Les juifs d'Egypte enterrent une figure de proue
Fabien Trécourt - publié le 24/04/2013
En dépit d’exils massifs, Carmen Weinstein s’est efforcée de préserver le patrimoine juif égyptien dans son pays.
Une figure majeure de l’histoire des juifs d’Égypte s’est éteinte. Carmen Weinstein a été enterrée jeudi dans un cimetière du Caire. Une centaine de personnes — juives, chrétiennes, musulmanes… — se sont rassemblées pour célébrer sa mémoire lors de l’office religieux, dans la synagogue de Chaar Hachamayin. Cette octogénaire avait inlassablement œuvré à la préservation du patrimoine juif égyptien. « Avant ma prière, témoigne le rabbin Marc Elfassi, elle me disait : s’il te plaît, prie pour mon pays, l’Égypte, pour qu’il soit heureux comme du temps de ma jeunesse. »
Selon l’AFP, la relative déshérence de la cérémonie est le symbole d’une communauté « mourante », qui ne compte plus que quelques dizaines de membres, au Caire et à Alexandrie — en grande majorité des dames très âgées… Ils étaient plus de 80 000 au début des années 50, avant le grand exil de l’ère Nasser. Carmen Weinstein, née en 1931, avant choisi de rester, comme quelques centaines d’autres. À partir des années 90 et surtout 2000, elle s’est battue pour préserver le patrimoine juif égyptien : des antiquités, des livres, mais aussi des cimetières ou des synagogues.
Laisser disparaître ce patrimoine, ironisait-elle, « c’est comme dire que l’Égypte devrait détruire les pyramides et le temple de Louxor au motif qu’il n’y a plus de pharaon ». Selon le New York Times, même le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a salué la mémoire « d’une Égyptienne dévouée, qui travaillait inlassablement à la préservation du patrimoine juif égyptien et souhaitait, par-dessus tout vivre et mourir dans son pays, l’Égypte. »
Magda Haroun, élue à la tête de la communauté juive d’Égypte pour lui succéder, a promis de rester fidèle à cet esprit. « Je promets autant que possible de préserver le patrimoine juif d’Égypte pour que nous le remettions au peuple égyptien, car il lui appartient », a-t-elle déclaré à la synagogue. « J’aimerais donner une vision de ce que sera l’avenir d’une communauté malheureusement mourante, a-t-elle continué : je veux briser les barrières qui ont été érigées entre les gens de cette religion et les autres confessions. »
Fabien Trécourt - publié le 24/04/2013
En dépit d’exils massifs, Carmen Weinstein s’est efforcée de préserver le patrimoine juif égyptien dans son pays.
Une figure majeure de l’histoire des juifs d’Égypte s’est éteinte. Carmen Weinstein a été enterrée jeudi dans un cimetière du Caire. Une centaine de personnes — juives, chrétiennes, musulmanes… — se sont rassemblées pour célébrer sa mémoire lors de l’office religieux, dans la synagogue de Chaar Hachamayin. Cette octogénaire avait inlassablement œuvré à la préservation du patrimoine juif égyptien. « Avant ma prière, témoigne le rabbin Marc Elfassi, elle me disait : s’il te plaît, prie pour mon pays, l’Égypte, pour qu’il soit heureux comme du temps de ma jeunesse. »
Selon l’AFP, la relative déshérence de la cérémonie est le symbole d’une communauté « mourante », qui ne compte plus que quelques dizaines de membres, au Caire et à Alexandrie — en grande majorité des dames très âgées… Ils étaient plus de 80 000 au début des années 50, avant le grand exil de l’ère Nasser. Carmen Weinstein, née en 1931, avant choisi de rester, comme quelques centaines d’autres. À partir des années 90 et surtout 2000, elle s’est battue pour préserver le patrimoine juif égyptien : des antiquités, des livres, mais aussi des cimetières ou des synagogues.
Laisser disparaître ce patrimoine, ironisait-elle, « c’est comme dire que l’Égypte devrait détruire les pyramides et le temple de Louxor au motif qu’il n’y a plus de pharaon ». Selon le New York Times, même le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a salué la mémoire « d’une Égyptienne dévouée, qui travaillait inlassablement à la préservation du patrimoine juif égyptien et souhaitait, par-dessus tout vivre et mourir dans son pays, l’Égypte. »
Magda Haroun, élue à la tête de la communauté juive d’Égypte pour lui succéder, a promis de rester fidèle à cet esprit. « Je promets autant que possible de préserver le patrimoine juif d’Égypte pour que nous le remettions au peuple égyptien, car il lui appartient », a-t-elle déclaré à la synagogue. « J’aimerais donner une vision de ce que sera l’avenir d’une communauté malheureusement mourante, a-t-elle continué : je veux briser les barrières qui ont été érigées entre les gens de cette religion et les autres confessions. »