique Radio Vatican. « Il rappelle que Jésus est le seul chef. Dans un groupe, il y a de temps en temps la tentation du pouvoir, de penser que c’est nous qui détenons le discernement ou encore le meilleur charisme ».
Finalement, fidèle à lui-même, le pape a profité de cette occasion pour définir une Église unie et « docile à l'Esprit » qu'il appelait déjà de ses vœux dans l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Surprenant l'assemblée, François a reconnu qu’à sa création il n’aimait pas beaucoup le courant, le comparant à « une école de samba », mais aujourd’hui, il « en a perçu la grâce de fond », précise Mgr Guy de Kerimel. « C'est pour cela qu'il veut avant tout qu'elle soit préservée. ».
Le soin pastoral de François
Une fois de plus, le pape montre à quel point il se veut encourageant, à quel point il soigne les siens, analyse en substance Marie Malzac, journaliste pour l'agence I.Media. « Son discours était préparé, soigné, précis. Il s'ancrait dans les caractéristiques propres du mouvement, dans l'histoire de celui-ci. François ne fait jamais fi des difficultés, mais veut convertir chacun vers l'essentiel de ses charismes. »
Des propos que l'on retrouve lorsque le pape s'adresse aux prêtres, les mettant en garde contre le cléricalisme, aux cardinaux en critiquant la mondanité, ou dernièrement encore lorsqu'il s'est adressé aux membres du Chemin néocatéchuménal. « Ces critiques, formulées de la sorte, résonnent comme des encouragements et sont le signe de son soin pastoral comme de son amour pour les siens ».
Par ailleurs, sa vision du Renouveau charismatique suit celle de ses prédécesseurs, « attentifs et encourageants, en situant bien le Renouveau à l’intérieur de l’Église catholique, dans l’Église, pour l’Église et pour le monde », a conclu Mgr Guy de Kerimel sur les ondes de Radio Vatican.