L’Eglise catholique perd de son envergure avec les années. Mais malgré les départs, elle conserve un nombre stable de fidèles depuis 2000, grâce à l’immigration. Un phénomène qui contribue aussi à la rendre toujours plus multiculturelle.
C’est ce que montre la statistique sur l’Eglise catholique en Suisse publiée vendredi par l’institut suisse de sociologie pastorale (SPI). Le rapport rassemble de nombreuses données sur l’appartenance religieuse, la vie paroissiale et la dotation en personnel des diocèses.
En 1970, plus de 95% des Suisses se disaient de confession catholique ou protestante. Cette proportion est aujourd’hui passée aux deux tiers de la population. Dans les cantons de Genève, Neuchâtel et Bâle-ville, la part des croyants dans les deux Eglises est passée sous la barre des 50%.
L’une des raisons à ce phénomène réside dans la tendance des personnes à n’embrasser aucune confession, selon le SPI. Un cinquième de la population n’appartient à aucune communauté religieuse. Dans certaines régions, cette proportion atteint même 40%. La part de personnes sans confession a presque doublé en treize ans.
En moyenne 40’000 départs chaque année
Ces dernières années, entre 35’000 et 45’000 personnes par an ont tourné le dos aux deux grandes Eglises chrétiennes. Les parents baptisent aussi de moins en moins leurs enfants.
L’Eglise catholique doit son salut en premier lieu à l’immigration. La plupart des immigrants sont sans confession, mais parmi ceux qui ont une appartenance religieuse, près de 40% sont catholiques. Et plus d’un tiers des catholiques en Suisse sont issus de l’immigration. «L’un des défis majeurs de l’Eglise catholique sera de mettre à profit cette multiculturalité», écrit le SPI.
Le rapport constate également une aggravation de la pénurie de personnel. En raison du manque de prêtres, de plus en plus de théologiens laïcs et de diacres s’occupent des charges pastorales, surtout en Suisse alémanique. Et les premiers théologiens laïcs prennent aujourd’hui leur retraite.
Il est encore difficile d’estimer si la relève sera suffisante pour compenser les départs, selon le SPI. Des laïcs avec d’autres formations ecclésiastiques et des collaborateurs bénévoles pourraient alors gagner en importance.
Moyenne d’âge de 65 ans
La pénurie de prêtres et le vieillissement de la profession ont également été relevés dans le rapport. Les prêtres catholiques sont aujourd’hui âgés en moyenne de 65 ans.
(ats/Newsnet)