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Les caricatures, de l’iconoclasme au blasphème

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Josué

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Administrateur

Les caricatures, de l’iconoclasme au blasphème
Tristan Denonne - publié le 21/09/2012

La « querelle des images » ne date pas d’hier. Dès l’Antiquité, les autorités religieuses et les philosophes ont débattu du statut des représentations de la divinité.
L’incompréhension est totale. Comme le rappelle un article du Monde, la publication de nouvelles caricatures du prophète de l'islam semble mettre en lumière une incompatibilité entre un droit à la liberté d'expression et l'extrême sensibilité de nombre de croyants à ce qu'ils considèrent comme des attaques blasphématoire. « L'islam est généralement considéré comme iconoclaste, explique l’historien des religions Odon Vallet, mais il faut nuancer tout cela car le Coran ne dit pas un mot des images. » D’après lui, l'interdit se trouve dans les « hadith », les propos prêtés au prophète Mahomet. « On trouve cependant des représentations humaines dans les châteaux du désert jordanien, mais aussi des miniatures persanes qui représentent des visages, y compris celui du prophète. »

Dans la Bible et la Torah, l’interdit est plus explicite. Ainsi peut-on lire dans L’Exode : « Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre ». Dans un essai paru en 2000, L’image interdite (Gallimard), l’historien Alain Besançon explique que le judaïsme la proscrit en raison de la distance infranchissable existant entre les hommes et Dieu. L'islam justifierait la même interdiction en raison d'une « intimité familiale avec Dieu qui rend impossible la confection d'une image digne de son objet ». Pour autant, rappelle Odon Vallet, « l'interprétation des textes n'a pas été totale. Aucune religion n'est exclusivement iconoclaste ou iconolâtre ».

Le christianisme, lui, a été traversé par une longue dispute sur le statut des images. « Il y a eu deux grandes querelles iconoclastes aux VIIIe et IXe siècles, estime Odon Vallet, surtout dans l'Eglise d'Orient. Mais le plus grand iconoclaste a sans doute été le protestant Jean Calvin. Au XVIe siècle, cet artisan de la Réforme a fait badigeonner à la chaux tous les murs des églises, supprimer les statues, les peintures et les vitraux. » L’historien Alain Besançon résume le problème des premiers chrétiens dans un article en ligne : « D’une part il est clair que toute image est inadéquate à représenter le Dieu infini et invisible. D’autre part, ce même Dieu a daigné s’incarner dans la chair d’un homme. C’est pour cela que la querelle des images couvait depuis plusieurs siècles avant d’éclater en 726. »

La question se posait déjà pour les philosophes de l’Antiquité. Autant les anciens Grecs, à l’instar des Égyptiens ou des Mésopotamiens, n’hésitaient pas à donner une figure aux dieux. Autant « les premiers philosophes trouvaient déjà que ces représentations civiques n’étaient pas convenables eu égard à la dignité nouvelle qu’ils découvraient au divin. » Cette réticence aura été abondamment développée par Platon : « Si le divin peut être approché, ce ne peut être que par la plus stricte et abstraite dialectique ou encore et précairement par l’extase. La nature divine est au delà de toute image. De ce point de vue, tranche Alain Besançon, Platon serait même « le père de tous les iconoclasmes futurs ». Certains de ses disciples — le philosophe Aristote notamment — se seront cependant efforcés de redorer le blason de l’art mimétique. La querelle s’étend alors sur des siècles. Selon Odon Vallet, « on remarque les mêmes contradictions dans le bouddhisme, où les temples zen japonais sont totalement dénudés, alors qu'au Tibet il y a des statues partout. Ce débat traverse donc bien l'ensemble des religions monothéistes. »
http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/les-caricatures-de-l-iconoclasme-au-blaspheme-21-09-2012-2736_110.php

Josué

Josué
Administrateur

Caricature et religion : un cocktail explosif qui ne date pas d'hier
Créé le 21-09-2012 à 17h58 - Mis à jour le 22-09-2012 à 07h40Par Audrey Salor
En 1904, "la France est au bord de la guerre civile", rappelle Jean Baubérot, historien et sociologue de la laïcité. Interview.
En France, le catholicisme a-t-il été tourné en dérision de la même manière que l'est l'islam aujourd'hui ?

- A la fin du XIXe et au début du XXe siècle fleurissent des caricatures visant les catholiques, sous l'effet de la loi sur la liberté de la presse de 1881. Elles émanent la plupart du temps des milieux libres-penseurs.

La presse nationaliste, souvent catholique, cible de son côté les juifs et les protestants. Les premiers n’osent protester, alors que les caricatures antisémites se multiplient. Mieux intégrés, les protestants portent plainte. Des journaux comme "La Délivrance" ou "Le Pays" sont condamnés à de telles amendes qu'ils mettent fin à ces pratiques.

Oui, les catholiques sont donc tournés en dérision. Mais il faut souligner qu'ils sont au moins aussi forts que leurs adversaires, et répliquent en tournant à leur tour en dérision les antis-catholiques. Cléricalisme et anticléricalisme s'équilibrent dans la satire.



Quelles réactions ces moqueries suscitent-elles ?

- En 1904, ce climat conduit la France au bord de la guerre civile. Certaines minorités actives, qui parviennent à s'attirer des sympathisants, souhaitent en découdre. Le Français moyen de l'époque, catholique ou libre-penseur, était sensible à ces caricatures. La loi de 1905, qui instaure la séparation des Eglises et de l'Etat, contribue à apaiser les tensions.



Pourquoi la satire du catholicisme génère-t-elle moins de tensions aujourd'hui ?

- Beaucoup de catholiques se sont sécularisés, certains musulmans moins. Par ailleurs, dans la société française, nombre de catholiques sont intégrés dans les sphères du pouvoir. Ce qui ne les empêche pas de souffrir en silence lorsque leur religion est moquée. Aujourd'hui, le climat est tel que catholiques, protestants, musulmans, juifs, athées... Tout le monde se sent victime.



Critiquer la religion et en particulier l'islam est-il en passe de devenir tabou ?

- Mais l'islam est critiqué dans la presse française ! Lorsque cela est fait via des articles argumentés, cela contribue à un débat productif. Ce qui n'est pas le cas avec les caricatures de "Charlie Hebdo", qui véhiculent des stéréotypes haineux et blessent des musulmans modérés, qui pourraient ainsi être précipités dans les bras des extrémistes. La caricature est positive lorsqu’elle contribue, par le rire, à faire avancer le débat.

Dans une démocratie, chaque citoyen doit être libre et responsable. Ce n'est pas l'attitude adoptée par "Charlie Hebdo" : ce journal est intégriste à sa manière, puisque sa cause, la liberté d'expression, est sacralisée de façon gratuite. Outre le fait qu'il n'a là aucun talent et aucune inventivité, sa démarche vise essentiellement le profit, le buzz. Plus grave : ces caricatures dégradent les conditions du débat public car la manière dont "Charlie Hebdo" défend la liberté d'expression nuit à la liberté de penser.



Interview de Jean Baubérot, historien et sociologue de la laïcité, auteur de "Laïcités sans frontières", Le Seuil, 2011, par Audrey Salor - Le Nouvel Observateur

(Le 20 septembre 2012)

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