Strasbourg lance un calendrier interreligieux
Tristan Denonne - publié le 01/02/2013
Les fêtes des six principaux cultes ont été représentées pour « lutter contre l’ignorance ». Une décision politique qui n’est pas sans poser quelques questions.
La ville de Strasbourg a décidé d’éditer un premier « calendrier des religions pour 2013 », en accord avec le représentant de six cultes, a indiqué son maire Roland Ries à l’AFP. Les principales fêtes y sont représentées par les symboles de la roue bouddhiste, des croix catholiques, orthodoxes et protestantes, de l’étoile juive et du croissant islamique. Quelque deux mille exemplaires devraient être distribués par les représentants de ces différents cultes ; la mairie pourrait aussi le mettre à disposition d’un plus large public via son site internet.
Chaque mois est associé à une photographie, l’une représentant l’épiphanie chrétienne de janvier, l’autre la commémoration de la mort de Bouddha en février… etc. But de l’opération : lutter contre l’intolérance, souligne le maire. « Un des facteurs principaux de l’intolérance, c’est l’ignorance de ce que font les autres ». Les athées et agnostiques n'ont d’ailleurs pas été totalement laissés pour compte. La fête nationale du 14 juillet figure au calendrier.
Située dans le Bas-Rhin, la ville de Strasbourg bénéficie du statut spécifique de l’Alsace Moselle, où les collectivités peuvent participer au financement des cultes. La ville de Mulhouse, qui dispose du même statut, a d’ailleurs publié un neuvième calendrier interreligieux en 2013. Le principal problème posé par ce modèle, c’est que les collectivités se retrouvent en position de décider ce qui est une religion et ce qui n’en est pas une. S’agissant du calendrier de Strasbourg par exemple, force est de constater que la lutte contre « l’ignorance de ce que font les autres » est incomplète.
Quid en effet des hindouistes, des taoïstes, des shintoïstes, des sikhs, des confucianistes… et de toutes les autres pratiques religieuses — animisme, vaudou… ? Ces cultes sont certes minoritaires, et peut-être plus que marginaux à Strasbourg, mais ils existent et ne sont pas représentés. L’Angleterre, par exemple, laisse libres les citoyens de déclarer la religion de leur choix lors des recensements, pour les reconnaître toutes. À l’inverse, la France préfère généralement jeter un voile d’ignorance sur les appartenances confessionnelles. C’est une question de choix, et la situation de Strasbourg, en l’occurrence, semble bancale.
Tristan Denonne - publié le 01/02/2013
Les fêtes des six principaux cultes ont été représentées pour « lutter contre l’ignorance ». Une décision politique qui n’est pas sans poser quelques questions.
La ville de Strasbourg a décidé d’éditer un premier « calendrier des religions pour 2013 », en accord avec le représentant de six cultes, a indiqué son maire Roland Ries à l’AFP. Les principales fêtes y sont représentées par les symboles de la roue bouddhiste, des croix catholiques, orthodoxes et protestantes, de l’étoile juive et du croissant islamique. Quelque deux mille exemplaires devraient être distribués par les représentants de ces différents cultes ; la mairie pourrait aussi le mettre à disposition d’un plus large public via son site internet.
Chaque mois est associé à une photographie, l’une représentant l’épiphanie chrétienne de janvier, l’autre la commémoration de la mort de Bouddha en février… etc. But de l’opération : lutter contre l’intolérance, souligne le maire. « Un des facteurs principaux de l’intolérance, c’est l’ignorance de ce que font les autres ». Les athées et agnostiques n'ont d’ailleurs pas été totalement laissés pour compte. La fête nationale du 14 juillet figure au calendrier.
Située dans le Bas-Rhin, la ville de Strasbourg bénéficie du statut spécifique de l’Alsace Moselle, où les collectivités peuvent participer au financement des cultes. La ville de Mulhouse, qui dispose du même statut, a d’ailleurs publié un neuvième calendrier interreligieux en 2013. Le principal problème posé par ce modèle, c’est que les collectivités se retrouvent en position de décider ce qui est une religion et ce qui n’en est pas une. S’agissant du calendrier de Strasbourg par exemple, force est de constater que la lutte contre « l’ignorance de ce que font les autres » est incomplète.
Quid en effet des hindouistes, des taoïstes, des shintoïstes, des sikhs, des confucianistes… et de toutes les autres pratiques religieuses — animisme, vaudou… ? Ces cultes sont certes minoritaires, et peut-être plus que marginaux à Strasbourg, mais ils existent et ne sont pas représentés. L’Angleterre, par exemple, laisse libres les citoyens de déclarer la religion de leur choix lors des recensements, pour les reconnaître toutes. À l’inverse, la France préfère généralement jeter un voile d’ignorance sur les appartenances confessionnelles. C’est une question de choix, et la situation de Strasbourg, en l’occurrence, semble bancale.