Etiopathie, où “la cause de la souffrance” en grec. Comme son nom l’indique, cette thérapie née il y a une trentaine d’année vise en premier lieu à remonter, au-delà des symptômes apparents, à l’origine du mal. Sa méthode ? Une grille d’analyse et de raisonnement spécifique et une intervention uniquement manuelle et douce.
“Autant pour le patient que pour lui-même, un étiopathe ne travaille pas en force mais en souplesse, assure Catherine Jassaud, étiopathe et présidente de l’Institut Français d’Etiopathie. Si le patient est tendu, l’intervention risque de lui faire mal. Il convient donc tout d’abord mettre le patient en confiance. Ensuite, l’étiopathe doit savoir canaliser son énergie pour intervenir avec précision sur les lésions à la source des symptômes dont souffre le patient.”
Le métier d'étiopathe
Ni instrument, ni appareils sophistiqué dans le cabinet de l’étiopathe, et pour cause. Pour traiter ses patients, ce praticien utilise uniquement ses mains selon une méthode spécifique appelée chirurgie non instrumentale. “Le mot Chirurgie est pris ici dans son sens premier et signifie le travail de main. Mais nous pouvons aussi tisser un lien avec sa définition moderne qui implique la rigueur et la précision du geste, deux principes fondamentaux de la pratique étiopathique”, rappelle Catherine Jassaud, étiopathe et présidente de l’Institut Français d’Etiopathie.
Mais avant de “soigner du bout des doigts”, l’étiopathe doit poser son diagnostic grâce à une procédure d’analyse spécifique. Ce raisonnement propre à l’étiopathie se base sur les interrelations entre les symptômes apparents et qui constituent un fil conducteur pour remonter au phénomène directeur : la véritable cause de la pathologie du patient. “ Souvent, je vois arriver des gens souffrant de problèmes chroniques, des douleurs, des sinusites… Ils ont fait le tour des pratiques médicales traditionnelles, ont testé divers traitements, sans résultats probants sur le long terme. En venant chez nous, beaucoup sont sceptiques et ont du mal à croire que nous allons obtenir un résultat là où la médecine traditionnelle est restée impuissante. Alors quand en quelques séances, je parviens à détecter la source du mal et la soigner, ils sont étonnés et soulagés. C’est très gratifiant comme rôle. ”
Une science qui connaît ses limites
Alors, remède miracle l’étiopathie ? Pas vraiment. Si les praticiens mettent en avant leur méthode d’analyse et de raisonnement originale, la discipline ne se prétend pas omnipotente. “La pratique étiopathie vise à soigner les gens dès lors qu’ils présentent des pathologies réversibles, à savoir les douleurs sciatiques, névralgiques ou rhumatismales, les troubles fonctionnels d’origine organique, la gynécologie, et aussi les affections ORL”, prévient Catherine. En revanche, les grosses invasions microbiennes ou les maladies dégénératives, elles, nécessitent évidemment des interventions chirurgicales instrumentales ou des traitements médicamenteux. “Toute la qualité de l’étiopathe repose donc sur le fait de savoir où s’arrêtent ses compétences, reprend Catherine. Cette dimension fait entièrement partie de la formation. Toutefois, l’intervention d’un étiopathe peut aider à trouver l’origine réelle du problème et donc définir le traitement médical adéquat. Parce qu’en principe, je ne me trompe pas dans mon diagnostic”, conclut-elle.